Bernard Minier - Une putain d’histoire

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Une île boisée au large de Seattle…
« Au commencement est la
.
La
de se noyer.
La
des autres,
ceux qui me détestent,
ceux qui veulent ma peau Autant vous le dire tout de suite :
Ce n’est pas une histoire banale. Ça non.
c’est une putain d’histoire.
Ouais,
… »

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Gosses, on appelait le camp « le Camp ». On adorait cet endroit. Et on prenait toujours le prétexte d’aller voir Naomi pour y retourner. Je me souviens que, pour mes treize ans, mes mères m’avaient offert des baskets neuves — du genre hyper-confortables, avec une semelle épaisse, et mes petits pieds étaient bien au chaud et bien serrés là-dedans — et un vélo Interceptor flambant neuf lui aussi, que j’étais fier de chevaucher avec mes potes en remontant la rue principale du camp. Je rêvais de vivre dans un mobil-home semblable à ceux-ci, peut-être parce qu’il était plus facile de s’imaginer qu’on se trouvait à bord d’un vaisseau spatial ou d’un sous-marin quand on se tenait dans la minuscule chambre de Naomi que dans nos grandes maisons.

Je n’avais pas conscience alors de la précarité de leur situation, je n’en voyais que le côté romanesque…

J’ai garé la voiture devant le carré d’herbe et je suis descendu. J’ai marché jusqu’à la véranda et je suis resté planté là un moment. Les rubans jaunes de la police claquaient dans le vent aigre du matin qui me glaçait les joues. La température avait chuté pendant la nuit.

Soudain, j’ai revu le camp sous la neige, pendant la tempête de décembre 2010. Les flocons qui tombaient sans discontinuer, le silence de mort, la fumée des poêles, les caravanes et les rues enfouies sous une épaisse couverture blanche, et nous autres perchés dans notre cabane, que nous avions rendue un peu plus étanche et confortable avec de vieilles couettes molletonnées et des coussins, et aménagée avec un marchepied en guise de table et des rideaux faits de vieux tapis pour arrêter les courants d’air. Existe-t-il au monde créature plus heureuse qu’un enfant jouant par un jour de neige ?

J’ai remarqué une paire d’yeux qui m’observaient derrière une des fenêtres du mobil-home de droite et je suis retourné à la voiture.

« Qu’est-ce que tu foutais ? m’a demandé Charlie en ramenant une mèche de cheveux noirs derrière son oreille. On va rater le ferry !

— Non, c’est bon… Je suis passé voir le mobil-home de Naomi.

— Pour quoi faire ?

— La police a mis un ruban, tu le savais ? »

Il a secoué la tête.

« Où est sa mère d’après toi ? m’a-t-il demandé. Morte ?

— J’en sais rien. »

Charlie m’a lancé un regard aigu.

« Henry… mon frère Nick m’a dit que les caméras du ferry confirment notre version. Naomi serait montée avec quelqu’un mais ils n’arrivent pas à voir qui sur les vidéos…

— À nous de le trouver, ai-je dit.

— Comment on va faire ça ?

— On peut peut-être commencer par interroger tous ceux du bahut qui étaient à bord… »

On a déboulé sur le parking. Les dernières voitures montaient dans le ventre du navire ; on s’est glissés derrière elles.

« Laisse-nous faire ça, alors, Kayla, Johnny et moi, a dit Charlie. Tu n’es pas en odeur de sainteté, ces temps-ci.

— J’adore quand tu fais des grandes phrases, mon frère. »

Noah Reynolds gara sa Crown Victoria sur le parking du 9509 29 th Avenue à Everett, à quarante-sept kilomètres au nord de Seattle — un bâtiment de brique et de verre d’une taille ridicule à côté de ses voisins, puisqu’il se trouvait pour ainsi dire enclavé au milieu des pistes d’atterrissage, des hangars géants et des installations pharaoniques des usines Boeing. Celles-ci abritaient ni plus ni moins que le plus grand bâtiment du monde : quatre cent mille mètres carrés de surface au sol, treize millions de mètres cubes, une flopée de chariots élévateurs et une porte principale de cent mètres de large pour vingt-cinq de haut — mais aussi une banque, des boutiques, une caserne de pompiers, plusieurs cafés Tully’s, leur propre police et leur propre centrale électrique.

Noah ne fut donc pas surpris d’être accueilli par le rugissement d’un Boeing 787 Dreamliner en phase de décollage quand il descendit de voiture pour traverser le parking en direction de l’Institut médico-légal. Il leva les yeux vers l’appareil. Il s’élevait lourdement dans le ciel et ressemblait à une grosse orque volante. Noah se fit la réflexion qu’après tout, s’il y avait des gens à même de supporter un bruit pareil, c’étaient bien les morts. Il franchit les portes vitrées et, trois minutes plus tard, fut mis en présence d’un grand gaillard avec un pull noir sous sa blouse et un drôle de regard dû à une paupière tombante d’un côté — comme un rideau de magasin coincé à mi-course. À cause de cette paupière récalcitrante, le D r Fraser Shatz donnait toujours l’impression d’être à moitié endormi. Impression trompeuse, qui avait induit en erreur plus d’un avocat débutant lorsqu’il venait témoigner à la barre. Noah ne connaissait personne faisant preuve d’un plus grand professionnalisme que le D r Fraser Shatz, médecin légiste en chef et directeur du service de médecine légale du comté de Snohomish.

« Salut, Noah, dit Fraser en serrant la main de Reynolds d’une poigne molle et fraîche qui faisait toujours frissonner les flics novices venus assister à leur première autopsie. Ça fait un bail.

— Bonjour, docteur, les morts vont bien ?

— Ils sont en pleine forme, répondit Shatz avec un sourire tordu, bizarre. Si ça continue comme ça, ils vont finir par avoir ma peau.

— Qui ça, les morts ?

— Non, le comté. »

Autrement dit, le nouveau chef de l’exécutif du comté de Snohomish… Noah savait qu’il avait lancé une vaste opération de restructuration des services médico-légaux. Reynolds remarqua que Shatz avait des cernes noirs sous les yeux et l’air harassé. Il avait entendu dire que le légiste et le nouveau chef de comté ne s’entendaient guère. Noah ignorait à qui la faute. Ce qu’il savait, c’est que Shatz avait toujours eu un tempérament colérique. Il était plus à l’aise avec les morts qu’avec les vivants.

« Ils me cherchent des noises sur ma gestion », ajouta Shatz en avançant dans les couloirs.

Noah avait toujours estimé que les services médico-légaux comme les services de police étaient trop nombreux dans cet État. Entre les polices des comtés, les bureaux des shérifs, les départements de police de Seattle et de Bellevue, la police du comté de King — qui prenait le relais dans le métro de la ville —, celle de l’Université de Washington, qui avait des compétences dans tout l’État, et la Washington State Patrol qui, aujourd’hui, s’occupait de tout : homicides, vols, gangs, unités SWAT… tout le monde se marchait sur les pieds. Idem pour les services médico-légaux. Le comté de King, par exemple, disposait de pathologistes expérimentés, mais c’était l’exception plutôt que la règle. La plupart du temps, le boulot était effectué par des coroners. En outre, les petits comtés avaient des finances limitées ; aussi, à partir de juillet, évitait-on autant que possible les autopsies, trop budgétivores. Un vrai foutoir…

En marchant, Shatz se retourna pour regarder Noah.

« Qu’est-ce qui se passe ? On rembauche les retraités, dans la police ?

— Je suis à mon compte, maintenant, docteur.

— Je suis au courant. »

Shatz introduisit Noah dans son bureau. Le légiste avait son Mur de la renommée, une mosaïque de photos et quelques articles où ne figuraient que des personnalités régionales, mais il n’en était pas moins le fonctionnaire le mieux payé du comté. Son budget s’élevait à deux millions de dollars par an et, l’année dernière, ses services avaient mené à bien trois cent quatre-vingt-onze autopsies.

« Qu’est-ce que je peux faire pour toi ? demanda-t-il en s’enfonçant dans son fauteuil.

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