Bernard Minier - Une putain d’histoire

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Une putain d’histoire: краткое содержание, описание и аннотация

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Une île boisée au large de Seattle…
« Au commencement est la
.
La
de se noyer.
La
des autres,
ceux qui me détestent,
ceux qui veulent ma peau Autant vous le dire tout de suite :
Ce n’est pas une histoire banale. Ça non.
c’est une putain d’histoire.
Ouais,
… »

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Quand il émergea de nouveau à l’air libre, Henry se précipita vers le bord et vomit dans l’océan, la moitié du corps versé hors du bateau. Il entendit le floc flasque et humide de ses régurgitations quand elles heurtèrent la surface de l’eau et il frissonna. Il essuyait sa bouche avec de l’eau de mer, en reprenant sa respiration, lorsque Jay se planta devant lui.

« À partir de cet instant, tu es le fils de Grant Augustine. Et tu le seras jusqu’à ta mort… Ce qui s’est passé cette nuit n’apparaîtra jamais nulle part. Bien sûr, s’il te venait un jour à l’idée de me faire disparaître de manière à ce qu’il n’y ait plus personne pour connaître la vérité à part toi, sache que j’ai déjà pris une police d’assurance. »

Henry était parcouru de tremblements. Jay fixait le brouillard au-dessus de lui, sans le regarder.

« Te voilà en une seule nuit devenu riche, le fils d’un homme puissant, avec un avenir radieux devant toi… Alors, pourquoi cette tête d’enterrement ?

— Vous ne me lâcherez jamais, pas vrai ? dit-il en levant les yeux vers Jay.

— Tu ne crois quand même pas que tu vas t’en tirer à si bon compte ? »

Après la fin

Deux ans plus tard

Bruits. Cliquetis, craquements, crachotements en rafales. Puis des sifflets suraigus portés par l’écho de la baie, des crissements qui ressemblent à des frottements à la surface d’un ballon gonflé. Des grincements à des fréquences élevées. Et le clapotis de l’eau, des vagues.

Assis dans mon kayak, je fixe la brume. Silence. Je retiens mon souffle. Un aileron noir apparaît, deux, trois, quatre — jusqu’à sept… Mon cœur bat plus vite. Les grands prédateurs à robe noir et blanc émergent lentement, en un seul rang, comme pour une battue. Leurs ailerons arrondis fendent la surface de la mer.

29 décembre au matin.

Il a neigé et neige encore.

Les flocons tourbillonnent autour du kayak — puis ils sont avalés par la mer.

Je lève les yeux vers le drone là-haut, dans le ciel blanc.

Je sais qu’il est là même si je ne le vois pas.

À tout hasard, je fais un petit coucou vers le ciel. J’imagine Jay en train de sourire derrière son écran. Ou peut-être ne sourit-il pas. Peut-être même n’est-il pas là ; il suffit de la possibilité qu’il soit en train de me surveiller…

Pendant une seconde, l’idée m’effleure de ramer jusqu’aux orques, de me précipiter sur eux et de les provoquer jusqu’à ce qu’ils se jettent sur moi … Puis la tentation s’éloigne… J’ai la vie rêvée, non ? J’ai obtenu ce que je voulais ; je ne vais quand même pas renoncer à tout ça — pas vrai, Jay ?

C’est bizarre. J’ai tellement voulu cette vie… mais elle ne ressemble pas du tout à ce que j’avais imaginé.

Il y a les bons moments, bien sûr : les sorties avec mon père, la limousine, l’argent de poche, ma chambre et le cheval que j’ai eu pour Noël… Et puis, il y a tous les autres. Et il y a Jay. Chaque fois que j’essaie de m’aménager un petit espace de liberté, de construire quelque chose, Jay et ses sbires l’anéantissent, comme de sales gosses piétinant un château de sable.

Comme la fois où j’ai rencontré cette fille, à la fac.

Pas la plus belle, pas la plus intelligente, juste une fille normale, sympa et cool… Imaginez : vous êtes l’étudiant le plus solitaire du campus parce que quelqu’un, dans l’ombre, fait courir des rumeurs malveillantes sur vous ; et, tout à coup, vous rencontrez cette fille qui, par miracle, ne les a pas entendues et… vous vous rendez compte que vous avez désespérément besoin de compagnie, que vous souffrez atrocement de la solitude.

Cette fille, c’était comme… un rayon de soleil — vous voyez : le cliché le plus éculé. Et pourtant, c’était ça. Pendant quelques jours, j’ai eu l’impression de revivre, grâce à une fille que je n’aurais même pas regardée auparavant ! J’étais bien avec elle ; la vie, je le découvrais, pouvait être simple.

Jusqu’au soir où elle a voulu en savoir plus. On avait fait l’amour ; je savais que Jay ou quelqu’un d’autre devait être en train d’écouter, mais il y avait beau temps que ça ne me faisait plus ni chaud ni froid. Je crois même que ça m’amusait, de la faire crier dans leurs écouteurs et de les obliger à entendre. J’ai allumé un joint, je le lui ai passé et elle a dit : « Henry, je veux tout savoir de toi… » Merde, ai-je pensé. Je n’avais même pas envie de lui servir mes bobards habituels, j’en avais tellement ma claque. « Vaut mieux pas », j’ai dit. Ça ne l’a pas dissuadée, bien au contraire. Elle s’est assise sur moi, ses seins en forme de cônes blancs et roses et le piercing en zircon de son nombril juste sous mon nez. « Je ne partirai pas d’ici tant que tu ne m’auras pas tout raconté. » Je l’ai caressée. « Je veux… tout savoir… putain, oui… t’arrête pas… » Le téléphone a sonné moins de cinq minutes plus tard.

« Vire-la, a dit Jay. Fous-la dehors, dis-lui de ne jamais revenir. Gifle-la, fais-lui mal si ça t’amuse, mais vire-la.

— Sinon quoi ? j’ai répondu.

— Henry, à qui tu parles ? a demandé Amber.

— Sinon, il lui arrivera un accident, a dit Jay dans le téléphone.

— Eh bien, allez-y ! Foncez dessus avec une bagnole, jetez-la du haut d’un pont, fumez-la ! Qu’est-ce que j’en ai à foutre ? j’ai hurlé avant de raccrocher.

— Henry, qui c’était ? » a voulu savoir une Amber quasi hystérique.

Le lendemain, j’ai reçu un appel ; c’était elle au bout du fil : Espèce de sale connard de fils de pute , a-t-elle dit, je ne veux plus jamais te revoir . Je n’ai même pas osé lui demander pourquoi. Parce que je savais. D’avance, je savais que ce serait ignoble. Et que je ne pourrais pas nier. Le truc, c’est que WatchCorp dispose de logiciels qui peuvent sampler des syllabes que vous avez prononcées et reconstituer votre voix. Ils savent aussi trafiquer les vidéos. Bidouiller vos mails. Truquer des photos… Ils peuvent faire gober n’importe quoi à n’importe qui…

Ma vie aujourd’hui

Mon « père » est un homme admirable. Tout en lui fait ma fierté : son autorité, son charisme, son intelligence. Mais il se comporte parfois en père distant et très occupé. Maintenant qu’il m’a pour lui tout seul, il ne fait plus autant d’efforts — sauf à l’occasion des fêtes, des anniversaires et quand l’envie lui en prend. Mais Jay… c’est comme avoir une mère abusive et paranoïaque qui passerait son temps à contrôler le moindre de vos mouvements, à anticiper tous vos écarts de conduite. Je sais que mon logement d’étudiant est truffé de micros, et aussi ma caisse, mon téléphone, mon ordinateur — et peut-être aussi ceux de mes professeurs ; je sais qu’il y a des puces dans tous mes vêtements, dans mes affaires d’étude. Peut-être m’en a-t-il collé une sous la peau après m’avoir endormi, qu’est-ce que j’en sais : je scrute mon corps dans la salle de bains, mais je ne vois rien. Je n’ai pas d’amis : Jay y veille. Il fait courir des rumeurs sur moi…

J’étudie les sciences politiques. Ce n’est pas mon choix, c’est celui de Jay — mais j’ai dû faire croire à père qu’il venait de moi, bien sûr. Je suis un bon élève, je fais des efforts, mais je ne sais pas pourquoi le prof de droit constitutionnel m’a pris en grippe. Il me déteste, ça se voit. Il fait tout pour m’humilier devant les autres. J’ai bien envie de l’attendre un soir après les cours et de lui faire ravaler sa morgue.

Les autres élèves de ma classe ne m’aiment pas non plus. Je le vois à la façon dont ils me regardent quand je passe près d’eux, à leurs ricanements, à leurs murmures… à ma solitude au restaurant universitaire.

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