René Barjavel - La nuit des temps

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Simon voyait et entendait. Il entendit l’immense explosion provoquée par la fermeture de la porte, qui faisait sauter les labos et tous les abords de l’Abri sur des kilomètres, pulvérisant les agresseurs et les défenseurs et les ensevelissait dans la coulée des roches vitrifiées.

Il entendit les voix des techniciens et des animateurs qui, tout à coup, devenaient inquiètes :

— Cœur 40...

— Température 34° 8.

— Pression artérielle ?

— 8-3, 8-2, 7-2, 6-1...

— Bon Dieu, qu’est-ce qui se passe ? Il redégringole ! Il fout le camp !

C’était la voix de Lebeau.

— Simon, toujours des images ?

— Oui.

— Nettes ?

— Oui...

Il voyait nettement Païkan redescendu dans l’Œuf, se pencher sur Coban, le secouer, en vain, écouter son cœur, comprendre que le cœur était arrêté, que Coban était mort.

Il voyait Païkan regarder le corps inerte, regarder Eléa, soulever Coban, l’emporter, le jeter hors de l’Œuf... Il voyait et comprenait, et sentait dans sa tête l’horrible souffrance envoyée par la peau brûlée de Païkan. Il voyait Païkan redescendre les marches, tituber jusqu’au socle vide et s’y étendre. Il vit l’éclair vert illuminer l’Œuf, et la porte commencer lentement à s’abaisser tandis que l’anneau suspendu apparaissait sous le sol transparent. Il vit Païkan, dans un dernier effort, rabattre sur son visage le masque de métal.

Simon arracha le cercle d’or et cria :

— Eléa !

Moïssov l’insulta en russe.

Lebeau, inquiet, furieux, demanda :

— Qu’est-ce qui vous prend ?

Il ne répondit pas. Il voyait...

Il voyait la main d’Eléa, belle comme une fleur, ouverte comme un oiseau, posée sur la mange-machine...

— ... Avec le chaton de sa bague basculé, la pyramide d’or couchée sur le côté, et la petite cavité rectangulaire vide. Là, dans cette cachette avait dû se trouver la graine noire, la graine de mort. Elle n’y était plus. Eléa l’avait avalée, en portant à sa bouche les sphères de nourriture prises dans la machine.

Elle avait avalé la Graine Noire pour empoisonner Coban en lui donnant son sang empoisonné.

Mais c’était Païkan qu’elle était en train de tuer.

Tu pouvais encore entendre. Tu pouvais savoir. Tu n’avais plus la force de tenir tes paupières ouvertes, tes tempes se creusaient, tes doigts devenaient blancs, ta main glissait et tombait de la mange-machine, mais tu étais encore présente, tu entendais. J’aurais pu crier la vérité, crier le nom de Païkan, tu aurais su avant de mourir qu’il était près de toi, que vous mouriez ensemble comme tu l’avais souhaité. Mais quels regrets atroces, alors que vous pouviez vivre ! Quelle horreur de savoir qu’au moment de s’éveiller d’un tel sommeil, il mourait de ton sang qui aurait pu le sauver...

J’avais crié ton nom et j’allais crier : « C’est Païkan ! », mais j’ai vu ta clé ouverte, la sueur sur tes tempes, la mort déjà posée sur toi, posée sur lui. La main abominable du malheur a fermé ma bouche...

Si j’avais parlé...

Si tu avais su que l’homme près de toi était Païkan, serais-tu morte dans l’effarement du désespoir ? Ou pouvais-tu encore te sauver et lui avec. Ne connaissais-tu pas un remède, ne pouvais-tu pas fabriquer avec les touches miraculeuses de la mange-machine un antidote qui aurait chassé la mort hors de votre sang commun, de vos veines reliées ? Mais te restait-il assez de force ? Pouvais-tu seulement la regarder ?

Tout cela, je me le suis demandé en quelques instants, en une seconde aussi brève et aussi longue que le long sommeil dont nous t’avions tirée. Et puis enfin, j’ai crié de nouveau. Mais je n’ai pas dit le nom de Païkan. J’ai crié vers ces hommes qui vous voyaient mourir tous les deux et qui ne savaient pas pourquoi, et qui s’affolaient. Je leur ai crié : « Vous ne voyez pas qu’elle s’est empoisonnée ! » Et je les ai insultés, j’ai saisi le plus proche, je ne sais plus lequel c’était, je l’ai secoué, je l’ai frappé, ils n’avaient rien vu, ils t’avaient laissée faire, ils étaient des imbéciles, des ânes prétentieux, des crétins aveugles...

Et ils ne me comprenaient pas. Ils me répondaient chacun dans sa langue, et je ne les comprenais pas. Lebeau seul m’avait compris et arrachait l’aiguille du bras de Coban. Et il criait lui aussi, montrait du doigt, donnait des ordres, et les autres ne comprenaient pas.

Autour de toi et de Païkan, immobiles et en paix, c’était l’affolement des voix et des gestes, et le ballet des blouses vertes, jaunes, bleues.

Chacun s’adressait à tous, criait, montrait, parlait et ne comprenait pas. Celle qui comprenait tout et que tous comprenaient ne parlait plus dans les oreilles. Babel était retombée sur nous. La Traductrice venait de sauter.

Moïssov voyant Lebeau arracher l’aiguille du bras de l’homme, crut qu’il était devenu fou ou qu’il voulait le tuer. Il l’empoigna et le frappa. Lebeau se défendait en criant : « Poison, poison ! »

Simon, montrant la clé ouverte, la bouche d’Eléa, disait : « Poison, poison ! »

Forster comprit, cria en anglais à Moïssov, en lui arrachant Lebeau malmené. Zabrec arrêta le transfuseur. Le sang d’Eléa cessa de couler sur les pansements de Païkan. Après quelques minutes de confusion totale, la vérité franchit les barrières des langues et de nouveau toutes les attentions convergèrent vers le même but : sauver Eléa, sauver celui que tous encore, sauf Simon, croyaient être Coban.

Mais ils étaient déjà trop loin dans leur voyage, déjà presque à l’horizon.

Simon prit la main nue d’Eléa et la posa dans la main de l’homme emmailloté. Les autres regardaient avec étonnement, mais personne ne disait plus rien. Le chimiste analysait le sang empoisonné.

La main dans la main, Eléa et Païkan franchirent les derniers pas. Leurs deux cœurs s’arrêtèrent en même temps.

Quand il fut certain qu’Eléa ne pouvait plus entendre, Simon montra du doigt l’homme couché et dit :

— Païkan.

Ce fut à ce moment que les lumières s’éteignirent. Le diffuseur avait commencé à parler en français. Il avait dit : « La Tra... » Il se tut. L’écran de la TV qui continuait de surveiller l’intérieur de l’Œuf ferma son œil gris, et tous les appareils qui ronronnaient, cliquetaient, frémissaient, crépitaient, se turent. A mille mètres sous la glace, l’obscurité totale et le silence envahirent la salle. Les vivants debout se figèrent sur place. Pour les deux êtres couchés au milieu d’eux, le silence et l’obscurité n’existaient plus. Mais pour les vivants, les ténèbres qui les enveloppaient tout à coup dans la tombe profonde étaient l’épaisseur saisissable de la mort. Chacun entendait le bruit de son propre cœur et la respiration des autres, entendait des mouvements d’étoffes, des exclamations retenues, des mots chuchotes, et par-dessus tout la voix de Simon qui s’était tue, mais que tous continuaient d’entendre :

— Païkan...

Eléa et Païkan...

Leur histoire tragique s’était prolongée jusqu’à cette minute, où la fatalité forcenée les avait frappés pour la deuxième fois. La nuit les avait rejoints au fond du tombeau de glace et enveloppait les vivants et les morts, les liait en un bloc de malheur inévitable dont le poids allait les enfoncer ensemble jusqu’au fond des siècles et de la terre.

La lumière revint, pâle, jaune, palpitante, s’éteignit de nouveau et se ralluma un peu plus vive. Ils se regardèrent, se reconnurent, respirèrent, mais ils savaient qu’ils n’étaient plus les mêmes. Ils revenaient d’un voyage qui n’avait presque pas duré, mais tous, maintenant, étaient les frères d’Orphée.

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