Jean-Christophe Grangé - La Forêt des Mânes
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- Название:La Forêt des Mânes
- Автор:
- Издательство:Éditions Albin Michel
- Жанр:
- Год:2009
- Город:Paris
- ISBN:978-2226194008
- Рейтинг книги:5 / 5. Голосов: 1
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Taine demanda aux techniciens de l’IJ en combinaison blanche :
— Vous pouvez nous laisser le champ libre un moment ?
Les hommes sortirent sans un mot. Jeanne suivit le magistrat et encaissa le choc que lui procurait le tableau. La première idée qui venait, supplantant même l’horreur du carnage, c’était que cette fois, les hommes préhistoriques — les vrais personnages des temps ancestraux — s’étaient invités à la fête. La victime était encore suspendue, tête en bas, au centre de la pièce, alors que des hommes en peaux de bête l’entouraient, figés, observateurs silencieux. Des chasseurs hirsutes, aux arcades proéminentes, aux mâchoires avancées, qui portaient des biches sur leurs épaules ou brandissaient des poissons au bout de leurs harpons. Leur posture était à la fois humble et victorieuse. Des hominidés fiers d’avoir encore une fois triomphé de la nature.
— C’est dingue, non ? murmura Taine.
Jeanne fit un bref signe de tête en guise de réponse. Elle retint sa respiration et considéra la victime. Elle était nue. Pendue au plafond par une jambe.
Le tueur avait utilisé le système de poulie déjà en place, sans doute pour suspendre les sculptures. La femme elle-même ressemblait à une statue peinte. Contrastes de peau blanche, d’hématomes bleuâtres, de traînées noires. Sa jambe libre s’était repliée, mystérieusement, vers le ventre, à la manière d’un coureur sur le départ. Détail saugrenu : le légiste avait déjà placé un thermomètre à thermocouple dans son oreille pour prendre la température tympanique.
Jeanne poursuivit son examen. Le meurtrier avait ouvert le ventre de sa proie, de l’abdomen au pubis, et déroulé les intestins jusqu’au sol, couvrant ainsi le visage. Sous les viscères, on distinguait les traits enflés, violacés, de la victime. Ainsi que sa gorge béante…
Elle tenta une reconstitution. Soit le tueur avait été surpris — il n’avait pas eu le temps de finir le boulot. Soit, c’était toujours possible, il avait modifié son modus operandi. Dans tous les cas, il n’avait pas décroché la femme et ne l’avait pas démembrée. Il s’était contenté d’arracher des fragments de chair sur les cuisses, l’aine, les fesses. Sans doute pour les dévorer.
Restaient au sol des traces de sang, de chair, de fibres — abandonnées ou régurgitées. Des os et des cartilages, grattés, sucés.
Pas de feu, pas de méchoui barbare pour cette nuit. Le cannibale s’était contenté d’un repas cru.
Jeanne regarda autour d’elle. Au-dessus des outils, des produits sur les étagères, les signes sanglants étaient là. Des espèces d’arbres aux branches différentes dessinant une infinité de X et de Y. Plus que jamais, ces séquences répétitives évoquaient les chromosomes d’un caryotype.
Elle respira enfin et se rendit compte que les odeurs de dissolvants et de résine couvraient les relents de sang et de chair. Maigre soulagement… Elle revint au délire du tueur. Mentalement, elle ne l’appelait pas « Joachim ». Maintenant qu’elle était confrontée à l’horreur de l’acte, elle ne pouvait se convaincre qu’elle avait entendu la voix de son auteur.
Ce meurtrier invoquait des dieux primitifs. Peut-être pensait-il ainsi sauver son âme. Ou la planète. Ou encore l’espèce humaine tout entière. Jeanne se souvenait de Herbert Mullin, un tueur en série américain qui croyait empêcher les tremblements de terre par ses sacrifices et déchiffrait le degré de pollution de l’air dans les viscères de ses proies.
Une certitude : le tueur avait choisi Francesca Tercia pour son métier. Il voulait agir dans ce décor, auprès des siens : des hommes primitifs animés, comme lui, par des réflexes de survie, des croyances archaïques. Il avait lâché les cavernes — parkings, égouts — pour ce lieu unique où l’espèce humaine se déclinait à travers les millénaires.
Elle songea à Joachim. Sa voix qui murmurait : Todas las promesas de mi amor… Une nouvelle fois, elle se prit à douter. Etait-il vraiment le tueur cannibale ? Il s’agissait peut-être d’un simple hasard. Une coïncidence…
Les gars de la PTS, en combinaison blanche, réinvestissaient la pièce.
— Je reviens, fit-elle à Taine, qui adressait la parole au responsable de l’équipe.
Elle sortit de la pièce. Trouva un couloir. Croisa Reischenbach avec son gel sur la tête. Il tirait la gueule. Chaque nouvelle victime lui rappelait sa propre inefficacité. Elle le salua, le dépassa et découvrit, au fond, une dernière pièce plongée dans la pénombre. Sans savoir pourquoi, elle se dirigea vers ce boyau.
Une grande table noire laquée occupait le centre de la salle. Derrière la table, un cordon de velours. Derrière le cordon, un groupe. Des êtres des premiers âges, encore une fois. Ils égrenaient, d’une gueule à l’autre, des milliers, voire des millions d’années de différence. Dans le désordre. Par réflexe, elle chercha à les replacer sur la chaîne de l’évolution. A gauche, elle repéra un couple, deux petits gorilles frêles, noirs et poilus. Un éclat dans le regard, un sourire en coin, leur donnait un aspect humain. Plus loin, toujours sur la gauche, un autre couple montrait les crocs. Moins velus, ils paraissaient plus raffinés. Aiguisés comme les silex qu’ils devaient utiliser pour chasser et faire du feu. Dans leurs yeux, le frottement des siècles avait fait jaillir une nouvelle étincelle. Une intelligence supérieure.
A l’écart, comme une famille de ploucs invités par erreur, un groupe de chevelus au front bas se tenaient, lance au poing, vêtus de peaux de bêtes. Tignasse hirsute, mâchoires en enclume, regard profond. Ceux-là avaient l’air d’occuper une place à part dans la chaîne. Jeanne avait lu des articles sur l’évolution de l’espèce. Elle se souvenait de la famille de Néandertal, qui avait cohabité avec l ’ Homo sapiens sapiens avant de disparaître de la surface de la terre.
Au fond de la troupe, il y avait des hommes. Non pas modernes, mais plus du tout simiesques. Coiffés à la diable, vêtus de hardes de daim, à la manière des Indiens d’Amérique, ils ressemblaient aux Bourgeois de Calais d’Auguste Rodin. Des loqueteux épuisés. Dans leurs yeux de verre, pourtant, la peur paraissait avoir reculé au profit de la ruse. L’homme était en marche.
Tous ces visages se reflétaient dans la table laquée, comme s’ils s’apprêtaient à boire dans une mare noire. Jeanne remarqua une dernière sculpture, accroupie au bout de l’étang. Une femme, vêtue de fourrure noire ou de haillons sombres — elle ne voyait pas bien. Ce qui était frappant, c’était sa chevelure rouge coupée court. Peut-être un personnage de chamane à l’aube de l’humanité ?
Jeanne fit un bond en arrière. La statue venait de bouger. En réalité, une femme assise à l’extrémité de la table. Enfouie dans un châle noir. Ses cheveux, hérissés façon punk, offraient un vermeil incandescent. Elle paraissait en état d’hébétude.
Jeanne eut une intuition. La chef de l’atelier en personne. La virtuose qui donnait vie à ces personnages immémoriaux. Venue se recueillir ici. Sans réfléchir, Jeanne s’approcha et posa sa main sur son épaule. La femme aux cheveux rouges lui lança un regard. Elle eut une hésitation, puis sourit malgré son expression de détresse.
Elle se mit debout et tendit sa main.
— Je suis Isabelle Vioti. Je dirige cet atelier. Vous êtes de la police ?
— Non. Jeanne Korowa. Magistrate.
Ses pupilles s’arrondirent, trahissant l’étonnement.
— J’ai déjà rencontré un juge.
— Je l’accompagne.
— C’est courant comme pratique ?
— Non. Mais cette affaire est vraiment… spéciale.
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