Jean-Christophe Grangé - La Forêt des Mânes

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La Forêt des Mânes: краткое содержание, описание и аннотация

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Jeanne Korowa n'a fait qu'une erreur. Elle cherchait le tueur dans la forêt. C'était la forêt qui était dans le tueur. Comme l'enfant sauvage au fond de l'homme.

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Jeanne prit deux chambres et paya d’avance. Ils s’installèrent. Les piaules étaient à l’image de la ville. Vastes. Tropicales. Arides. Jeanne brancha la climatisation. Ouvrit ses rideaux et contempla le fleuve qui se déployait sous ses fenêtres. Par temps très clair, on devait sans doute apercevoir les rives du Paraguay, le pays au fond du ciel. Mais ce jour-là, dans la clarté brumeuse de midi, cette terre prenait l’irréalité d’une Atlantide inaccessible.

Jeanne avait demandé à Féraud de lui foutre la paix au moins une heure. Délai raisonnable pour trouver une nouvelle voiture et un nouveau chauffeur. Elle appela la réception. Existait-il un office du tourisme ? Non. Toutes les agences de voyage se résumaient à un seul homme, qui ne possédait qu’un prénom : Beto. Jeanne composa son numéro. L’agent décrocha à la deuxième sonnerie comme s’il n’attendait que ce coup de fil. Jeanne présenta le projet. Beto était libre. Il était prêt. Il était d’accord. Pouvait-elle le rencontrer pour lui expliquer en détail le périple ? Aucun problème. Il serait à la réception de l’hôtel dans les prochaines cinq minutes. Elle venait de battre un record de rapidité pour l’organisation d’un voyage.

Jeanne s’accorda tout de même quelques minutes sous la douche et se changea avant de descendre dans le hall. Le dénommé Beto était déjà là. Sa première idée fut celle d’un scout sur le retour. La quarantaine, l’homme était coiffé d’un large chapeau, vêtu d’une chemise et d’un short kaki. Des grands bras, des chaussettes remontées jusqu’aux genoux, une mine réjouie complétaient le tableau.

L’homme lui fit la bise. Cela déplut à Jeanne, bien que ce fut une tradition en Argentine. Elle lui proposa de s’installer dans la salle du restaurant de l’hôtel. Il était 13 heures. Le service battait son plein mais ils trouvèrent une table libre. Jeanne avait demandé une carte à l’accueil, couvrant le Nordeste de l’Argentine. Elle la déplia et avertit Beto : elle ne voulait visiter ni les chutes d’Iguazú ni les ruines de San Ignacio (dans la province de Misiones), les seules attractions de la région. Et encore, situées chacune à plus de 1 000 kilomètres.

Le scout ôta son chapeau.

— Non ?

— Non. Je veux aller à Campo Alegre.

— Il n’y a rien à voir là-bas !

— C’est pourtant cette direction que je veux prendre.

— Pour quoi faire ?

— Pour rejoindre la forêt des Mânes.

— C’est inaccessible.

— Dites-moi plutôt comment on peut y arriver. Beto soupira, puis posa son index sur la carte.

— Nous sommes ici, à Formosa. Si je vous emmène là-bas, il faudra prendre la route 81. Quand je dis « route », c’est pour faire moderne. Il s’agit d’une piste, le plus souvent impraticable.

— Ensuite ?

Beto déplaça son index.

— On roule comme ça 200 kilomètres. A ce point précis, ici, à Estanislao del Campo, on descend vers le sud-est, par un sentier, jusqu’à Campo Alegre.

— Combien de temps pour parvenir là-bas ?

— Plus d’une demi-journée.

— Et pour la forêt des Mânes ? Il gratta sa barbe naissante.

— Il faut que je me renseigne. On ne m’a jamais demandé ça. La seule voie possible, à mon avis, c’est le fleuve. Le Bermejo. Vous savez ce que ça veut dire, non ? « Vermeil. » On l’appelle comme ça à cause de sa couleur. Je crois qu’une barge le remonte jusqu’au Paraguay.

— Une barge, très bien.

— Attendez de la voir.

— On pourra nous déposer dans la forêt ? Beto éclata de rire.

— La barge ne s’arrête pas ! On parle de milliers d’hectares de terres inondables. D’un réseau inextricable de marais et de yungas. Totalement inhabités.

— De yungas ?

Beto prononçait « jungas » mais Jeanne devinait que le terme s’écrivait « yungas ».

— Des forêts subtropicales. La plupart sont immergées. Bourrées de caïmans, de piranhas, de sables mouvants. Même les gardes forestiers ne s’aventurent pas dans cette région. Un vrai merdier. Ce sont des terres qui changent constamment de morphologie, vous comprenez ?

— Non.

— Des îles flottantes, plus ou moins reliées entre elles. On les appelle les embalsados. Vous prenez un chemin. Vous vous repérez à tel ou tel signe. Quand vous revenez, tout a changé. Les arbres, les terres, les cours d’eau ne sont plus aux mêmes places.

Jeanne regarda la zone verte de la carte. Un labyrinthe de flotte, de faune et de flore changeant constamment de topographie. Peut-être le secret de la survie du peuple des Mânes…

— Je vois des noms, ici. Ce sont des villages ?

Señora, nous sommes en Argentine. Vous voyez un nom sur la carte. En général, il n’y a rien de plus une fois sur place. Une pancarte plantée dans la boue. Ou un vestige d’enclos.

— Et Campo Alegre ?

— Il existe encore quelques baraques, oui. Mais le nom est surtout connu à cause d’un camp militaire fermé depuis les années quatre-vingt-dix. Pourquoi vous voulez aller là-bas ?

Prise de court, Jeanne évoqua la rédaction d’un livre sur les derniers mondes vierges.

— Vous avez du matériel audiovisuel ?

— Seulement un appareil photo.

Beto paraissait sceptique. Jeanne scrutait toujours la carte. Le nom « Selva de las Aimas » était noté. Elle se demanda soudain pourquoi Joachim lors de la séance d’hypnose, et avant lui Roberge dans son journal, avaient traduit en français ces termes par « forêt des Mânes ». « Ames » et « Mânes » ne signifient pas tout à fait la même chose…

— Il y a des légendes, répondit Beto à la question. Pour désigner les esprits de la forêt, on utilise plusieurs mots. Aimas (âmes). Espiritus (esprits). Fantasmas (fantômes). En réalité, il s’agit encore d’autre chose… Les Indiens disent de cette forêt qu’elle est « non née ». C’est un monde d’avant les hommes. Les esprits « non nés » se déplacent sur les embalsados parce qu’ils sont eux-mêmes des « âmes errantes ».

— Les esprits, on sait à quoi ils ressemblent ?

— Certains Indiens disent que ce sont des géants. D’autres parlent de nains. Il y a une version plus moderne, qui dit que ce sont les âmes des prisonniers de la base, que les militaires balançaient par avion dans les lagunes et qui ont été dévorés par les caïmans.

Jeanne comprenait pourquoi Roberge avait résumé toutes ces croyances par le terme de « Mânes ». Dans l’Antiquité, les Romains désignaient sous ce nom les âmes des hommes séparées de leurs corps. On les vénérait une fois dans l’année lors d’une célébration. Les Mânes sortaient alors des Enfers par une faille ménagée exprès dans chaque sépulture…

— Mais personne ne les a jamais vus ?

Señora, ce sont des légendes d’Indiens illettrés. Ils adorent ce genre d’histoires. Ils parlent de gardes forestiers disparus mystérieusement. De vols de matériel… J’ai été à l’université de Resistencia et rien ne…

Elle n’écoutait plus le discours rationaliste de Beto. Les mythes sont nourris de faits anciens, réels, mais déformés, amplifiés par l’esprit humain. Les légendes de Campo Alegre constituaient peut-être des traces, des indices démontrant la réalité du peuple archaïque. Un peuple vivant sous le joug d’Éros et de Thanatos, le désir et la pulsion de mort. Avec une nette préférence pour Thanatos, le dieu de la destruction.

— Combien pour aller là-bas ?

Señora, roucoula-t-il, ce n’est pas une question d’argent.

La phrase signifiait exactement le contraire. Elle réfléchit aussitôt. Elle allait devoir répéter le manège de Tucumán. La banque. Le cash. Vider ses comptes jusqu’au dernier euro. Sans réfléchir. Sans se retourner.

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