Jean-Christophe Grangé - Kaïken
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- Название:Kaïken
- Автор:
- Издательство:Éditions Albin Michel
- Жанр:
- Год:2012
- Город:Paris
- ISBN:978-2226243034
- Рейтинг книги:4 / 5. Голосов: 1
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Quand le passé devient aussi tranchant qu’une lame nue,
Quand le Japon n’est plus un souvenir mais un cauchemar,
Alors, l’heure du kaïken a sonné.
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JEAN-CHRISTOPHE GRANGÉ
Kaïken
I
Craindre
1
La pluie.
Le mois de juin le plus merdique de tous les temps.
Depuis plusieurs semaines, la même rengaine, grise, trempée, glaciale. Et c’était pire encore la nuit. Le commandant Olivier Passan fit claquer la culasse de son Px4 Storm SD et le posa sur ses genoux, cran de sûreté levé. Il reprit le volant de la main gauche et saisit de l’autre son Iphone. Le programme GPS tournait sur l’écran tactile, éclairant son visage par en dessous, façon vampire.
— On est où ? grogna Fifi. Putain, on est où, là ?
Passan ne répondit pas. Ils roulaient lentement, phares éteints, distinguant à peine le décor. Un labyrinthe circulaire, à la Borges. Des murs courbes tapissés de briques et d’enduit rosâtre, multipliant les entrées, les allées, les détours, mais repoussant toujours l’intrus vers l’extérieur, à la manière d’une muraille de Chine qui tournerait sur elle-même, protégeant un centre mystérieux.
Le labyrinthe n’était qu’une cité classée ZFU : zone franche urbaine. Le Clos-Saint-Lazare, à Stains.
— On a pas le droit d’être là, marmonna Fifi. Si le SRPJ du 9–3 apprend que…
— Ta gueule.
Passan lui avait demandé de se vêtir sobrement pour ne pas attirer l’attention. Et voilà le tableau : le flic arborait une chemise hawaiienne et un short rouge de skateur. Olivier préférait ne pas savoir ce qu’il s’était envoyé avant de le rejoindre. Vodka, amphètes, coke… Sans doute les trois.
Tenant toujours le volant, il attrapa sur la banquette arrière un gilet balistique — il portait le même sous sa veste :
— Enfile ça.
— Pas besoin.
— Fous ça, j’te dis : avec ta chemise, on dirait un travelo à la Gay Pride.
Fifi, alias Philippe Delluc, s’exécuta. Olivier l’observa en douce. Tignasse oxygénée, cicatrices d’acnée, piercings au coin des lèvres. Son col ouvert laissait entrevoir la gueule d’un dragon fiévreux qui lui dévorait le bras et l’épaule gauches. Aujourd’hui encore, après trois ans d’équipe, Passan se demandait comment un tel lascar avait pu survivre aux dix-huit mois réglementaires de l’ENSOP, aux entretiens de motivation, aux visites médicales…
Mais le résultat était là. Un flic capable d’atteindre une cible au .9 mm à plus de cinquante mètres en utilisant indifféremment la main droite ou la gauche, comme de passer plusieurs nuits successives à éplucher des fadettes sans manquer une ligne. Un lieutenant à peine âgé de trente ans qui avait déjà essuyé le feu au moins cinq fois sans reculer. Le meilleur second qu’il ait jamais eu.
— Refile-moi l’adresse.
Fifi arracha le Post-it collé au tableau de bord :
— 134, rue Sadi-Carnot.
Selon le GPS, ils étaient tout près mais ils ne cessaient de croiser d’autres noms : rue Nelson-Mandela, square Molière, avenue Pablo-Picasso… Tous les dix mètres, un dos-d’âne secouait la voiture. Ces bosses à répétition commençaient à lui filer la gerbe.
Passan avait pris le temps d’imprimer un plan du quartier. Le Clos-Saint-Lazare est une des plus grandes cités de la Seine-Saint-Denis. Près de dix mille habitants vivent dans ces logements sociaux dont la pièce maîtresse est une barre d’immeubles courbe qui serpente à travers un parc boisé. Autour, des blocs rectilignes, hiératiques, semblent monter la garde comme des sentinelles.
— Merde, siffla Fifi entre ses dents.
À cent mètres de là, sous un porche, des Noirs s’acharnaient sur un homme à terre. Passan freina, se mit au point mort et se laissa glisser en roue libre vers le groupe. Un tabassage en règle. Aux pieds des agresseurs, la victime tentait de se protéger le visage.
Les coups pleuvaient et surprenaient le gars chaque fois selon un angle différent, imprévu. Un des tortionnaires, jeans coupés et casquette Kangol, lui écrasa son pied dans la bouche, lui faisant bouffer ses dents brisées :
— Lèche mes pompes, enculé de Feuj ! Lèche-les, bâtard ! (Le Black enfonça plus profondément sa basket entre les gencives meurtries.) LÈCHE, ENFOIRÉ !
Fifi attrapa son CZ 85 et ouvrit sa portière. Passan l’arrêta.
— On bouge pas. Tu vas tout faire foirer.
Une clameur s’éleva. La victime s’était redressée d’un bond, avait monté les marches et filé à l’intérieur du bâtiment. Les Blacks s’esclaffèrent, sans le poursuivre.
Passan enclencha la première et les dépassa. Fifi referma sa portière en douceur. Nouveau dos-d’âne. La Subaru ne faisait pas plus de bruit qu’un sous-marin sillonnant des grands fonds. Coup d’œil à l’Iphone.
— Rue Sadi-Carnot…, murmura-t-il. C’est là…
— Où tu vois une rue ?
Une artère se dessinait à droite, dissimulée par des palissades de chantier. Le quartier faisait l’objet de rénovations. Un panneau publicitaire évoquait, sans ironie : « Parc des Félins ». Au fond, entre ruines et matériaux de construction, des bâtiments, carrés, impersonnels. Ce genre de module qui, en banlieue, peut aussi bien être une école qu’un entrepôt.
— 128… 130… 132…, compta Passan à mi-voix. Là-bas.
Leurs regards convergèrent vers la porte d’un bloc. Passan coupa le contact, éteignit son Iphone. On apercevait seulement des flaques noires et grasses, piquées de pluie.
— Qu’est-ce qu’on fait ? demanda Fifi.
— On y va.
— T’es sûr de ton coup ?
— Je suis sûr de rien. On y va, c’est tout.
Un cri de femme retentit. Plissant les yeux, ils cherchèrent d’où venait le hurlement. Des lascars arrivaient. Ils poussaient une adolescente qui tentait de freiner sa marche à travers ses sanglots. L’un lui bottait le derrière, l’autre lui envoyait des claques sur la nuque. Ils se dirigeaient vers une caravane de chantier.
Fifi ouvrit de nouveau sa portière. Passan lui saisit le bras :
— Laisse filer. On est pas là pour ça. Pigé ?
Le punk lui lança un regard furieux :
— Je suis flic pour ça, OK ?
Olivier hésita. Un nouveau cri retentit.
— Putain…, capitula-t-il.
Ils sortirent de la Subaru dans le même mouvement, calibre au poing. Ils coururent à couvert des quelques bagnoles stationnées puis bondirent sur les voyous. Pas de sommation ni d’avertissement. Passan expédia un coup de tête au premier qui s’écrasa dans un tas de sable. Fifi balaya les jambes du second, le retourna sur le ventre, chercha ses pinces. Le troisième s’enfuit, hurlant des injures en verlan, à la manière d’un démon.
Dans la même seconde, la fille, cheveux fous, ombre tremblante, disparut. Les flics se regardèrent. L’affaire tournait court. Ils n’avaient plus de victime, plus d’agression, plus rien. Profitant de l’hésitation, le type à terre balança son bras dans le .9 mm de Fifi et sauta sur ses pieds.
Un coup de feu partit. Les menottes valsèrent quelque part, produisant un cliquetis furtif. Le voyou s’était déjà dissous dans la nuit.
— Merde ! cracha Passan.
Par réflexe, il jeta un coup d’œil vers le hangar : la porte venait de s’ouvrir. Il distingua le crâne chauve, la silhouette trapue, les gants de chirurgien bleu pâle. Il avait imaginé tant de fois ce moment. Dans son esprit, le flag était toujours net, précis, millimétré.
Il braqua son .45 et hurla :
— On bouge plus !
L’homme s’immobilisa. Sur son crâne mouillé de pluie se reflétaient des éclairs provenant de la porte entrebâillée. Ça brûlait à l’intérieur. Ils arrivaient trop tard. Au même instant, un déclic se fit dans son cerveau. Il pivota et découvrit le dernier violeur qui s’enfuyait vers la cité circulaire.
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