Jean-Christophe Grangé - La Forêt des Mânes

Здесь есть возможность читать онлайн «Jean-Christophe Grangé - La Forêt des Mânes» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 2009, ISBN: 2009, Издательство: Éditions Albin Michel, Жанр: Триллер, Ужасы и Мистика, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

La Forêt des Mânes: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «La Forêt des Mânes»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Jeanne Korowa n'a fait qu'une erreur. Elle cherchait le tueur dans la forêt. C'était la forêt qui était dans le tueur. Comme l'enfant sauvage au fond de l'homme.

La Forêt des Mânes — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «La Forêt des Mânes», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Il était temps d’oublier cette histoire. Pourtant, elle composa encore le numéro de l’état-major de Paris, place Beauvau, qui réceptionnait tous les télégrammes concernant les faits graves d’Île-de-France. Rien à signaler non plus.

L’état-major des gendarmes, au fort de Rosny. Toujours rien. Elle se souvint tout à coup qu’elle avait rendez-vous chez le coiffeur à midi, puis un déjeuner dans le VIII earrondissement.

Retour au monde réel.

Elle se prépara et se coiffa. Son visage dans le miroir était à la hauteur de ses craintes. On aurait dit qu’elle avait passé la nuit à fumer et à picoler. Julianne Moore, tu parles… Elle tenta de sauver les meubles avec quelques manœuvres de maquillage.

Elle partit à midi — l’heure de son rendez-vous. Jean noir. Sandales ouvertes. Tee-shirt DKNY. Et bob sur la tête, en attendant que son coiffeur fasse des miracles. Elle ne pensait plus au meurtre possible. Ni à Féraud. Ni à rien.

Changer de tête.

L’urgence du samedi.

18

Une heure et demie et une coupe passable plus tard, Jeanne Korowa franchissait le seuil du restaurant où elle avait rendez-vous. Au bar, elle donna le nom de son hôte et on la guida à travers les tables. Plafonds hauts. Vitraux aux fenêtres. Style Art déco. Et surtout, beaucoup d’espace entre les convives. Elle avait lu quelque part que cette architecture s’inspirait de la salle d’un paquebot. Vrai ou faux, à chaque fois, elle avait l’impression ici d’embarquer.

— Excuse-moi pour le retard.

Emmanuel Aubusson, vêtu d’un costume clair sur mesure, déplia son mètre quatre-vingt-cinq. Il l’embrassa sur les deux joues avec une tendresse toute paternelle. Le vieil homme n’avait jamais été son amant. Il était beaucoup plus que cela. Son maître. Son mentor. Son parrain. Jeanne l’avait connu à ses débuts, quand elle finissait sa formation de juge. Elle avait travaillé auprès de lui alors qu’il était encore président de la chambre correctionnelle de Paris. A près de soixante-dix ans, Aubusson avait la silhouette étroite et la puissance large. L’œil aussi perçant que la Légion d’honneur rouge à sa boutonnière. Un vrai condottiere. Mais pas seulement.

L’homme cultivait les paradoxes. Il les avait fondus en une seule et même sagesse. Militant de gauche, il avait fait fortune à plus de soixante ans en devenant expert légal dans le domaine des divorces. Aujourd’hui encore, il pouvait demander plusieurs dizaines de milliers d’euros pour seulement chausser ses lunettes et se pencher sur un contrat de mariage. Solitaire, hautain, il n’avait jamais été marié mais demeurait un homme à femmes. Sans enfant, il déployait une tendresse sans limite pour tout ce qui était petit et innocent. Et surtout, ce personnage froid, austère, rigide, était un esthète. Un passionné d’art.

Aubusson avait tout appris à Jeanne. Sur le métier de la justice. Sur l’histoire de l’art. Les deux enseignements avaient finalement convergé lors d’une visite au Louvre, dans la salle des sculptures grecques et romaines.

« Pourquoi m’avez-vous donné rendez-vous ici ?

— Il y a longtemps que je m’intéresse à la statuaire grecque. Les premiers siècles. Puis Praxitèle, Phidias, Lysippe. J’aime moins la suite. La période hellénistique. Trop de drapés, de mouvements. Et, d’une certaine façon, moins de pureté.

— Vous m’aviez parlé de derniers conseils avant que j’attaque mon boulot de juge.

— Ce lieu en est la métaphore.

— Comprends pas. »

Il lui avait pris doucement le bras et l’avait guidée vers un athlète au regard blanc portant un enfant dans le pli du coude.

« Hermès soutenant le jeune Dionysos. La seule sculpture connue de la main de Praxitèle. Et encore, on n’en est pas sûr. Regarde les lignes, les courbes, les reliefs. On dit que les Grecs idéalisaient la nature, comme un photographe retouche un portrait. C’est faux. Les sculpteurs grecs travaillaient de manière inverse. »

Jeanne ne pouvait plus quitter des yeux ce corps filiforme, dont les muscles semblaient tendre la peau de marbre.

« Les sculpteurs grecs sont partis des modèles anciens de la tradition égyptienne pour placer, peu à peu, des traits, des signes, des caractères particuliers de l’homme. Les faiblesses de leur modèle. Ils se sont appliqués à insuffler de plus en plus de vie dans ces moules anciens. C’est au temps de Praxitèle que cette méthode a donné ses meilleurs fruits. Les canons anciens se sont mis à vivre, à respirer entre les mains du sculpteur. Un point d’équilibre a été trouvé entre abstraction et individualisation. »

Jeanne sentait la main du vieil homme autour de son bras. Une serre d’aigle.

« Je ne comprends toujours pas le rapport avec mes dossiers.

— Tes dossiers, Jeanne, ce sont tes sculptures. Tu seras toujours tentée de les arranger pour qu’ils soient parfaits. Pour que les témoignages coïncident à l’heure près. Que les mobiles soient millimétrés. Qu’il y ait bien un seul coupable… Moi, je te conseille de faire le contraire.

— C’est-à-dire ?

— Travaille comme les Grecs. Intègre les imperfections. Les lieux et les horaires qui ne concordent pas. Les trous noirs dans les témoignages. Les mobiles contradictoires. Respecte ces anomalies. Respecte la vie de tes dossiers ! Tu verras, tu surprendras alors d’autres vérités qui t’emmèneront parfois ailleurs. Je ne devrais pas te le dire mais j’ai encore sur le cœur certaines affaires. Des affaires qui comportaient des grains de sable. Des détails qui ne collaient pas et que j’ai écartés par souci de rigueur, de logique. Ces défauts m’ont poursuivi des années jusqu’à me révéler une autre vérité. Ou du moins me coller un sérieux doute.

— Vous voulez dire que des innocents sont allés en prison ?

— Des innocents que j’ai crus coupables, bien sûr. Cela aussi, c’est la vie. Nous-mêmes, les juges, nous ne constituons qu’une imperfection de plus dans la procédure. »

Jeanne n’était pas certaine d’avoir compris. Dix ans après, elle bricolait toujours ses dossiers pour qu’ils aient une apparence de rigueur et de logique. En revanche, elle avait hérité de la passion de la statuaire grecque et romaine. Elle avait effectué plusieurs voyages en Grèce, en Italie, en Afrique du Nord, où les musées regorgent de pièces antiques. À Paris même, elle retournait souvent au Louvre pour admirer ces corps, ces présences, ces souffles…

— Comment ça va ? demanda-t-elle en s’installant en face de lui.

— Mieux, depuis que nous sommes en juin. (Il chaussa ses lunettes et parcourut la carte qu’on venait d’apporter.) Nous en avons enfin terminé avec toutes ces conneries sur mai 68.

Jeanne sourit. Un petit discours militant était en vue.

— Tu y étais, non ?

— J’y étais.

— Et tu n’es pas d’accord avec tout ce qui s’est dit et écrit sur ces événements ?

Il referma la carte. Ota ses lunettes. Il avait le front haut, des cheveux gris ondulés, de longs traits impériaux, des yeux noirs, des cernes violets. Une sorte de combustion intérieure semblait avoir creusé ses rides comme le soleil fend la terre africaine. Mais c’était du solide. Aubusson n’était pas du genre friable.

— Tout ce que je peux dire, attaqua-t-il, c’est qu’à l’époque, nos parents ne nous préparaient pas des sandwichs pour aller à la manif. Nous étions contre eux. Nous étions contre l’ordre bourgeois. Nous luttions pour la liberté, la générosité, l’intelligence. Aujourd’hui, les jeunes manifestent pour leurs points de retraite. La bourgeoisie a tout contaminé. Même l’esprit de révolte. Quand l’ordre établi produit son propre contre-pouvoir, alors le système n’a plus rien à craindre. C’est l’ère Sarko. Une ère où le Président lui-même pense être du côté de l’art et de la poésie. La poésie qui réussit, bien entendu. Plutôt Johnny Hallyday que Jacques Dupin.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «La Forêt des Mânes»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «La Forêt des Mânes» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Jean-Christophe Grangé - La Terre des morts
Jean-Christophe Grangé
Jean-Christophe Grangé - Kaïken
Jean-Christophe Grangé
Jean-Christophe Grangé - Miserere
Jean-Christophe Grangé
Jean-Christophe Grangé - Le Vol des cigognes
Jean-Christophe Grangé
Jean-Christophe Grangé - Le Serment des limbes
Jean-Christophe Grangé
Jean-Christophe Grangé - Le Passager
Jean-Christophe Grangé
Jean-Christophe Grangé - L'Empire des loups
Jean-Christophe Grangé
Jean-Christophe Grangé - Les Rivières pourpres
Jean-Christophe Grangé
libcat.ru: книга без обложки
Jean-Christophe Grangé
Jean-Christophe Grangé - Esclavos de la oscuridad
Jean-Christophe Grangé
Jean-Christophe Grangé - Le concile de pierre
Jean-Christophe Grangé
Отзывы о книге «La Forêt des Mânes»

Обсуждение, отзывы о книге «La Forêt des Mânes» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x