Bernard Fripiat - Au commencement était le verbe… Ensuite vint l'orthographe

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Au commencement était le verbe… Ensuite vint l'orthographe: краткое содержание, описание и аннотация

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L'orthographe, ses règles obscures et ses exceptions vous font souffrir ?
Rassurez-vous, c'est voulu !
Comment pourrait-il en être autrement dans un pays à l'histoire si tumultueuse ? Comme la France, notre orthographe a traversé les siècles en empruntant des voies détournées, sans craindre détours et autres pirouettes.
Il fallait un Belge comme Bernard Fripiat pour raconter cette histoire avec un humour et une irrévérence qui déculpabiliseront les pires cancres. En une centaine de pourquoi, il explique l'origine de chaque difficulté et raconte la folle épopée d'une orthographe que le monde entier nous envie…
Historien passionné par la langue française, Bernard Fripiat anime depuis vingt ans des stages d orthographe en entreprise. Auteur dramatique, il est également comédien et chroniqueur radio. En 2013 il a publié
(éd. Gunten). Biographie de l'auteur

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Le point faible des partisans de l’écriture phonétique est leur désunion. On se croirait dans un parti politique français (ou au gouvernement belge). Étienne Pasquier, conservateur, le fera remarquer à Ramus, soutien de Meigret : « Pensant y apporter quelque ordre, vous y apportez le désordre. Parce que chacun se donnant la même que vous, se forgera une orthographe particulière. » Comme le constate Bernard Cerquiglini, le Manceau Jacques Peletier et le Lyonnais Louis Meigret ne doivent pas parler exactement de la même manière.

Théodore de Bèze fera remarquer qu’écrire comme on parle n’est possible que si tout le monde partage le même accent. Et, même dans ce cas, la prononciation évoluant avec le temps, l’orthographe devrait continuellement changer. Avouons-le, les arguments de ce partisan de l’écriture étymologique tiennent !

Face aux partisans de l’orthographe phonétique, les défenseurs de l’orthographe étymologique voient leurs arguments résumés par Théodore de Bèze. Selon lui, l’orthographe étymologique permet de reconnaître un mot d’un simple coup d’œil. Ce n’est pas en articulant les syllabes que nous comprenons un terme, mais en le regardant. Dans un dialogue, Peletier lui fait décrire l’utilité des consonnes superflues. Nous pouvons y voir la philosophie des partisans de l’écriture étymologique. Elle permet :

1) de distinguer l’écriture des savants de celle des ignorants. Voilà l’origine d’une mentalité dont le monde universitaire aura du mal à se défaire. Plus sérieusement, les savants de l’époque se reconnaissent par l’emploi du latin ;

2) de reconnaître la lettre qui précède : dans peult , le l qui ne se prononce pas signale que la lettre juste avant lui est un u et non un v . Ce sera l’origine de moult . Ce principe ignore l’apport des imprimeurs qui ont déjà inventé le v . D’ailleurs, peult perdra son l lorsque l’Académie reconnaîtra le v . Nous conserverons « moult » parce que le l a fini par se prononcer ;

3) de marquer la prononciation de la voyelle : tempeste, belle … ;

4) de distinguer les homonymes ;

5) de marquer la parenté des mots de la même famille. Regrouper les mots par familles donne à notre langue en perpétuelle concurrence avec le latin une rationalité qui séduira de tout temps les grammairiens ;

6) de donner de la grâce à l’écriture. Peletier reprend ainsi l’argument esthétique déjà défendu par le premier livre d’orthographe.

La réussite de l’écriture étymologique est surtout due à l’apport de Robert Estienne, qui aura l’idée de rédiger un dictionnaire français-latin alors que les partisans de l’écriture phonétique avaient tendance à se contenter d’appliquer leurs idées dans leurs écrits. Comme le latin était la langue scientifique par excellence, ce dictionnaire sera beaucoup lu, notamment par ceux qui apprécieront que l’orthographe du mot latin ne soit pas si éloignée de celle du français. Il est plus facile de retenir que digitus indique le « doigt » si ce dernier s’écrit avec gt . De même que l’orthographe de ce mot sera aisée à retenir si celui qui l’étudie sait que, en latin, « doigt » se dit digitus . Le succès des livres de Robert influencera notre orthographe.

5

Au XVIIe siècle, l’Académie entreprend de mettre un peu d’ordre dans le chaos

Au XVII e siècle, la rivalité entre le latin et le français continue. À cette époque, la lecture s’enseigne séparément de l’écriture. Enseigner l’orthographe est d’abord apprendre à lire. Quand Monsieur Jourdain demande à son maître de philosophie : « Apprenez-moi l’orthographe ! », son professeur commence par lui expliquer que les lettres se répartissent entre voyelles et consonnes. Ensuite, il lui apprend à les prononcer. La satire de Molière est plus proche de la pédagogie de son temps que nous pourrions le croire. L’orthographe consiste d’abord à reconnaître les lettres.

Les enfants apprennent à lire dans la langue latine, qui présente un avantage : toutes ses lettres se prononcent. Ne perdons pas de vue que le but premier de l’enseignement populaire est que tout le monde puisse lire le livre de messe ! Monsieur le curé a besoin d’enfants de chœur. À la fin du XVII e siècle, les élèves du collège oratorien de Troyes parlent français dans les classes de grammaire et d’humanités, latin dans celles de rhétorique et de philosophie. Pendant deux siècles encore, les manuels scolaires présenteront ces deux dernières matières dans la langue de Sénèque. L’université de Paris restera longtemps le haut lieu du latin. « Ses maîtres sont plus aptes à écrire en latin qu’en français », explique André Chervel dans son Histoire de lenseignement du français du XVII eau XX e siècle .

Néanmoins, le latin est vivement attaqué. L’enseignement novateur de l’abbaye de Port-Royal favorise l’apprentissage du français : les jansénistes l’utilisent dans leurs manuels pour expliquer la langue de la messe, à rebours des conventions pédagogiques d’alors. Les jésuites les accuseront de transformer le latin en langue morte. Cette expérience ne durera qu’une vingtaine d’années, jusqu’à la condamnation officielle des jansénistes en 1713.

Le débat pour savoir laquelle des deux langues est la meilleure porte un nom : la querelle des Anciens et des Modernes. Parmi les Modernes, Desmarets de Saint-Sorlin défend la supériorité de la poésie française et Charles Perrault déclare le siècle de Louis le Grand supérieur à celui d’Auguste. Tactiquement, c’est bien vu ! Le Roi-Soleil adore être valorisé. Dans le camp d’en face, La Fontaine, Boileau et La Bruyère défendent la suprématie du latin.

Naturellement, comme nous sommes en France, ce débat débouchera sur une polémique courtelinesque, si vous me pardonnez l’anachronisme ! On envisage d’élever un arc de triomphe à la gloire de Louis le Quatorzième. Une bataille féroce oppose l’académicien François Charpentier, qui exige une inscription en français, au jésuite Jean Lucas, qui la voudrait en latin. Finalement, la construction sera interrompue, et le projet abandonné à la mort du roi.

96. POURQUOI NOS ÉCOLIERS ENVIERAIENT-ILS L’ORTHOGRAPHE DES AUTEURS DU XVII eSIÈCLE ?

Parce que les fautes ne leur faisaient pas peur !

Voici deux phrases citées par Michèle Perret dans son Introduction à l’histoire de la langue française qui témoignent que l’écriture manuscrite persistait à ignorer les règles ! Imaginons un instant un écolier d’aujourd’hui écrire ainsi !

Une lettre de Vauban, maréchal de France : « Il nia heure dans la journée que vous ne Soyez fort bien traitee chéz moy ; non Soyez point Scandalisee Celia ne vous fera point daffaire. » Traduction du texte de ce petit dragueur : « Il n’y a d’heure dans la journée que vous ne soyez fort bien traitée chez moi ; ne soyez point scandalisée ! Cela ne vous fera point d’affaires. » Certes, ce militaire n’était pas censé être un spécialiste de l’orthographe.

Allons donc voir comment écrivait la marquise de Sévigné : « Monsieur vous me permettres de souhaitter la paix car ietrouve avec vostre permissionquune heur de Conuerrsation vaut mieux que cinquante lettres. » Traduction : « Monsieur, vous me permettrez de souhaiter la paix car je trouve avec votre permission qu’une heure de conversation vaut mieux que cinquante lettres. »

L’écriture imprimée est plus régulière, mais de manière toute relative. L’Académie elle-même en témoigne, qui déclare : « La langue francoise comme dans la pluspart des autres, l’Orthographe n’est pas tellement fixe et determinée qu’il n’y ait plusieurs mots qui se peuvent escrire de deux differentes manieres, qui sont toutes deux esgalement bonnes. » Cette citation est à soumettre à tous les professeurs de français.

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