Frédéric Dard - Une seconde de toute beauté

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Une seconde de toute beauté: краткое содержание, описание и аннотация

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Ceci est l'histoire de la mort d'Héléna.
Seulement pour bien comprendre sa mort, il nous faut auparavant parler de sa vie. Laquelle des deux fut la plus mystérieuse, la plus secrète ?
Mais au fait : qui était Héléna ?

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Elle conserva la main tendue avec quatre doigts déployés. Tonton, qui regardait la main d’Elisabeth, se dit qu’elle était belle et racée, et s’étonna de ne jamais l’avoir remarquée auparavant.

— J’en oublie ? demanda Elisabeth à la ronde.

Clémentine, qui n’avait encore rien dit, déclama d’une voix étrangement grave pour son âge :

— Si jeune, ça ne devrait pas être permis…

— Ah ! oui, celle-là surtout, gronda sa mère. J’avais envie de leur cracher à la figure !

— Seulement, tu avais ton voile, objecta Clémentine.

Contrairement à Elisabeth, elle pliait soigneusement son crêpe, en le lissant sur la table, du tranchant de la main.

— Il m’étouffait, dit la mère. Les gens sont horribles, quand on les regarde à travers ça.

Elle jeta la boule d’étoffe dans un coin de la pièce, bien décidée à ne plus l’utiliser.

Il y eut une longue période de silence. Ils ne savaient que faire ni que dire. Une brusque apathie venait de s’abattre sur eux. Le même désarroi profond leur ôtait toute réaction. Ce fut Henrico qui osa l’exprimer.

Il se leva lentement et son fauteuil à bascule continua de se balancer avec un bruit plaintif. Il examina la pièce silencieuse et son regard cilla en affrontant la luminosité folle de la véranda.

— Bon, fit-il. Et maintenant, hein ? Comment fait-on pour continuer lorsque Héléna est au fond d’un trou ?

La question arracha un gémissement à la froide Elisabeth. Henrico en fut confusément satisfait. Il avait un peu l’impression de dominer sa belle-mère. C’était nouveau pour lui. Il insista, frappant lourdement ses poings l’un contre l’autre.

— Dites, je vous demande. Comment on s’y prend pour vivre encore ?

Ils hochèrent la tête. Clémentine sentait revenir ses larmes. Les joues lui brûlaient à force d’avoir pleuré sa sœur, mais elle sentait que sa peine inépuisable alimenterait ses yeux en larmes chaque fois qu’on prononcerait de telles paroles devant elle.

Tonton se racla la gorge.

— Moi, commença-t-il sentencieusement, lorsque ma Léonie est morte…

— Nous savons, l’interrompit Elisabeth. Vous avez ramassé une cuite qui va maintenant sur ses vingt et un ans !

Elle eut un rire mauvais qui fit mal à tout le monde.

— Une cuite qui atteint sa majorité. Tonton, continua-t-elle.

Elle attrapa la bouteille de whisky et la lui tendit violemment.

— Ça s’arrose !

— Pourquoi êtes-vous méchante, Elisabeth ? demanda Tonton sur un ton de reproche.

La question gêna Elisabeth. Elle réfléchit loyalement et haussa les épaules.

— Pourquoi ne le serais-je pas ? riposta-t-elle. Je viens d’enterrer ma fille.

— J’ai autant de chagrin que vous, affirma Tonton.

Elisabeth haussa les épaules.

— Comment pouvez-vous le savoir ? Il n’existe pas de jauge à chagrin !

— Sa disparition devrait nous unir, au contraire…

Elisabeth s’inclina sur son fauteuil de misère. Son regard n’était plus que deux fentes par où passait un éclat vipérin.

— Eh bien ! non, vous voyez ? Ça ne nous unit pas !

Tonton détourna la tête.

— Il n’y a que le bonheur qui unisse les gens, continua-t-elle. Un moment, rien qu’un moment, l’espace d’un éclat de rire ! Tandis que le malheur, lui, sépare. Et il ne sépare pas seulement les gens les uns des autres, mais il les sépare aussi d’eux-mêmes.

Elle se redressa, bras ballants, accablée jusqu’au bout de l’âme.

— Depuis trois jours, j’ai l’impression de marcher à côte de moi.

— Pour moi, il n’y a rien de changé : c’est comme si elle était encore là ! assura Tonton.

Son frère déroula sa cravate noire et l’enroula sur trois doigts.

— Si, il y a quelque chose de changé, dit-il : elle n’y est plus.

Ils baissèrent la tête. Elisabeth se laissa choir sur une chaise et pressa ses tempes à deux mains comme pour comprimer le grand cri désespéré qui montait de ses entrailles.

— Ecoutez ! lança résolument Clémentine.

Les regards des siens l’intimidèrent. Elle rougit.

— Je ne sais pas comment dire ça… C’est simple à penser, mais pas à exprimer.

Le silence attentif des autres l’encouragea.

— Je voulais dire qu’Héléna… Enfin, c’est elle qui… qui a choisi de nous quitter !

— Alors ? gronda Elisabeth.

— Elle n’est pas morte, elle s’en est allée, termina Clémentine.

La figure aiguë d’Elisabeth blêmit davantage.

— Ah ! elle n’est pas morte ! articula-t-elle.

Sa voix feutrée leur sembla terrible et les fit frissonner.

Clémentine s’ébroua.

— Si, bien sûr, mais volontairement. Volontairement, c’est là que je veux en venir.

— Quelle différence ? demanda Henrico.

Il avait l’air fermé et hostile. Le chagrin accentuait son expression bestiale. Il ressemblait à un animal forcé qui n’accepte pas de se soumettre.

Clémentine sentait les mots très loin de sa pensée, perfides et mesquins, approximatifs surtout.

Elle fronça ses minces sourcils décolorés par le soleil.

— Quelqu’un que la mort surprend, c’est affreux…

Henrico sourit.

— Tandis que quelqu’un qui se tire une balle dans la tête, c’est réconfortant ? Tu te fais une drôle d’idée de la sérénité, toi, ma fille !

— Sa tête ! gémit Elisabeth. Sa pauvre tête !

Elle revoyait Héléna telle qu’ils l’avaient découverte, allongée sur le canapé de rotin, le buste incliné au-dessus de l’accoudoir. Ses longs cheveux pendaient jusqu’au sol et une énorme fleur pourpre s’étalait sur sa tempe gauche.

— Allez savoir tout ce qui remuait dans sa tête pour qu’elle veuille la faire taire ! dit Angelo.

Clémentine se tourna vers son père. Lui comprenait.

— Voilà, fit-elle, c’est ça, père, c’est ça. On ne doit pas pleurer sa mort, mais sa vie ! Sa mort, elle l’a voulue. Tandis que sa vie, elle l’a refusée parce qu’elle était moche !

Henrico bondit, se sentant concerné.

— Et pourquoi était-elle moche, sa vie, dis, espèce d’idiote ? On l’aimait, non ?

L’excès de chagrin le rendait théâtral. Il se dressa, trop grand, trop puissant au milieu de sa famille recroquevillée dans la peine.

— Je vais vous avouer une chose : je ne l’ai jamais trompée ! Jamais !

Elisabeth le considéra avec mépris.

— Il faut croire que ce n’était pas de ta fidélité qu’elle avait besoin, mon pauvre Henrico !

— C’était de quoi, alors ? N’ai-je pas été un bon mari ? Vous m’avez entendu crier après elle quelquefois ? Lui interdire quelque chose ? Non, je l’aimais !

Il marcha dans la pièce, les bras croisés sur sa large poitrine, comme s’il emprisonnait une ombre.

— Je l’aimais ! répéta-t-il. Ah ! nom de Dieu, ce que je l’aimais ! Ce que je l’aimais ! Ce que je l’aimais !

Il se tut, à bout de souffle.

— Bon, tu l’aimais, dit Clémentine, pas impressionnée du tout, mais plutôt agacée. Tu as été un bon mari, maman une bonne mère, papa un bon père, Tonton un bon oncle et moi une bonne sœur. N’empêche qu’elle est partie, qu’elle ne nous a même pas dit adieu ! Rien ! Une balle dans la tête, toute sèche.

Henrico gémit :

— Comment a-t-elle pu ?

Depuis trois jours, il se posait la question sans relâche. L’acte brutal, définitif, ne correspondait pas à la douceur fragile d’Héléna. Elle avait été une espèce de femme-enfant, un peu frêle, un peu pâle, rêveuse et silencieuse. Henrico essayait d’imaginer le gros revolver dans la main de sa jeune épouse et ne parvenait pas à admettre la brève association de cette main menue avec la large crosse noire, gaufrée, si lourde.

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