Bernard Minier - Une putain d’histoire

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Une putain d’histoire: краткое содержание, описание и аннотация

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Une île boisée au large de Seattle…
« Au commencement est la
.
La
de se noyer.
La
des autres,
ceux qui me détestent,
ceux qui veulent ma peau Autant vous le dire tout de suite :
Ce n’est pas une histoire banale. Ça non.
c’est une putain d’histoire.
Ouais,
… »

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« Alors, demanda Noah Reynolds. Charlie sait où se trouve Henry ? »

Krueger jeta à l’ancien flic un regard prudent.

« Non, répondit-il. Mais il sait en revanche qui a poussé Oates du haut du phare… »

Noah sursauta.

« Qui ?

— Selon Charlie, c’est eux qui se trouvaient là-haut, cette nuit. Ils ont eu une dispute. Darrell est passé par-dessus bord. Et Henry a tout fait pour l’empêcher de tomber… C’est ce qu’il dit.

— Tu le crois ? »

Bernd Krueger se mordit la lèvre inférieure.

« Non. »

38.

Vols et survols

Cette nuit-là, j’ai rêvé de Naomi. Un rêve confus, énigmatique, plein d’images inintelligibles. Dans mon rêve, nous faisions l’amour. À même le sol de la chapelle-atelier de théâtre de Nate Harding. Il y avait du monde autour. Beaucoup de monde. Toute la population de Glass Island était là. Tous portaient des masques blancs et tous, qu’ils fussent grands, petits, gros ou maigres, étaient vêtus de tee-shirts noirs à manches courtes, de pantalons noirs et pieds nus. J’étais couché entre les jambes de Naomi, elle gémissait, je la contemplais en la pénétrant. Tout était chaud et moite et lourd — comme enveloppé dans l’atmosphère flottante et inquiétante d’une tiède nuit d’été : c’était le rêve à la fois le plus érotique, le plus excitant et le plus morbide que j’aie jamais fait. L’instant d’après, par un de ces caprices spatio-temporels qui sont le propre des rêves, nous étions sur Agate Beach. Sur l’un des rochers bordant la plage où on l’avait trouvée morte, un autel avait été improvisé avec des bougies de couleur, des bouquets de fleurs et des fougères, de petits mots maintenus par de grosses pierres. Des dizaines, des centaines de bougies dont les petites flammes vacillaient dans le vent et dont la cire pâle ressemblait à du goémon en coulant sur les rochers. Je disais un truc du genre : « Est-ce que tu m’aimeras toujours ? — Oui, Henry ! » répondait-elle. Mais j’ignorais si ce oui était destiné à m’encourager dans mes va-et-vient ou une réponse à ma question et j’allais la reposer quand je découvrais Charlie penché sur nous.

« Qu’est-ce que tu fous là, Charlie ?

— Bon Dieu, dit Charlie, c’est un mannequin, Henry ! Elle n’a pas de chatte !

— Mais non. C’est Naomi. Enfin, regarde, c’est elle !

— C’est des conneries, mec : Naomi, elle est morte. »

Je tournai le regard vers elle, mais elle était bien vivante et incroyablement sexuée. Ses grands yeux améthyste reflétaient la lueur palpitante des bougies, son ventre était rond, sa peau tendue comme celle d’un tambour ; sa bouche s’entrouvrait et se refermait comme celle d’un poisson et elle m’embrassait d’une langue pointue, mais son baiser avait un goût minéral d’algues et d’eau de mer.

Tout en l’embrassant, j’essayais de la ramener à la vie en poussant mon souffle au fond de ses poumons — qui produisaient un son caverneux.

Elle est morte , pensais-je. Je suis en train de baiser une morte.

« Non, je suis vivante », dit la voix de Naomi.

L’instant d’après encore, nous étions dans une mer dont l’eau était tiède, dense et poisseuse. Je la baisais furieusement ; elle gémissait. J’ai levé la tête et j’ai vu un satellite juste au-dessus de nous comme un gros insecte, sa coque métallisée et hérissée d’antennes. Une caméra fixée en dessous nous filmait et, soudain, une voix puissante a retenti :

« Qu’est-ce que tu fais, Henry ? Elle est morte ! » J’ai deviné que c’était la voix de Grant Augustine. J’ai continué à faire ce que je faisais. « C’est bon », a dit Naomi. Et, tout à coup, chacun de mes muscles est devenu aussi sensible qu’une corde de harpe…

chaque corpuscule de Krause en éveil…

chaque nerf à vif…

et, dans un éclair de plaisir aveuglant, j’ai lâché la purée ; ma semence jaillie comme l’encre d’un poulpe avant de se répandre en un nuage blanchâtre et de se diluer dans…

tout ce sang…

rouge…

J’ai compris en cet instant que ce n’était pas de l’eau mais du sang, que je la baisais dans une mer remplie de sang, un sang d’un rouge aussi éclatant, incarnat que de la pulpe de coquelicot, un sang chaud, poisseux et velouté.

Je n’en finissais plus de jouir.

C’est alors que je me suis réveillé.

J’ai regardé mon ventre mouillé et collant entre les pans du peignoir et j’ai eu honte. J’ai revu l’imagerie incohérente de mon rêve, cette chaîne d’associations absurdes. Le matériel du rêve — cette puissante excitation sensorielle, ce contenu à forte charge érotique — m’apparaissait à présent comme un mirage morbide et dégoûtant. J’avais toujours le sentiment — peut-être dû à l’éducation rigide de Liv qui voulait faire de moi un homme droit et sans tache — que mes rêves m’entraînaient vers le bas, vers la fange, et je n’aimais pas ce visage veule et rampant qu’ils me révélaient. Contrairement à l’opinion de Freud, la sagesse médicale attribue ce genre d’illusion à une vessie trop pleine ou à un autre stimulus physique — et c’était peut-être le cas, car j’ai dû me lever pour aller soulager une envie pressante.

Quand je suis revenu dans le séjour, j’ai fixé la tache sur le canapé avec dégoût. Ce n’était pas la première fois que ce genre de choses m’arrivait. Mais c’était la première fois qu’apparaissait l’image d’une morte et que cela survenait dans une maison étrangère.

Oh, Naomi, pardonne-moi

Une bouffée de tristesse m’a fait suffoquer. J’ai eu envie de pleurer, mais je m’étais suffisamment apitoyé sur mon sort. J’ai filé sous la douche tandis que le vent de la tempête sifflait sur les bardeaux et contre les vitres — moins fort, m’a-t-il semblé.

Les douleurs revenaient. Comme de multiples coups d’aiguille dans mes bras et mes jambes, et aussi des brûlures plus profondes, plus amples, autour du torse et de l’épaule.

J’ai repris un antidouleur mais, cette fois, je me suis limité à une pilule. Je me sentais encore vanné et vasouillard, et il était difficile de faire la part des choses entre mes mésaventures de la nuit et les effets secondaires des comprimés. J’ai eu envie d’un café (il y avait une machine derrière le comptoir de la cuisine), de manger (mon estomac se plaignait) et de me repieuter illico sous une couverture, face à la mer. Sauf que je n’étais pas en villégiature, et je ne pouvais traîner ici très longtemps.

Le premier truc à faire était de trouver un bateau, ou au moins une embarcation.

J’ai attrapé mes vêtements de la veille. Ils étaient encore humides et pleins de sable. Une buanderie. Il y avait peut-être une buanderie…

De fait, j’en ai trouvé une en poussant une porte puis une autre derrière la cuisine et — merci au Dieu prodigue de la consommation et du confort américain — il y avait bien une machine à laver et un sèche-linge. Et aussi des berlingots de lessive dans une boîte et un flacon d’assouplissant.

J’ai choisi le programme court, balancé mes fringues dans la machine et je suis retourné dans la cuisine me restaurer. Pas de quoi, hélas, se préparer des pancakes ou des gaufres ( Et quoi encore ? T’es pas en vacances dans un Best Western, mec ), juste quelques biscuits et un pot de miel qui traînait, mais j’étais affamé et j’ai dévoré tout ce que j’ai trouvé.

Le programme de lavage terminé, j’ai mis mes vêtements dans le sèche-linge. Quarante-cinq minutes plus tard, j’émergeais dans un matin lavé qui sentait bon les aiguilles de pin et l’océan.

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