Benoît Duteurtre - Le Retour du Général

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Le Retour du Général: краткое содержание, описание и аннотация

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Le général de Gaulle est de retour. Après un appel à la résistance, prononcé lors d’un piratage télévisuel, il se lance dans une ultime bataille pour la « grandeur de la France ». Toujours vaillant sous son képi à deux étoiles, ce revenant passionne l’opinion publique. A-t-il vécu jusqu’à cent vingt ans ? S’est-il fait hiberner comme le héros de Louis de Funès ? S’agit-il d’un imposteur ?
Dans cette fantaisie romanesque, Benoît Duteurtre revisite la mythologie française et sa dernière figure légendaire — confrontés aux urgences de la mondialisation. Réflexions et observations sur l’époque alternent avec le portrait de ce Général un peu foutraque qui reprend le pouvoir, parle comme un révolutionnaire et ranime jusqu’à l’absurde les idéaux de la vieille Europe.
Après
(prix Médicis 2001),
(2003) ou
(2004), traduits dans plus de vingt langues, Benoît Duteurtre a publié récemment
(2008) et
(2009). Biographie de l'auteur

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— Imaginez qu’on se rassemble dans un grand projet. Imaginez qu’on oublie la course au profit. Imaginez qu’on réinvente l’Europe. Imaginez que de Gaulle soit vraiment de retour. Est-ce que cela ne serait pas…

Elle sembla hésiter, cherchant son mot, tandis qu’une aide soignante lançait timidement :

— Comme un rêve ?

Marie-Chantal hocha la tête, puis elle se tourna vers un autre qui proposa :

— Ça donnerait un peu de sel à la politique.

Mustapha à son tour prit la parole :

— Ça voudrait dire que l’Histoire continue… et qu’elle continue ici même !

— C’est ça, mes amis, reprit la patronne. Le Général a besoin de votre optimisme, et je suis sûre qu’il n’a pas fini de nous étonner.

À ces mots, on vit s’entrouvrir la porte du fond, laissant apparaître une femme en chemise de nuit, le crâne couvert de bandages, l’air absent :

— Excusez-moi, mais je ne comprends pas ce que je fais ici. Pourriez-vous me raccompagner chez moi, s’il vous plaît ?

3

Que faire de ma bibliothèque ?

En réalité, ma pétition sur l’œuf mayonnaise s’était soldée par un flop. J’avais certes rassemblé quelques belles signatures et notre texte était paru dans la rubrique « libres opinions » d’un important quotidien… mais il était sorti un jour de grève et je l’avais cherché en vain dans les kiosques du quartier. J’avais repris espoir grâce au site du journal où une cinquantaine de citoyens y allaient de leurs commentaires et amorçaient un embryon de débat sur la mayonnaise… qui malheureusement ne monta pas. Dès le lendemain, tout était retombé dans l’indifférence et j’avais repris mes travaux, en vue d’une conférence sur la musique en Normandie au XIX e siècle que je devais donner au cours de l’été. Les délices du passé me feraient oublier les désagréments du présent. Du moins le supposais-je, sans deviner l’épreuve supplémentaire qui m’attendait aux premiers jours de juillet.

Depuis quelque temps déjà, quand je tapotais sur mon clavier, des élancements soudains dans la colonne vertébrale m’obligeaient à quitter ma chaise pour faire quelques pas. J’aurais dû me calmer, me soigner par le repos. Au lieu de cela, je m’agitai pour préparer mon départ au bord de la mer. Pendant tout un week-end je triai mes vêtements, me penchai sur des tiroirs, m’agenouillai dans des remises. Ayant chargé trois valises, je filai gare Saint-Lazare, où je poussai la première tout en tirant la seconde derrière moi, le corps tordu par un énorme sac en bandoulière. À la gare d’arrivée, je recommençai à tirer et à pousser jusqu’à la voiture qui était venue me chercher. Enfin je transportai mon chargement dans les escaliers de cette villa où je retourne chaque été, grâce à l’hospitalité de très bons amis.

L’urgence du voyage m’avait fait oublier que mon dos était fragile, que je n’étais plus un gamin et que mon corps ne pouvait plus supporter certaines épreuves sans se venger. Loin de telles pensées, je m’accroupis et me relevai vingt fois encore pour vider mes valises et ranger vêtements, livres, dossiers. Au loin, sur la mer, le soleil triomphant descendait lentement vers la ligne d’horizon. Je me balançai quelques instants sur ma chaise avant de consulter l’ordinateur de voyage qui m’oblige à me courber continuellement vers l’écran. À minuit, enfin, j’ouvris avec plaisir mon mauvais lit de campagne, véritable baignoire à ressorts où j’allais m’endormir pour ma première nuit de vacances.

C’est seulement vers quatre heures du matin, réveillé comme souvent par l’angoisse de la mort et quantité d’idées noires, que je sentis vivement cette douleur près du coccyx. Aussitôt je changeai de sens, puis m’allongeai bien raide sur le dos, avant de reprendre ma position initiale. La tenaille me pinçait toujours au même endroit et je gigotais sans retrouver le sommeil, quand perça la lumière d’un matin gris sur la Manche. Comme j’essayais nerveusement toutes les positions, les premiers oiseaux commencèrent à piailler. Je me levai pour boire un verre d’eau, avant de tirer plus soigneusement les rideaux dans l’espoir de dormir encore, mais la pince ne me lâchait plus.

À huit heures, tout moulu, je compris que l’enchantement du premier matin au bord de la mer ne serait pas pour aujourd’hui. J’avais mal partout, et la catastrophe se précisa au moment d’enfiler une paire de chaussettes ; car, situation nouvelle dans ma vie, je ne parvenais plus à atteindre mes pieds. Je me penchais en gémissant, je soufflais, mais en vain ; mon dos rouillé maintenait mes orteils hors de portée des mains, si bien que je dus me contenter d’une paire de pantoufles. Pis encore : sur la table du petit déjeuner, un magazine désignait le lumbago comme le « mal du siècle ». Cette affreuse souffrance me renvoyait parmi les victimes ordinaires de la modernité.

Je passai donc cette première journée à recueillir les conseils d’apothicaires improvisés : tous ces amis des maisons d’alentour que je retrouvais sur la plage à l’heure du bain. Habituellement j’étais le premier à mettre les pieds dans l’eau, puis à plonger dans cette mer émeraude pour m’éloigner du rivage… Aujourd’hui, j’avançais sur les galets à petits pas, incapable de nager. À chaque main que je serrais, j’entonnais un couplet sur mon mal de dos et la nécessaire prudence qui m’enjoignait d’attendre un peu. Tout en recueillant mes explications, la plupart des baigneurs laissaient paraître leur manque d’intérêt. La communion qui nous rassemblait habituellement dans les flots à dix-huit degrés manquait soudain de ferveur. J’aurais dû me le rappeler : nos maladies ennuient ceux qui ne souffrent pas.

Heureusement, l’économie humaine est ainsi faite que le malade finit par trouver un terrain d’entente avec certains individus passés par la même expérience. Leurs souvenirs se raniment pour évoquer leur propre guérison et dévoiler des remèdes infaillibles… mais contradictoires : l’un expliquant qu’il faut rester allongé le plus possible, l’autre assurant qu’il ne faut surtout pas s’allonger ; celui-ci recommandant les anti-inflammatoires, rejetés par celui-là comme trop dangereux pour l’estomac ; untel interdisant formellement les bains de mer, mais un autre assurant que, pratiquée avec souplesse, cette thalassothérapie constitue le meilleur des remèdes.

Je n’étais guère plus avancé. Chacun m’ayant communiqué son diagnostic et ses prescriptions, il était impossible d’insister davantage, au risque de devenir barbant. Pour me consoler, je finis par tremper les pieds dans la mer, mais seulement jusqu’au ventre, comme un impotent. Depuis un an, je rêvais d’ébats aquatiques. Aujourd’hui ce plaisir m’était interdit, sous peine de couler à pic ou de ressortir entièrement bloqué. Je rentrai à la maison la mort dans l’âme, songeant que mon séjour favori commençait sous de bien tristes auspices.

Enfant, je m’imaginais la vie des retraités comme une longue période de détente au cours de laquelle une famille aimante et des services sociaux compétents se chargent de vous rendre chaque instant agréable. Après une existence laborieuse viendrait l’heure de la récompense et son catalogue de plaisirs gratuits. Je ne mesurais pas à quel point le vieillissement s’apparente souvent à une épreuve physique, doublée d’une épreuve morale qui rend dérisoires les bénéfices de l’âge. En ce début d’été, âgé seulement de quarante-sept ans mais torturé par la douleur, j’avais l’impression d’entrevoir à quoi ressemble réellement la vieillesse.

Mes efforts pour rester allongé ou tenir debout, mes ingurgitations d’aspirine et de calmants en vente libre n’y changeaient rien : la sale bête me tenait du haut des fesses jusqu’au bas des côtes. Elle me pinçait sans desserrer ses mâchoires et la souffrance, maintenant, remontait le long du dos où elle enfonçait de nouveaux crampons, tandis que les beaux jours s’écoulaient à toute vitesse. Une seule pensée m’occupait : cette douleur qui envahissait la couleur du ciel, le bruit de la mer, le goût des repas et chaque instant de la journée. Après une vaine séance d’ostéopathie et l’échec avéré des médecines douces, il était temps de passer à la manière forte.

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