Arkadi Strougatski - Il est difficile d’être un dieu

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La planète Arkanor ploie sous la férule du tyrannique ministre de la Sécurité. Cette société semi-féodale qui persécute ses intellectuels, évoquant à la fois l’Espagne de l’Inquisition, l’Allemagne nazie et la Russie stalinienne, intéresse au plus haut point l’Institut d’histoire expérimentale de la Terre qui, elle, est peuplée depuis longtemps d’êtres bons et tout-puissants qu’on appelle les dieux. Doivent-ils intervenir pour miner le fascisme, ébranler l’obscurantisme ? En fait, l’histoire est une route à sens unique. Et il est difficile pour un dieu de se mêler sans rique de la misère des mortels.

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En bas, on poussait les verrous dans un grand bruit de ferraille. Avant de se coucher, la cuisinière priait saint Mika de lui envoyer un mari, n’importe lequel, pourvu qu’il fût à son aise et compréhensif. Le vieux Mouga bâillait en battant du doigt contre sa bouche. Les serviteurs, à la cuisine, buvaient leur bière en bavardant. Ouno, les yeux étincelants, leur faisait la leçon : « Assez cancané, chiens que vous êtes … »

Roumata s’écarta de la fenêtre et fit les cent pas dans le salon. « Il n’y a aucun espoir. Personne ne pourrait les arracher à leur cercle habituel de préoccupations et d’intérêts. On pourrait tout leur donner. Les installer dans les plus modernes maisons de spectroglass, les accoutumer aux traitements ioniques, ils passeraient de toute façon leurs soirées à la cuisine à jouer aux cartes et à se moquer du voisin que sa femme bat. Et il n’y aura pas pour eux de meilleur passe-temps. Dans ce sens, don Kondor a raison : Reba ce n’est rien, c’est insignifiant à côté de la masse des traditions, des règles de l’instinct grégaire, sacralisées par les siècles, immuables, sûres, accessibles aux plus obtus et qui libèrent de la nécessité de penser. Don Reba ne sera même pas au programme des écoles. Petit aventurier de l’époque du renforcement de l’absolutisme. »

Don Reba ! Don Reba ! Ni grand ni petit, ni gros ni trop maigre, ni chevelu ni chauve, loin de là. Ses mouvements ne sont ni vifs ni lents, il a un visage dont on ne se souvient pas et qui ressemble à mille visages à la fois. Poli, galant avec les dames, interlocuteur attentif, qui ne brille d’ailleurs en rien.

Trois années auparavant, il avait émergé des sous-sols humides de la chancellerie du palais, petit fonctionnaire insignifiant, empressé, blême et même bleuâtre. Ensuite le Premier ministre en place avait été brusquement arrêté et condamné. Plusieurs hauts dignitaires étaient morts sous la torture, hébétés de terreur, sans rien comprendre. Ce génie tenace et impitoyable de la médiocrité avait poussé sur leurs cadavres comme un énorme champignon pâle. Il n’était personne. Il ne venait de nulle part. Ce n’était pas un de ces esprits puissants qui dominent un souverain faible, comme en a connu l’histoire ; ce n’était pas un grand homme terrible consacrant sa vie à l’unification du pays au nom de l’autocratie. Ce n’était pas un favori cupide, ne pensant qu’à l’or et aux femmes, tuant à droite et à gauche pour l’amour du pouvoir, et dominant pour tuer. On murmurait d’ailleurs qu’il n’était pas du tout don Reba, que don Reba était tout à fait différent. Celui-ci, Dieu sait ce que c’était, un loup-garou, un sosie, un imposteur.

Toutes ses entreprises étaient vouées à l’échec. Il avait excité l’une contre l’autre deux grandes familles du royaume pour les affaiblir et s’attaquer aux barons. Les familles s’étaient réconciliées, s’étaient promis une alliance éternelle au son des coupes, et avaient enlevé au roi un gros morceau de terre qui appartenait depuis toujours aux Totz d’Arkanar. Il avait déclaré la guerre à Iroukan, conduit lui-même l’armée à la frontière, puis après l’avoir noyée dans les marais et égarée dans les forêts, il l’avait abandonnée à son triste sort et avait fui à Arkanar. Grâce aux efforts de don Hug, qu’il ne soupçonnait pas bien entendu, il avait réussi à conclure la paix avec le duc d’Iroukan au prix de deux villes frontières, après quoi, le roi avait dû racler les caisses vides du royaume pour combattre les insurrections paysannes qui avaient saisi tout le royaume. Pour des gaffes de ce genre, n’importe quel ministre aurait été pendu par les pieds au sommet de la Tour Luronne, mais don Reba était resté puissant. Il avait supprimé les ministères de l’Éducation et du Bien-être, avait institué un ministère de la Sûreté de la couronne, avait écarté la vieille noblesse et quelques savants de tous les postes gouvernementaux, il avait définitivement ruiné l’économie, composé un traité sur La Nature bétaillère de l’agriculteur et enfin, deux ans auparavant, avait organisé une « garde de sécurité », les « compagnies grises ». Hitler avait pour lui les monopoles, don Reba n’avait personne, il était évident que les Troupes d’Assaut finiraient par le gober comme une mouche. Mais il continuait à faire des siennes, à accumuler les absurdités et se sortait toujours d’affaire. On eût dit qu’il essayait de se leurrer lui-même, qu’il ne voyait rien en dehors d’une idée paranoïaque : détruire la culture. Comme Vaga la Roue, il n’avait aucun passé. Deux années auparavant, le dernier des noblaillons parlait avec mépris du « misérable paltoquet qui trompait le souverain » mais, maintenant, il n’était pas un gentilhomme qui ne se dît parent par les femmes du ministre de la Sûreté de la couronne.

Et voilà qu’il avait eu besoin de Boudakh. Encore une absurdité. Encore une ruse bizarre. Boudakh est un lettré. Les lettrés doivent être cloués au pilori à grand renfort de publicité, pour que nul n’en ignore. Or il n’y a ni publicité ni pompe. C’est donc qu’il a besoin de Boudakh vivant. Pourquoi ? Reba n’est pas stupide au point d’espérer contraindre Boudakh à travailler pour lui. Il l’est peut-être d’ailleurs. Don Reba n’est peut-être qu’un intrigant sot et chanceux qui ne sait pas lui-même ce qu’il veut, qui fait la bête d’un air rusé. C’est ridicule, mais cela fait trois ans que je l’observe, et je n’ai pas encore compris qui il est. D’ailleurs, s’il m’observait, il ne comprendrait pas non plus. Tout est possible, c’est ça le plus drôle ! La théorie de base ne concrétise que les grandes formes de la psychologie, mais en réalité, il y a autant de formes que d’hommes, n’importe qui peut prendre le pouvoir ! Par exemple, un homme qui a passé toute sa vie à empoisonner ses voisins, en crachant dans leur soupe ou en cachant du verre pilé dans leur foin. On finira par s’en débarrasser bien sûr, mais il aura eu le temps de cracher, de nuire, de s’en donner à cœur joie … Et peu lui chaut de ne laisser aucune trace dans l’histoire ou que ses lointains descendants se cassent la tête pour faire coïncider son comportement avec la théorie des suites historiques.

Pour le moment, je n’ai que faire de théorie. Je ne sais qu’une chose : l’homme est le porteur objectif de l’intelligence. Tout ce qui empêche l’homme de développer son intelligence est un mal, et ce mal doit être éliminé dans les plus bref délais et à tout prix. À tout prix ? Non, sûrement pas à tout prix. Il se traita intérieurement de minable. Il faut se décider. Tôt ou tard, il faudra se décider.

Il se rappela tout à coup doña Okana. Décide-toi. Commence par elle. Quand un dieu entreprend de nettoyer une fosse d’aisance, il ne doit pas croire qu’il s’en tirera avec les doigts propres … Il fut pris de nausée à l’idée de ce qui l’attendait. Mais cela valait mieux que tuer. Mieux vaut la boue que le sang. Sur la pointe des pieds, pour ne pas réveiller Kira, il passa dans son cabinet pour se changer. Il fit tourner dans ses mains le cercle-émetteur puis le glissa résolument dans un tiroir. Il planta dans ses cheveux, derrière l’oreille droite, une plume blanche, symbole de l’amour passionné, accrocha ses épées et s’enveloppa de sa plus belle cape. En bas, au moment de pousser les verrous, il se dit :

« Si don Reba l’apprend, c’est la mort pour doña Okana. Mais il était déjà trop tard pour revenir.

4

Les invités étaient déjà là, mais doña Okana ne s’était pas encore montrée. Près d’un guéridon doré, chargé d’amuse-gueule, des gardes royaux, fameux pour leurs duels et leurs exploits auprès du beau sexe, buvaient, le buste incliné, en offrant le spectacle pittoresque de leurs maigres postérieurs. Près de la cheminée s’élevaient de petits rires, provenant de dames desséchées et d’âge mûr, à qui leur manque d’attrait avait valu d’être choisies comme confidentes par doña Okana. Elles étaient assises en rang d’oignons, sur des banquettes basses, et entourées des attentions de trois vieillards, très remuants sur leurs jambes grêles, célèbres gandins de la Régence ancienne, derniers connaisseurs d’anecdotes depuis longtemps oubliées. Tout le monde savait que sans ces vieillards il n’y avait pas de salon digne de ce nom. Au milieu de la pièce, don Ripat, un assez bon et sûr agent de don Roumata, lieutenant d’une compagnie grise de merciers, possesseur de magnifiques moustaches et dénué de tous principes, se dressait sur ses bottes de cavalerie, jambes écartées, ses grandes mains rouges glissées dans sa ceinture de cuir. Il écoutait don Taméo exposer de façon confuse un projet destiné à léser les vilains au profit de la classe des marchands, et de temps en temps, tournait sa moustache du côté de don Sera qui errait de mur en mur, visiblement à la recherche de la porte. Dans un coin, deux célèbres portraitistes achevaient une estouffade de crocodile à l’ail. Non loin d’eux, dans une embrasure de fenêtre était assise une femme en noir, assez âgée. C’était la dame de compagnie que don Reba avait assignée à doña Okana. Elle regardait fixement devant elle avec, de temps en temps, de brusques inclinations de tout le corps. Tout à fait à l’écart, une personne de sang royal et un secrétaire de l’ambassade de Soan jouaient aux cartes. Ladite personne trichait, le secrétaire souriait patiemment. Dans le salon il était le seul qui s’occupât de choses sérieuses : il préparait le texte de sa prochaine dépêche.

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