Bernard Fripiat - Au commencement était le verbe… Ensuite vint l'orthographe

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L'orthographe, ses règles obscures et ses exceptions vous font souffrir ?
Rassurez-vous, c'est voulu !
Comment pourrait-il en être autrement dans un pays à l'histoire si tumultueuse ? Comme la France, notre orthographe a traversé les siècles en empruntant des voies détournées, sans craindre détours et autres pirouettes.
Il fallait un Belge comme Bernard Fripiat pour raconter cette histoire avec un humour et une irrévérence qui déculpabiliseront les pires cancres. En une centaine de pourquoi, il explique l'origine de chaque difficulté et raconte la folle épopée d'une orthographe que le monde entier nous envie…
Historien passionné par la langue française, Bernard Fripiat anime depuis vingt ans des stages d orthographe en entreprise. Auteur dramatique, il est également comédien et chroniqueur radio. En 2013 il a publié
(éd. Gunten). Biographie de l'auteur

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Robert Estienne savait que ces gens qu’il considérait comme des savants se trompaient. Mais, paralysé d’angoisse, il n’osa pas remplacer « legs », qu’il savait fautif, par lais . Peut-être la crainte qu’une réaction exagérée ne le prive d’héritage.

92. POURQUOI ÉCRIVONS-NOUS « METS » ?

Une erreur volontaire !

Le principe de distinction consiste à écrire deux mots se prononçant à l’identique de deux manières différentes afin de ne pas les confondre. Nous utilisons souvent l’origine latine des mots. C’est ainsi que nous écrivons « sain » qui vient de sanus pour ne pas confondre avec « saint » qui provient de sanctus .

Pour appliquer ce principe, Robert Estienne va réussir l’exploit de se tromper volontairement. Il sait parfaitement que « mets » vient du latin missum , mais, pour ne pas confondre avec l’adjectif possessif « mes », il ajoute un t sous prétexte que « mets » serait apparenté à « mettre ».

Et nous l’avons cru !

93. POURQUOI ÉCRIVONS-NOUS « QUATRE CAILLES » ?

Parce que nos anciens étaient plus forts en maths qu’en zoologie !

Au XVI e siècle, Robert Estienne confirme le qu à « quatre » car il sait que ce mot vient de quattuor . Il aurait pu avoir la même logique pour « caille », qui vient de quaccola , mais comme il l’ignore…

94. POURQUOI ÉCRIVONS-NOUS « POIDS » ?

Parce que nos anciens ne le faisaient pas toujours !

Comme tous les latinistes de l’époque, Robert Estienne met un d à « poids », persuadé que ce mot vient du latin pondus . Plus tard, nous découvrirons qu’il vient du latin pensum . Mais le d restera !

Histoire que tous les étymologistes sachent que Robert avait fait une erreur !

95. POURQUOI L’ORTHOGRAPHE N’A-T-ELLE PAS ÉTÉ SIMPLIFIÉE AU XVI eSIÈCLE ?

Parce que les élèves avaient la guigne !

L’adolescent qui demande à son professeur pourquoi on n’écrit pas comme on parle n’imagine pas le nombre de ses prédécesseurs. Cette polémique a commencé au XVI e siècle. À cette époque, les jeux n’étaient pas faits.

En 1579, Laurent Joubert, médecin d’Henri III, écrit dans son livre Dialogue sur la cacographie fransaize, expliquant la cause de sa corruption que le français, à l’inverse du latin, du grec et des langues modernes, ne se prononce pas comme il s’écrit. À cette critique partagée depuis par des millions d’enfants, les intellectuels du XVI e siècle proposent trois réponses. Au centre, nous avons les modérés qui veulent seulement profiter des apports techniques de l’imprimerie. À gauche se trouvent les défenseurs d’une graphie phonétique et à droite les partisans d’une écriture étymologique. Nous allons examiner les arguments de ces deux derniers courants. Voyons deux partisans de l’écriture phonétique.

Le plus réputé des défenseurs de la simplification s’appelle Louis Meigret (1500–1558). Il publie un Tretté de la grammaire francoeze où il se déclare partisan d’écrire comme il parle. Un sondage de l’Ifop l’aurait plébiscité auprès des écoliers. Dans son livre La Genèse de l’orthographe française , Bernard Cerquiglini constatera : « En douze ans, Meigret a tout inventé : la réforme orthographique, la bataille de l’orthographe, la victoire des conservateurs. »

Louis Meigret regrette que notre orthographe transcrive plus de lettres qu’elle n’en prononce. La réforme qu’il propose est simple : « Ayons tousiours comme ie vous ay dict la prononciation deuant nous yeux : car cest le vif et le refrein de nostre escriture. » Dans son élan, il défendra les dames qui, peu férues de latin, mettent un s quand il faut un c . Nous savons aujourd’hui que cette méconnaissance leur permet parfois d’éviter des erreurs. Les hommes, en écrivant scauant et forcené , faussent la vérité étymologique alors que le beau sexe qui rédige sauoir et forsené la respecte. Ne perdons pas de vue que, à l’époque, Louis Meigret s’oppose à la coutume d’écrire . Contrairement aux réformistes de notre siècle, il ne combat pas l’orthographe officielle. Car il n’y a pas d’orthographe officielle.

Face au défenseur de l’écriture étymologique, Louis sait se montrer malin. Par exemple, il fait remarquer que l’accent circonflexe permet de distinguer entre les nouveaux mots constitués à partir du latin où le s se prononce, comme « bestial », et les vieux mots français où il ne s’entend pas, comme « bête ». Les conservateurs frôlent la crise cardiaque quand ils l’entendent proposer de ne même pas remplacer le s par un accent circonflexe. Ils lui rétorquent que la prononciation de cette voyelle varie. Érasme lui-même le confirmera. Avouons-le ! Aujourd’hui encore, nous articulons différemment « bête » et « bestiole ».

À Montaigne qui invite son imprimeur à « suivre l’orthographe ancienne », Ronsard, dans les Quatre Premiers Livres des Odes , oppose les idées de Meigret. Néanmoins, il avoue avoir reçu des préventions de ses amis plus soucieux de son « renom, que de la vérité » : lui « peignant au devant des yeux le vulgaire, l’antiquité, et l’opiniâtre avis des plus célèbres ignorances de notre temps ». Cette dernière flèche s’adresse aux partisans de l’orthodoxie orthographique. Si certains réformistes, voire des étudiants, sont en manque de citations…

De 1550 à 1665, il adopte ce système suivi par ses amis de la Pléiade, à l’exception de Du Bellay. Ce dernier y serait favorable, mais craint de perdre des lecteurs ou que ses écrits ne servent « de cornetz aux apothequaires, ou q’on les employe a quelque aultre plus vil mestier ». Aujourd’hui, il écrirait « de cornets de frites ou de papier c… » !

Petite remarque au passage, les auteurs de la Pléiade écrivent des poèmes destinés à être lus et se rapprochent ainsi des troubadours du XII e siècle qui écrivaient comme ils parlaient.

Histoire de rêver un peu, je vous invite à découvrir quelques propositions de Ronsard qui auraient permis à des millions d’élèves d’avoir de meilleures notes en dictée.

Il propose de remplacer les y qu’il qualifie d’« épouvantables crochets » par des i . Il écrit cigne et nimphe là où nous écrivons « cygne » et « nymphe ». Il change les en en an et écrit ardant, étandre et défandre alors que nous mettrons un e .

Ronsard supprime les x et z finaux et les consonnes superflues : dict devient dit ; faict, fait ; temps, tens ; advertisement, avertissement ; advis, avis . Notez que nous finirons parfois par lui donner raison. Comme la plupart des enfants, il déteste les consonnes doubles. Il écrit atendant, insuportable, acorder, acoutumer, combatre . En outre, il s’oppose à ce qu’il appelle « ces épouvantails de Pythagore » que représentent pour lui les th et ph .

S’il applique ses idées, en 1555, dans les Hymnes , il revient à l’orthographe usuelle en 1565 dans son Abrégé de l’art poétique . Ce renoncement correspond à l’arrivée à ses côtés d’Amadis Jamyn, partisan de l’orthographe étymologique, comme secrétaire. A-t-il agi par sentiment ou parce que l’opposition était trop forte ?

En effet, ces réformateurs affrontent de solides détracteurs. Un jeune auteur, Guillaume Des Autels, attaque Meigret dans un livre. Ce dernier lui répond. Ensuite, Des Autels s’en prend aussi à l’orthographe de la Pléiade dont il dira : « Ils veulent régler l’écriture selon la prononciation. Il semblerait plus convenant de régler la prononciation selon l’écriture. »

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