Jean-Christophe Grangé - La Forêt des Mânes
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- Название:La Forêt des Mânes
- Автор:
- Издательство:Éditions Albin Michel
- Жанр:
- Год:2009
- Город:Paris
- ISBN:978-2226194008
- Рейтинг книги:5 / 5. Голосов: 1
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Une heure s’était écoulée. Elle décida que c’était bon, qu’elle s’était acquittée de son devoir. Surtout, il fallait fuir avant l’heure du « dîner ». 17 heures. Le tableau de ces lèvres édentées avalant de la bouillie pour bébés avait la violence des toiles de Bruegel, où rire et terreur se frottent en un contraste d’épouvante. Salut, maman. Deux baisers, sans respirer. Les couvertures bordées. La porte. Le soulagement.
Restait la dernière épreuve.
En face de l’institut, un bar-tabac ouvert le dimanche accueillait tous les accros de la clope de la banlieue Sud. Cette file d’attente de gens chiffonnés, dépareillés, fébriles à l’idée de se ravitailler, la rendait malade à chaque fois. Au fond du bar, elle discernait les poivrots accrochés au zinc. Elle songeait à des cafards, des cloportes, des mille-pattes se terrant sous une pierre.
Mais surtout, à quelques mètres de là, un kiosque à journaux fermé exhibait des publicités pour des magazines pornos. Hot-Video. Penthouse. Voyeur… Ces images-là l’achevaient. Des aplats de chair maculés de poussière et de pollution. Des corps gras, blêmes, censés éveiller un désir plus blême encore.
Jeanne chercha ses clés de voiture. Les filles des affiches la fixaient, exhibant leurs seins lourds, leurs bouches huileuses, leurs hanches épaisses. Elle ouvrit sa portière. Voulut entrer dans sa Twingo sans les regarder mais elle eut tout de même un bref coup d’œil. Trop tard. En accéléré, elle vit leurs rêves de gloire s’effondrer — cinéma, télévision, mannequinat — jusqu’à atterrir dans ces revues X. Elle vit leurs corps se flétrir, se gonfler d’enfants nés d’hommes de passage, leur âme se pourrir à coups d’espoirs déçus, de chagrins étouffés, d’années amères… Ces femmes sur les affiches, c’était la femme en général. Le condensé de notre destin. Aimer. Espérer. Procréer. Pourrir. Jusqu’à finir dans un de ces instituts avec au bout, enfin, la mort. Sans lucidité ni conscience.
Jeanne verrouilla ses portes. Démarra en trombe. Elle pleurait comme elle aurait hurlé. Ou vomi. Elle poussa la radio à fond. Chercha une fréquence. S’arrêta sur A ma place. Axel Bauer et Zazie. Un tube âpre, puissant, tragique. « Je n’attends pas de toi que tu sois la même. Je n’attends pas de toi que tu me comprennes… »
Aux abords de Paris, elle se sentit mieux. Rive gauche. Platanes rutilants. Beauté hausmanienne. Même sa solitude, sa détresse prenaient ici un visage différent… Sur le boulevard Raspail, elle songea à son portable. Elle l’avait coupé durant son périple. Elle pressa le clavier. Elle avait un message.
Pas un appel de Féraud.
François Taine.
Elle colla le combiné à son oreille. La sueur et les larmes poissaient encore sa peau.
— Jeanne ? Faut que je te voie. J’ai découvert un truc incroyable. Une convergence entre les victimes. Ça rejoint ta théorie. Il ne les choisit pas au hasard. Pas du tout. Il a un plan !
Jeanne entendait deux voix en même temps. Le débit de Taine, mais aussi l’accent espagnol du père de Joachim : « C’est une mosaïque, vous comprenez ? Chaque pièce apporte sa part de vérité. »
— Viens chez moi vers 22 heures, continuait le juge. 18, rue Moncey. Je t’envoie le code par SMS. Je dois d’abord aller chercher un truc chez Francesca Tercia, la troisième victime. Tu vas voir. C’est dingue !
Jeanne coupa la connexion. Soudain très calme. Et même glacée. Elle s’était arrêtée au coin du boulevard Raspail et du boulevard Montparnasse. 18 heures. Tout le temps qu’il fallait pour prendre une douche. Se préparer. Et méditer en regardant le jour tomber.
Elle serait prête quand elle irait voir Taine. Elle serait pure pour recevoir la vérité nue.
23
La rue Moncey se situe dans les hauteurs du IX earrondissement. A 21 h 30, Jeanne montait déjà la rue de Clichy. Dès le croisement avec la rue d’Athènes, elle eut un mauvais pressentiment. Une noirceur particulière du crépuscule. Une odeur de brûlé, venue de nulle part. Plusieurs camions de pompiers la dépassèrent dans un hurlement de sirène. Elle murmura sans réfléchir :
— François…
A hauteur de la rue de Milan, elle obtint confirmation. La nuit avait vraiment changé de texture. Plus sombre. Plus dense. Un parfum de destruction tournait dans l’air. La circulation était stoppée. Jeanne parvint à se glisser dans la rue de Milan et se gara sur un bateau. Elle attrapa sa carte tricolore dans son sac. Courut vers la rue Moncey — par chance, elle avait enfilé un jean et chaussé des Converse.
Des riverains se tenaient sur le seuil des immeubles. Des conducteurs sortaient de leur bagnole pour voir ce qui se passait. Des flics maîtrisaient la foule alors que des fourgons bloquaient la rue. Jeanne courait toujours. Elle brandit sa carte. Passa le premier barrage. Longea des camions de pompiers. Passa un second barrage et tourna dans la rue Moncey.
Son cœur s’emballa. Les flammes jaillissaient du dernier étage d’un immeuble situé au milieu de la rue. Le 18, à tous les coups. Elle recula sous un porche et faillit vomir, prise de panique.
Elle attendit quelques secondes et reprit sa route, déjà suffoquée par la fumée. La nuit s’épaississait en un brouillard noir. Des craquements orange perçaient dans l’atmosphère voilée. Un angle rouge. Des chromes blancs. Une silhouette postée au cul d’un camion. Elle appela. Aucun son ne sortit de sa gorge. Elle frappa l’épaule du pompier.
Il n’avait pas vingt ans. Jeanne tendit encore sa carte. Un tel geste ne signifiait rien en cet instant, mais les couleurs françaises font toujours leur effet. Et elle avait suffisamment étudié de dossiers d’incendies criminels pour bluffer :
— Jeanne Korowa, magistrate.
— Magis… ?
— Qui est le chef d’agrès ?
— Le commandant Cormier.
— Où est-il ?
Le môme hurla pour couvrir le bruissement des lances à eau :
— Dedans, j’crois.
— Y a des victimes ?
Chaque mot lui brûlait la gorge. Le pompier eut un geste vague.
— On sait pas. Le feu a pris au dernier étage.
— L’adresse, c’est bien le 18 ?
— Ouais.
— Tout le monde a été évacué ?
Le môme ne put répondre. Une explosion venait de secouer la rue. Des parcelles de feu retombèrent sur la chaussée. Des débris de verre fusèrent sur le trottoir et le toit du camion avec une violence de grêle. Par réflexe, Jeanne s’arc-bouta et s’accrocha au pompier.
— Faut pas rester là, m’dame !
Elle ne répondit pas. Les yeux exorbités, elle fixait la façade ravagée par les flammes. Des nuages noirs s’élevaient des fenêtres éventrées. Des crêtes jaunâtres mordaient les chambranles. Des volées de cendres, de particules, de flammèches s’échappaient par spasmes. Le dernier étage, invisible, était noyé sous les vapeurs sombres. L’étage de François…
Jeanne chercha du regard les rescapés de l’immeuble. Elle les vit, plus loin, groupés, apeurés, près d’une ambulance, alors que des blouses blanches leur prodiguaient les premiers soins. Pas de Taine. Ses pensées s’entrechoquaient. Elle était allée une fois chez le juge. Il avait aménagé ses combles et transformé son appartement en duplex. Son bureau était situé sur une mezzanine sans fenêtre, qu’on ne pouvait atteindre que de l’intérieur. Il avait peut-être été surpris là-haut par les flammes. Les pompiers n’avaient aucun moyen de connaître ce recoin — un étage dans l’étage…
Elle baissa les yeux et aperçut la ligne de vie, la corde reliant les camions aux équipes de pompiers en opération. Elle bouscula le bleu et suivit le lien. La corde la guida jusqu’au camion suivant. Elle pataugeait dans les flaques. Chaque respiration était une souffrance. Au pied du 18, une escadrille d’hommes s’attaquait toujours aux murs palpitants, braquant leurs lances en faisceaux croisés.
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