Caryl Férey - Plus jamais seul

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Premières vacances pour Mc Cash et sa fille, Alice. L’ex-flic borgne à l’humour grinçant — personnage à la fois désenchanté et désinvolte mais consciencieusement autodestructeur — en profite pour faire l’apprentissage tardif de la paternité.
Malgré sa bonne volonté, force est de constater qu’il a une approche très personnelle de cette responsabilité.
Pour ne rien arranger, l’ancien limier apprend le décès de son vieux pote Marco, avocat déglingué et navigateur émérite, heurté par un cargo en pleine mer.
Pour Mc Cash, l’erreur de navigation est inconcevable. Mais comment concilier activités familiales et enquête à risque sur la mort brutale de son ami?
Caryl Férey s’est fait connaître en 2008 avec
, récompensé entre autres par le Grand Prix de littérature policière, le prix Quais du Polar / 20 minutes, le Grand Prix des lectrices de Elle, et adapté au cinéma en 2013. Avec
et
, il a emmené ses héros partager les turpitudes du continent sud-américain.
Mais entre deux voyages, c’est en Bretagne qu’il vient se ressourcer en compagnie du tonitruant Mc Cash.
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Lui grésillait, les mains crispées sur le volant.

Angélique.

12

Un vent d’ouest cinglait l’océan, envoyait balader écume et mouettes assorties. Angélique longeait la grève, confuse. On appelait comment les sentiments qu’on éprouvait deux fois: des ressentiments?

La canicule de la journée avait viré à l’orage, comme dans le sud de la France. Si le climat se déréglait, il n’était pas le seul. Elle enfonça les mains dans ses poches. Besoin de marcher un peu pour faire le point. Ses retrouvailles avec sa sœur avaient été pleines d’émotions mais toute cette histoire l’avait ébranlée. Le naufrage. La mort de Marco. La séquestration avec les filles. Mc Cash, qui les avait sorties de là. Que faire de tout ça?

Avec le soir, les rues du village s’étaient vidées, les vieux réfugiés dans les églises ou dans le souvenir qu’ils en avaient, quand le temps s’écoulait encore au rythme des moissons. C’était fini. Les vieux n’avaient plus de place, on les avait poussés sur les bords, à la marge d’un monde 2.0 dont ils ne comprenaient même pas l’intitulé.

La grand-mère d’Angélique était morte au large de Goré où elle avait aidé ses petites-filles à grandir, il y a longtemps déjà, pour ainsi dire à une autre époque. Ce n’était plus seulement une question de siècle. L’Afrique n’était pas rentrée dans l’histoire que d’autres avaient écrite pour elle, les mêmes toubabs hargneux avaient bâti le monstre Amérique avec la sueur, les bras et le sang des siens, ils revenaient sans cesse lui reprocher de rester là à cuire au soleil, les yeux crevés et pleins de mouches, refusant de se prendre en main, enfant nain incapable de grandir. Temps immobile de l’Afrique. Ceux qui voulaient quitter cet état étaient traités comme du bétail, du zébu promis au sacrifice s’égrainant du Sahel au Moyen-Orient, partant seuls ou en groupe à travers les déserts et les mers pour rattraper cette vitesse blanche qui les fuyait, de pauvres fous: on ne s’empare pas d’un concept à pied.

Savaient-ils même ce qu’était un concept?

Ils bouffaient du mil, des tubercules, croyaient aux marabouts, à Dieu parfois. L’Occident les excusait, après tout Dieu était à tout le monde, et si les Africains n’y comprenaient rien, quelques danses ou chants évangélistes rappelaient qu’ils en avaient besoin. Du moment qu’ils restent chez eux avec leur millet, leur manioc et leurs yeux bourdonnant de mouches, l’Occident pouvait continuer à déplorer leur condition — la misère, ça se travaille mon vieux. Quant à ceux qui n’étaient pas morts en route, dans la mer ou les déserts, ceux qui étaient passés à travers le goulot faisaient bien de s’essuyer les pieds avant d’entrer en Europe, merci.

Angélique était d’humeur sombre. Elle devrait pourtant être heureuse d’être vivante. Encore vivante. Le soleil était tombé sur sa ligne d’horizon, emporté par l’orage qui déboulait de l’océan. Mc Cash les avait sauvées d’une mort certaine, elle et les réfugiées d’Astipalea, alors pourquoi se sentait-elle si triste? Parce qu’elle l’aimait (de nouveau, encore, toujours, à jamais, aucun mot ne lui convenait), parce que les années avançaient à reculons et qu’elle se sentait prise au piège?

Elle marcha le long de la grève, le visage fouetté par les bourrasques marines.

Bientôt sept heures du soir. Le temps immobile. Celui du destin qui l’attendait.

*

Mc Cash avait déposé Angélique chez sa sœur sans s’éterniser — les voyant arriver, Ali le chien avait bondi le premier sur la porte du portail, Zoé accourait à sa suite et le borgne n’aimait pas les effusions familiales — ni les clébards. Elles seraient de toute façon mieux sans lui. Il avait bu une bière dans un PMU du centre de Brest où les pochards locaux se perdaient dans la mousse, le temps de retrouver ses repères. La tension redescendait sans palier au fond des abysses. Enfin, il régla quelques problèmes logistiques — hôtel, banque, poste pour la dette de Bob, le flic qui lui avait fourni les fadettes de Marco — avant de filer à Plougonvelin, où il avait laissé Alice.

Marie-Anne Kerouan attendait sur le pas de la porte, dans le style camionneuse qu’elle se donnait parfois pour marquer son courroux. Elle avait les cheveux en bataille, les yeux sortis de leurs orbites, comme son frère lorsqu’il faisait le con. La comparaison s’arrêtait là. Mc Cash appréhendait de la revoir après la demi-douzaine de textos incendiaires envoyée depuis qu’elle gardait sa fille. De fait, à peine entré dans sa maison, il essuya une volée de bois vert au sujet d’Alice: voleuse, menteuse, égoïste, sournoise, fouteuse de merde, une «salope» qui disait les pires méchancetés à la meilleure copine de Julie dès que celle-ci avait le dos tourné, la pauvre gamine est partie en pleurs l’autre jour, c’était la première fois qu’elle voy…

— Écoute, la coupa Mc Cash, je suis fatigué, là. Où elle est?

— Là-haut, répondit Marie-Anne, dans la chambre de Julie. Mais je te préviens, je ne veux plus voir cette peste!

— Oui, bon, ça va.

La journée avait été longue et il avait d’autres priorités que de se voir adresser des reproches au marteau piqueur par une hystérique.

Les Pussy Riot résonnaient dans la chambre des filles, par-dessus quelques rires qui stoppèrent sitôt qu’il toqua à la porte. Il trouva Alice sur le lit de Julie, en pleine partie de Bonne Paye, pieds nus et en short noir, un tee-shirt Bowie époque Ziggy Stardust sur le dos. Les préados se turent en voyant le borgne entrer dans la chambre, comme si tous les oiseaux de malheur perchaient sur son épaule.

— Salut les filles.

Son air faussement badin ne trompa personne, même pas lui-même. Alice répondit à son bonjour en souriant bravement mais il sentait bien qu’elle était mal à l’aise.

— Julie, tu peux nous laisser deux minutes? dit-il pour couper court.

La gamine obéit, un regard contrit vers Alice.

— Bon, j’ai discuté avec Marie-Anne, fit-il quand elle eut fermé la porte. Qu’est-ce que c’est que ce bordel?

— Je te jure que je comprends pas pourquoi elle est comme ça avec moi, renvoya Alice sur le lit.

— «Comme ça», ça veut dire quoi?

— Ben, je ne sais pas, dès que je fais quelque chose, ça ne va pas, elle me reprend tout le temps, pour n’importe quoi! débita la gamine pour masquer sa nervosité. J’ai prêté du maquillage à Julie hier, on s’est fait traiter de putes. C’est comme ça qu’elle nous parle. Ou alors dès que quelqu’un vient à la maison, elle hurle dans le salon en me pourrissant alors qu’elle sait très bien qu’on entend tout dans la chambre.

— Parce que tu n’as rien volé, peut-être?

— Mais je volerais quoi? C’est elle qui invente!

Mc Cash voulait croire à sa bonne foi mais il en avait marre qu’on lui mente.

— Écoute Alice, c’est la parole d’une ado contre celle d’une adulte: tu perds à tous les coups. Dis-moi la vérité, qu’on en finisse avec cette histoire.

— Mais papa, je te jure!

— Bon Dieu, s’irrita-t-il, tu peux me dire pourquoi Marie-Anne inventerait des choses pareilles?

— Parce qu’elle est totale névrosée! C’est même toi qui le dis! rétorqua la préado. Et puis voler qui, Julie? On s’entend super bien, pourquoi je lui volerais quelque chose?!

Les larmes perlaient à ses cils de girafon. Mc Cash sentit qu’il se faisait avoir. Il alla chercher Julie, qui traînait dans le couloir en faisant semblant de ne pas écouter aux portes.

— On t’a volé quelque chose? lui demanda-t-il.

— Eh bien… Heu…

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