Jean-Christophe Grangé - Kaïken
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- Название:Kaïken
- Автор:
- Издательство:Éditions Albin Michel
- Жанр:
- Год:2012
- Город:Paris
- ISBN:978-2226243034
- Рейтинг книги:4 / 5. Голосов: 1
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Quand le passé devient aussi tranchant qu’une lame nue,
Quand le Japon n’est plus un souvenir mais un cauchemar,
Alors, l’heure du kaïken a sonné.
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Passan raccrocha et se releva péniblement. Se massant les reins, il ne put retenir un sourire.
Après le sermon du divisionnaire, le tourniquet de l’IGS.
L’administration française n’offrait pas la moindre surprise.
14
Trois heures plus tard, Yukio Mishima atterrissait dans un carton, vite rejoint par Yasunari Kawabata et Akira Kurosawa. Deux suicidés, un survivant. Passan tenait à emporter ces portraits dans son studio de Puteaux. Des artistes d’une puissance exceptionnelle, dont l’existence tragique enrichissait encore, d’une mystérieuse façon, leur œuvre. À ses yeux, leur suicide avait valeur esthétique. Kawabata, à soixante-dix ans passés, prix Nobel de Littérature, avait simplement ouvert le gaz dans le petit bureau où il travaillait, comme s’il finissait là un boulot commencé longtemps avant.
Il plaça avec précaution sa théière en céladon, enveloppée dans du papier de soie, à l’intérieur du carton. Il ne s’en était pas trop mal sorti avec l’IGS. Les gars s’étaient montrés conciliants. « Simple rencontre préliminaire », avaient-ils prévenu. Il s’était demandé s’ils n’étaient pas en train de lui préparer le terrain pour un seppuku professionnel…
Le suicide . Fondement de la culture japonaise, obsession de Passan, sujet d’engueulade avec Naoko.
Elle refusait d’admettre que la mort volontaire était au cœur de sa propre culture et expliquait — à raison — que le nombre de suicides au Japon n’est pas plus élevé qu’ailleurs. En retour, il énumérait la liste des Japonais célèbres ayant mis fin à leurs jours. Écrivains : Kitamura Tokoku, Akutagawa Ryunosuke, Ozamu Dazaï… Généraux : Maresuke Nogi, Anami Korechika, Sugiyama Hajime… Conspirateurs : Yui Shosetsu, Asahi Heigo… Guerriers : Minamoto no Yorimasa, Asano Naganori (et ses quarante-sept samouraïs), Saïgo Takamori… Sans parler des kamikazes qui s’écrasaient avec leur avion sur les croiseurs américains, ni des amoureux qui préféraient se jeter des falaises de Tojimbo plutôt que de voir leur passion décliner — une idée qui se tenait, surtout à la lumière de leur propre décrépitude…
Passan admirait ces êtres qui ne craignaient pas la mort. Des hommes pour qui le devoir et l’honneur étaient tout, pour qui la sinistre joie de vivre des « gens heureux » ne comptait pas. Naoko ne supportait pas cette admiration morbide. Pour elle, c’était encore une manière de stigmatiser son peuple. Toujours la même rengaine d’une culture tragique, oscillant entre perversité sexuelle et mort volontaire. Des clichés qui la mettaient hors d’elle.
Olivier avait renoncé à discuter. Il préférait peaufiner sa propre théorie. Pour un Japonais, l’existence est comparable à un fragment de soie. Ce n’est pas sa longueur qui compte mais sa qualité. Peu importe d’en finir à vingt, trente ou soixante-dix ans : il faut que l’existence soit sans tache ni accroc. Quand un Japonais se suicide, il ne regarde pas devant lui (il ne croit pas vraiment à l’au-delà), mais derrière. Il évalue son destin à la lumière d’une cause supérieure — shôgun, empereur, famille, entreprise… Cette soumission, ce sens de l’honneur, c’est la trame du tissu. On ne doit y déceler ni scorie ni souillure.
Le flic débrancha sa bouilloire et la plaça auprès de la théière. Lui-même avait toujours vécu ainsi. Quand il se projetait dans l’avenir, c’était uniquement pour imaginer sa propre pierre tombale. Laisserait-il le souvenir d’un destin exemplaire ? Son fragment d’étoffe serait-il d’une pureté irréprochable ?
C’était déjà raté, compte tenu de tous les coups tordus, mensonges et saloperies qu’il avait dû inventer pour simplement appliquer la loi. En revanche, il n’avait jamais failli sur le plan du courage et de l’honneur. Du temps de la BRI, il avait essuyé le feu. Fait usage de son arme. Tué. Il avait vécu dans l’odeur du propergol et de l’acier chaud. Il avait connu le miaulement des balles, le froissement de l’air sur leur passage — et les décharges d’adrénaline qui allaient avec. Il avait eu peur, vraiment peur, mais jamais il n’avait reculé. Pour une raison simple : le danger n’était rien comparé à la honte qui aurait entaché son existence s’il avait failli.
En définitive, il ne craignait pas la mort mais la vie. Une vie imparfaite, chargée de remords et d’abjections.
Il décrocha un portrait de ses enfants et les observa un instant. Depuis la naissance de Shinji et de Hiroki, tout avait changé. Maintenant, il voulait durer. Leur apprendre le maximum de choses, les protéger le plus longtemps possible. Pouvait-on être un bon soldat quand on avait des enfants ?
— Qu’est-ce que tu fais ?
Passan leva les yeux : Naoko se tenait dans la pénombre, portant encore son sac et son imperméable. Il ne l’avait pas entendue venir. Il ne l’entendait jamais venir. Avec son poids plume et ses yeux de félin qui voyaient dans la nuit.
— J’emporte quelques trucs pour le studio.
Elle considéra les portraits au fond du carton, couvrant d’autres « trésors » : haïkus calligraphiés, bâtons d’encens, reproductions d’Hiroshige et d’Utamaro…
— Toujours ta passion pour les zombies, fit-elle d’un ton sec.
— Des hommes braves. Des hommes d’honneur.
— Tu n’as jamais rien compris à mon pays.
— Comment tu peux dire ça ? Après toutes ces années ?
— Comment, toi, tu peux croire à de telles conneries ? Après avoir vécu dix ans avec moi ? Après être si souvent allé là-bas ?
— Je ne vois pas où est la contradiction.
— Ce que tu appelles « courage » n’est qu’une intoxication. Nous avons été programmés. Formatés par notre éducation. Nous ne sommes pas braves : nous sommes dociles.
— Je crois que c’est toi qui n’as rien compris. Derrière l’éducation, il y a l’idéal d’un peuple !
— Notre idéal, aujourd’hui, c’est de nous libérer de tout ça. Et ne me regarde pas comme si j’étais malade.
— Ta maladie, je la connais, c’est l’Occident, sa décadence. L’individualisme forcené. L’absence de foi, d’idéologie, de…
Elle balaya la tirade d’un geste, comme elle aurait essuyé une traînée de poussière :
— On va pas encore s’engueuler.
— Qu’est-ce que tu veux ? Me dire adieu ? demanda-t-il sur un ton sarcastique.
— Juste te rappeler que les enfants ne doivent pas manger de sucreries. Ça leur fout les dents en l’air. On a toujours été d’accord là-dessus.
Avec un temps de retard, Passan comprit l’allusion. Il parlait seppuku, elle lui répondait Chupa Chups. Il avait toujours été sidéré par le matérialisme de Naoko, son attachement irrationnel aux détails de la vie quotidienne. Un jour, il lui avait demandé quelle était la première qualité qu’elle attendait d’un homme. Elle avait dit : « La ponctualité. »
— OK. Deux sucettes, ça ne changera pas la face de leur éducation, non ?
— J’en ai marre de répéter les mêmes choses.
Passan se baissa pour attraper son carton à deux mains.
— C’est tout ?
— Non. Je voulais aussi te rendre ça, ajouta-t-elle en déposant quelque chose sur les photos entassées.
Passan découvrit un poignard glissé dans un fourreau de jacquier noir. Le manche en ivoire brillait d’un éclat immaculé sous l’éclairage électrique. La courbe de bois laqué touchait à la perfection. Passan le reconnut au premier coup d’œil. Il se souvint pourquoi il l’avait choisi : le fourreau lui rappelait la chevelure de Naoko, l’ivoire sa peau blanche.
— Garde-le. C’est un cadeau.
— On en est plus là, Olive. Remballe ton truc.
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