Jean-Christophe Grangé - La Forêt des Mânes
Здесь есть возможность читать онлайн «Jean-Christophe Grangé - La Forêt des Mânes» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 2009, ISBN: 2009, Издательство: Éditions Albin Michel, Жанр: Триллер, Ужасы и Мистика, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.
- Название:La Forêt des Mânes
- Автор:
- Издательство:Éditions Albin Michel
- Жанр:
- Год:2009
- Город:Paris
- ISBN:978-2226194008
- Рейтинг книги:5 / 5. Голосов: 1
-
Избранное:Добавить в избранное
- Отзывы:
-
Ваша оценка:
- 100
- 1
- 2
- 3
- 4
- 5
La Forêt des Mânes: краткое содержание, описание и аннотация
Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «La Forêt des Mânes»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.
La Forêt des Mânes — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком
Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «La Forêt des Mânes», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.
Интервал:
Закладка:
Elle traversa les jardins. Herbes souples. Fleurs énormes. Palmiers au tronc gris, craquelé comme des ananas. Son pied toucha du dur. Un carrelage enfoui parmi les buissons. Première véranda. Une fontaine coulait au centre. Un ventilateur tournait au plafond, brassant l’air chaud. Une télévision ronronnait dans un coin, sans le son — la source de clarté de tout à l’heure. Ce poste allumé impliquait un départ précipité. L’absence de domestiques renforçait le mauvais présage. Que s’était-il passé ici ?
Elle accéda à un salon — sorte de prolongement de la terrasse. Tout était ouvert. Manzarena ne craignait décidément pas les voleurs. A l’instant où elle pénétrait dans la pièce, les réverbères de la rue s’allumèrent. Elle sursauta et se projeta sur la droite, à l’abri des regards. Elle compta jusqu’à dix puis risqua un œil. Personne sur l’avenue. Elle considéra de nouveau le salon. Les rais des luminaires filtraient par les grilles de fer forgé, les murs à claire-voie, les stores rectilignes, projetant des ombres obliques et croisées.
Elle avança. Pas le moindre souffle d’air ici. Elle traversait des eaux lentes, dont la pression pesait sur ses épaules. Le décor. Fauteuils alanguis dans l’ombre. Longue table couverte d’une toile cirée. Bar alignant des bouteilles en série. Les yeux d’un masque de terre cuite l’observaient du fond d’une étagère. Une odeur prégnante d’eau de Javel s’élevait du sol. Le personnel semblait avoir mené ici une opération commando avant de se volatiliser. Pourquoi avoir laissé tout ouvert ?
Un escalier. Pour la forme, Jeanne appela : « Señor Manzarena ? » Le silence en réponse, scandé par les pales du ventilateur de la véranda. Elle gravit les marches. Premier étage. Couloir. Des chambres. Des murs de ciment peint, vert d’eau, orange cru. Des lits en bois. Des meubles en rotin. Par les fenêtres, toujours fermées par des stores, la lumière électrique en lignes claires.
Jeanne avance toujours. Depuis un moment, elle a compris. A cause de l’odeur qui flotte. Intense. Sucrée. Nauséabonde. A mi-chemin entre le fruit pourri et la viande faisandée. Fond du couloir. Nouvelle porte. L’entrouvrant, Jeanne sait, à cette seconde même, qu’elle a découvert le pot-aux-roses.
Eduardo Manzarena est arc-bouté derrière son bureau, la tête posée sur la table, sous la grille de l’air conditionné qui ronronne. Son crâne est ouvert en deux comme une pastèque fracassée. Son cerveau en jaillit pour se déverser sur le sous-main de cuir. Un nuage de mouches tourbillonne au-dessus.
Joachim a été plus rapide qu’elle.
Respirant par la bouche, Jeanne fait deux pas à l’intérieur, fouille dans son sac, trouve, entre rouge à lèvres et chewing-gums, des gants de latex qu’elle conserve toujours. Elle les enfile et s’adapte au tableau seulement éclairé par les lueurs indirectes des réverbères. Elle note, simultanément, plusieurs faits.
Manzarena est encore plus gros que sur la photo : il doit peser dans les 150 kilos. Vêtu d’un tee-shirt blanc et d’un jogging gris clair, il se tient penché, les bras glissés sous le bureau. Jeanne songe au film Seven. L’obèse sacrifié au nom du péché de gourmandise. Le tableau rappelle la scène, mais dans une version noir et blanc. Seven, oui, mais revu par Fritz Lang.
Deuxième fait. Le tueur a retourné la pièce. Les bibliothèques ont été fouillées, secouées, éventrées. Les tiroirs vidés. Les placards renversés. Le sol est jonché de livres appartenant tous à la même collection : des couvertures gris moiré. Que cherchait le meurtrier ?
Troisième fait : le cannibalisme. L’odeur d’hémoglobine et de chair crue sature la pièce. Comme si on avait ouvert ici un robinet de sang. L’assassin s’est nourri du corps. Un avant-bras, arraché, repose parmi les bouquins. Des fragments de tissu s’étirent sur les pages encroûtées de sang. Joachim est dans la ville. Il s’est nourri du Vampire de Managua. Pour lui voler quel pouvoir ?
Dernier élément à noter : pas d’inscriptions sanglantes sur les murs. L’alphabet mystérieux doit être réservé aux Vénus.
Jeanne commence l’examen du corps. Elle éprouve une sorte de distanciation bienvenue, liée à la fatigue, au décalage horaire, à la chaleur… Elle se penche sous le bureau. Nouveau bourdonnement de mouches. Un moignon sanglant, tranché au coude. L’autre avant-bras porte des marques de morsures. Le pantalon de l’obèse est baissé. Ses cuisses portent des traces d’entailles, de suçons — toujours les mêmes signes d’avidité, d’appétit de chair humaine. L’entrejambe est noirci de sang. Jeanne n’a pas envie d’en savoir davantage.
Elle se redresse. Voit tourner la pièce. Lève la tête vers la grille d’air conditionné, en quête d’un peu d’air frais. Elle attrape une chaise et s’effondre. Ferme les yeux et puise au fond d’elle-même ses dernières forces. Elle sait que ces minutes solitaires sont capitales pour effectuer une découverte. Débusquer un signe, un indice, avant d’appeler la cavalerie.
Elle se remet debout, contourne le corps, observe son dos. Le lieu d’un nouveau carnage. A coups de hache ou de machette, l’assassin a frappé comme il aurait percé la coque d’un bateau. Des flots de sang ont jailli. Le tueur a été plus loin. Il a plongé les mains de part et d’autre de la colonne vertébrale et tiré ce que ses doigts ont pu saisir. Reins. Intestins. D’autres organes. Le mort déploie derrière lui des protubérances horrifiques, évoquant les ailes d’un dragon monstrueux.
Elle tente un premier bilan. Les signes de décomposition sont manifestes. L’extrémité des doigts est gonflée, comme si Manzarena avait pris un bain de plusieurs heures. La desquamation a débuté un peu partout. Les taches couleur lie-de-vin sont nombreuses. La langue, gonflée par l’activité des bactéries, sort de la bouche. Tout le processus a été accéléré par la chaleur. Manzarena n’a peut-être pas été tué il y a si longtemps… Jeanne parierait pour moins de vingt heures.
Pourquoi les domestiques n’ont-ils rien découvert ? Ont-ils paniqué en tombant sur le cadavre ? Et les gardes du corps ? Pourquoi ne s’est-on pas inquiété à la banque de sang de son absence ?
Elle n’a toujours pas trouvé un seul indice, un seul signe qui lui donnerait une avance sur l’enquête. Elle scrute le sol. Les vagues de couvertures argentées. Elle attrape un des livres. Totem et tabou de Freud, traduit en espagnol. On lui a déjà parlé de ce livre, il y a quelques jours. Antoine Féraud. Dans les jardins des Champs-Elysées.
Elle se penche et attrape un autre livre. Totem y Tabú, encore une fois. Un autre. Totem y Tabú. Un autre encore. Totem y Tabú… Jeanne considère les livres encastrés dans la bibliothèque. Les dos de toile grise. Les lettres d’or des titres. Totem y Tabú. Partout. Répété sur tous les rayonnages…
Eduardo Manzarena s’est construit ici une forteresse. Un refuge dont les pierres sont des exemplaires du même ouvrage. Pourquoi ? Qu’étudiait-il ? Cherchait-il à se protéger, symboliquement, avec ces livres ?
Elle se retourne et observe le bureau. Plusieurs bouquins sont englués sous la matière grise. Elle en repère un, près de l’ordinateur, qui n’est pas trop souillé. Le feuillette rapidement. Le fourre dans son sac.
Elle ouvre son téléphone portable et compose un numéro mémorisé.
— Señora Arias, por favor.
42
Le premier flic trébucha sur les livres. Le second tenta de le rattraper et s’appuya, à mains nues, sur la poignée de la porte. Finalement, les deux rebondirent contre le cadavre — il en aurait fallu plus pour bouger la masse de Manzarena. Un des policiers se cogna contre l’étagère qui céda et provoqua un déferlement de bouquins sur ceux déjà disséminés par terre.
Читать дальшеИнтервал:
Закладка:
Похожие книги на «La Forêt des Mânes»
Представляем Вашему вниманию похожие книги на «La Forêt des Mânes» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.
Обсуждение, отзывы о книге «La Forêt des Mânes» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.