Jean-Christophe Grangé - La Forêt des Mânes

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La Forêt des Mânes: краткое содержание, описание и аннотация

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Jeanne Korowa n'a fait qu'une erreur. Elle cherchait le tueur dans la forêt. C'était la forêt qui était dans le tueur. Comme l'enfant sauvage au fond de l'homme.

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Et peut-être, l’idée la frappa pour la première fois : ne jamais revenir.

75

Un enfer de palmes. Le paysage offrait maintenant cette unique perspective. Des centaines, des milliers, des millions de palmiers. À perte de vue. Des ramures à l’infini, aiguës comme des baïonnettes. Séchées. Brûlées. Carbonisées. Des pointes qui crevaient les yeux. Des lames qui s’enfonçaient dans les chairs. Jusqu’à ouvrir les artères. Jusqu’à ce que le sang soit rendu au maître absolu : le soleil…

Au pied de ce foisonnement s’étendait un réseau inextricable de buissons, de branches, de lianes. Une trame aussi fine et grise qu’une toile d’araignée, à travers laquelle passait un air invisible et brûlant. La terre affichait un ton de brique. Le ciel était d’un bleu pur, avec des flottilles de nuages se détachant, très nettes, comme dans les tableaux du XVII eou du XVIII esiècle. Watteau. Poussin. Gainsborough… Des copies de nuages dont on aurait conservé ici les originaux, archivés dans l’azur d’Argentine.

Jeanne, éblouie, comptait les signes de vie, humaine ou animale. Il n’y en avait pas beaucoup. Des poteaux électriques disloqués par la convexion de l’atmosphère. Des piquets d’enclos. Des nandous, les autruches d’Argentine, qui trottinaient dans la brousse. Ou encore, sur la piste même, des cadavres de lézards gonflés par la chaleur.

Ses manœuvres financières lui avaient pris plusieurs heures. Pendant ce temps, Beto avait préparé sa voiture — une Jeep Land Cruiser qui n’en était pas à sa première expédition mais était mûre pour la dernière. Il s’était procuré le matériel nécessaire pour camper dans la jungle. Tente. Cantine. Machettes. Bœuf séché. Légumes déshydratés. Arachides…

À 16 heures, ils avaient quitté Formosa sans se retourner.

La piste était de plus en plus mauvaise. Elle tremblait. Se creusait. Bondissait. Comme agitée par une vie propre. La Jeep n’épousait pas ses reliefs. Elle les affrontait. Vibrait. Chantait. Résonnait en retour. Avec, aux percussions, le barda de l’expédition dans le coffre.

Insensible à la monotonie du paysage, au bruit, à la chaleur, Beto parlait sans discontinuer. Il décrivait les rares attractions de la région. Exposait les problèmes politiques de la province. Évoquait l’artisanat des Indiens…

Jeanne l’arrêta sur ce sujet. Elle voulait vérifier un détail :

— L’ethnie de la région, ce sont les Matacos, non ?

— Ne les appelez jamais comme ça. C’est un nom méprisant que les Espagnols leur ont donné. Le mataco, c’est un petit animal qu’on trouve dans la brousse. Eux s’appellent différemment, selon leur tribu. Les Tobas, les Pilagas, les Wichis…

— Comment sont-ils ?

— Dangereux. Ils ont toujours refusé l’invasion espagnole. Formosa est la dernière province à avoir été conquise. La capitale n’a même pas un siècle…

— Comment vivent-ils ?

— A la manière traditionnelle. Chasse, pêche, collecte.

— Ils utilisent l’urucum ?

— Le quoi ?

— Une plante dont on extrait la graine rouge pour s’enduire le corps.

Sous le chapeau, les yeux du scout s’allumèrent.

— Bien sûr ! On l’appelle différemment ici mais ils s’en servent lors des cérémonies.

Chaque lien se nouait désormais. Et se resserrait, agissant comme un garrot.

— Les Indiens, reprit-elle, ils vont parfois dans la forêt des Mânes ?

— Seulement aux abords. Ils en ont peur.

— A cause des fantômes ?

Beto fit une moue mitigée, censée exprimer la complexité de la réponse.

— C’est plus… symbolique que ça. Pour eux, la forêt, avec ses embalsados, est l’image même du monde.

— Comment ça ?

Beto ne cessait de lâcher son volant pour s’exprimer — il le rattrapait in extremis, avant que la Land Cruiser ne verse dans le décor.

— Faites une expérience. Posez une question aux Indiens un matin. Vous obtenez une réponse. Le lendemain, posez la même question. Vous obtiendrez une autre réponse. Leur perception du monde est mouvante, vous comprenez ? Exactement comme la forêt et ses terres qui ne cessent de changer de forme et de place.

Aux environs de 19 heures — la nuit était tombée —, Jeanne demanda à s’arrêter : une envie pressante. Avec la nuit, le froid était revenu. Elle se fit la réflexion que le Chaco était situé au sud à la même distance de l’équateur que le Sahara, au nord. C’était la même dualité de l’hiver : brûlant le jour, glacial la nuit.

Elle se résolut à s’aventurer derrière les premiers arbres. Elle grelottait déjà. Elle s’accroupit parmi les taillis quand un cri lui figea le sang. Un raclement rauque, grave, terrible. Un rugissement à la fois proche et ample, qui paraissait résonner partout dans la brousse.

Jeanne se releva vite fait parmi les herbes hautes. C’était le cri du cabinet de Féraud. Le cri dont parlait l’éthologue Estevez à Pierre Roberge. Le cri des singes hurleurs. Il n’y avait rien ici de plus banal — mais ce fut comme si Joachim était sur ses pas.

Elle se précipita vers la voiture. Beto, toujours en short, mais emmitouflé dans une parka, sirotait du maté, appuyé sur le capot de la voiture. Féraud s’étirait et se détendait les jambes. Leurs visages étaient couverts de poussière rouge. Jeanne devinait qu’elle était dans le même état.

— Vous avez entendu ?

— Bien sûr, fit Beto, paille entre les dents.

— Ce sont les singes hurleurs ?

— Ils pullulent dans la région.

Beto ne paraissait pas du tout effrayé. En bon accompagnateur, il ajouta :

— Ils sont inscrits dans le Guiness Book comme « l’animal le plus bruyant de la création » et…

Jeanne considéra ses deux compagnons d’armes. Avec son chapeau de gaucho, qui semblait avoir été acheté au duty free de l’aéroport, et sa tenue d’explorateur à la Indiana Jones, Beto était à mille lieues du guide local, malin et débrouillard. Quant à Féraud…

Je remonte le fleuve avec eux et je les plante là avant d’attaquer la forêt…

76

Campo Alegre était une ville fantôme. Ou plutôt, un fantôme de ville. Ils l’atteignirent aux environs de minuit. Des rues en terre battue, empoussiérées. Des cahutes de parpaings ou de ciment. Des chiens rachitiques, vautrés, assommés par la journée de soleil, frissonnant maintenant dans la nuit. Des soldats dépenaillés, non moins vautrés, semblant attendre une relève qui ne viendrait jamais.

Tout cela apparaissait à la lueur des lampes tempête posées sur les seuils. Mais plus que l’obscurité, c’était une vacuité diffuse, puissante, menaçante, qui planait ici. Campo Alegre, la ville que rien ni personne ne semblait habiter. La ville sans raison d’être. Qui pouvait disparaître en un coup de vent. Ou une crue de boue. Au bout de la rue principale, il y avait un motel. Une série de chambres alignées, construites en briques peintes. Des bourrasques brutales, sporadiques, secouaient la poussière, charriant des palmes et des feuilles, comme si la nuit avait toussé et craché.

— Ça n’a pas l’air terrible comme ça, fit Beto en se garant sur le parking. Mais c’est confortable à l’intérieur.

Ils descendirent de la Jeep. La température avait encore baissé. Proche de zéro. Chaque particule de nuit était une morsure. En face de l’hôtel, un groupe de femmes emmitouflées stationnaient autour d’un brasero. Leur raison sociale ne faisait aucun doute. Derrière les nuages de buée de leurs lèvres, leur maquillage outrancier ressemblait à un masque de glaise peinte.

Le guide annonça qu’il dormirait non loin de là, dans une cabane appartenant à un cousin. Rendez-vous fut pris pour le lendemain matin, 7 h 45. La barge pour le Paraguay partait à 8 h 30.

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