Jean-Christophe Grangé - La Forêt des Mânes

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Jeanne Korowa n'a fait qu'une erreur. Elle cherchait le tueur dans la forêt. C'était la forêt qui était dans le tueur. Comme l'enfant sauvage au fond de l'homme.

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À l’intérieur, la mêlée continuait. Au ralenti. Les funcionarios déambulaient, un formulaire à la main. Les visiteurs cherchaient la bonne porte. Les soldats semblaient collés au mur par leur propre sueur. L’édifice lui-même vacillait sur ses fondations. Entièrement construit en matériaux précaires, il paraissait attendre le prochain séisme pour être reconstruit.

Jeanne trouva enfin le bureau du juge. Elle ruisselait de transpiration. Quelques ventilateurs déclaraient forfait contre la chaleur ambiante. Un planton montait la garde. Elle fit passer son passeport, sa carte de magistrate française à la greffière et demanda à être reçue en urgence par la dénommée Eva Arias qui assurait la permanence.

On la fit attendre. Longtemps. Par les portes entrebâillées, elle apercevait la foule qui s’agglutinait dans les salles. Dans le brouhaha, les touches des claviers d’ordinateur claquaient comme des sabots. Des soldats tentaient de maîtriser les masses. Tout cela ressemblait à un jour de soldes aux Galeries Lafayette, version tropicale.

— Señora Korowa ?

Jeanne, assise sur son banc, leva les yeux. Et les leva encore. La femme qui se tenait devant elle mesurait un mètre quatre-vingts.

Soy Eva Arias, poursuivit la femme en tendant une main puissante.

Elle suivit la géante dans son bureau. Le temps que la magistrate s’assoie, Jeanne la détailla. Des épaules de déménageur. Des bras d’athlète. Un visage qui trahissait des origines indiennes. Pommettes hautes. Nez aquilin. Yeux bridés. Cheveux noirs, comme laqués au cirage, coiffés la raie au milieu et noués en nattes de part et d’autre de sa nuque sombre. Et, bien sûr, une absence totale d’expression.

Jeanne se présenta. Expliqua la raison de sa visite à Managua. Dans le cadre d’une instruction menée en France — une série de meurtres —, elle recherchait un vieil homme et son fils, sans doute d’origine nicaraguayenne, impliqués dans ces crimes. Elle possédait seulement le prénom du fils, Joachim, et supposait qu’ils étaient arrivés à Managua ces derniers jours.

Eva Arias, par égard pour les origines étrangères de Jeanne, pour le voyage qu’elle avait effectué, l’écouta patiemment. Sans faire le moindre geste, ni trahir le moindre sentiment. Tout en parlant, Jeanne jaugeait la femme : une magistrate avec qui on ne plaisantait pas. Une Indienne parvenue à ce statut grâce à la campagne d’alphabétisation des sandinistes, dans les années quatre-vingt. Eva Arias était une de celles qu’on avait surnommées « les juges aux pieds nus », en référence à leurs origines modestes. Une des magistrates qui n’avaient pas hésité à attaquer le président de la République, Arnoldo Alemán, et toute sa famille, quand des indices avaient démontré l’ampleur de leur corruption…

Jeanne acheva son discours. Le silence s’épaissit dans le bureau. Elle éprouvait, au sens physique du terme, la puissance retenue de la juge.

Finalement, celle-ci demanda d’une voix grave et posée :

— Que voulez-vous de moi ?

— Je pensais… Enfin, je pense que vous pouvez m’aider à les retrouver.

— Vous ne possédez aucun nom. Ni même aucun indice pour les identifier.

Jeanne songea à Antoine Féraud — lui connaissait le patronyme du père. Devait-elle en parler ? L’idée d’organiser une recherche autour de Féraud, comme s’il était coupable, lui déplaisait.

— Différents indices me portent à croire que le dénommé Joachim est l’auteur des meurtres parisiens dont je vous ai parlé.

— Et… ?

— Si cet homme est bien d’origine nicaraguayenne, il a peut-être déjà frappé ici, à Managua, il y a des années.

— Quand ?

— Joachim a trente-cinq ans. A mon avis, il a tué dès son adolescence. Son mode opératoire est très particulier. Il faudrait fouiller les archives des vingt dernières années et…

— J’ai l’impression que vous ne connaissez pas très bien l’histoire de notre pays.

— Je la connais. Je me doute que dans les années quatre-vingt, l’ambiance n’était pas aux investigations approfondies en matière criminelle.

— Les tueurs en masse venaient tout juste de quitter le pouvoir. Nous sommes une jeune démocratie, madame. Un pays en construction.

— Je sais tout cela. Mais je ne vous parle pas d’un assassin ordinaire. Je vous parle d’un meurtrier cannibale. Il doit en rester des traces. Dans les postes de police. Dans les annales des tribunaux. Ou même dans la mémoire des hommes.

Eva Arias posa les paumes à plat sur son bureau.

— Vous avez l’air de penser que les tueurs, chez nous, sont plus sauvages que dans vos pays civilisés.

Jeanne se retrouvait engagée sur le terrain délicat de la susceptibilité nationale.

— Je pense le contraire, señora jueza. Le tueur que je cherche est si barbare que ses actes ont forcément marqué les mémoires. Même en pleine révolution. Je vous montrerai les photos du dossier. Les assassinats qui ont eu lieu à Paris dépassent l’entendement. Ils font preuve d’une sauvagerie… hallucinante.

— Vous pensez que votre tueur est… indien ?

— Pas une seconde. Señora…

— Appelez-moi Eva. Après tout, nous sommes collègues.

— Eva, très bien. Laissez-moi vous préciser une chose personnelle. Lorsque je suis sortie de l’École nationale de la magistrature en France, j’ai décidé de traverser l’Amérique centrale et l’Amérique du Sud. Par pur amour de la culture hispanique. Vous entendez mon espagnol. J’ai passé plus d’une année sur votre continent. J’ai lu la plupart des grands écrivains de votre culture. Jamais vous ne pourrez me prendre en flagrant délit de préjugés ou d’idées reçues contre l’Amérique latine.

Eva Arias se tut. Le silence et la chaleur se conjuguaient en une masse de plus en plus oppressante. Respirer était difficile. Jeanne se demanda si elle n’avait pas commis une nouvelle gaffe. Pour une Indienne du Nicaragua, faire l’apologie de la culture hispanique n’était peut-être pas une bonne idée. Un peu comme faire l’éloge de Mark Twain dans une réserve indienne du Dakota.

— A quel hôtel êtes-vous descendue ? demanda l’Indienne d’un ton plus affable.

— À l’Intercontinental.

— Lequel ?

— Le nouveau. Je vais y laisser mon traitement de juge.

Sans qu’aucun signe le laisse prévoir, l’expression impassible de l’Indienne se brisa en un sourire. Jeanne comprit ce principe : le visage d’Eva Arias agissait par surprise. Impossible de deviner ce qu’il vous préparait…

— Je vais passer quelques coups de fil. Ça ne sera pas facile. Tous les juges ont été remplacés après la révolution sandiniste. Par ailleurs, il est inutile d’espérer quoi que ce soit des archives. Tout ce qui date d’avant la révolution a été perdu ou détruit — souvent par les juges eux-mêmes. Durant les années de révolution, c’est encore plus simple : rien n’a été écrit.

— Donc ?

— Je pense aux journalistes. Je connais quelques vieux renards qui ont tout vu, tout connu. S’il y a eu un meurtre cannibale, même au fin fond de la jungle du pays, ils s’en souviendront.

Jeanne se leva et remercia la magistrate. Sans effusion : elle voulait se placer au diapason du flegme indien. Elle quitta Eva Arias avec une pointe de remords. Elle n’avait pas joué franc-jeu avec elle. Elle avait occulté le nom d’Eduardo Manzarena. Elle avait voulu conserver une longueur d’avance sur la justice de ce pays.

39

16 heures.

Nouveau coup de fil à Plasma Inc.

Toujours pas d’Eduardo Manzarena. Jeanne prit la direction de La Prensa. Elle retrouva avec bonheur la climatisation du taxi. Les bureaux du journal étaient situés à l’autre bout de la ville. Elle eut tout le temps de détailler encore la capitale.

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