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Jean-Christophe Grangé: La Forêt des Mânes

Здесь есть возможность читать онлайн «Jean-Christophe Grangé: La Forêt des Mânes» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию). В некоторых случаях присутствует краткое содержание. Город: Paris, год выпуска: 2009, ISBN: 978-2226194008, издательство: Éditions Albin Michel, категория: Триллер / Ужасы и Мистика / на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале. Библиотека «Либ Кат» — LibCat.ru создана для любителей полистать хорошую книжку и предлагает широкий выбор жанров:

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Jean-Christophe Grangé La Forêt des Mânes

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Jeanne Korowa n'a fait qu'une erreur. Elle cherchait le tueur dans la forêt. C'était la forêt qui était dans le tueur. Comme l'enfant sauvage au fond de l'homme.

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JEAN-CHRISTOPHE GRANGÉ

La Forêt des Mânes

I

LES PROIES

1

C’était ça. Exactement ça. Les escarpins Prada repérés dans le Vogue du mois dernier. La note discrète, décisive, qui achèverait l’ensemble. Avec la robe qu’elle imaginait — un petit truc noir qu’elle avait acheté trois fois rien rue du Dragon —, ce serait parfait. Tout simplement dégaine. Sourire. Jeanne Korowa s’étira derrière son bureau. Elle avait enfin trouvé sa tenue pour le soir. A la fois dans la forme mais aussi dans l’esprit.

Elle vérifia encore une fois son portable. Pas de message. Une pointe d’angoisse lui crispa l’estomac. Plus aiguë, plus profonde encore que les précédentes. Pourquoi n’appelait-il pas ? Il était plus de 16 heures. N’était-il pas déjà trop tard pour confirmer un dîner ?

Elle balaya ses doutes et téléphona à la boutique Prada de l’avenue Montaigne. Avaient-ils les chaussures ? en 39 ? Elle serait là avant 19 heures. Bref soulagement. Aussitôt rattrapé par une autre inquiétude. Déjà 800 euros de découvert sur son compte… Avec ce nouvel achat, elle passerait au-delà des 1 300 euros.

Mais on était le 29 mai. Son traitement lui serait versé dans deux jours. 4 000 euros. Pas un cent de plus, primes comprises. Elle allait donc attaquer son mois, encore une fois, avec un tiers de ses revenus amputés. Elle avait l’habitude. Depuis longtemps, elle pratiquait la claudication bancaire avec une certaine agilité.

Elle ferma les yeux. S’imagina juchée sur ses talons vernis. Ce soir, elle serait une autre. Méconnaissable. Flamboyante. Irrésistible. Le reste ne serait qu’un jeu d’enfant. Rapprochement. Réconciliation. Nouveau départ…

Mais pourquoi n’appelait-il pas ? C’était pourtant lui qui avait repris contact la veille au soir. Pour la centième fois de la journée, elle ouvrit sa boite aux lettres électronique et consulta l’e-mail.

« Les mots nous font dire n’importe quoi. Je n’en pensais pas un seul, évidemment. Diner à deux, demain ? Je t’appelle et passe te prendre au tribunal. Je serai ton roi, tu seras ma reine… »

Les derniers mots étaient une référence à Heroes, une chanson de David Bowie. Une version collector, où la rock-star chante plusieurs couplets en français. Elle revoyait la scène, le jour où ils avaient découvert le disque vinyle chez un marchand spécialisé du quartier des Halles. La joie dans ses yeux, à lui. Son rire… A cet instant précis, elle n’avait plus rien souhaité d’autre. Susciter toujours, ou simplement préserver, cette flamme dans ses yeux. Comme les vestales de la Rome antique devaient toujours entretenir le foyer sacré du temple.

Le téléphone sonna. Pas son portable. Le fixe.

— Allô ?

— Violet.

En une fraction de seconde, Jeanne réintégra sa peau officielle.

— On en est où ?

— Nulle part.

— Il a avoué ?

— Non.

— Il l’a violée, oui ou merde ?

— Il dit qu’il ne la connaît pas.

— Elle n’est pas censée être la fille de sa maîtresse ?

— Il dit qu’il ne connaît pas non plus la mère.

— Le contraire est facile à démontrer, non ?

— Rien n’est facile sur ce coup.

— Combien d’heures il reste ?

— Six. Autant dire que dalle. Il a pas bronché en dix-huit heures.

— Chiotte.

— Comme tu dis. Bon. J’y retourne et je fais monter la sauce. Mais à moins d’un miracle…

Elle raccrocha et mesura sa propre indifférence. Entre la gravité du dossier-viol et violences sur une mineure — et les enjeux dérisoires de sa vie — dîner ou pas dîner ? — , il y avait un gouffre. Pourtant, elle ne pouvait penser à rien d’autre qu’à son rendez-vous.

Un des premiers exercices à l’École de la magistrature était le visionnage d’une séquence vidéo : un flagrant délit filmé par une caméra de sécurité. On demandait ensuite à chaque apprenti juge de raconter ce qu’il avait vu. On obtenait autant de versions que de témoignages. La voiture changeait de marque, de couleur. Le nombre des agresseurs différait. La succession des événements n’était jamais la même. L’exercice donnait le ton. L’objectivité n’existe pas. La justice est une affaire humaine. Imparfaite, fluctuante, subjective.

Machinalement, Jeanne scruta encore l’écran de son portable. Rien. Elle sentit les larmes lui monter aux yeux. Depuis le matin, elle n’avait cessé d’attendre cet appel. D’imaginer, de divaguer, tournant et retournant les mêmes pensées, les mêmes espoirs, puis, la seconde d’après, sombrant dans une détresse totale. Plusieurs fois, elle avait été tentée d’appeler elle-même. Mais non. Pas question. Il fallait tenir…

17 h 30. Soudain, la panique s’engouffra en elle. Tout était fini. Cette vague promesse de dîner, c’était l’ultime sursaut du cadavre. Il ne reviendrait pas. Il fallait l’admettre. « Faire son deuil. » « Se reconstruire. » « S’occuper de soi. » Des expressions à la con qui ne signifient rien sinon la détresse de pauvres filles comme elle. Toujours larguées. Toujours en peine. Elle balança son stabilo et se leva.

Son bureau était situé au troisième étage du TGI (tribunal de grande instance) de Nanterre. 10 mètres carrés encombrés de dossiers qui puaient la poussière et l’encre d’imprimante, où se serraient deux bureaux —, le sien et celui de sa greffière, Claire. Elle lui avait donné congé à 16 heures pour pouvoir flipper tranquille.

Elle se posta devant la fenêtre, observa les coteaux du parc de Nanterre. Lignes douces des vallons, pelouses dures. Des cités aux tons d’arc-en-ciel sur la droite et, plus loin, les « tours-nuages » d’Emile Aillaud, l’architecte qui disait : « La préfabrication est une fatalité économique mais elle ne doit pas donner l’impression aux gens qu’ils sont eux-mêmes préfabriqués. » Jeanne aimait cette citation. Mais elle n’était pas certaine que le résultat soit à la hauteur des espérances de l’architecte. Chaque jour, elle voyait se déverser dans son cabinet la réalité produite par ces cités de merde : vols, viols, voies de fait, deals… Pas du préfabriqué, c’est sûr.

Elle revint s’installer derrière son bureau, nauséeuse, se demandant combien de temps elle tiendrait encore avant de s’enfiler un Lexomil. Ses yeux tombèrent sur un bloc de papier à lettres. Cour d’appel de Versailles. Tribunal de grande instance de Nanterre. Cabinet de M meJeanne Korowa. Juge d’instruction près le TGI de Nanterre. En écho, elle entendait les formules qui la caractérisaient habituellement. La plus jeune diplômée de sa promotion. La « petite juge qui monte ». Promise à devenir l’égale des Eva Joly et autres Laurence Vichnievsky. Ça, c’était la version officielle.

La version intime était un désastre. Trente-cinq ans. Pas mariée. Pas d’enfants. Quelques copines, toutes célibataires. Un trois-pièces en location dans le VI earrondissement. Aucunes économies. Aucun patrimoine. Aucune perspective. Sa vie avait filé, de l’eau entre ses doigts. Et maintenant, au restaurant, on commençait à l’appeler « madame » et non plus « mademoiselle ». Merde.

Deux ans auparavant, elle avait sombré. L’existence, qui avait déjà un goût amer, avait fini par ne plus avoir de goût du tout. Dépression. Hospitalisation. A cette époque, vivre signifiait seulement « souffrir ». Deux mots parfaitement équivalents, parfaitement synonymes. Bizarrement, elle gardait un bon souvenir de son séjour en institut. Chaud, en tout cas. Trois semaines de sommeil, nourrie aux médocs et aux petits pots pour bébés. Le retour au réel s’était fait en douceur. Antidépresseurs. Analyse… Elle conservait aussi de cette période une faille invisible à l’intérieur d’elle-même, qu’elle prenait soin d’éviter au quotidien à coups de psy, de pilules, de sorties. Mais le trou noir était là, toujours proche, presque magnétique, qui l’attirait en permanence…

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