Jean-Christophe Grangé - La Forêt des Mânes
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- Название:La Forêt des Mânes
- Автор:
- Издательство:Éditions Albin Michel
- Жанр:
- Год:2009
- Город:Paris
- ISBN:978-2226194008
- Рейтинг книги:5 / 5. Голосов: 1
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Ils plongèrent sous la voûte végétale. Les rais des canaux s’enfonçaient parmi les herbes comme les crans d’un peigne dans une chevelure. Le brouillard semblait s’épaissir. Jeanne scrutait en silence les rives, les racines détrempées, les terres visqueuses qui ressemblaient à des lèvres humides. Il planait ici des odeurs de poisson, de vase putréfiée, d’écorces humides.
Inexplicablement, elle sentait qu’ils étaient là. Les Non-Nés. Ils s’étaient retranchés ici, au fond de ce labyrinthe inaccessible, derrière cette brume qui évoquait une gigantesque gaze couvrant une plaie. A cet instant, comme une réponse, des hurlements retentirent. Des cris rauques que Jeanne reconnut aussitôt. Les singes hurleurs. Les carayds. Leurs cris se mêlaient, se répondaient, s’affrontaient, en un concert qui déchirait le ventre.
Jeanne lança un regard à Féraud. Ils se comprenaient. Ils parvenaient sur le territoire des hommes de Thanatos.
Les singes étaient leurs sentinelles.
Leur système d’alarme.
83
Merde ! Jeanne se retint de se frapper la nuque. Surtout ne jamais écraser une sangsue : ses appendices buccaux restent alors dans la chair et s’infectent. Depuis trois heures qu’ils marchaient sur la piste, les saloperies ne cessaient de tomber des arbres à leur passage, sentant l’odeur du sang. Elles leur perçaient la peau comme des agrafes puis se gonflaient de sang jusqu’à se laisser tomber une nouvelle fois. Jeanne détacha la bestiole avec précaution. Puis elle la frappa de toutes ses forces avec sa machette. Les fragments continuaient à vivre, se tordant dans la boue. Elle s’acharna à coups de talon.
Sans un mot, elle reprit sa marche. Féraud suivait. Toujours inexpressif derrière ses lunettes noires. Jeanne commençait à se demander si, en même temps que la vue, il n’était pas en train de perdre la boule…
Ils avaient dormi une première nuit à l’entrée du sentier, en compagnie du gaucho. Rien à signaler. Depuis l’aube, ils suivaient une piste étroite dévorée par les feuilles et les fougères arborescentes. Parfois, il y avait des oasis. De longues plages d’herbes souples à demi immergées. Puis la jungle revenait. A la fois immense et intime. Saturée de vie et de pourriture…
Jeanne marchait les poings serrés, tendant le dos sous son paquetage — Fernando avait eu la main généreuse : toiles de tente, trousse médicale de survie, bottes, vêtements de rechange, couteaux, machettes, cantine, réchaud… Pourtant, elle se sentait légère. Invincible.
Limbes vertes. Terre rouge. Flaques noires. Elle pressentait, au-dessus d’elle, les hautes cimes des arbres géants. Elle songeait aux fondations d’un écosystème vertigineux. Les troncs en étaient les piliers. La canopée en était le ciel… Mais surtout, elle éprouvait une sensation plus profonde. Viscérale. Elle sillonnait un organisme. Un réseau complexe d’intérêts, d’associations, de rivalités. Les arbustes puisaient leur vie dans les arbres morts qui pourrissaient à leurs pieds. Les fleurs naissaient de la décomposition des fruits crevés. Les plantes épiphytes se nourrissaient de l’eau contenue dans les lianes, elles-mêmes suçant l’écorce des arbres…
Plus ils s’avançaient, plus les obstacles se multipliaient. Taillis inextricables. Treillis de lianes. Racines transversales. Termitières… Parfois, des rivières glauques et tièdes. D’autres fois, des torrents plus frais, plus clairs. Ou des sources de boue écarlate, dans lesquelles Jeanne et Féraud s’enfonçaient jusqu’à la taille.
La nuit tomba. Selon Fernando, l’estancia d’Alfonso Palin était à une journée de marche depuis l’ouverture de la piste. S’ils ne s’étaient pas trompés de direction, ils étaient donc tout proches du repaire du Centaure. Ils stoppèrent dans une clairière.
Ils montèrent la tente et déroulèrent leurs sacs de couchage. Ils ôtèrent leurs vêtements trempés. Les étendirent sur les buissons alentour. Vaine illusion. Avec un taux d’hygrométrie proche de 100 %, rien ne pouvait sécher ici. Ils puisèrent d’autres vêtements dans leurs sacs. Tous kaki. Jeanne sortit le petit bidon d’essence qu’on leur avait donné et traça un cercle autour du campement pour éloigner les fourmis et les scorpions, comme l’avait fait la veille le gaucho.
Ils s’installèrent sous la tente. Jeanne n’avait plus la moindre notion du temps ni de l’espace. Allongée sur le dos tout habillée dans son sac de couchage, elle considérait le tracé lumineux des lucioles qui filaient à travers les arbres. La fatigue lui tenait lieu de pensée. Impossible d’envisager le lendemain. Ni même la nuit à venir. Et toujours pas la moindre peur. Peut-être que le contact de son HK 9 mm dans son dos y était pour quelque chose…
Presque endormie, elle pensa à Féraud, immobile à ses côtés, portant toujours ses lunettes noires. Elle se souvint de ses grands rêves d’amour avec cet homme, assise sur un banc des jardins des Champs-Elysées. Elle se remémora chaque détail et eut envie de rire dans l’obscurité. La voix de François Taine. Je parie que tu ne connais même pas une histoire drôle.
Si, elle en connaissait une.
La sienne.
84
Le lendemain matin, les paquetages avaient disparu.
Ils avaient pourtant pris soin de tout placer à l’intérieur. Cela signifiait qu’on avait ouvert la tente, pénétré dessous, volé les sacs, puis refermé la toile. Pourquoi ? S’il s’agissait des Autres, pourquoi ne les avaient-ils pas tués ? Féraud se taisait derrière ses lunettes noires.
Jeanne comprenait le message. Ils devaient arriver nus, sans protection, et d’une certaine façon, purs de toute modernité, sur les terres d’Alfonso Palin. Elle en était maintenant convaincue. Les Non-Nés évoluaient sous les ordres du vieux Centaure. Et vénéraient son fils : Joachim.
— Sortons, fit Jeanne.
Ils jetèrent un coup d’œil dehors puis s’extirpèrent de la tente. Une brume verdâtre régnait partout. Leurs vêtements posés sur les buissons avaient aussi disparu. Aucune empreinte. Aucun signe de passage. Pas de feuillage arraché ni de branche brisée. A croire que les voleurs étaient des êtres de fumée, aussi immatériels que le brouillard qui les entourait.
Jeanne rejoignit la piste à quelques mètres de là. Personne. Elle se raisonna encore. S’ils n’étaient pas déjà morts, c’était qu’on voulait qu’ils parviennent à destination.
Et cette destination était toute proche…
Suivre le chemin de latérite, sur la droite.
Le fil rouge jusqu’au repaire des Enfers.
Plus le moindre équipement.
Ils se mirent en route, frissonnants, le ventre vide, sans prendre la peine de plier leur tente. Une heure. Deux heures peut-être. Ni l’un ni l’autre n’avait l’idée de regarder sa montre. Ils marchaient comme des somnambules à travers les nappes de vapeur. Jeanne imaginait le souffle dantesque d’un monstre. Cette brume, c’était son haleine. Ils évoluaient dans sa gueule en forme de cratère…
Soudain apparut un grand terrain plat et déboisé planté de quelques palmiers. Le lieu rappelait l’estancia de la veille sauf qu’après ces kilomètres de jungle, sa netteté et sa propreté le faisaient ressembler à un gigantesque crop circle. Un signe géant, un avertissement révélant une puissance supérieure.
Avec prudence, ils s’acheminèrent à découvert. Depuis le départ, ils n’avaient pas échangé un mot. La jungle avait rendu caduc l’usage du langage. Au fond de la clairière, se dessina bientôt un groupe d’édifices. Des granges de briques rouges. Des enclos de bois blanc. Quelques chevaux à la crinière coupée en brosse.
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