Arkadi Strougatski - Il est difficile d’être un dieu

Здесь есть возможность читать онлайн «Arkadi Strougatski - Il est difficile d’être un dieu» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Год выпуска: 1973, Издательство: Denoël, Жанр: Фантастика и фэнтези, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Il est difficile d’être un dieu: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Il est difficile d’être un dieu»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

La planète Arkanor ploie sous la férule du tyrannique ministre de la Sécurité. Cette société semi-féodale qui persécute ses intellectuels, évoquant à la fois l’Espagne de l’Inquisition, l’Allemagne nazie et la Russie stalinienne, intéresse au plus haut point l’Institut d’histoire expérimentale de la Terre qui, elle, est peuplée depuis longtemps d’êtres bons et tout-puissants qu’on appelle les dieux. Doivent-ils intervenir pour miner le fascisme, ébranler l’obscurantisme ? En fait, l’histoire est une route à sens unique. Et il est difficile pour un dieu de se mêler sans rique de la misère des mortels.

Il est difficile d’être un dieu — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Il est difficile d’être un dieu», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

L’énorme type se fourra un doigt dans la bouche, le suça, puis le sortit pour le regarder attentivement. Le doigt saignait. Il surprit le regard de Roumata et fit d’un ton bonhomme :

« Il m’a mordu, le salopard, pire qu’un putois … » Son compagnon eut un petit ricanement empressé. Maigre, pâle, boutonneux, timide, un jeunot, un novice, un petit assassin en herbe …

« Que s’est-il passé ? demanda Roumata.

— On a eu affaire à un lettré qui se planquait », dit nerveusement le gamin.

Le malabar suçait son doigt sans changer d’attitude.

« Garde-à-vous ! Fixe ! » commanda Roumata sans élever la voix.

Le gosse sauta sur ses pieds et ramassa sa hache. Le grand type hésita, mais abaissa tout de même la jambe, et se tint assez droit.

Qui est ce lettré ? s’informa Roumata.

— Je ne sais pas, dit le plus jeune. C’était un ordre du père Tsoupik.

— Vous l’avez arrêté ?

— Oui !

— C’est bien », dit Roumata.

Effectivement, ce n’était pas mal. Il restait du temps. Il n’y a rien de plus précieux que le temps. Une heure vaut une vie, un jour est sans prix.

« Vous l’avez conduit à la Tour ?

— Hein ? demanda distraitement le jeunot.

— Je vous demande s’il est à la Tour. »

Un sourire incertain s’épanouit sur la petite gueule boutonneuse. Le grand type partit d’un hennissement. Roumata se retourna. De l’autre côté de la rue, le cadavre du père Gaouk pendait à un linteau de porte, comme un vieux sac. Des gamins déguenillés le regardaient, la bouche ouverte.

« Ce n’est pas pour tout le monde, la Tour, à cette heure, siffla le grand type dans son dos. Au jour d’aujourd’hui, ça va vite, le nœud derrière l’oreille et en avant la promenade … »

Le gamin pouffa. Roumata le regarda sans le voir et traversa lentement la rue. Le visage du triste poète était noir et très changé. Roumata baissa les yeux. Seules les mains étaient reconnaissables, de longs doigts faibles, tachés d’encre …

Nous ne quittons plus la vie,
C’est la vie qui nous est ôtée
Celui qui
Voudrait qu’il en fût autrement,
Impuissant et maladroit,
Laisse aller ses pauvres mains,
Ignorant où est le cœur de la pieuvre
Et si la pieuvre a un cœur …

Roumata fit demi-tour et s’éloigna. Bon et faible Gaouk … La pieuvre a un cœur. Nous savons où il est. C’est cela le plus terrible, mon doux ami sans défense. Nous savons où il est, mais nous ne pouvons l’atteindre sans verser le sang de milliers d’hommes effrayés, abrutis, aveugles, ignorant le doute. Ils sont si nombreux, désespérément nombreux, ignares, isolés, exaspérés par un éternel labeur, ingrats, humiliés, incapables de s’élever au-dessus de la pensée de l’argent à gagner … Il n’est pas encore possible de les instruire, de les rassembler, de les guider, les sauver d’eux-mêmes. Le marais gris s’est levé trop tôt à Arkanar, des centaines d’années trop tôt. Il ne rencontrera pas de résistance, il ne reste qu’une chose : sauver le petit nombre qui peut l’être. Boudakh, Tarra, Nanin et une douzaine d’autres, une vingtaine …

Mais à la seule pensée que des milliers d’autres, moins doués peut-être, mais également honnêtes, véritablement nobles, étaient condamnés, son cœur se glaçait, il se sentait un misérable. Par moments, cette sensation devenait si forte que sa conscience s’obscurcissait et Roumata voyait réellement de dos des salauds gris illuminés par les éclairs mauves des coups de feu ; et la face, toujours si pâle, si anodine de don Reba, déformée par une peur animale, et la Tour Luronne s’affaissant lentement sur elle-même … Oui, quelle jouissance ! Une action véritable enfin. Une action macroscopique. Mais ensuite … Oui, ils avaient raison à l’Institut. Ensuite, l’inévitable se produirait, un chaos sanglant dans le pays. L’armée souterraine de Vaga émergeant à la surface, des dizaines de milliers de tueurs, excommuniés par toutes les églises, violant, assassinant, corrompant, les hordes de Peaux-Cuivrées descendant des montagnes et exterminant tout ce qui vit, des nouveau-nés aux vieillards ; des foules immenses de paysans et de citadins, terrorisés, fuyant dans les forêts, dans les montagnes, dans les déserts ; et tes partisans, de gais et hardis garçons, s’étripant dans une lutte acharnée pour le pouvoir et le droit de posséder la mitrailleuse après ta mort, fatalement violente … Et cette mort absurde, coupe de vin offerte par ton meilleur ami ou flèche d’arbalète tirée de derrière la portière, dans le dos. Et le visage de marbre de celui que la Terre enverra à ta place et qui trouvera un pays dépeuplé, noyé de sang, fumant d’incendies, et où il faudrait tout, absolument tout, reprendre à zéro …

Quand Roumata poussa du pied la porte de sa demeure et pénétra dans la magnifique antichambre délabrée, il était sombre comme la nuit. Mouga, le vieux serviteur voûté à cheveux blancs, qui comptait quarante ans de service, rentra la tête dans les épaules à la vue de son jeune maître qui se débarrassait avec fureur de son chapeau, de sa cape, de ses gants, jetait sur une banquette ses baudriers et ses épées, puis gagnait ses appartements à l’étage supérieur. Dans le salon, Ouno attendait.

« Qu’on serve le repas ! gronda Roumata. Dans mon cabinet. »

Le petit garçon ne bougea pas.

« Quelqu’un vous attend, annonça-t-il d’un ton maussade.

— Qui encore ?

— Une donzelle. Ou une dame de qualité. Elle est aimable comme une fille du peuple, mais elle est habillée comme les nobles … Jolie … »

Kira, se dit Roumata avec tendresse et soulagement. Quel bonheur ! On dirait que tu l’as senti, ma petite fille … Les yeux fermés, rassemblant ses pensées, il resta quelque temps immobile.

« Je la fais partir ? demanda sérieusement le gamin.

— Idiot ! réagit Roumata. Tu vas voir ça si tu la fais partir … Où est-elle ?

— Dans votre cabinet », dit le garçon avec un sourire gêné.

Roumata s’éloigna à la hâte.

« Qu’on serve pour deux, dit-il en passant, et ne laisse entrer personne, ni le roi, ni le diable, ni même don Reba … »

Elle était pelotonnée dans un fauteuil, une joue appuyée contre le poing, feuilletant distraitement le Traité des bruits. Quand il entra, elle se redressa, mais il ne lui laissa pas le temps de se lever, la prit dans ses bras, enfouissant son visage dans ses cheveux beaux et odorants, disant : « C’était tellement le moment, Kira !.. Tellement le moment !.. »

Elle n’avait rien de particulier. Dix-huit ans, le nez retroussé, son père était aide-greffier au tribunal, un frère sergent dans les Troupes d’Assaut. Elle n’était pas courtisée parce qu’elle était rousse et qu’à Arkanar on n’aimait pas les roux ! Elle était étonnamment douce et timide, rien en elle ne rappelait la bourgeoise, très cotée dans toutes les classes de la société pour ses rotondités potelées et sa langue bien pendue. Elle ne ressemblait pas non plus aux languissantes beautés de la cour, initiées trop tôt et pour toujours au sens de la destinée féminine. Mais elle savait aimer, comme on aime sur la Terre, tranquillement et totalement.

« Pourquoi as-tu pleuré ? demanda-t-il.

— Pourquoi es-tu tellement en colère ?

— Non, dis-moi d’abord pourquoi tu as pleuré ?

— Je te le dirai après. Tu as les yeux très, très fatigués … Que s’est-il passé ?

— Tout à l’heure. Qui t’a fait du mal ?

— Personne. Emmène-moi loin d’ici.

— C’est promis.

— Quand partirons-nous ?

— Je ne sais pas, ma petite fille. Mais nous partirons, c’est sûr.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Il est difficile d’être un dieu»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Il est difficile d’être un dieu» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Arkadi Strougatski - L'auberge de l'alpiniste mort
Arkadi Strougatski
Francis Carsac - Ce monde est nôtre
Francis Carsac
Arcadi Strougatski - Le lundi commence le samedi
Arcadi Strougatski
Arcadi Strougatski - L’Arc-en-ciel lointain
Arcadi Strougatski
Arkadi Strugatski - İktidar Mahkumları
Arkadi Strugatski
Arkadi Strugatzki - È difficile essere un dio
Arkadi Strugatzki
Arcadi Strougatski - Le Petit
Arcadi Strougatski
Arkadi Strougatski - Stalker
Arkadi Strougatski
Arkadi Strougatski - L'Escargot sur la pente
Arkadi Strougatski
Arkadi Strugatski - Țara norilor purpurii
Arkadi Strugatski
Arkadi Strugatski - Decidamente tal vez
Arkadi Strugatski
Отзывы о книге «Il est difficile d’être un dieu»

Обсуждение, отзывы о книге «Il est difficile d’être un dieu» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x