Bernard Minier - Une putain d’histoire

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Une putain d’histoire: краткое содержание, описание и аннотация

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Une île boisée au large de Seattle…
« Au commencement est la
.
La
de se noyer.
La
des autres,
ceux qui me détestent,
ceux qui veulent ma peau Autant vous le dire tout de suite :
Ce n’est pas une histoire banale. Ça non.
c’est une putain d’histoire.
Ouais,
… »

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J’ignore quels sont les bruits qui ont couru sur mon compte, mais je sais qu’il y en a eu — et je sais que c’est encore un coup de Jay. De la sorte — si je suis isolé, solitaire — il a moins de difficultés à me surveiller. Plus les gens me détestent, s’écartent de moi, plus ça simplifie son travail. Je n’ai pas le droit de chercher à savoir ce qu’ils se disent, bien sûr. Ni de pirater leurs ordinateurs… Juste de faire les recherches nécessaires à mes études… Pas le droit non plus d’aller sur des forums en ligne pour m’épancher auprès d’autres âmes esseulées : la dernière fois que je l’ai fait, mon téléphone a sonné dans les dix secondes.

Ni de parler à des filles depuis l’incident Amber.

Jay ne se montre pas. Pas souvent. Parfois, cependant, peut-être quand il sent que je vais craquer, que j’ai atteint le point de rupture, il me réveille en pleine nuit : « Descends, je suis en bas. » Je descends : « Qu’est-ce que tu veux, Jay ? Il est plus de 3 heures du matin. — Oh, j’arrivais pas à dormir, alors je me suis dit que j’allais passer voir mon vieux pote Henry… » Il pose une main sur mon épaule. « Viens, je t’emmène boire un verre dans un endroit sympa. » J’ai envie de le tuer dans ces moments-là, mais il me tient et il le sait. Il veut me faire comprendre qu’il a le contrôle. Mais il veut aussi m’empêcher de faire une connerie. Pendant quelques heures, il se comporte comme s’il était mon meilleur ami — et c’est peut-être ce qu’il est…

J’ai fini par l’apprécier, bizarrement… Jay ne fait rien gratuitement, ce n’est pas son style. Jay n’agit pas par cruauté mais par nécessité. Je me rends compte que je deviens de plus en plus dépendant de lui, matériellement et psychologiquement. Syndrome de Stockholm ? Peut-être… Mais Jay peut aussi se comporter en vrai père Fouettard. Comme la fois où je suis entré dans cette boutique, où j’ai changé tous mes vêtements pour des fringues neuves et jeté les anciens dans une poubelle avant de partir à pied me cuiter et m’offrir les services d’une pute. Le soir même, des types ont forcé ma porte et m’ont roué de coups, au milieu de la nuit. Après quoi Jay est entré dans ma piaule. « Donne-moi ta carte de crédit, Henry, a-t-il dit. À partir de maintenant, tu passes par moi pour ton argent de poche. »

Ou cette autre où Charlie m’a appelé. Je n’en suis pas revenu d’entendre sa voix au téléphone : « Salut, a dit mon plus vieil ami. Comment tu vas, Henry ? » Sur le moment, j’en suis resté coi. Il a attaqué sans préambule : « Je suis à Washington ! » Ça m’a coupé le sifflet. « Avec mes parents… pour trois jours… je me suis dit qu’on pourrait en profiter pour se voir, t’en dis quoi ? — J’en dis que c’est une excellente idée ! » j’ai répondu, le cœur soudain aussi léger qu’une bulle de savon, me rendant compte à quel point il m’avait manqué. Il a ri. « Putain, ça fait du bien d’entendre ta voix, mon pote ! » Il n’a pas vu mes yeux s’emplir de larmes sans crier gare. « Ouais… ouais… t’as carrément raison, vieux. Comment t’as fait pour avoir mon numéro ? — Il y avait un article sur toi dans le Seattle Times , où ils disaient que tu étudiais les sciences politiques à l’université George-Washington, monsieur Augustine… » Il avait appelé la fac, il avait passé des dizaines de coups de fil jusqu’à ce qu’une employée condescende à lui donner mon numéro. « Bon, ce soir 18 heures, au bar du Churchill : c’est notre hôtel, tu y seras ? — Promis… » Je me suis allongé sur le lit et, pendant de longues minutes, je me suis laissé envahir par quelques-uns de nos meilleurs souvenirs : nos kayaks glissant sur la mer, nos torses nus chauffés par le soleil et nos rires clairs réverbérés par l’eau, les réunions du Club des Inséparables d’East Harbor au Ken’s Store & Grille, le baptême dans la rivière, l’été de mes treize ans, Charlie et moi arpentant chaque mètre de cette foutue île, pédalant, courant, trébuchant, rampant, plongeant, nageant, deux âmes jumelles, deux frères — du moins le croyait-il… « Ce n’est pas une bonne idée », a dit Jay quand je lui en ai parlé. Mais j’ai tenu bon, cette fois : « Tu comptes faire quoi ? M’attacher ? J’irai, que ça te plaise ou non… » Je ne sais pas ce qu’ils ont mis dans ma nourriture ce jour-là, mais, deux heures avant mon rendez-vous, j’ai commencé à me vider par en haut et par en bas et à frissonner de fièvre. Je m’y suis traîné quand même, les cheveux collés au front par la fièvre, le corps frissonnant et l’estomac dur comme du ciment — mais j’ai dû renoncer quand j’ai vomi sur les quais du métro et qu’un flic opportunément apparu m’a ramené chez moi.

Après ça, ils ont changé mon téléphone et, quand j’ai essayé de joindre Charlie au numéro qu’il m’avait donné, une voix enregistrée m’a répondu qu’il n’était plus en service. Même chose pour celui du Ken’s Store & Grille. Est-ce qu’ils ont cramé le magasin ? Est-ce qu’ils ont utilisé leurs liens avec les compagnies du téléphone ? Je n’en ai aucune idée.

Le mois dernier, on m’a diagnostiqué un psoriasis dans le cuir chevelu, la paume des mains et la plante des pieds. « Stress », a dit le toubib. Le mois d’avant, c’était autre chose : « Baisse des défenses immunitaires, a dit le toubib. Êtes-vous stressé, monsieur Augustine ? »

Le reste du temps, Jay se fait discret. Mais je sais qu’il est là. Je le devine qui veille au grain. Même quand je dors, il est là : à croire qu’il ne dort jamais. Je suis son prisonnier. Il n’y a pas d’autre mot. Liberté . J’ignorais le sens de celui-là jusqu’à aujourd’hui. Seuls ceux qui en ont été privés peuvent comprendre. Je sais que plus jamais je n’aurai une vie normale. Plus jamais je ne pourrai aimer, respirer, vivre comme avant… Ma vie ne sera qu’une longue parodie de vie de rêve — Jay y veillera. Tu veux retrouver ta vie d’avant, Henry ? Tu veux redevenir ce petit gars sur son île ? Il fallait y penser plus tôt. Tes mamans sont mortes, je te le rappelle. Oh, à propos, laisse-moi te donner des nouvelles de Charlie, de Johnny et de Kayla… Ils vont bien. Ils se remettent, petit à petit. Quelquefois, ils parlent de toi ; pas si souvent que ça, en fait…

Il croit qu’il a le contrôle. Mais un jour, il baissera sa garde. Un jour, mon heure viendra. Sans s’en rendre compte, il m’apprend le plus important : la patience.

À moins qu’il n’ait prévu ça aussi : ma mort accidentelle, d’ici quelque temps, qui certes laissera Augustine en deuil, mais au moins il aura profité de son fils quelques années. Oui, ça doit être ça. Je suis un risque que Jay ne peut pas se permettre de courir trop longtemps.

Aujourd’hui est la peur. La peur du lendemain. La peur de Jay. Je dois être constamment sur mes gardes. Je sens la paranoïa qui me ronge à petit feu, jour après jour ; mon esprit n’est jamais en repos. À chaque pas, l’impression que quelqu’un m’observe. Et, malgré tout, je dois faire semblant devant mon père. C’est ma part du contrat : faire semblant d’être heureux, faire semblant d’avoir envie, faire semblant que tout va bien. C’est pire que l’enfer.

Finalement, je suis retourné sur l’île. Une dernière fois. Sans que Jennifer Lawrence ait eu besoin de me convaincre. Je ne sais pas pourquoi. J’en ai parlé à mon père et il m’a dit : « Tu es sûr que ça ne va pas être trop douloureux ? » Je suis encore surpris que Jay ne m’ait pas interdit d’y aller, même s’il m’a déconseillé de le faire. Mais mon père avait raison, en fin de compte : c’est douloureux.

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