Frédéric Dard - Une seconde de toute beauté

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Une seconde de toute beauté: краткое содержание, описание и аннотация

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Ceci est l'histoire de la mort d'Héléna.
Seulement pour bien comprendre sa mort, il nous faut auparavant parler de sa vie. Laquelle des deux fut la plus mystérieuse, la plus secrète ?
Mais au fait : qui était Héléna ?

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Henrico se contenait. Un grand froid intérieur stagnait dans sa poitrine. Cela lui rappelait un accident qu’il avait eu étant jeune homme Alors qu’il n’était pas encore en âge de passer son permis de conduire, il avait emprunté un jour la voiture de son père. En traversant un pont, dans la montagne, l’auto avait dérapé et défoncé le parapet. Henrico était demeuré près de vingt minutes au-dessus du gouffre. Un ruisseau misérable coulait cent mètres plus bas, entre deux falaises. Le garçon sentait osciller la voiture. Il n’osait faire un geste, se retenait même de respirer et, les yeux fous, fixait désespérément l’immense cassure de la montagne entre les lèvres de laquelle il se balançait. Lorsqu’il évoquait l’accident, il se rappelait surtout cette sensation de froid intense, de froid mortel dans son ventre. Oui, à cet instant, ça lui faisait tout pareil. Il flottait dans de l’horreur et atteignait à une forme de la volupté.

Tonton s’obstinait à fixer ses pieds morts.

— Ecoute, Constantin, fit Angelo, tu comprends bien que nous devons éclaircir tout ça ?

L’infirme fit oui de la tête. Son menton mal rasé ressemblait à une pelote d’épingles.

— Alors, dis ce que tu sais ! conseilla Angelo sans la moindre animosité.

— Il est bien venu deux ou trois fois, en effet, admit Tonton.

Henrico exhala un soupir et baissa la tête.

— Qu’est-ce qu’il voulait ? demanda Angelo.

— Je ne sais pas ; causer ?

— Avec elle ?

— Oui, avec elle.

— Devant toi ?

— Non, dehors… Ils s’asseyaient sur le perron…

Angelo s’approcha de la véranda, machinalement, il regarda les quatre marches de bois flanquées de deux pilastres peints en blanc. Il imagina Héléna et Sauvage assis côte à côte sur le perron, mais il trouva le tableau incohérent. Les Tziflakos fréquentaient si peu ce François Sauvage qu’ils le saluaient d’un simple hochement de tête lorsqu’ils le croisaient sur la route. Pourquoi ce type venait-il voir Héléna ? Où et quand s’étaient-ils connus ? Comment se faisait-il qu’ils eussent sympathisé ?

— Qu’est-ce qu’ils se disaient ?

Tonton haussa les épaules.

— Je n’entendais pas, ils chuchotaient.

Henrico s’avança sur l’infirme et ils eurent tous un peu peur de lui, tant son visage était vide d’expression. D’un coup de pied, le jeune veuf fit décrire un arc de cercle au fauteuil orthopédique.

— Henrico ! gronda Angelo.

Mais son gendre négligea son intervention et se pencha sur le vieillard, après avoir empoigné les accoudoirs du siège. Ses mains crispées devinrent rapidement blanches comme des mains mortes. Les poils noirs qui les couvraient accentuaient encore leur pâleur.

— Parlez ! fit-il seulement, d’un ton si implacable que l’infirme mit un bras en parade devant son visage.

— Que veux-tu que je te dise ? protesta Tonton.

Il eut une réaction de très vieil homme et se mit à pleurer, bêtement, la bouche tordue par une grimace d’hépatique, le menton agité d’un tremblement.

— Vous n’entendiez peut-être pas ce qu’ils se disaient, mais vous voyiez en tout cas ce qu’ils faisaient, non ?

— Ils ne faisaient rien !

Henrico s’ébroua, la gorge tordue par un sanglot.

— Vous n’êtes qu’un vieux menteur !

Sa voix fit un couac et la phrase s’acheva sur un aigu ridicule de femmelette effarouchée, mais personne ne songea à sourire.

— Je te jure, mon garçon !

Henrico se mit à malmener le fauteuil, le ballottant impitoyablement entre ses bras puissants. Tonton basculait à gauche et à droite en poussant des cris de terreur. Angelo s’avança et gifla son gendre d’un calme revers de main. La claque stoppa net la rage d’Henrico qui tressaillit et lâcha le fauteuil. Une fois de plus, ses mains désemparées se mirent à pendre.

— Je veux savoir ! Il faut que je sache, murmura-t-il farouchement.

— On va savoir ! promit Tziflakos.

Et à son frère :

— Commence par le début !

— Quel début ? biaisa encore le vieux.

— Cesse de faire l’âne, Constantin ! dit Angelo. Héléna et ce type, c’était quoi, leurs relations ? La première fois qu’il est arrivé ici, la petite t’a bien donné une explication quelconque, je suppose ?

Tonton caressa son menton épineux, puis essuya ses pleurs avec le col de sa chemise, en tirant dessus exagérément. Apitoyé, son frère voulut l’aider.

— Et d’abord, ça remonte à quand ?

Angelo se sentait dans la peau d’un prêtre aux prises avec un pénitent maladroit qu’il convenait de confesser lentement, en prenant des précautions pour ne pas l’effaroucher ni le décourager.

— Environ six mois, il me semble…

Le col de chemise ayant servi à torcher les larmes de l’infirme pointait ridiculement le long de sa joue.

— Que t’a dit Héléna, à l’époque ?

Tonton haussa les épaules. Il se sentait las à mourir, il aurait aimé mourir à cet instant, prendre une attaque, tomber foudroyé de son fauteuil pour éviter de répondre et aussi pour leur faire de la peine, à eux tous qui le molestaient. Oui, s’abattre à leurs pieds, inerte et narquois.

— Si tu crois que je m’en souviens…

— Naturellement que tu t’en souviens !

Les cils mités du vieillard battirent.

— Tu sais qu’on s’entendait bien, avec Héléna…

— Je sais.

— Elle me confiait ses petits secrets.

— Elle en avait ? geignit Henrico.

Tonton s’abstint de lui répondre. Il ne pardonnait pas à son neveu de lui avoir fait peur devant tout le monde. Sans doute était-il une loque, un poids mort que son frère charriait depuis plus de trente ans, pourtant il tenait à ses prérogatives de patriarche. Sa qualité d’aîné lui conférait certains droits moraux que son frère n’avait jamais négligés. Cela était tellement vrai que jamais aucune décision importante n’avait été prise sans qu’on l’eût consulté.

— Toutes les femmes en ont, murmura Elisabeth afin de calmer son gendre dont elle comprenait la détresse.

Elle, elle n’avait jamais eu de secrets. Elle avait toujours su repousser les rêveries et leurs pernicieuses sollicitations.

— Et que t’a-t-elle dit ? reprit Angelo.

Son insistance déprimait Tonton. Ce qui faisait la force de son cadet, c’était sa tranquille obstination. L’existence d’Angelo ressemblait au cheminement d’un char d’assaut. Elle filait droit, renversant ou écrasant les obstacles, implacable et forte, sûre de sa vérité, de son bon droit, de sa mission.

— Voyons, Constantin, elle t’a appris ça de quelle façon ?

— Il peignait près des oliviers. Elle s’est approchée pour regarder son tableau et elle a trouvé ça joli.

— Salaud ! grommela Henrico qui éprouvait une instinctive défiance pour tout ce qui touchait à l’art.

Il affrontait la vie avec ses poings et les femmes avec son rire et ses yeux de loup. Qu’on cherchât à les capturer en étalant des couleurs sur une toile l’ulcérait.

— Et après ? demanda Angelo.

Tonton se rappelait mal les premières confidences de sa défunte nièce. Elles lui avaient été faites de façon fragmentaire et il intervertissait l’ordre des événements. Il revoyait François Sauvage arrivant un après-midi dans sa 2 CV cabossée. C’était un homme de trente-cinq ans, petit, aux cheveux châtain foncé, coupés court, à la peau bronzée, aux yeux très clairs. Il portait ce jour-là un pantalon de toile jaune et une chemise blanche déboutonnée jusqu’à la ceinture. Et puis des bottes. Sauvage ne se chaussait que de bottes, c’était sa coquetterie, presque une manie. Il en possédait toute une collection : des bottes mexicaines, des bottes de cavalier, des bottes de cow-boy, des bottes hongroises au cuir fin comme du cuir de gants… Il avait attendu un instant sur l’esplanade inondée de soleil, en clignant des yeux dans la lumière. Il paraissait indécis, ou plutôt intimidé. Peut-être redoutait-il de rencontrer le mari d’Héléna ? Et puis, il s’était décidé. Il avait pris une de ses toiles dans l’auto, un tableau de faibles dimensions…

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