Jean-Christophe Grangé - Kaïken
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- Название:Kaïken
- Автор:
- Издательство:Éditions Albin Michel
- Жанр:
- Год:2012
- Город:Paris
- ISBN:978-2226243034
- Рейтинг книги:4 / 5. Голосов: 1
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Quand le passé devient aussi tranchant qu’une lame nue,
Quand le Japon n’est plus un souvenir mais un cauchemar,
Alors, l’heure du kaïken a sonné.
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Il laissa glisser sur lui la laideur des mots.
— C’est un cadeau, répéta-t-il d’un ton buté. Ça ne se reprend pas.
— Tu sais ce que c’est, non ?
Posé à l’oblique, l’arme croisait le fer avec les visages impassibles de Kawabata, Mishima, Kurosawa. Splendide .
— Un kaïken , murmura-t-il.
— Tu sais à quoi ça sert ?
— C’est moi qui te l’ai dit ! T’étais même pas au courant !
Il contempla à nouveau le précieux objet, rêveur :
— C’est avec ce poignard que les femmes des samouraïs se suicidaient. Elles se tranchaient la gorge, après s’être attaché les jambes repliées pour mourir dans une position décente et…
— Tu veux que je me suicide ?
— Tu gâches toujours tout, répondit-il d’une voix lasse. Tu renies ta propre culture. Le code de l’honneur. Le…
— T’es un malade. Toutes ces conneries n’existent plus depuis des siècles. Heureusement.
Le carton lui paraissait peser plus lourd à chaque seconde. Fardeau de sa vie passée, poids de ses croyances démodées.
— Alors, c’est quoi le Japon pour toi ? hurla-t-il soudain. Sony ? Nintendo ? Hello Kitty ?
Naoko sourit, et il comprit que, malgré le kaïken dans le carton, et le .45 à sa ceinture, la seule à être armée dans cette pièce, c’était elle.
— Il est vraiment temps que tu te casses.
Passan la contourna et franchit le seuil :
— On se reverra chez l’avocat.
15
Debout sur la pelouse, Naoko grelottait, les yeux fixés sur le portail.
Elle avait aidé Passan à porter ses derniers cartons. Il était parti sans un mot, sans un regard. Il faisait frais mais une espèce de chaleur fiévreuse soufflait par instants, lourde, humide, hésitante. Seuls les oiseaux paraissaient sûrs de la saison : ils pépiaient furieusement, invisibles, quelque part dans les arbres.
Enfin, elle s’ébroua et revint vers la maison. Une boule d’angoisse lui barrait la gorge. Elle fila dans la chambre des garçons — une deuxième pièce était prévue pour eux mais Passan n’avait jamais eu le temps de la finir. Elle embrassa Hiroki, encore tout ébouriffé du bain, et Shinji, concentré sur sa DS. Les enfants ne firent aucun cas de son arrivée et cette indifférence la rassura. Une soirée comme une autre.
Naoko rejoignit la cuisine. Les soles et les pommes de terre étaient déjà prêtes. Elle n’avait pas faim. Elle avait encore sur l’estomac les makis de Sandrine. Leur conversation lui revint en mémoire. Pourquoi s’était-elle énervée ainsi contre Paris, contre la France ? Il y avait longtemps qu’elle était anesthésiée contre ces galères d’exilée…
Les garçons surgirent en riant. Dans un concert de cliquetis d’assiettes et de couverts, ils s’installèrent.
Shinji attaqua aussi sec :
— Pourquoi vous vous séparez avec papa ?
Il se tenait droit sur sa chaise, comme lorsqu’on interroge en classe son institutrice. Elle comprit qu’en tant qu’aîné, il posait aussi la question au nom de son frère.
Elle n’eut pas la force de répondre en japonais :
— Pour ne plus nous disputer.
— Et nous ?
Elle les servit puis s’assit entre eux, afin de donner plus de chaleur à ses paroles :
— Vous, vous serez toujours nos amours. On vous a déjà expliqué la nouvelle organisation. Vous restez à la maison. Une semaine avec maman, une semaine avec papa.
— On pourra voir l’autre maison de papa ? intervint Hiroki.
Elle lui ébouriffa les cheveux, appuyant son sourire :
— Bien sûr ! C’est aussi chez vous ! Et maintenant, mangez.
Shinji et Hiroki plongèrent dans leur assiette. Ses enfants n’étaient pas le cœur de sa vie, ils étaient la vie de son propre cœur. Chaque battement, et même le silence entre deux palpitations, leur était dédié.
Shinji, huit ans, était le rigolo de la bande. Il avait l’énergie, l’humour de son père — et aussi une décontraction naturelle qui ne venait ni d’elle ni de lui. Son métissage se révélait dans une mystérieuse ironie. Il portait ses traits asiatiques avec une distance amusée, une gaieté décalée qui semblait dire : « Ne vous fiez pas aux apparences. »
Hiroki, six ans, était plus sérieux. Strict sur ses habitudes, ses horaires, ses jouets : toute la rigidité de sa mère. En revanche, il ne lui ressemblait pas physiquement. Sous ses cheveux noirs, il avait une tête toute ronde, qui déconcertait Naoko. Les Japonais sont fiers de l’ovale de leur visage, par opposition aux Chinois ou aux Coréens. Sur cette face de lune, planait toujours une sorte de distraction rêveuse. Souvent, le petit garçon entrait dans la conversation comme quelqu’un qui s’est trompé de porte. Il énonçait quelque chose qui n’avait rien à voir avec le propos, s’étonnait lui-même d’être là, puis se taisait à nouveau. On se disait alors qu’il vivait sur une autre planète. Et on craquait encore plus pour le petit bonhomme…
Le dîner était achevé. Naoko avait réussi à mener la conversation sur des sujets variés : l’école, Diego, le judo pour Shinji, un nouveau jeu de DS pour Hiroki… Sans qu’elle ait à le leur demander, les deux garçons rangèrent leur assiette dans le lave-vaisselle et filèrent au premier.
Après avoir embrassé Hiroki dans son lit, Naoko lui murmura en japonais :
— Demain, j’arriverai plus tôt et on prendra le bain ensemble. On fera la toilette de kokeshi !
Le petit garçon sourit à l’évocation des poupées nippones. Il somnolait déjà.
Il répondit dans une espèce de jargon franco-japonais :
— Tu laisses la porte ouverte ?
— Pas de problème, ma puce. Fais dodo.
Elle lui donna un dernier baiser dans le creux de l’épaule et passa à Shinji, plongé dans un Mickey Parade .
— Tu laisses la lumière dans le couloir ? demanda-t-il en japonais pour l’amadouer.
Elle éteignit la lampe de chevet en souriant :
— J’ai vraiment une bande de poules mouillées à la maison !
16
Bien plus tard, Passan rentra dans son studio. Perdu. Rejeté. Maudit.
Avant de regagner Puteaux, alors même qu’il transportait ses trésors japonais dans son coffre, il avait cédé à ses vieux démons. La Défense. Puis le 8 e arrondissement et ses bonnes adresses…
Il y avait ses habitudes. Bars. Boîtes. Escorts. Pas des vieilles copines comme on en voit dans les films où le flic a toujours une maîtresse prostituée. Les adresses de Passan réservaient toujours des surprises — des nouvelles filles, des relations inédites. Bien trop chères pour lui bien sûr, mais un flic, ça peut toujours servir. Olivier n’avait rien à voir avec le condé bienveillant. Il n’était pas bon d’avoir un ami comme lui : il était bon de ne pas l’avoir comme ennemi, nuance… Obscurément, ce climat de crainte, de domination l’excitait encore plus.
Quelques années après son mariage, alors que son désir pour Naoko l’avait quitté comme le sang quitte un visage effrayé, il avait repris ses habitudes de célibataire. Les boîtes glauques. L’exploitation des putes de luxe. L’assouvissement de ses pires pulsions. Du troc pur et simple : quelques coups gratis en échange de sa protection.
Pourquoi ce besoin de se soulager avec des pros corpulentes et vulgaires alors qu’une des plus belles créatures de Paris l’attendait à la maison ? La réponse était dans la question. On ne baise pas la femme de sa vie, en position du chien, avec éjaculation faciale en guise de point d’orgue. A fortiori quand il s’agit de la mère de ses enfants.
La maman et la putain . Malgré son âge, malgré son expérience, Olivier n’avait jamais dépassé cet antagonisme puéril. Huit années de psychanalyse n’y avaient rien fait. Il lui était impossible, au plus profond de sa chair, d’associer désir et amour, sexe et pureté. La femme était pour lui une blessure dont les bords refusaient de se rejoindre.
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