Jean-Christophe Grangé - La Forêt des Mânes

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La Forêt des Mânes: краткое содержание, описание и аннотация

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Jeanne Korowa n'a fait qu'une erreur. Elle cherchait le tueur dans la forêt. C'était la forêt qui était dans le tueur. Comme l'enfant sauvage au fond de l'homme.

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— Dans la forêt des Mânes.

Bref silence. Catarina conclut de sa voix creuse, distante, étrangère à elle-même :

— Alors, vous les verrez.

— Qui ?

— Les mères. Les mères des bébés.

— Vous nous avez dit que les officiers les abattaient aussitôt après l’accouchement.

— Elles sont mortes dans ce monde. Pas dans la forêt des Mânes. Elles voyagent sur les terres mouvantes de la lagune. Ce sont des âmes cannibales. Elles mangent la chair des hommes. Elles se vengent. Quand vous les verrez, saluez-les de ma part. Dites-leur que je ne les ai pas oubliées.

80

Joachim, l’enfant du Mal. La « mécanique du père » poussée à son paroxysme. La violence n’avait pas seulement constitué son éducation. Elle avait présidé à sa naissance. Les fées penchées sur son berceau avaient été des soldats sadiques et dépravés. Puis il y avait eu les Garcia, couple d’ivrognes violents. Puis le peuple du Premier Age, cannibale et sanguinaire. Puis les singes hurleurs. Puis Alfonso Palin… Les traumatismes de l’enfant procédaient par strates successives, accumulées, compressées, comme des feuilles de métal pour créer un nouvel alliage. La mécanique des pères.

Jeanne songeait à la machine agricole, aux hurlements de la femme en couches, aux saccades du moteur qui exprimaient, symboliquement, l’engrenage fatal dont était issu l’enfant-loup…

La péniche rouillée glissait dans la nuit depuis plusieurs heures, alors que des escouades de chauves-souris claquaient des ailes au-dessus des têtes. Le froid était de retour. Tous les passagers s’étaient regroupés autour des braseros. Chacun parlait à voix basse.

Jeanne et Féraud grelottaient sur place. On leur avait remis des couvertures. On leur avait donné à manger. À la lueur vacillante du feu, ils n’avaient pas vu ce qu’ils mâchaient. Trop fatigués pour éprouver ni goût ni dégoût…

Blottie sous sa couverture, Jeanne scrutait maintenant l’obscurité autour d’elle. Elle ne voyait rien. Les parois de la forêt constituaient une seconde nuit encastrée dans la première, plus dense, plus noire, ajoutant encore une épaisseur particulière aux ténèbres.

Les rives du fleuve paraissaient s’être rapprochées. Elles avaient gagné en présence, en parfums, en bruissements. Maintenant, les Indiens chantaient pour la lune. Peut-être les « Non-Nés » étaient-ils déjà là, scrutant la barge qui passait ? Et Joachim ? Comment se rendait-il, avec son père, auprès de son peuple ? Possédaient-ils leur propre embarcation ?

Soudain, elle aperçut des lucioles virevoltant parmi les feuillages. Elle était étonnée de les distinguer aussi nettement. L’impression se précisa. Non. Pas des lucioles. Ces lumières étaient fixes… En écho à cette remarque, un bourdonnement se fit entendre. Un bruit qu’elle aurait reconnu entre mille. Celui d’un générateur électrique tournant à plein régime.

Elle se leva et rejoignit, encore une fois, la cabine du capitaine. Il roucoulait avec deux jeunes Indiennes sur ses genoux. L’ambiance n’était plus au viol. Plus du tout.

— Ces lumières, là-bas, c’est quoi ?

Tranquila, mujercita… Vous allez pas sursauter à chaque fois qu’on croise une baraque.

— Quelle baraque ?

— Une estancia.

— Il y a une estancia dans la forêt ?

— On est en Argentine. Y a toujours une estancia quelque part.

— A qui appartient-elle ?

— Je sais pas. Un richard. Un Espagnol.

Pensées automatiques. Douche. Repas. Ravitaillement. Porteurs… Cette estancia constituait l’étape idéale avant de plonger dans l’inconnu. Il y aurait forcément moyen de négocier avec le propriétaire ou le gérant du domaine…

— On peut s’arrêter ?

— Vous avez la tête dure. Cette barge, c’est pas un omnibus. Pas de stop avant le Paraguay.

— On s’est déjà arrangés une fois.

Le pilote soupira. Christophe Colomb, sur son tee-shirt, observait Jeanne d’un œil mauvais. Les deux filles ricanèrent. Elle fouilla ses poches et plaça une nouvelle poignée de billets sur le tableau de bord.

— Gardez votre argent. Je peux plus m’arrêter. Trop de courant. La manœuvre consommerait trop de carburant.

— Et si on utilise l’annexe ? L’homme la fusilla du regard.

— L’estancia a forcément un ponton, insista-t-elle. Quand nous y sommes, vous nous prévenez. On saute dans le Zodiac avec le gars de tout à l’heure. Il nous dépose. Il vous rattrape. Vous ne vous arrêtez pas.

Le capitaine tendit le bras et empocha le fric.

— Je vous fais signe quand on croise la digue.

— Dans combien de temps ?

Il lança un regard par le hublot, comme s’il pouvait voir dans les ténèbres.

— Dix minutes.

Tout alla très vite. Ils se jetèrent dans l’annexe, le moteur ronronnant le long de la barge qui filait. Ils récupérèrent leurs bagages qu’on leur lança du pont. En moins de cinq minutes, le Zodiac avait rejoint les quelques planches à demi immergées qui jouaient le rôle de jetée. Ils bondirent sur le bois vermoulu. Encore une fois, Féraud trébucha et manqua de tomber dans la flotte. En guise d’adieu, ils reçurent une gerbe d’eau glacée dans le dos. L’annexe repartait déjà. Les traînées d’écume dessinaient deux sillages fantômes qui s’amenuisaient dans l’obscurité.

Jeanne repéra la piste qui menait à l’estancia. Elle mesurait l’absurdité de l’instant. Ils étaient seuls. Ils n’avaient plus ni équipement ni carte ni guide. Perdus à des milliers de kilomètres de tout repère civilisé, sans la moindre idée d’où ils allaient. Elle, son sac à l’épaule contenant seulement son Macintosh, son dossier d’enquête, son Totem y Tabú. Féraud, traînant sa valise à roulettes dans la boue. Absolument ridicules.

— Jeanne.

Elle se retourna : son compagnon n’avançait plus.

— Je vois plus rien.

— Moi non plus.

— Non. Vraiment…

Elle revint sur ses pas. Le psy était cramponné à sa valise. Elle s’approcha de son visage — elle était aussi grande que lui. Même dans l’obscurité, elle pouvait discerner que le blanc de ses yeux était injecté de sang. Un voile infecté couvrait sa cornée.

— Cela fait combien de temps que tu as ça ?

— Je ne sais pas.

— C’est douloureux ?

— Non. Mais je vois de plus en plus mal.

Il ne manquait plus que cette galère. Elle plaça le bras gauche de Féraud autour de ses épaules, puis attrapa la valise de sa main gauche. Ils reprirent la route, avançant en crabe comme deux blessés de guerre. Une idée traversa son esprit. L’infection de Féraud lui offrait un prétexte idéal pour l’abandonner dans l’estancia.

Elle se rendrait seule dans la forêt des Mânes.

Ils marchèrent près d’une demi-heure. Le ronronnement du générateur scandait leurs pas et s’amplifiait. La forêt, comme dérangée dans son intimité, se réveillait. Hurlait. Craquait. S’agitait. A moins que cela ne fût Jeanne qui perdît sa lucidité. Les arbres paraissaient éclater de rire. Les cimes se refermaient sur eux et devenaient liquides. Jeanne ne songeait plus qu’à placer un pas devant l’autre. Elle avait l’impression d’évoluer dans une forêt de contes. Une jungle qui n’avait ni centre ni frontière, mais dont chaque détail vivait, pensait, murmurait…

Enfin, les contours de la propriété se révélèrent distinctement. Une sorte de terrain de football cerné par les flancs de la jungle. Au-dessus, la voûte étoilée resplendissait, plus vive, plus intense que les éclairages terrestres. Au fond de la clairière, Jeanne discernait les bâtiments plats à toit de tôle. Des enclos. Des granges. Des silos. Ils étaient arrivés.

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