Jean-Christophe Grangé - La Forêt des Mânes

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La Forêt des Mânes: краткое содержание, описание и аннотация

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Jeanne Korowa n'a fait qu'une erreur. Elle cherchait le tueur dans la forêt. C'était la forêt qui était dans le tueur. Comme l'enfant sauvage au fond de l'homme.

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Un déjeuner avec Aubusson sans une diatribe contre Sarkozy n’était pas un vrai déjeuner. Elle voulut lui faire plaisir :

— Tu as vu ? Il n’arrête pas de baisser dans les sondages.

— Il remontera. Je ne suis pas inquiet pour lui.

— Au fond, tu finis par l’apprécier.

— Comme un chasseur finit par aimer le vieil éléphant qu’il traque depuis des années…

Le garçon vint prendre la commande. Deux salades, une eau gazeuse. Pas de fioritures. Le couple était à l’unisson dans l’ascétisme.

— Et toi, reprit Aubusson, comment ça va ?

— Ça va.

— Les amours ?

Elle songea à Thomas. Fini. A Féraud. Pas commencé.

— C’est un peu Ground Zéro.

— Le boulot ?

En une seconde, Jeanne comprit qu’elle était inconsciemment venue ici pour demander un conseil. Évoquer son dilemme. Les écoutes clandestines. Le soupçon de meurtre. Comment démerder cette situation ?

— J’ai un problème. Je possède des informations. Des données que je n’ai pas encore validées mais qui pourraient s’avérer importantes.

— Politiques ?

— Criminelles.

— Où est le problème ?

— Je ne peux pas citer mes sources. Je ne suis même pas sûre de l’authenticité de l’info.

— Tu peux au moins t’en servir pour aller plus loin.

— Pas tout à fait, non. L’info est parcellaire.

— C’est quoi, au juste ?

— Un meurtre a peut-être été commis cette nuit, dans le X earrondissement.

— Facile à vérifier, non ?

— Pour l’instant, rien n’est sorti.

— Tu as l’identité de la victime ?

— De l’assassin. Et encore, pas tout à fait. Encore une fois, je ne peux rien utiliser. Mes sources sont trop… scabreuses.

Aubusson réfléchit. Jeanne contempla encore le lieu aux tons mordorés. Les miroirs. Les vitraux. La décoration de salle de paquebot. Oui, elle était embarquée, mais elle ne connaissait pas sa destination.

— Tu te souviens quand nous avons visité le Louvre ? demanda enfin le septuagénaire. L’art grec ? Les imperfections de l’homme intégrées à la perfection de la règle ?

— Je cherche encore le sens du message.

— L’imperfection fait partie du boulot.

— Je peux donc sortir du chemin ? Mener mon enquête hors les règles ?

— À condition de retomber sur tes pattes. Tu réajusteras ton dossier ensuite.

— Si je décroche l’affaire.

— Appelle le parquet. Sois sur le coup. Il n’y a que le résultat qui compte.

— Et si je me trompe ?

— Cela démontrera que tu n’es rien de plus que ce que tu es. Un être ordinaire à qui on a conféré des pouvoirs extraordinaires. Ça aussi, c’est la règle.

Jeanne sourit. Elle était venue pour entendre ça. Elle appela le serveur :

— Je boirais bien quelque chose de plus costaud. Pas toi ?

— Allez.

Les coupes de champagne arrivèrent presque aussitôt. Quelques gorgées glacées plus tard, elle se sentait plus forte. Le froid protège de la mort. De la décomposition. Ces petites bulles acides la compressaient en force vive. Ils commandèrent deux autres coupes.

— Et toi, demanda-t-elle, tes amours ?

— J’ai encore quelques étudiantes sous le coude, fit le vieil homme. Et aussi mon officielle. Une avocate d’une quarantaine d’années, qui ne désespère pas que je l’épouse. A mon âge ! Une ou deux ex pensent aussi être toujours dans la course.

— Tu dois être épuisé.

— Je ne dis pas que je les honore toutes. Mais j’aime ce halo d’amour autour de moi. C’est La Danse de Matisse. Elles font la ronde et je les peins en bleu…

Jeanne grimaça un sourire. Au fond, l’attitude de son mentor lui déplaisait. L’infidélité. Le mensonge. La manipulation. Elle n’était pas encore assez vieille pour avoir renoncé à ses rêves de droiture.

— Mais comment fais-tu ? insista-t-elle. Pour vivre comme ça, dans l’hypocrisie, la trahison permanente ? (Elle sourit pour atténuer la violence des mots.) Où est le respect dans tout ça ?

— C’est à cause de la mort, fit Aubusson, soudain grave. La mort nous donne tous les droits. On croit qu’à son approche, on se repent. On se purifie. Mais c’est le contraire. A mesure qu’on vieillit, on s’aperçoit que toutes les croyances, toutes les questions restent en suspens. Il n’y a qu’une seule certitude : on va crever. Et on n’aura pas de seconde chance. Alors, on trompe sa femme, on trahit ses serments. On se pardonne tout ou à peu près. D’autres, ceux qui passent dans ton bureau, volent, violent, tuent avec la même idée. Obtenir ce qu’ils désirent avant qu’il ne soit trop tard. Comme dit le film : « Le ciel peut attendre. »

Jeanne vida sa coupe et eut un hoquet. Une morsure acide au fond de la gorge. Elle se sentit triste tout à coup. Un garçon leur proposa la carte des desserts. Jeanne refusa. Aubusson commanda deux autres coupes.

— Tu sais, reprit-il sur un ton plus jovial, en ce moment, j’étudie un petit problème. Une modification qu’a faite Rimbaud dans un poème. « Elle est retrouvée, quoi ? / L’éternité / C’est la mer mêlée au soleil. »

Jeanne ne se souvenait pas exactement du poème mais revoyait surtout une image. Le dernier plan de Pierrot le Fou de Jean-Luc Godard. Une ligne d’horizon. Le soleil se glissant dans la mer. Les mots de Rimbaud en voix off prononcés à voix basse par Anna Karina et Jean-Paul Belmondo…

— Tu veux dire : « C’est la mer allée avec le soleil. »

— Justement, non. Rimbaud a publié deux fois ce quatrain. La première fois, dans un poème intitulé « L’Éternité ». La deuxième, plus tard, dans Une saison en enfer. Il avait d’abord écrit : « C’est la mer allée avec le soleil. » Ensuite, « la mer mêlée au soleil ». On perd au passage l’idée de mouvement. C’est dommage. Ce qui est beau, dans la version initiale, c’est l’idée que l’éternité est le résultat d’une rencontre. Un infini en route vers un autre. À mon âge, ce sont des idées qui séduisent. Comme si la mort n’était pas abrupte mais plutôt une courbe, un arc. Une pente douce…

— Pourquoi a-t-il changé, à ton avis ?

— Peut-être parce qu’il sentait qu’il allait mourir jeune et qu’il ne connaîtrait pas ce mouvement. Rimbaud était un messager pressé.

Jeanne leva sa coupe :

— Au facteur Rimbaud !

Elle se sentait déjà ivre. Elle sursauta en se rappelant les mots du vieil Espagnol : Je crois qu’il va tuer quelqu’un cette nuit. A Paris, dans le X earrondissement.

Elle fouilla dans son sac et regarda son portable.

Pas de message.

Donc, pas de cadavre.

Elle s’aperçut qu’elle attendait aussi un appel de Féraud. C’était décidément son destin. Elle n’était pas seulement abonnée à Orange. Mais aussi, mais surtout, au désir d’être aimée.

Un abonnement à perpétuité.

19

En sortant du restaurant avenue Montaigne, Jeanne ne reprit pas sa voiture au parking. Trop bourrée. Elle préféra marcher pour se dégriser. Elle était à deux pas des jardins des Champs-Elysées. Cela valait bien un petit pèlerinage…

Elle retrouva l’endroit où ils avaient marché, la veille au soir. Quelques heures seulement étaient passées et ce moment lui paraissait déjà lointain. Ou insaisissable. Comme lorsqu’on essaie de se souvenir d’un songe qui vous échappe.

Elle marcha encore, transpirant sous le soleil, se libérant de l’alcool au fil de ses pas. Parvenue place de la Concorde, elle traversa l’avenue des Champs-Elysées et repartit en sens inverse, en direction du parking de l’avenue Matignon. Devant l’entrée, Jeanne hésita, puis continua vers le square des Champs-Elysées. Elle pénétra dans l’enceinte et s’assit au soleil. Le square était sale. Des déchets traînaient partout. Mais, sur sa gauche, le marché aux timbres battait son plein, comme tous les samedis. Et le théâtre de Guignol, vert sombre, semblait abriter un secret, un mécanisme irrésistible, à la fois terrible et délicieux, qui attirait les enfants.

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