Frédéric Dard - Rendez-vous chez un lâche

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Rendez-vous chez un lâche: краткое содержание, описание и аннотация

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Deux coqs vivaient en paix… Une petite bourgeoise vient troubler l'existence de François Givet, un peintre homosexuel en ménage avec Riton, garçon sympathique, qui le protège farouchement. Ce jeune prolo, mi-voyou, mi-ange gardien, feint de s'amuser de cette liaison naissante et, à ses yeux, contre nature, entre son ami et cette doctoresse trop séduisante pour être honnête. En réalité, Riton a peur et pressent un drame imminent. Une lutte sourde se déclare entre ces trois personnages. Et voilà la guerre allumée… Derrière l'intrigue criminelle, les doubles jeux et les mensonges, Frédéric Dard dévoile avec une extraordinaire acuité le drame intime d'un homme qui n'aime pas les femmes et fait preuve d'une intuition pénétrante dans un domaine qui lui est, a priori, étranger.

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Il a passé plusieurs minutes devant ma toile. Les couleurs ne revenaient toujours pas à son visage décomposé. Enfin, il a retiré sa main de sa poche. Avec un certain soulagement j’ai constaté qu’il ne tenait pas une arme mais une photographie. Il m’a collé l’image sous le nez. J’ai cru rêver. La photo était celle de mon tableau. Une dédicace la barrait, au-dessus du portrait. « À mon cocu préféré. »

Et c’était signé : « François Givet ».

Je n’ai pas eu de mal à reconnaître l’écriture inculte de Riton. La petite ordure avait photographié mon tableau, pendant mon sommeil ! il était allé faire développer d’urgence son cliché et… Ah ! il allait me payer ça !

Je me suis rendu compte que nous n’avions encore parlé ni l’un ni l’autre et que ce silence mutuel devenait presque effrayant.

— Monsieur, ai-je croassé, c’est une farce de mauvais goût. Jamais je n’ai écrit cela. Je puis vous soumettre un exemplaire de mon écriture et vous vous rendrez compte que…

Je n’ai pas pu en dire plus long. Il m’a giflé. Il avait des mains comme des pattes de gros chien. La douleur m’a empli les yeux de larmes. Bêtement j’ai porté la main à ma joue meurtrie.

— Vous êtes fou !

C’est alors qu’il a parlé. Sa voix lui allait bien. Elle était massive et trapue comme lui, et avait des inflexions bizarres.

— Depuis quand connaissez-vous Danièle ?

— Mais, monsieur…

— Répondez !

Si je ne lui donnais pas satisfaction, il allait me frapper. Il avait tellement envie de cogner que ses épaules bougeaient toutes seules.

— Depuis une quinzaine. Je suis allé me faire faire une prise de sang. Elle a un visage intéressant, j’ai pris un croquis d’elle et j’ai exécuté cette œuvre de mémoire.

— Qui vous a permis ?

La question était ahurissante !

— Enfin, monsieur…

Il semblait chercher quelque chose autour de lui. Il s’est décidé pour mon couteau à peinture. Je n’ai pas eu le temps d’intervenir : il a plongé la large lame dans le portrait. J’ai poussé un cri terrible. Il me semblait qu’on assassinait sous mes yeux un être cher. Carbonin éprouvait une joie sadique à mutiler cette toile. Il s’acharnait sur elle, la cisaillait dans tous les sens en soufflant du nez comme un fauve qui se repaît. Lorsque ma toile a été en lambeaux, il est venu sur moi avec le couteau et j’ai cru qu’il allait me l’enfoncer dans l’estomac.

— Écoutez-moi bien, mon salaud. Si vous revoyez ma femme une seule fois, je vous tue ! Vous comprenez ?

Comme je ne répondais pas, il a appuyé sur le manche du couteau. La lame souple s’est incurvée, mais je sentais une meurtrissure sous le sternum.

— Vous comprenez ?

J’ai hoché la tête. Il a laissé tomber l’objet et a fait demi-tour. Son pas brutal a résonné dans le hall. Un moment plus tard, le portillon refermé brusquement a arraché une plainte fêlée à la cloche. Je fixais la photographie du tableau gisant à terre. C’était tout ce qui me restait de mon chef-d’œuvre. Car, sur ce morceau de papier glacé je comprenais que ç’avait été un chef-d’œuvre.

Je me sentais mutilé, à vif ! Je venais de perdre plus qu’une partie de moi-même : un enfant que j’aimais.

Le départ bruyant de Carbonin avait alerté mon domestique qui se tenait devant la porte.

Madré de Dio ! s’est-il écrié en voyant la toile lacérée.

— Jetez cela, Achille. Brûlez-le. Je ne veux plus le voir.

Je me suis élancé au-dehors, en tenant la photographie dédicacée. Des sanglots rauques me nouaient la gorge. Je n’avais pas conscience du froid intense qui faisait craquer les flasques d’eau. J’ai couru au pigeonnier de Riton. Une grosse ampoule nue l’éclairait. Mon jeune ami actionnait le soufflet de sa forge en chantonnant. Les braises incandescentes éclaboussaient sa figure de traînées rouges ; on aurait dit un démon blond.

En me voyant surgir il a sursauté car j’étais en pantoufles et il ne m’avait pas entendu venir.

— Tu reconnais ça ? ai-je demandé en lui présentant la photographie.

Il l’a reconnue et s’est demandé comment ce cliché était parvenu aussi vite entre mes mains. Mon expression devait être terrible car il a reculé.

— Tu es une petite vermine, Riton !

J’ai empoigné la barre de fer qui mijotait dans le centre du foyer. L’autre extrémité était pourvue d’un morceau de feutre permettant de la manipuler sans se brûler.

— Écoute, François, je…

— Je te défends de parler. Le mari sort d’ici ! Il a détruit ma toile, tu entends ? Toi qui n’es qu’une vomissure de l’humanité, tu ne peux pas te rendre compte ce que ça représente pour un peintre !

— François, je n’ai pas voulu !

— Je ne te pardonnerai jamais ce que tu as fait ! Tu es pourri du dedans, Riton ! Tu n’es qu’une basse crapule ! Tu souilles tout ce que tu approches. Alors tu vas filer d’ici tout de suite, petit saligaud ! Tout de suite !

Je décrivais des moulinets avec la barre de fer qui pâlissait déjà.

— Oui, François, oui…

— Je te donne cinq minutes pour mettre tes fringues dans une valise, tu m’entends ?

— Oui, François, oui…

Il reculait jusqu’à la porte ; lorsqu’il a senti le vide de la nuit dans son dos, il a fait un saut en arrière, une véritable cabriole de lapin, et s’est mis à détaler dans le jardin pétrifié.

J’ai repiqué la barre de fer dans le nid de braises et je l’ai suivi à distance. La neige commençait de tomber. Des flocons légers comme des parcelles de papier voletaient entre les arbres. La silhouette sombre de Riton escaladait déjà le perron.

Ma colère ne faiblissait pas. J’ai levé la tête vers le ciel hermétique comme pour implorer sa clémence. J’avais besoin d’un apaisement immédiat, sinon j’allais devenir fou.

Mais le ciel ne m’adressait que des flocons de neige qui me tombaient mollement dans les yeux.

CHAPITRE X

Il savait ce qu’il faisait et toute sa vie ce serait ainsi : il aurait ce petit éclair de génie de la dernière seconde. La trouvaille de Riton, ç’a été de mettre pour partir le vieil imper troué avec lequel il s’était présenté chez moi lors de sa première visite, de prendre sa valise de carton ravagée et non la mallette en peau de porc que je lui avais offerte ; enfin, d’ébouriffer ses cheveux. J’étais dans mon atelier, vautré sur le divan tandis que mon chevalet sans toile ressemblait aux arbres sans feuilles du jardin. Il est resté à l’entrée de la tour, l’air contrit. Il avait des larmes sur les joues. Je savais qu’il trichait et que tout ça faisait partie de sa panoplie de tricheur ; pourtant j’ai senti mon cœur serré.

S’il m’avait appelé François, je pense que j’aurais réagi ; mais non, il était aussi habile pour savoir quel vocabulaire employer.

— Salut, vieille cloche… Je regrette que ça n’ait pas collé, nous deux. Je t’avais à la chouette, toi et ta barbouille pour snob. Je sais que j’ai envoyé le bouchon un peu trop loin… Je m’suis pas rendu compte… Qu’est-ce que tu veux, j’ai pas été élevé aux Oiseaux ! Avant de les mettre, je voulais te dire que…

Je songeais :

« C’est ça, fais ton numéro, mon bonhomme ! »

Mais malgré tout, sa mine composée, ses mots bredouillés, ses larmes artificielles me poignaient.

— Je voulais te dire que je regrettais, François. Vois-tu, je me fais penser au mec qui joue au c.. avec un pétard. Y croit que le magasin est vide, mais y reste une praline dedans, le coup part et le mec se retrouve tout ballot avec un zig étalé à ses pieds. Tu comprends, j’savais pas que le pétard était chargé.

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