Jean-Christophe Grangé - La Forêt des Mânes
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- Название:La Forêt des Mânes
- Автор:
- Издательство:Éditions Albin Michel
- Жанр:
- Год:2009
- Город:Paris
- ISBN:978-2226194008
- Рейтинг книги:5 / 5. Голосов: 1
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Et ce geste qu’elle avait pris pour une agression — le tueur enfonçant François Taine dans le feu — était à lire à l’envers.
Taine tentait, coûte que coûte, d’arracher la statue des flammes. Voilà pourquoi on avait prélevé du plastique, de la résine et du vernis sur ses bras. Les vestiges de l’œuvre fondue. Voilà pourquoi on n’avait jamais retrouvé le corps du tueur. Le tueur n’existait pas. Pas dans cet appartement en tout cas.
Il n’y avait qu’une statue.
Avec laquelle Taine avait été condamné à mourir… Isabelle Vioti parlait encore mais Jeanne n’entendait plus. Deux questions l’envahissaient au point de tout occulter : Pourquoi François Taine avait-il volé la sculpture ? Pourquoi voulait-il, absolument, la sauver du feu ?
34
Un foutoir. Le mot était faible. Des masques. Des bustes. Des bras. Des photos punaisées. Des clichés IRM. Des dessins. Des bocaux. Des palettes de couleurs. Des pinceaux. Des yeux de verre soufflé. Des cheveux. Des dents et des ongles de résine. Des sacs de plâtre. Des briques de terre de faïence. Des blocs d’élastomère… Et des sculptures. Glaçantes de réalisme.
Dressées le long des murs. Disposées sur des planches et des tréteaux. Coincées entre des pots de peinture et des cordes. Erigées sur des estrades. Elles n’avaient rien à voir avec les statues brunes et beiges d’Isabelle Vioti. Les visages et les fourrures des premiers âges. On était ici en pleine période contemporaine. Et surtout, dans une violence qui faisait ressembler les temps primitifs à des jours heureux.
Francesca Tercia ne sculptait que des horreurs.
Concernant exclusivement des enfants.
Pas dans le rôle des victimes.
Dans celui des bourreaux.
Jeanne déambula sous les armatures de plomb et de zinc : l’atelier était un pur lieu industriel du XIX esiècle recyclé en loft moderne. Des verrières obliques laissaient filtrer les derniers rayons du crépuscule. Elle s’approcha des statues.
Sur un piédestal, un enfant avait fourré l’index de son institutrice dans un taille-crayon fixé à un bureau d’écolier. La victime hurlait alors que le gamin observait dans le réservoir transparent de l’instrument les filaments de chair qui remplaçaient les habituels copeaux de bois.
Ailleurs, un gamin en bermuda et tee-shirt criards retournait les yeux d’un chaton avec une cuillère. Sur une table à tréteaux, une petite fille était ligotée, jambes écartées, culotte baissée. Au-dessus d’elle, un jeune garçon accroupi jouait avec une carotte orange vif qui ressemblait à une dague.
Une autre scène représentait un gosse en salopette, assis par terre, en train d’arracher avec précaution les ailes d’une mouche. L’enfant avait lui-même une grosse tête de mouche, aux yeux velus et quadrillés.
Où Francesca allait-elle chercher des idées pareilles ?
Jeanne s’approcha de « l’œuvre au taille-crayon ». Francesca avait inscrit sur une feuille blanche collée au pied de la scène : Pauvre Madame Klein. Sans doute le titre de la sculpture. Qu’est-ce que cela signifiait ?
Un souvenir lui revint. Le matin même, Hélène Garaudy avait évoqué Mélanie Klein, une des premières psychanalystes à avoir étudié l’autisme. Simple coïncidence ? Un détail : l’enfant et « l’institutrice » étaient vêtus à la mode des années trente.
Jeanne saisit son mobile et composa le numéro de la directrice.
— Hélène ?
Elle se demanda si elle devait plutôt l’appeler « ma sœur » ou quelque chose de ce genre. Mais le ton de la femme était toujours le même : moderne, léger, presque « jet-set »…
Jeanne attaqua directement :
— Ce matin, vous m’avez parlé de Mélanie Klein, qui s’est intéressée à l’autisme au début du XX esiècle.
— C’est exact.
— Pardonnez ma question, mais verriez-vous un lien entre Mélanie Klein et un… taille-crayon ?
— Bien sûr.
Encore un coup de sonde qui se transformait en coup de baguette magique.
— Mélanie Klein a été une des premières à mettre en évidence l’incapacité symbolique de l’enfant autiste. Un objet lié à une personne ne lui rappelle pas cette personne. Il est, réellement, cette personne. Klein travaillait sur le cas d’un petit garçon appelé Dick. Un jour, l’enfant, regardant les copeaux d’un crayon qu’il était en train de tailler, dit : « Pauvre madame Klein. » Il ne faisait pas de distingo entre l’analyste et ces fragments qui lui rappelaient les dessins que cette dernière lui faisait faire. Pour lui, le crayon était, littéralement, « madame Klein »…
Jeanne remercia la religieuse et raccrocha. Francesca avait donc mis en scène l’image mentale d’un enfant autiste. Que représentait la statue volée par François Taine ? Un secret lié à l’autisme du tueur ? Un traumatisme originel ? Si c’était le cas, comment l’artiste argentine avait-elle connu ce fait ?
Elle chercha à se souvenir de la silhouette aperçue dans les flammes. Elle ne revit qu’un alien de petite taille, aux cheveux embrasés, luttant avec François Taine. Cela ne voulait rien dire.
Jeanne continua sa visite parmi les odeurs de glaise et de vernis. Elle marchait dans ce vaste bazar sans nervosité. Aux antipodes de sa fébrilité de la veille, quand elle avait fouillé l’appartement d’Antoine Féraud. C’était comme si le crépuscule tombait directement dans ses veines et lui apportait calme et sérénité.
Elle remarqua un bureau — plutôt un plan de travail — qui compilait ordinateur, tubes de couleur, chiffons, spatules, livres aux pages collées… Elle contourna ce nouveau désordre et se pencha vers le mur. Francesca Tercia avait punaisé des photos anciennes, en noir et blanc, des esquisses, des polaroïds pris sur le vif dans des soirées.
Jeanne repéra un portrait de groupe représentant une promotion de faculté. L’image, format A4, était ancienne. D’instinct, elle devina qu’il s’agissait d’une classe de l’université de Buenos Aires, arts plastiques ou paléo-anthropologie. Plissant les yeux, elle chercha Francesca. La jeune femme se tenait au dernier rang.
Détail frappant : un des étudiants, un jeune type à l’air hilare et aux cheveux bouclés, était entouré au marqueur avec cette mention : « Te quiero ! » Jeanne pressentit que ce n’était pas l’écriture de Francesca. C’était plutôt le rigolo qui lui avait envoyé, à l’époque, cette image en exprimant ses sentiments… Un fiancé ? Un bref instant, elle se demanda si ce jeune homme n’était pas Joachim en personne… Non. Elle ne le voyait pas comme ça. Délicatement, elle détacha la photo et la retourna : « UBA, 1998. » « UBA » pour « université de Buenos Aires ». Elle la fourra dans son sac.
Elle monta au second niveau, l’étage de l’appartement. On pénétrait dans un autre monde. Tout était parfaitement ordonné, couleurs pastel et matériaux légers. Francesca l’artiste violente devenait ici une jeune fille rangée. La « femme qui voulait peser 50 kilos » dans les prochaines semaines. Les panneaux « 50 » étaient encore scotchés sur chaque meuble.
Jeanne n’eut pas à fouiller longtemps pour comprendre que les flics avaient tout embarqué. Papiers personnels, objets intimes. Cela ne servait à rien de rester là. D’ailleurs, la lumière baissait. Il était plus de 21 heures.
Son téléphone sonna quand elle descendait l’escalier.
— J’ai les noms de nos successeurs, fit Reischenbach. Tamayo du tribunal de Paris est saisi. Batiz, un autre commandant du 36, est désigné comme chef d’enquête.
— Tamayo est un con. Il a deux neurones qui se battent en duel.
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