Jean-Christophe Grangé - La Forêt des Mânes
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- Название:La Forêt des Mânes
- Автор:
- Издательство:Éditions Albin Michel
- Жанр:
- Год:2009
- Город:Paris
- ISBN:978-2226194008
- Рейтинг книги:5 / 5. Голосов: 1
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Jeanne effectua les procédures d’inscription dans un état de demi-somnolence. Le registre. Les passeports. Le paiement d’avance. Les clés. Ses gestes étaient mécaniques. Sa conscience hagarde. Elle renonça à la perspective d’un dîner, même expédié, avec Féraud. Elle le salua et gagna sa chambre.
Quatre murs gris. Un lit affaissé. Une couverture râpée. Un plafonnier à faible voltage. La salle de bains se limitait à une cabine de douche en plastique. Elle consulta son portable. Pas de message mais encore du réseau. Elle n’était pas sortie du monde civilisé. Pas tout à fait.
Elle accepta avec gratitude le filet d’eau qui lui permit de se dépoussiérer. Elle éteignit la lumière et s’effondra sur le lit. Dès qu’elle ferma les yeux, elle revit les palmiers, les taillis, les épines… Une trame dont la logique interne était le feu, la sécheresse, la cruauté. Ses membres tremblaient encore des vibrations de la Jeep. Elle était habitée par cette savane infinie…
Pourtant, elle se sentait bien. Épuisée. Engourdie. Grisée. Tout lui semblait loin. L’imminence du danger. La présence de Joachim. Le mystère de la forêt… Ces sujets d’angoisse n’avaient plus de prise sur son esprit. Elle ne savait même plus vers quoi elle marchait… Ce dont elle était sûre, c’était que ce voyage modifiait sa vie. Forgeait son âme. Cari Jung avait écrit : « La névrose est la souffrance d’une âme qui cherche son sens. » Peut-être avait-elle découvert le sens de son âme… Jusqu’à maintenant, elle avait concentré ses forces sur Éros. La recherche de l’amour. Elle avait surtout trouvé la mort. La violence. Thanatos. C’était lorsqu’elle était juge qu’elle était la plus cohérente…
Elle ramassa son corps sous la couverture. Ses pensées dérivaient. Elle revit ses dernières nuits solitaires à Paris. Quand elle écoutait les enregistrements numériques. Quand elle se masturbait dans les ténèbres… Elle ressentit à nouveau la honte, l’amertume de ces heures… Mais elle n’en était plus là. Des jours qu’elle ne s’était pas touchée. Sa conscience aiguë ne s’arrêtait plus à ces bourbiers incertains. Au cœur du cauchemar, elle se sentait lavée. Purifiée. Incarnée dans sa quête du mal.
Maintenant, Joachim est là. Dans la chambre.
Noir. Immobile. Arc-bouté à l’extrémité du lit. Encore une fois, il ressemble au portrait photographique. Sa peau est couverte d’écaillés de bois, de feuilles et de poils. Sa bouche ruisselle de sang. Ses yeux, cruels, veinés de folie, tournent sans la voir. L’adolescent tremble sur place, comme transi de froid.
Il n’est pas seul.
Derrière lui, la silhouette du père. Grand, mince, immobile. Sa chevelure forme une tache claire dans l’obscurité. Dans son rêve — parce qu’elle est en train de rêver —, Jeanne craint que le père ordonne à son fils d’attaquer.
Mais l’enfant-loup s’approche en douceur. Elle peut détailler son visage immonde. Entendre sa respiration. Un râle. Un raclement. Comme si ses cris quotidiens avaient brisé quelque chose au fond de son système respiratoire. Jeanne est exsangue. Inerte. Impossible de bouger…
Joachim tend sa main inversée. Ses ongles incurvés frôlent la figure de Jeanne. Il se penche vers elle. Son haleine sent l’humus, les racines arrachées, le sang. Il la flaire. La renifle. Elle descend toujours plus profondément dans son propre sommeil. Sereine. Apaisée. Détendue. Elle vient de comprendre qu’il ne lui fera pas de mal. Il la respecte. Il la vénère…
Elle est sa déesse. Sa Vénus.
Et par là même, elle est intouchable…
77
7 h 45.
Jeanne se redressa d’un bond. Les chiffres brillaient sur l’écran de son cellulaire. L’heure à laquelle elle avait donné rendez-vous à Féraud et Beto pour le petit déjeuner. Elle sauta dans son jean. Enfila un tee-shirt. Deux polos. Jaillit dehors.
Le soleil était là. Un soleil blanc, froid, vigoureux. Jeanne se frotta les bras pour se réchauffer et cogna à la porte de Féraud. Pas de réponse. Elle frappa plus fort. Le psy vint enfin ouvrir, cheveux en bataille, traits gonflés.
Il ne s’était pas réveillé non plus.
Deux baltringues…
— Il est presque 8 heures, fit-elle sèchement. On va rater la barge.
— Je… je me prépare.
— Je t’attends dans la salle du restaurant, dans le bâtiment principal, fit-elle, passant sans réfléchir au tutoiement. Beto doit déjà nous attendre.
— D’ac… d’accord.
Jeanne fila le long des chambres. Elle se sentait encore pleine de sommeil, d’images, de sensations diffuses…
Beto n’était pas dans le restaurant. Elle réalisa qu’elle n’avait même pas son numéro de portable. Elle refusa de s’inquiéter. Des thermos étaient posées sur un comptoir. Café. Lait. Eau chaude. Jeanne se servit un café, sans s’asseoir. Et renonça aux tranches de pain rassis déployées sur le buffet.
8 heures.
La barge partait dans trente minutes. Que foutait Beto ? Les avait-il laissés tomber ? Du bruit derrière elle. Féraud, à peu près d’aplomb. Il était descendu avec ses bagages.
— Bois un café, fit-elle d’autorité. Je monte prendre mon sac. Après ça, on va chercher Beto. Chez son cousin.
— On sait pas où c’est !
— Si. A 200 mètres. Il m’a laissé des indications. Au cas où. Quelques minutes plus tard, ils traversaient l’artère principale de Campo Alegre. Dans la poussière, les baraques de ciment et les cabanes de bois se multipliaient sous des toits de tôle ou des bâches plastique. Ici, le gris n’était pas une couleur mais une épidémie. Des poules sillonnaient la rue en caquetant. Des chiens, des porcs, des chevaux… Il y avait un peu plus d’animation que la nuit précédente mais tout tournait au ralenti. Le pouls de la bourgade agonisait.
La cabane du cousin était la troisième à droite dans la seconde ruelle sur la gauche. Un carré de planches au fond d’une cour ensablée. Jeanne frappa plusieurs fois à la porte. Pas de réponse. Le guide ne s’était pas fait la malle. Sa Land Cruiser était toujours stationnée sur le parking du motel.
— Beto ?
Elle souleva le fil de fer qui jouait le rôle de verrou et poussa la porte. Elle découvrit un bric-à-brac d’ustensiles en tous genres, zébrés par les rais du soleil qui filtraient entre les lattes. Casseroles, machettes, cordes, cageots, tissus, poêles, chiffons, sacs d’arachides, bocaux, bouteilles… Tout cela était suspendu ou entassé de manière à créer un enchevêtrement compliqué, foisonnant, presque merveilleux… Dans le registre bon marché.
— Beto ?
L’intérieur de la cabane formait un refuge d’ombre, chaud, réconfortant. Une odeur de sciure planait. Elle repéra le hamac.
— Beto ?
Il était là, chapeau sur le visage, englouti dans l’arc de toile. Une mare noire baignait le plancher. Le cadavre, comme alourdi par la mort, tendait le tissu jusqu’à toucher le sol. Jeanne s’avança. Une ligne de lumière éclairait la gorge de Beto. Ouverte d’une oreille à l’autre. L’assassin avait taillé large, profond, sectionnant à la fois l’artère carotide et la veine jugulaire. Jeanne n’avait aucun doute sur l’identité du tueur.
— J’en peux plus.
La voix de Féraud, dans son dos. Il tremblait, comme pris de convulsions. Elle, au contraire, ne bougeait pas. Son propre sang lui paraissait plus lourd, plus lent. Joachim. Il veut que nous le rejoignions seuls. Sans aide ni matériel. Dans la forêt des Mânes…
Le psychiatre la saisit par l’épaule et la retourna brutalement.
— Vous avez entendu ce que je vous ai dit ? J’EN PEUX PLUS !
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