Bernard Minier - Une putain d’histoire

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Une putain d’histoire: краткое содержание, описание и аннотация

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Une île boisée au large de Seattle…
« Au commencement est la
.
La
de se noyer.
La
des autres,
ceux qui me détestent,
ceux qui veulent ma peau Autant vous le dire tout de suite :
Ce n’est pas une histoire banale. Ça non.
c’est une putain d’histoire.
Ouais,
… »

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Je l’ai de nouveau attrapé par le col, je l’ai projeté contre le mur de la pharmacie.

« Tu mens ! Tu viens d’inventer ça !

— Eh ben, vas-y ! Cogne-moi ! Vas-y, connard, puisque t’en as tellement envie ! Comme ça, on ne sera plus jamais des amis, t’entends ? Plus jamais ! » L’expression de fureur extrême sur son visage devait répondre à la mienne. J’ai serré son cou et, pendant un instant, j’ai eu envie de lui faire très mal. Il a secoué la tête. « Arrête, putain ! Tu m’étrangles ! » Je l’ai lâché. Il y avait une marque violacée sur son cou, il l’a frottée en grimaçant. Il a toussé.

« C’est la vérité vraie : je me rappelle que cette conversation m’a beaucoup intrigué à l’époque. Je n’avais pas entendu parler de cette histoire de maître chanteur et je me demandais pourquoi ta mère sortait la nuit pour fouiller dans les poubelles d’East Harbor… Tu sais, il y a toujours des rumeurs au sujet de tes mamans… Personne ne sait vraiment d’où elles viennent. Je me suis dit que… c’était peut-être genre une espionne russe, tu vois ? Qu’elle recevait ses instructions comme ça… C’est idiot, je sais. Et merde…

— C’était avant ou après qu’on est allés là-haut ?

— Longtemps avant. L’année dernière… Je voulais t’en parler à l’époque mais, le lendemain, il a dû se passer un truc et ça m’est sorti de la tête, je suppose… Ça m’est revenu quand tu nous as rapporté ce que Darrell t’avait dit dans sa bagnole, puis quand Nate Harding a parlé de ce maître chanteur… »

Il parlait à contrecœur, et il avait toujours la même expression de colère froide sur le visage. Moi-même, je sentais ma poitrine se gonfler sous l’effet d’un mélange d’adrénaline, de fureur et de chagrin. Je le foudroyais du regard et ses yeux brillaient de la même hostilité. J’ai senti que quelque chose venait de se briser définitivement entre nous, que notre amitié ne survivrait pas à ce qui s’était passé dans cette ruelle. Ce lien unique qui nous avait unis jusqu’alors, pendant toutes ces années, comme deux frères, était mort ce soir — et ça m’a rendu triste… Infiniment triste…

« Pourquoi tu ne m’en as pas parlé avant ? »

Il a fait mine d’examiner la pointe de ses baskets.

« Je ne savais pas comment te le dire… Je te jure, je voulais t’en parler…

— Tu m’as envoyé d’autres messages ?

— Hein ? Non ! Rien que celui-là !

— Pourquoi tu ne m’en as pas parlé directement ? Pourquoi un message anonyme, putain, Charlie ? »

Ma voix presque geignarde, à présent. Je l’ai vu pâlir, malgré les couleurs artificielles du néon sur ses joues.

« Parce que j’avais des doutes…

— Des doutes sur quoi ?

— Sur toi… Je voulais voir ta réaction.

— Pourquoi ?

Parce que je te soupçonnais, tiens ! »

Il avait presque crié. Je l’ai maté, abasourdi. Ses yeux n’auraient pu être plus tristes qu’ils l’étaient en ce moment précis. Je ne lui avais jamais vu un tel regard auparavant. Oui. Notre amitié était bel et bien morte. Il n’y avait rien après ça qui aurait pu la sauver… J’ai fait demi-tour et je suis retourné à la voiture ; quelque chose m’enveloppait comme une couverture froide et humide, m’isolant du reste du monde :

… un désespoir sans fond…

J’étais malheureux comme les pierres.

30.

Décollage

Le jet pour le comté de Lee, situé à l’extrême sud-ouest de la Virginie mais possédant son propre aérodrome, était au roulage. Devant le cockpit, l’hôtesse mimait les gestes à exécuter en cas de pépin majeur : le masque, le gilet, l’évacuation… Essayant de l’ignorer mais sans y parvenir vraiment, Grant Augustine se demanda avec angoisse quel pourcentage de passagers avaient eu un jour l’occasion de les accomplir pour de bon.

Il détestait les avions — mais il possédait quand même son propre jet, question de standing.

Jay avait fini par le convaincre de l’emprunter plutôt que de se taper huit heures de route aller-retour à travers les Blue Ridge Mountains. Tout ça, songea-t-il, pour aller draguer les ploucs à la frontière du Kentucky, où l’exode rural vidait les bourgs isolés dans les montagnes, où les plus âgés parlaient encore avec un accent qui grinçait comme une guimbarde — même s’il était de plus en plus remplacé chez les jeunes femmes par celui des pétasses de la télé-réalité — et où la plus grande ville comptait moins de six mille habitants.

De l’autre côté de l’allée centrale, Jay regardait par le hublot les lumières de l’aéroport de Charlottesville-Albemarle qui s’éloignaient. Il arrivait à Augustine de haïr son chien fidèle pour son flegme en toutes circonstances. Jay dut deviner ses pensées, car il tourna vers Grant son visage et lui sourit, ses yeux pâles et gris brûlant toujours de ce feu intérieur qui glaçait Augustine depuis qu’ils étaient ados. Au fond, Grant, qui sondait le cœur et l’âme de chaque Américain grâce à la technologie moderne, n’avait jamais réussi à lire dans le cerveau de la personne qui lui était pourtant le plus proche : après trente-cinq ans de vie commune, Jay restait un mystère. Certaines nuits, Augustine se réveillait en sueur et il constatait qu’il avait rêvé de Jay, un Jay qui — pour un motif qu’il ignorait — venait le tuer dans son sommeil. Il n’avait jamais envisagé de se passer de lui, de renoncer à ses loyaux services, mais il se demandait parfois — et son ventre faisait alors quelques nœuds — comment Jay aurait réagi s’il l’avait fait.

Une seule fois, il avait vu Jay à l’œuvre. Grant était encore étudiant en ce temps-là ; sa petite amie lui avait annoncé qu’elle le quittait pour un des joueurs de l’équipe universitaire de football. De son côté, Jay venait d’être renvoyé des Marines pour insubordination et violences sur un supérieur. Ils étaient amis depuis l’enfance mais les liens n’avaient jamais été aussi distendus entre eux qu’à cette période-là. C’est pourtant vers Jay que Grant s’était tourné pour lui confier son infortune : il était fou amoureux de cette fille. « Je m’en occupe », avait dit Jay. Ils avaient attendu le type une nuit où il rentrait d’une fête. Jay lui avait sauté dessus et l’avait endormi avec un tampon imbibé de quelque chose. Quand le type avait émergé, il était ficelé au fond du van de Jay.

Il y avait un ruisseau, non loin du campus, dans la forêt, qui coulait au milieu de deux épais murs de broussailles. Un gros tuyau d’écoulement des eaux usées le franchissait d’une rive à l’autre. Jay, cagoulé et armé, avait attaché le jeune gars au tuyau. Nu. On était en plein hiver. Grant observait la scène planqué dans les buissons, le cœur cognant. Jay lui avait ordonné de ne pas se montrer. Ils avaient passé une bonne partie de la nuit ainsi, Jay et Grant chaudement vêtus. De temps en temps, Jay répétait calmement les mêmes phrases : « Tu vas laisser tomber cette fille, tu comprends ? Sinon, je te briserai les jambes et les bras et ta carrière sportive sera finie, tu comprends ? Hoche la tête si tu comprends… » Jay l’avait aussi obligé à boire la moitié d’une bouteille de bourbon et à avaler quelques pilules. Ils l’avaient déposé devant un hôpital cinq heures plus tard, en état d’hypothermie et défoncé.

Grant savait que Jay avait fait bien pire depuis — pour lui, rien que pour lui… pour lui et pour WatchCorp. Il rendit son sourire à Jay et le vit sortir son téléphone de sa poche. De fait, Grant avait perçu une vibration.

« Monsieur », lança l’hôtesse en direction de Jay, mais Grant lui fit signe de laisser tomber et elle se tut, non sans froncer les sourcils de réprobation : elle était l’unique occupante de la cabine à part eux et elle devait la considérer comme son territoire. Le bruit des moteurs augmenta. Il sentit des gouttes de sueur perler sur sa lèvre supérieure.

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