Jean-Christophe Grangé - La Forêt des Mânes
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- Название:La Forêt des Mânes
- Автор:
- Издательство:Éditions Albin Michel
- Жанр:
- Год:2009
- Город:Paris
- ISBN:978-2226194008
- Рейтинг книги:5 / 5. Голосов: 1
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Fromental s’affola :
— Mais j’ai tous les certificats des œuvres. Je…
— Il ne s’agit pas de cela. Je vous montre des photos. Vous me donnez votre avis. Tout est fini dans dix minutes. D’accord ?
— Je… (Il ferma la porte du réduit.) Bon. D’accord… Jeanne sortit les clichés de son sac. Les motifs sanglants sur les murs des scènes de crime. Le galeriste chaussa ses lunettes et contempla les photos. Le brouhaha derrière la porte ne faiblissait pas.
— Vous… vous pouvez m’expliquer le contexte ?
— Des scènes de crime.
Fromental leva les yeux au-dessus de sa monture.
— Des meurtres récents ?
— Je ne peux rien vous dire de plus. Désolée.
L’homme acquiesça. Depuis le matin, Jeanne était surprise par le sang-froid avec lequel ses interlocuteurs encaissaient ces meurtres, leur cruauté, leur barbarie. Comme si le monde de la fiction — cinéma, télévision, bouquins — et son déferlement de violence avaient familiarisé chacun avec la sauvagerie la plus démente.
— Isabelle Vioti m’a dit que vous étiez un expert en art rupestre. Que vous pourriez me donner des informations.
— Vous connaissez Isabelle Vioti ? Cette idée parut le rassurer un peu.
— Je l’ai consultée pour cette enquête. C’est tout. Le galeriste revint aux images.
— C’est du sang ?
— Du sang. De la salive. De la merde. Et du pigment.
— Quel genre de pigment ?
Jeanne se dit qu’elle n’avait pas du tout creusé cette piste — elle l’avait même complètement oubliée. L’urucum. Une plante venue d’Amazonie. Il n’était sans doute pas si facile d’en trouver à Paris…
— De l’urucum. Une plante qu’utilisent les Indiens d’Amazonie pour…
— Je connais.
Fromental paraissait maintenant absorbé par ce qu’il voyait. De play-boy sur le retour, il s’était transformé, sans étape, en professeur de faculté.
— Ces dessins pourraient-ils évoquer des fresques pariétales ? demanda Jeanne.
— Bien sûr.
— Expliquez-vous.
— Eh bien, il y a l’urucum, d’abord. Un pigment qu’on peut rapprocher de l’ocre. Or l’ocre était un matériau très important durant la période néolithique. On s’en servait pour le tannage.
Mais aussi pour les sépultures. On ne connaît pas exactement son rôle. Peut-être lui attribuait-on un pouvoir magique… C’était aussi un des principaux pigments utilisés pour les dessins au fond des cavernes.
— Que pouvez-vous me dire sur ces signes en particulier ? Ressemblent-ils à des fresques connues ?
Moue d’hésitation.
— Plus ou moins. On retrouve dans certaines grottes paléolithiques des traits de ce genre. Les uns sont pleins, dessinant des figures géométriques : cercles, ovales, carrés, rectangles souvent fendus par un trait vertical. D’autres fois, ce sont des bâtons avec ou sans expansion latérale, des X, des croix… Un peu comme ici.
Jeanne nota que Fromental avait évoqué successivement les périodes néolithique et paléolithique, séparées entre elles par des dizaines de milliers d’années. Cela confirmait ce qu’elle pensait : le tueur mélangeait tout, enjambait les siècles, soit par méconnaissance, soit — elle penchait maintenant pour cette solution — parce qu’il se considérait lui-même comme une synthèse de ces périodes.
— Qu’est-ce que cela signifiait pour les hommes préhistoriques ?
— On n’en sait rien. On a coutume de dire que l’art pariétal est un art codé dont nous ne possédons pas la clé. Un mode d’expression qui attend toujours son Champollion.
— Revenons aux techniques picturales des premiers hommes. Comment faisaient-ils ?
Fromental ôta ses lunettes et les glissa dans sa veste. Il semblait avoir compris qu’il n’échapperait pas à un cours magistral. De l’autre côté de la porte, le vernissage battait son plein mais cela ne semblait pas trop le préoccuper. Elle devina qu’il était plutôt contrarié par le départ d’Aïcha…
— Commençons par le début, fit-il. L’âge d’or des fresques pariétales commence environ en moins 40 000 et s’achève en 10 000. Il y a tout un tas de courants, de motifs, de styles, mais je ne veux pas vous compliquer la vie. Sachez seulement que ces peintures ont toujours été réalisées au fond de cavernes. Ce qui est plutôt bizarre.
— Pourquoi ?
— Parce que les hommes ne vivaient pas, comme on le croit, dans les grottes. Ils vivaient sur leur seuil. Ou construisaient des tipis. En revanche, quand ils peignaient, c’était toujours dans des boyaux difficiles d’accès. Ils protégeaient leurs fresques. C’étaient peut-être même des lieux de prière… Un peu comme des cathédrales.
— Pour peindre, comment s’y prenaient-ils ?
— On a une idée assez précise de leur technique. On a retrouvé leurs crayons, leurs pinceaux. L’artiste travaillait avec un ou deux assistants, qui lui préparaient les pigments, les charbons, le manganèse. Il était juché sur une sorte d’échelle. Son pinceau dans une main, sa chandelle de suif dans l’autre.
— Du suif ?
Encore un détail qu’elle avait zappé. Les traces de suif sur les scènes de crime.
— Il lui fallait une source de lumière. C’est ainsi qu’il éclairait sa « toile ». Avec de la graisse animale.
Le tueur s’était vraiment comporté, le temps de son sacrifice, en homme primitif, répétant les mêmes gestes, utilisant les mêmes instruments, agissant dans les mêmes cavités — les parkings modernes remplaçant les refuges de jadis.
Jeanne s’essuya le front et la nuque. Elle était en sueur. Fromental ne semblait pas s’en apercevoir.
— Que représentaient principalement ces fresques ?
— Des animaux, surtout.
— Sait-on pourquoi ?
— Non. Encore une fois, il nous manque la clé. Certains pensent que les Cro-Magnons considéraient les bêtes comme des divinités. D’autres supposent que les fresques visaient seulement à s’attirer les faveurs d’esprits supérieurs pour la chasse. D’autres encore y voient des symboles sexuels. Le cheval pour la masculinité, le bison pour le féminin… Mais il y a des millions de peintures à travers le monde et on peut leur faire dire à peu près n’importe quoi. Pour moi, les choses sont plus simples.
— C’est-à-dire ?
— Du simple reportage. Les Homo sapiens sapiens représentaient ce qu’ils voyaient au quotidien : les animaux. C’est tout.
— Cela fait moins rêver.
— Cela dépend des bêtes représentées.
Fromental attrapa un livre dans une bibliothèque que Jeanne n’avait pas repérée derrière les cartons d’emballage. Sans hésitation, il remit ses lunettes et ouvrit l’ouvrage :
— L’art pariétal offre aussi des créatures mi-animales, mi-humaines. Comme celle-ci, par exemple…
Il désigna de l’index la photo d’un personnage humain doté de bois de renne, d’un sexe placé comme celui d’un félin, à l’arrière, et d’une queue de cheval.
— Ou cette sculpture, taillée dans une défense de mammouth… Il venait d’ouvrir les pages sur une petite statue représentant un homme à tête de lion.
— Toujours du reportage ? demanda Jeanne sur le mode ironique.
— Pourquoi pas ? fit Fromental avec gravité. Imaginez un instant que ces créatures, dans des temps immémoriaux, aient réellement existé. Après tout, les légendes de l’Antiquité n’ont pas jailli de nulle part. La mythologie grecque tire peut-être ses personnages d’êtres réels, ayant vécu des milliers d’années auparavant. N’est-ce pas fascinant de se dire que ces peintures seraient des sortes de photographies d’une réalité magique qui nous a précédés ? Par exemple, il existe dans une grotte une représentation d’un homme à tête de bison qui semble jouer de la flûte ou d’un arc musical. Pourquoi pas l’ancêtre d’un faune ? du dieu Pan ? Qui nous dit qu’une telle créature n’a jamais existé ?
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