Jean-Christophe Grangé - La Forêt des Mânes
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- Название:La Forêt des Mânes
- Автор:
- Издательство:Éditions Albin Michel
- Жанр:
- Год:2009
- Город:Paris
- ISBN:978-2226194008
- Рейтинг книги:5 / 5. Голосов: 1
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Elle réfléchit encore. Le soleil éclaboussait les rideaux clairs. La lumière dévorait tout. Un flamboiement qui portait déjà la matinée à un seuil d’incandescence incroyable. La journée promettait d’être irrespirable.
Jeanne se souvint que les médias étaient présents sur les lieux du crime. Elle attrapa son ordinateur. Se connecta à Internet. Le Journal du Dimanche. En une de l’édition du 8 juin : « Meurtre barbare dans le X earrondissement. » Jeanne acheta le numéro via sa carte bleue. Téléchargea les pages. A la rubrique « Faits divers », page 7, le crime de la rue du Faubourg-du-Temple était décrit dans ses grandes lignes. Le journaliste ne savait rien, ou presque. Il ne parlait pas des meurtres précédents ni du cannibalisme. Ces éléments seraient révélés le lundi matin, lors de la conférence de presse du procureur.
Antoine Féraud avait-il lu cet article ? Avait-il entendu les news à la radio le matin ? Si oui, avait-il fait le lien avec Joachim, le fils de son patient ? Elle décida d’improviser. Composa son numéro. Répondeur. Elle raccrocha sans laisser de message. Et Taine ? Elle l’appela. Répondeur aussi. Cette fois, elle parla :
— C’est Jeanne. Il est midi. Rappelle-moi dès que tu as du nouveau.
Il n’y avait plus rien à faire. Excepté de regarder passer le dimanche, avec sa monotonie désespérante. Pour s’occuper, elle attrapa son ordinateur portable et se repassa les deux séances cruciales. La première, avec le père en solo : Un autre homme est à l’intérieur de lui… Un enfant qui a mûri à l’intérieur de mon fils. Comme un cancer… La seconde, avec Joachim en personne : La forêt, elle te mord… Toujours aussi terrifiant, mais rien à comprendre de plus. Pas le moindre indice à pêcher.
13 heures. Nouvel appel à Antoine Féraud. Répondeur. Cette fois, Jeanne laissa un message, de sa voix la plus neutre. Elle lui demanda simplement de la rappeler. En coupant, elle se mordit les lèvres. Le psy avait sans doute autre chose à foutre aujourd’hui que de batifoler avec elle. Il devait rechercher l’Espagnol et son fils dans tout Paris, pour les convaincre de se rendre à la police…
Elle partit sous la douche, envisageant enfin la vraie corvée du dimanche. Inéluctable. La visite à sa mère dans son institut médicalisé. Deux dimanches qu’elle n’y était pas allée, s’inventant des excuses pour éviter l’expédition jusqu’à Châtenay-Malabry. Ces prétextes, ce n’était pas pour sa mère — elle ne comprenait plus rien depuis longtemps —, mais pour elle-même. Elle avait toujours considéré qu’elle lui devait ces visites.
Elle déjeuna debout dans sa cuisine. Un bol de riz blanc. Des tomates cerises. Elle haïssait ce genre de journées. Les secondes, les minutes, les heures s’accumulaient jusqu’à former une pure stalactite de solitude. Elle ne parlait pas. Refusait de mettre la radio ou la télé. Ses pensées se dilataient, s’amplifiaient jusqu’à résonner dans tout l’appartement. Elle avait l’impression de devenir folle. D’entendre des voix. A moins, tout simplement, qu’elle ne parle toute seule, comme une vieille.
Un jour, elle avait vu un documentaire sur une chaîne anglaise à propos du célibat dans les villes. Une quadragénaire, assise dans sa cuisine, s’adressait à la caméra :
« A partir de quel moment peut-on parler de vraie solitude ? Quand on commence à craindre l’arrivée du week-end dès le jeudi. Quand on organise son samedi entier autour d’une expédition au supermarché. Quand le contact de la main d’un collègue de bureau suffit à vous troubler pour la soirée… »
Jeanne frissonna en rangeant son bol dans la machine à laver.
14 heures. Toujours pas d’appel. Ni de Féraud, ni de Taine. Elle tenta d’ouvrir un livre. Impossible de se concentrer. Fit une sieste, merci les somnifères, différant encore le moment du départ. Elle se réveilla à 15 h 30. L’esprit froissé comme un papier gras. Elle attrapa ses clés de voiture, son iPhone. Verrouilla son appartement. Et respira un bon coup.
Porte d’Orléans. Nationale 20. Gentilly. Arcueil. Cachan… Les noms de villes se succédaient mais le paysage restait le même.
Banlieue poussiéreuse. Immeubles crasseux. Platanes effeuillés qui peinaient sous le soleil à jouer leur rôle habituel de cache-misère. Au carrefour de la Croix-de-Berny, les autoroutes apparurent. Des ponts. Des rampes d’accès. Des noms de villes plus lointaines encore. Et dessous, une mer de toits coagulés, de pavillons en meulière. Tout cela semblait cuire au fond d’une poêle grise.
Après plusieurs kilomètres, elle trouva l’avenue de la Division-Leclerc, à Châtenay-Malabry. L’institut Alphedia se situait au bout. Un bâtiment moderne, terne et sans couleur, qui évoquait un hôtel d’autoroute de troisième zone. Une mention sous les néons précisait « Résidence de repos » mais le lieu tenait plutôt de la décharge humaine. Mi-asile de fous, mi-mouroir.
Dans le hall, les habituels grabataires prenaient le soleil à travers les vitres sales. Immobiles, les yeux fixes, le visage si ridé qu’il ressemblait à une pelote de ficelle. Ils ne voyaient plus. Ne pensaient plus. Jeanne avait toujours pensé que le gâtisme, la maladie d’Alzheimer et tous ces troubles de la lucidité étaient des cadeaux du ciel pour ne pas voir la mort approcher. Le bonheur, à cet âge, c’était de ne plus savoir compter. Ni les années. Ni les jours. Ni les heures. Un état végétatif, où chaque seconde était une vie.
Elle prit l’escalier de service et monta les étages quatre à quatre. Elle jaillit au deuxième étage, évita de regarder les morts-vivants dans la salle de télévision puis fonça tête baissée dans la chambre de sa mère.
Couleurs atroces. Matériaux au rabais. Bibelots intimes visant à personnaliser le lieu. Chaque fois qu’elle pénétrait ici, Jeanne songeait aux pharaons qui se faisaient inhumer avec leurs objets familiers et leurs esclaves. Le tombeau, c’était cette chambre. L’esclave, c’était elle.
— Salut, maman ? Ça va ?
Elle ôta sa veste sans attendre de réponse. Redressa sa mère, poids plume, visage de pierre. La cala contre les oreillers. La vieille femme ne la voyait pas. Et d’une certaine façon, Jeanne ne la voyait pas non plus. Des années qu’elle venait ici. Tout juste constatait-elle le terrain gagné par la mort. Un kilo en moins. Un affaissement de chair. Une saillie d’os…
Jeanne s’assit et scruta la vue par la fenêtre. Tilleuls et sapins se disputaient le cadre. Même ces arbres semblaient contaminés par la décrépitude et la misère. Elle prit conscience de la puanteur de la chambre. Odeurs de bouffe, d’urine, de médicaments. Elle n’eut pas l’idée d’ouvrir la fenêtre. A quoi bon ? Dehors, les mêmes relents devaient planer. A elle de s’adapter. Comme les alpinistes font des paliers à mesure qu’ils gagnent de l’altitude.
Du temps passa. Elle ne bougeait plus. Elle n’avait pas allumé la télé — les émissions du dimanche après-midi l’auraient achevée. Elle ne regardait pas non plus cette petite chose grise enfouie sous des couvertures trop épaisses. La chaleur lui paraissait insupportable et la présence de cette mourante emmitouflée renforçait encore son malaise.
Derrière le calme apparent de la scène, le combat avait commencé. Jeanne s’efforçait de tenir à distance ses souvenirs. Ses regrets. Ces années passées avec cette femme qui n’avait cessé de dépérir depuis la mort de Marie. Son internement en centre spécialisé alors que Jeanne intégrait la fac. Puis ce rendez-vous rituel, épuisant, inutile, chaque dimanche, au gré des années et des instituts. Un point de repère pourtant. Un pôle de sa vie. Même si c’était chaque fois pour ressortir un peu plus attaquée, un peu plus émiettée…
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