Jean-Christophe Grangé - La Forêt des Mânes

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La Forêt des Mânes: краткое содержание, описание и аннотация

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Jeanne Korowa n'a fait qu'une erreur. Elle cherchait le tueur dans la forêt. C'était la forêt qui était dans le tueur. Comme l'enfant sauvage au fond de l'homme.

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On avait préparé le 4 x 4. Remis le compteur kilométrique à zéro. Fait connaissance avec le chauffeur — ils ne l’avaient pas demandé mais, en Argentine, le temps d’un homme coûte moins cher que l’usure d’un véhicule. On loue donc les voitures avec chauffeur, pour garder un œil sur le vrai trésor : l’engin à quatre roues.

Maintenant, ils filaient à pleine vitesse. Le crépuscule s’en donnait à cœur joie. Rouge. Flamboyant. Incandescent. Jeanne avait ouvert sa vitre. Cette fois, une odeur de terre cuite planait dans l’air. Le ciel lui-même paraissait saturé de poussières de brique. Elle contemplait les champs cultivés qui défilaient. Blé. Maïs. Canne à sucre. C’était l’hiver. Il faisait glacial. Pourtant, toute la nature semblait enceinte.

Ils étaient installés à l’arrière. Féraud s’était endormi. Il ne cessait de glisser sur son épaule. Chaque fois, elle le repoussait en douceur, sentant sa frêle ossature à travers sa chemise. Un adolescent dans un bus scolaire. Elle se souvenait d’une scène similaire dans un roman de Françoise Sagan, Aimez-vous Brahms ? L’histoire d’une femme « d’un certain âge » qui s’amourachait d’un jeune homme. En était-elle là ? Non. La gravité de leur expédition — pour ne pas dire son côté suicidaire — l’avait remise d’aplomb. Dans cette affaire, elle était avant tout juge. Une magistrate à la tête froide qui filait jusqu’aux confins de sa mission…

De temps à autre, elle quittait des yeux le paysage pour observer le chauffeur dans le rétroviseur. L’homme était un métis. Mi-indien, mi-européen. Il portait sur ses traits toutes les alliances de l’histoire argentine. Le lent mélange des sangs. Le flux des migrations. Son visage était une carte. Une carte du temps. On y lisait les conquêtes, les batailles, les mariages du pays…

Elle s’installa dans ses réflexions. A tort ou à raison, elle considérait que le témoignage de Taïeb marquait un tournant. Du moins, l’hypothèse « haute » gagnait des points. Un peuple archaïque. Un clan cannibale. Un groupe fondé sur la consanguinité, l’inceste, le parricide… Qui avait trouvé refuge dans des forêts inaccessibles. Et qui évitait, depuis des millénaires, tout contact avec l’espèce humaine « évoluée ».

L’impossible se dessinait.

Et l’impossible avait accouché d’un monstre : Joachim.

Une station-service apparut au bord de la route.

Après des heures de néant, les deux pompes à essence et le bâtiment défraîchi faisaient figure d’événement majeur. Jeanne sortit pour se dégourdir les jambes et se soulager. Elle retrouvait ici une sensation oubliée. Déjà vécue au Pérou, au Chili, en Argentine. Sur ces terres désertiques, une station-service n’est pas cernée par le fracas du trafic mais nimbée de silence. Comme auréolée par lui, à la manière d’une île cernée par la brume. Ou d’un sanctuaire investi d’un parfum de sacré…

De retour à la voiture, Jeanne croisa deux Indiens accroupis sur le perron du bâtiment. Impassibles, les cheveux jusqu’aux épaules, ils distillaient une odeur mêlée d’herbes coupées et de lait fermenté. Dans la flaque de lumière électrique, leurs visages se détachaient comme des petits boucliers sombres. Leurs traits évoquaient des motifs sculptés dans le bois de cactus. Des sculptures conçues pour effrayer. Les yeux surtout, si effilés qu’ils ressemblaient à deux blessures, provoquaient une terreur sourde, comme clandestine. A l’insu de soi.

L’un d’eux sirotait du maté à l’aide d’une pipette de fer plantée dans un gobelet noir. A ses côtés, la thermos reposait, permettant d’avoir toujours sous la main de l’eau brûlante. Jeanne se souvint que le Nordeste était la région traditionnelle de la culture de la yerba maté.

— Qu’est-ce qu’il fait ?

Féraud, débraillé, ensommeillé, avait la gueule plus froissée encore que sa veste.

— Il boit du maté.

— Qu’est-ce que c’est ?

— Une décoction de plante. Un truc très amer. Typique de l’Argentine.

L’Indien passa la pipette à son voisin, qui aspira à son tour sans la moindre expression.

— C’est un coup à attraper de l’herpès, blagua le psy d’un ton dégoûté.

Jeanne commençait à le trouver très con. En tout cas trop mesquin pour la grandeur de l’Argentine. Mentalement, elle dit adieu aux deux Indiens, qui ne leur avaient même pas jeté un regard. C’était comme si elle percevait le grand vide qui les habitait. Une liberté sans nom ni frontière, qu’ils partageaient avec le paysage. Ils ne possédaient pas les garde-fous de la vie bourgeoise. Leur esprit était sans contrainte. Ils tutoyaient les dieux, l’infini. Leurs seules limites étaient l’horizon et les saisons.

Nouveau départ.

Depuis longtemps, le bitume avait cédé la place à la terre battue. Jeanne s’était installée à l’avant. Le relief ne laissait aucun répit. Dès que la voiture accélérait, les vibrations commençaient, s’insinuant entre les chairs et les os. Puis, soudain, la piste devenait sablonneuse. On glissait dans des travées fluides, donnant la sinistre impression de s’affaisser dans son propre corps.

Jeanne attrapa la carte. Elle voulait étudier l’itinéraire. S’orientant vers l’est, une seule route s’incurvait vers le sud, dessinait une large boucle, puis remontait vers le nord, à travers la province de Santiago del Estero. Jeanne imaginait les minuscules villages qui apparaîtraient tous les cent kilomètres…

Elle se réveilla à 2 heures du matin. Elle n’avait rien vu. Coup d’œil au compteur. 700 kilomètres. Elle avait ouvert les yeux par instinct. Comme si elle avait pressenti l’imminence du seul événement de cette nuit : un croisement. De la ruta 89, on passait à la ruta 16, aux abords du village Avia Teray. Le chauffeur, toujours cramponné à son volant, tourna à droite. Cette unique manœuvre marquait plus ou moins l’entrée dans une autre province : le Chaco. « La chasse », en langue indienne…

Jeanne attrapa de nouveau la carte. Ils filaient maintenant en direction de Resistencia. Puis ce serait la ruta 11. 200 kilomètres encore et, enfin, Formosa… Au fond de son esprit ensommeillé, une blague lui revint. A Buenos Aires, on disait que pour régler le problème des retraites, il suffisait d’envoyer les vieux en vacances. En hiver, en Terre de Feu. En été, à Formosa. Ils mourraient, selon leur choix, de froid ou de chaud. Une autre légende circulait selon laquelle on ne pouvait travailler que la nuit dans le Nordeste, tant la journée était un enfer…

La carte lui échappa des mains. Elle succomba à nouveau à l’endormissement. Alfonso Palin et Joachim apparurent dans l’obscurité. Joachim était encore l’enfant de la photographie. Peau couverte de fragments d’écorce, de feuilles, de poils collés par la salive et la crasse. Son père se tenait derrière lui. On apercevait sa chevelure argentée et, dans l’ombre, une courbe étrange, un sillage musclé… Alfonso Palin était un centaure. Mi-homme, mi-cheval. L’homme et son fils étaient des créatures mythologiques…

74

Formosa, avec ses palmiers et ses bâtiments fraîchement repeints, ressemblait à une station balnéaire. Lorsqu’on parvenait à son extrémité, c’était pour buter contre le fleuve Paraguay, gris, bourbeux, qui se confondait avec l’horizon. Au loin, quelques buissons flottaient sur ses flots lourds, rappelant qu’il ne s’agissait pas d’une mer mais d’un intermonde, entre ciel et eau. Tucumán était située au milieu de nulle part. Formosa au bout de nulle part.

Le chauffeur les déposa devant l’Hôtel Internacional, le seul destiné aux étrangers. La bonne surprise était la température. Au mois de juin, la fournaise du Nordeste s’atténuait. Entre 20 et 30 degrés. Le métis, toujours sans un mot, déposa leurs bagages dans le hall de l’hôtel et disparut. Il allait s’envoyer les vingt heures de retour dans la foulée. Sans le moindre repos. L’aptitude à couvrir de telles distances appartient à l’héritage génétique des Argentins. L’espace, la solitude, le temps distendu coulent dans leurs veines.

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