Jean-Christophe Grangé - La Forêt des Mânes
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- Название:La Forêt des Mânes
- Автор:
- Издательство:Éditions Albin Michel
- Жанр:
- Год:2009
- Город:Paris
- ISBN:978-2226194008
- Рейтинг книги:5 / 5. Голосов: 1
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— Calme-toi.
Elle capta tout à coup une autre vérité. Joachim ne voulait pas qu’ « ils » parviennent ensemble dans la forêt des Mânes. Il l’attendait, elle et seulement elle. Féraud était le prochain sur la liste. A la première occasion, l’enfant-loup l’éliminerait.
Il lâcha son épaule et fit un geste vague, tête baissée.
— Je me calme, oui. Et j’abandonne.
— Comme tu veux.
— Vous allez continuer seule ? Jeanne regarda sa montre.
— La barge part dans 10 minutes, fit-elle en se dirigeant vers la porte.
— Et lui ? Vous le laissez là ? Sans prévenir les flics ? Sur le seuil de la cabane, elle se retourna vers Féraud.
— Quels flics ? Le temps que les Indiens contactent le poste de police le plus proche, trois jours auront passé. Il n’y aura aucune enquête. Personne ne fera le rapprochement entre Beto et nous. Nous sommes arrivés de nuit. Nous n’avons pas dormi dans le même endroit.
— La voiture ? L’équipement ?
— On laisse tout. Rentre à Formosa par le car et…
— Non.
Il la rejoignit sur le perron. Jeanne eut envie de lui crier de rentrer en France. De retourner à ses théories fumeuses sur la psyché humaine. Et de la laisser, elle, achever l’enquête.
Mais Féraud l’observait maintenant, le front plissé.
— Qu’est-ce que vous avez sur le visage ?
Il tendit la main avec curiosité. Souleva les mèches de Jeanne.
— Du sang. Vous vous êtes blessée ?
— Où ? fit Jeanne en se palpant la figure.
— Vous avez touché le cadavre ?
Elle ne répondit pas. Même en plongeant la tête dans la blessure de Beto, elle n’aurait pu se tacher ainsi. Les blessures du guide étaient coagulées depuis longtemps. Le sang venait d’ailleurs. Elle pivota et retourna à l’intérieur. Attrapa un miroir suspendu au mur. L’orienta vers son visage. Une traînée noirâtre barrait sa tempe gauche. Elle écarta ses cheveux. Pas une simple trace. Une empreinte. L’empreinte incomplète d’une paume, puis l’annulaire, l’auriculaire…
Une main très fine.
Celle d’un adolescent.
Le souffle bloqué, Jeanne comprit l’évidence. Son rêve n’était pas un rêve. Quand elle s’était sentie devenir Vénus dans sa chambre, quand elle avait vu Joachim couvert d’écailles végétales se pencher sur elle et la caresser, elle n’avait fait que percevoir la réalité.
L’enfant-loup l’avait visitée après avoir sacrifié Beto.
Elle tenait toujours le miroir, l’autre main plaquant ses cheveux sur son crâne. Elle remarqua que l’empreinte, sur sa tempe, se déployait à l’envers. D’abord le tranchant de la paume. Sur le front. Puis les marques de doigts pointées vers le bas… Jeanne revoyait la scène dans les ténèbres. Joachim, à un souffle de son visage. Sa main ensanglantée — sa main de meurtrier cannibale — sur son front.
Pourquoi à l’envers ?
La réponse coulait de source.
Il était encore en état de crise.
Ses poignets étaient donc tournés vers l’intérieur…
78
Dans l’antiquité grecque, les fleuves des Enfers communiquaient avec le monde de la surface. La cascade du Styx se jetait dans une gorge étroite en Arcadie, au nord du Péloponnèse. L’Achéron coulait en Épire et rejoignait la mer Ionienne. Un autre fleuve du même nom coulait en Laconie et disparaissait aux environs du cap Ténare, un accès présumé aux Enfers…
A bord de la barge, Jeanne se demandait vers quel enfer menait le fleuve Bermejo. La forêt des Mânes ? Le peuple de Thanatos ? A moins que l’enfer, tout simplement, ne soit sa propre enquête. Quiconque l’approchait y restait. Mourait précipité dans une spirale de cruauté et de violence.
Jeanne cherchait en elle des restes de compassion pour Beto. Un homme qui avait eu pour seule malchance de croiser leur chemin. Elle n’en trouvait pas. Ils avaient abandonné le corps. Ils avaient fui. Elle espérait maintenant qu’elle ne s’était pas trompée. Que personne ne ferait le lien entre leur équipée et le chauffeur. Ou qu’au moins ils auraient le temps de se perdre dans la forêt et ses marais avant l’arrivée des troupes de police.
Elle songeait aussi à Marion Cantelau. Nelly Barjac. Francesca Tercia. François Taine. Eduardo Manzarena. Jorge De Almeida… D’autres malheureux qui avaient approché, même de loin, le peuple des embalsados. Sa réalité ou son fantasme. Il n’y avait pas à pleurer ces morts. La seule chose que Jeanne pouvait faire pour eux maintenant, c’était finir le voyage. Trouver Joachim et l’arrêter d’une manière ou d’une autre. La voix de Pavois : « C’est votre karma. »
Installée à l’extrémité de la proue, Jeanne se retourna et considéra la barge. Le spectacle valait le coup d’œil. Une péniche de ferraille usée, rouillée, rafistolée, longue de soixante mètres, sur laquelle s’entassaient plusieurs centaines d’Indiens, des têtes de bétail, des sacs de vivres, des bidons d’essence, des chiens, du bois de feu, des cordes, du linge à sécher, des herbes à maté, des réchauds, des casseroles… Un village flottant, bruissant, compressé, qu’on avait lancé sur la flotte, comme ça, juste pour voir…
La barge glissait avec lenteur, promenant son agitation, sa rumeur sous les cimes qui se rejoignaient au-dessus du fleuve. La jungle qui les entourait était typiquement tropicale. Rien à voir avec les océans de palmiers. Jeanne connaissait le phénomène. Les environs humides des fleuves donnent toujours naissance à cette végétation spécifique. Dense. Serrée. Inextricable. Les Argentins appellent ça la selva en galeria. La forêt qui forme une galerie.
Jeanne regardait défiler les murailles vert et noir. Lianes enchevêtrées. Explosions de feuillages. Frises de fleurs suspendues aux branches. Et surtout, la marée infinie des arbres. Des palmiers encore, mais aussi des caroubiers, des palétuviers, des bananiers… El Impénétrable, c’était aussi L’Innombrable…
Elle baissa les yeux. Le fleuve n’était pas rouge comme son nom l’indiquait. Il avait plutôt la couleur verdâtre du bronze. Ou parfois le jaune orangé du cuivre. Ou encore le gris du plomb… Des eaux de métal. Qui paraissaient avoir raclé les entrailles de la terre pour drainer des souvenirs de fusion.
Les heures passaient. À mesure que la péniche s’enfonçait dans la forêt, le silence s’imposait à bord. Les bruits de la jungle reprenaient le dessus. Frémissements de feuillages. Sifflements d’oiseaux. Crissements des cigales. Puis, soudain, tout s’arrêtait. Sans raison apparente. Alors le bruissement lourd de la coque de fer dans les eaux retentissait. Matérialisant d’un coup le temps et l’espace qui roulaient ensemble, brassés par le limon…
Le déjeuner s’organisa. Des quartiers de bœuf grillèrent sur un baril rouillé. Les Indiens invitèrent Jeanne et Féraud sous les bâches tendues qui protégeaient du soleil. Elle prit un morceau de chair rose et gris. Le psychiatre grignota quelques légumes crus.
Plus tard, alors que les passagers sombraient dans la torpeur, des cris retentirent. C’était le capitaine qui hurlait, sortant la tête de la cabine de commande. Un Indien d’une cinquantaine d’années, dont le crâne et le visage étaient entièrement imberbes. Il n’avait plus ni cils ni sourcils. Quand Jeanne avait embarqué, il avait surpris son regard. Il lui avait expliqué qu’il se rasait et s’épilait ainsi pour éviter que des insectes se nichent dans ses poils…
Maintenant, il gueulait contre des jeunes femmes qui simulaient la frayeur tout en éclatant de rire.
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