Bernard Fripiat - Au commencement était le verbe… Ensuite vint l'orthographe

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Au commencement était le verbe… Ensuite vint l'orthographe: краткое содержание, описание и аннотация

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L'orthographe, ses règles obscures et ses exceptions vous font souffrir ?
Rassurez-vous, c'est voulu !
Comment pourrait-il en être autrement dans un pays à l'histoire si tumultueuse ? Comme la France, notre orthographe a traversé les siècles en empruntant des voies détournées, sans craindre détours et autres pirouettes.
Il fallait un Belge comme Bernard Fripiat pour raconter cette histoire avec un humour et une irrévérence qui déculpabiliseront les pires cancres. En une centaine de pourquoi, il explique l'origine de chaque difficulté et raconte la folle épopée d'une orthographe que le monde entier nous envie…
Historien passionné par la langue française, Bernard Fripiat anime depuis vingt ans des stages d orthographe en entreprise. Auteur dramatique, il est également comédien et chroniqueur radio. En 2013 il a publié
(éd. Gunten). Biographie de l'auteur

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La manière de parler de Molière et de François Hollande ne provient pas d’une langue celtique, mais du baragouinage des envahisseurs romains qui s’imposera avec lenteur. Conséquence : les Gaulois n’ont donc aucune responsabilité dans la difficulté de notre orthographe.

Vercingétorix est innocent ! Qu’on se le dise !

2. POURQUOI JULES CÉSAR EST-IL RESPONSABLE DE NOTRE ORTHOGRAPHE ?

Par ambition politique ! C’est malin !

Sponsorisé par Uderzo et Goscinny, Jules César envahit la Gaule en 53 avant Jésus-Christ et en 2048 avant Jacques Chirac dont il partageait les initiales. Tout un symbole ! Celui dont le vrai prénom était Caius (Julius était son nom de famille et César son surnom) ignorait qu’il serait à l’origine d’une des orthographes les plus difficiles que la terre ait jamais portées (et Dieu sait si elle en a porté, la bougresse). Pourtant, tout est parti de là !

Offrons-nous quelques secondes de cauchemar ! Sans Jules, pas un enfant obligé de développer son esprit créatif en cherchant à justifier son zéro en dictée, pas un adulte multipliant les trouvailles sémantiques pour ne pas vexer sa belle-mère qui lui a demandé combien il faisait de fautes à la dictée Pivot, aucun vénérable quinquagénaire soulageant sa nullité informatique en maugréant contre ces jeunes qui font des fautes « énooormes »…

Rassurons-nous, ce n’était qu’un cauchemar. Mais il aurait parfaitement pu devenir réalité. En effet, il s’en est fallu de peu. Si étonnant que cela puisse paraître, Jules n’est pas venu chez nous pour la beauté du paysage, la douceur de nos vignobles ou la qualité de la gastronomie. Seule l’ambition politique poussa ce grand séducteur, à en croire les témoignages de ses soldats, à pratiquer le tourisme dans nos contrées. Sa conquête accomplie (les puristes apprécieront l’emploi d’un ablatif absolu), il s’en retourna à Rome réaliser une carrière politique qu’il transformera en destinée. Mais la destinée saura se montrer vicieuse. Sa vie se terminera par un assassinat en plein sénat.

Moralité : l’orthographe la plus difficile au monde plonge ses racines dans une ambition politique !

3. POURQUOI PARLONS-NOUS UNE LANGUE LATINE À PARIS ET NON À TUNIS ?

Parce que Constantin y a mis son grain de sel !

Le français est une langue latine parce que les Romains nous ont rendu visite. Il est incontestable que, sans leur venue, nous ne parlerions pas la langue de Messaline. Mais cette visite ne suffit pas. Pour preuve : les Romains ont géré nos affaires du I er siècle avant J.-C. au V e siècle après J.-C. En comptant très large, ils sont restés cinq cents ans. Rome s’est emparée de l’Afrique du Nord en 146 avant notre ère pour ne la quitter définitivement qu’au début du VII e siècle. Ils y sont donc restés sept cents ans, deux cents années de plus pour profiter du soleil tunisien. On les comprend ! Mais deux cents ans, ce n’est pas rien. Comparativement, c’est la durée qui nous sépare du jour où Napoléon décida de développer le tourisme belge en choisissant Waterloo pour faire son pot d’adieu.

En 313, l’empereur romain Constantin embrasse le christianisme qui devient sous Théodose religion officielle de l’Empire. Automatiquement, la langue officielle de l’État devient celle de l’Église. En 325, le concile de Nicée rationalise la religion et en pose les fondements. Les discussions se déroulent en latin. Les textes qui en découlent sont rédigés dans la langue de Cicéron. Les fervents missionnaires qui parcourent l’Empire ne possèdent que le latin pour convertir les populations. Les nouveaux convertis, qui sont toujours prêts à un maximum de zèle, se feront une joie de bien parler le latin pour mieux comprendre la bonne parole puis la transmettre à leur tour. La langue de Néron sera celle de la religion chrétienne. La messe se dira en latin jusqu’en 1963. L’Église sera à l’origine de la fascination que le latin exerce sur nos élites ou ce qui en tient lieu. À tel point que les dames, dispensées de latin en raison de leur impossibilité d’atteindre la prêtrise, apparaîtront comme incultes. Rassurez-vous, mesdames, elles auront des défenseurs et leur revanche, comme nous le verrons dans les derniers chapitres de ce livre.

La décision de Constantin confirmera la suprématie du latin sur le gaulois et sera l’une des principales causes de la victoire du latin sur la langue des autorités mérovingiennes et carolingiennes qui s’installent dans nos régions à partir du V e siècle, le tudesque.

4. POURQUOI LE LATIN EST-IL SI IMPORTANT ?

Parce que, pendant deux mille ans, il sera la langue du savoir, voire du snobisme !

En ce début du XXI e siècle, nous sommes probablement la première génération à ne plus considérer que la maîtrise du latin est la pierre angulaire d’une bonne éducation. Nous pouvons être instruits, prix Nobel, voire stars de la téléréalité sans posséder la moindre notion de latin. Il y a seulement cent ans (disons cent cinq ; parce que, en 1915, ils avaient autre chose en tête), imaginer qu’un individu instruit ne connaisse pas la langue de Messaline aurait fait éclater de rire toute personne un tant soit peu sensée.

En effet, pendant deux millénaires, la connaissance du latin fut la clé indispensable à l’accession au savoir et, par conséquent, la preuve qu’on y avait accédé. Parler latin était un témoignage de culture. Transportons-nous dans une taverne ! Deux étudiants parsèment leur conversation d’expressions latines. Observons leur plaisir à voir le regard impressionné de la serveuse en train de se dire qu’elle sert des savants ! Pour comprendre la nature humaine, ne perdons jamais de vue son besoin de considération et son snobisme ! Ces traits de caractère que nous retrouvons partout où l’homme a posé son délicat petit pied s’exprimaient chez nous dans la connaissance du latin. Cette langue aura même le talent de mettre d’accord « ceux qui croyaient au ciel et ceux qui n’y croyaient pas ».

Dans l’Ancien Régime, l’Église, qui s’exprime dans la langue de Néron, possède la suprématie intellectuelle et quasiment le monopole de l’enseignement. Elle enseigne et forme aussi des prêtres qui devront parler latin en servant la messe. La discipline la plus valorisée est la théologie qui s’exprime en latin. Jusqu’au XIX e siècle, les collèges jésuites exigeront de leurs élèves qu’ils parlent latin dans la cour de récréation. À Paris, d’ailleurs, le quartier étudiant s’appelle encore le Quartier latin.

Les philosophes des Lumières qui critiquent l’Église partageront cet engouement pour le latin et le grec car ils prendront les démocraties romaine et athénienne en exemple. C’est là qu’ils puiseront des arguments en faveur de la république. C’est du droit romain que les légistes du Premier Empire s’inspireront pour rédiger le code Napoléon. Nos artistes ne feront pas exception à la règle. Molière s’inspirera des comédies de l’auteur latin Plaute et La Fontaine des fables d’Ésope. La langue latine fascine les élites quelles qu’elles soient.

En 1640, Nicolas Poussin peint L’Enlèvement des Sabines . Il s’agit d’une légende romaine. Les paysans romains, manquant de femmes, ont enlevé celles des Sabins. Quand ceux-ci voudront se venger, les Sabines s’interposeront entre leurs pères et leurs nouveaux maris : Rome est sauvée, elle aura assez d’enfants pour survivre et prospérer. Il y a cent ans, je n’aurais jamais dû vous expliquer cette histoire, ni consulter un livre pour me la remémorer.

Tout étudiant qui parcourt des livres scientifiques datant du XIX e siècle constate avec effroi que les citations latines n’y sont pas traduites. Leurs auteurs n’imaginaient pas une seconde que des étudiants en lettres ou en philosophie puissent ne pas parler latin couramment. En 1572, Henri Estienne publie probablement le meilleur dictionnaire de la langue grecque ancienne. Hélas, il tombera dans l’oubli car il traduisait les mots grecs en latin. À quoi tient la postérité !

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