Bernard Minier - Une putain d’histoire

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Une île boisée au large de Seattle…
« Au commencement est la
.
La
de se noyer.
La
des autres,
ceux qui me détestent,
ceux qui veulent ma peau Autant vous le dire tout de suite :
Ce n’est pas une histoire banale. Ça non.
c’est une putain d’histoire.
Ouais,
… »

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Jay vit les jeunes gens autour d’eux rentrer la tête dans leurs épaules comme des tortues dans leurs carapaces. Contrairement à eux, il était habitué aux colères de Grant tout autant qu’à son langage imagé.

« Qu’est-ce que tu veux faire ? dit-il calmement.

— On prend le jet pour Seattle et ensuite l’hydravion pour Glass Island. On emporte tout le matériel qu’on peut et les techniciens qui vont avec. Trouve-moi aussi deux ou trois types sûrs dans notre service de sécurité. Et un endroit pour loger tout le monde. Réquisitionne un hôtel entier s’il le faut. Sur une île voisine de préférence : inutile de trop se faire remarquer… On répondra aux questions des journaleux par téléphone et on rentrera deux jours avant l’élection. De toute façon, avec cette bombe que tu as lâchée, notre adversaire est kaput, finito . »

Il consulta sa montre, s’approcha de la seule fenêtre qui n’était pas masquée et regarda la rue déserte et mouillée dans la lueur des réverbères. Il revit soudain sa première rencontre avec Meredith. C’était en 1995, pendant une soirée de collecte de fonds au Hay-Adams de Washington à laquelle étaient conviés de nombreux élus du Grand Old Party et des personnalités. Meredith accompagnait l’une d’elles — un vieux salaud plein aux as qui avait ses entrées au Congrès. Elle était assise à la table de Grant, juste à sa gauche. À l’époque, celui-ci venait tout juste de monter sa boîte mais il nourrissait déjà de solides ambitions. Il était marié, avait deux filles en bas âge, mais il avait été ébloui par cette très jeune femme qui paraissait totalement à son aise sous les ors du palace. Elle était vêtue d’une robe du soir toute simple, dos nu, provocant, dégageant ses omoplates et sa nuque. Ses cheveux tirés en un chignon élégant. Grande, de longues jambes, une silhouette athlétique. Surtout, c’était l’une des plus belles femmes qu’il eût croisées et, à Washington, on en croisait beaucoup. Il lui avait demandé ce qu’elle faisait dans la vie et elle lui avait répondu qu’elle suivait l’enseignement des jésuites à l’université de Georgetown où elle étudiait la philosophie, la théologie et les sciences humaines. Plus tard, il s’était aperçu qu’elle disait vrai, que c’était sa façon à elle de financer ses études. Même si, dès la première seconde, il avait su à qui il avait affaire.

Pourtant, il y avait quelque chose d’étonnamment spontané et de naturel chez elle. Rien d’apprêté, ni de sophistiqué. Sa nuque inclinée lui avait fait penser à la tige d’une fleur qui croule sous le poids de sa propre beauté. Il avait engagé la discussion pendant l’un des ennuyeux discours qui se succédaient à la tribune, ponctués d’applaudissements dociles, et, à un moment donné, il se rappelait avoir eu cette phrase étrange :

« Et l’amour ? »

Elle avait alors tourné ses yeux marron vers lui et plongé longuement son regard dans le sien. Des étincelles y dansaient sous les lustres — et il avait pensé à des châtaignes en train de rôtir sur un feu.

« L’amour ? Il n’y a pas d’amour dans cette salle, rien que de la vanité, de l’ambition, de la jalousie et de la haine.

— Alors que faites-vous ici ?

— J’apprends tout ce qu’il n’est pas pour le reconnaître le jour où je le rencontrerai. »

Sur ce, elle avait reporté son attention sur la tribune. C’est à cet instant précis, il s’en souvenait, qu’il avait été ferré. À la fin de la soirée, il s’était surpris à lui glisser son numéro de téléphone. Elle avait pris sa carte entre l’index et le majeur de la main droite avant de ponctuer son geste d’une caresse furtive sur la joue de Grant du bout de l’ongle — terminant presque entre ses lèvres —, et il avait trouvé ce contact plus érotique que n’importe quel attouchement. Elle l’avait rappelé quinze jours plus tard. À ce moment-là, il était persuadé qu’elle ne le ferait pas et il était bien décidé à extorquer au vieux grigou le nom de cette femme qu’il avait à son bras l’autre soir. Il se souvenait encore aujourd’hui des seuls mots qu’elle avait prononcés.

« Willard InterContinental. Ce soir. Vingt-trois heures. Ce sera cinq mille dollars.

— Quel numéro de chambre ? » avait-il répondu.

Il se détourna de la fenêtre et pivota vers Jay.

« Il est 1 heure du matin, 22 heures là-bas. Je veux que tout le monde soit prêt dans deux heures. On décolle avant l’aube. »

Le shérif Bernd Krueger Jr. était en train de nourrir les aigles quand il reçut l’appel : 21 h 53 précises — comme il le consignerait plus tard dans son rapport. Son vieux GMC garé sur le bas-côté herbeux de Miller Road, le coffre ouvert, dans lequel se trouvaient des morceaux de poulet emballés sous vide, Bernd Krueger les balançait dans le pré détrempé, par-dessus la clôture, et les aigles qui s’étaient rassemblés dans les grands arbres alentour fondaient sur eux en piqué dans la lueur des phares — whishhhh —, se saisissaient des morceaux de poulet en vol rasant, les serres en avant comme s’ils appuyaient sur la pédale de frein — et hop ! ils remontaient fissa dans les plus hautes branches.

Majestueux. Impériaux. Magnifiques. Malgré la pluie.

Des aigles chauves et des aigles royaux.

L’île possédait la plus grande population d’aigles résidents de l’archipel et, par conséquent, de l’État. Les aigles résidents vivaient en couple ; ils s’unissaient pour la vie — en somme, comme beaucoup d’êtres humains jusqu’à une date récente, estima Krueger, avant que le divorce ne devienne aussi routinier qu’un simple déménagement ou l’achat d’une nouvelle bagnole. Il était lui-même divorcé. Sa femme s’ennuyait à mourir sur l’île ; elle était retournée à Sacramento, où elle avait grandi. Krueger secoua sa tête et son chapeau dont la visière dégoulinait. Les aigles, eux, se moquaient de la pluie.

Mais pas sa femme. C’était à cause d’elle qu’elle était retournée en Californie. De tous les paramètres qui avaient concouru — comploté même — à son départ, c’était cette eau tombant du ciel sans discontinuer qui avait eu finalement raison de leur mariage : ces nuages accrochés aux monts de l’île, troués par une froide lumière couleur de plomb, cette eau les enveloppant, les assiégeant, gouttant des toits moussus, dégoulinant des arbres, criblant les routes, grondant dans les caniveaux et grossissant les rivières au fond des bois. Combien de fois lui avait-elle dit — d’un ton de reproche, comme s’il était coupable de cela aussi — qu’elle avait « l’impression qu’il lui pleuvait directement dans la tête ». Ses yeux alors soulignés de cernes sombres, ses cheveux sales, son haleine fleurant le bourbon en même temps que le café du petit déjeuner.

La radio grésilla alors que le chef n’avait balancé que la moitié de son chargement.

À contrecœur, il retourna à l’avant du GMC. Le deputy Angel Flores — autrement dit « Ange Fleurs » — avait la voix de quelqu’un qui a avalé un chili trop pimenté à son goût.

« La procureure adjoint veut te voir, Bernd.

— Elle est là ? À cette heure-ci ?

— Ouais.

— OK. J’arrive. »

Il finit de distribuer la barbaque, referma le coffre et se remit au volant. Il effectua un demi-tour serré sur Miller Road. Son pouls s’emballa. Ils allaient devoir arrêter Henry. Ils n’avaient pas d’autres pistes et le procureur ne voulait plus attendre. Cette affaire, songea-t-il, quel crève-cœur. Le premier meurtre dans les îles depuis 2009 et il fallait que ça tombe sur ce gosse.

Les actes de malveillance, de vandalisme et de crapulerie pure et simple, il pouvait s’en accommoder : au fil des ans, ils s’étaient multipliés dans l’archipel. Rien que l’année dernière, ils avaient relevé une bonne vingtaine de cambriolages sur quatre îles différentes ; on volait même les écoles, les gymnases et les banques alimentaires de nos jours. Il y avait aussi les violences conjugales, les querelles entre voisins et les bagarres dans les bars, le harcèlement téléphonique, les feux interdits sur les plages et les mineurs alcoolisés, les mêmes abrutis qui faisaient parler d’eux année après année… L’ouvrage ne manquait pas.

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