Bernard Minier - Une putain d’histoire

Здесь есть возможность читать онлайн «Bernard Minier - Une putain d’histoire» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 2015, ISBN: 2015, Издательство: XO Éditions, Жанр: Триллер, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Une putain d’histoire: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Une putain d’histoire»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Une île boisée au large de Seattle…
« Au commencement est la
.
La
de se noyer.
La
des autres,
ceux qui me détestent,
ceux qui veulent ma peau Autant vous le dire tout de suite :
Ce n’est pas une histoire banale. Ça non.
c’est une putain d’histoire.
Ouais,
… »

Une putain d’histoire — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Une putain d’histoire», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

« La loyauté, la fraternité : des mots qui te sont étrangers, pas vrai, Henry ? »

Jay avait parlé d’une voix étrangement tendre et émue.

« J’ai grandi avec cet homme, comme tu as grandi avec Charlie. À l’âge de dix ans, nous étions déjà les meilleurs amis du monde… Il n’y a que quand je suis entré dans les Marines et ton père à l’université que nous avons été séparés… J’ai la prétention de penser qu’il est mon meilleur ami autant que mon patron… Ton père est ce genre de personnes : celles qu’on ne peut s’empêcher d’admirer… ou de jalouser, selon son tempérament. Je ne l’admire pas, précisa Jay, mais je lui suis loyal. Je sais que ton père ne me laissera jamais tomber, tout comme je ne le trahirai jamais… Parce que la vie nous a mis sur le chemin l’un de l’autre, tu comprends ? »

À l’évidence, Henry ne comprenait pas. Il devait se demander pourquoi Jay répétait sans arrêt le mot père , si c’était un nouveau piège — comme quand Jay avait fait semblant de se laisser désarmer pour mieux l’amener à dévoiler son jeu.

« J’ai passé ma vie à servir cet homme, expliqua Jay. Chaque fois qu’il a eu besoin de moi, j’ai été là. Ça doit paraître insensé à quelqu’un comme toi, mais réfléchis : lequel des deux est le maître de l’autre, en réalité ? J’ai tout sacrifié pour lui, j’ai fait les pires choses pour lui. Si je lui révèle la vérité, il sera brisé, il ne s’en relèvera pas. Tant qu’il avait un doute, un espoir, même minuscule, il pouvait vivre avec… Mais découvrir ça : qu’il n’a jamais eu de fils, qu’il a été berné depuis le début, que sa fille a été assassinée… Dans quelques jours vont avoir lieu des élections très importantes pour nous. Pas question jusque-là qu’on soit mêlés à ce qui s’est passé ici. Alors, tu vas venir avec nous, tu vas jouer ton rôle et, une fois les élections passées, tu seras présenté officiellement comme le fils retrouvé de Grant Augustine. Ne t’inquiète pas : je t’aiderai… Tu as de telles dispositions…

— Comme ça, c’est vous qui tirerez les ficelles… », dit Henry.

Jay sourit. « N’est-ce pas ce que j’ai toujours fait ? »

Il fixait la brume.

« Mais il y a une condition… »

Jay vit Henry redevenir méfiant.

« Tu dois me dire où elle est… Je veux m’assurer par moi-même que le cadavre de Meredith ne ressurgira pas… »

Il vit qu’Henry réfléchissait.

« Dépêche-toi. On n’a pas toute la nuit…

— Elle est tout près d’ici, je vais vous montrer. »

Jay fit signe à Henry de se mettre à la barre. Celui-ci poussa la manette à fond et le museau du canot sortit de l’eau. L’embarcation vira. L’étrave fendit la houle, les vibrations du moteur se communiquant à la coque. Ils n’eurent pas à aller loin.

« Là », dit Henry en montrant des rochers à une dizaine de mètres.

Il désignait un petit cap qui se terminait par une colonne de gros rochers luisants s’enfonçant dans la mer, difficiles d’accès autrement que par l’eau. Ils stoppèrent à dix mètres de l’endroit. Des arbres pétrifiés aux formes tourmentées, un bouquet d’épinettes et des pins surgissaient de la pluie au-dessus des blocs.

« Elle est là… au fond… J’ai mis des poids dans ses poches… »

Jay montra la cabine du canon de son arme.

« Il y a une tenue de plongée. Prépare-toi. Tu vas la remonter… »

Henry avait perdu toute arrogance. Il avait peur. Il s’enfonçait dans la nuit, la torche étanche à la main, avec pour seuls bruits celui de sa respiration quand il inspirait et le crépitement des bulles quand il expirait.

Il descendait à lents coups de palmes et s’efforçait de déglutir régulièrement, comme Jay lui avait conseillé de le faire. Là-haut, le projecteur d’au moins trente centimètres de diamètre avait d’abord été braqué sur les profondeurs et Henry avait vu du plancton et des petits poissons dans l’eau illuminée. Puis, à la surface, Jay avait fini par l’éteindre — sans doute parce qu’il les rendait trop repérables — et Henry évoluait depuis dans un étroit tunnel de lumière. Il commençait à sentir la pression de toute cette eau sur ses tympans. Il était un excellent nageur, mais il n’avait pas plongé avec une bouteille plus de trois fois dans sa vie — la dernière lorsqu’il avait accompagné Meredith dans son dernier voyage. Et le cadavre de Meredith se trouvait par vingt mètres de fond. Il devrait remonter prudemment, et ne pas céder à la panique qui menaçait de le gagner.

Il n’osait pas penser aux créatures qui devaient l’observer, tapies dans le noir, à la limite de son champ de vision. Et une autre pensée le frappa : est-ce que Jay allait le tuer une fois qu’il aurait récupéré le corps ? Et si sa promesse n’était qu’un bluff ? Pendant un instant, Henry envisagea de s’enfuir. De se livrer à la police… Mais est-ce que Jay n’avait pas prévu ça aussi ? Il y avait sans doute un type planqué quelque part sur la terre ferme, avec un flingue, ou bien un drone en train de surveiller le secteur — ou les deux…

Des millions de particules flottaient dans le rayon de sa torche, tourbillonnant sur elles-mêmes, dans un sens puis dans l’autre, au gré des courants, comme mues par un mouvement collectif de balancier. Le faisceau toucha enfin le fond. Ce fond était une scène blafarde, violemment réveillée par la lumière blanche mais cernée de ténèbres. Tout avait l’air pâle et décoloré, comme dans une photo surexposée, mais dès que la torche se déplaçait, la portion éclairée retombait dans la nuit la plus impénétrable. Henry vit un poisson qui ressemblait à un simple bâton avec deux yeux sur les côtés et une sorte de mille-pattes au milieu des algues et des rochers — puis il la vit elle .

L’apparition spectrale fit s’accélérer sa respiration. Elle était ainsi qu’il l’avait laissée : dissimulée aux regards par plusieurs planches. Il s’approcha en ondulant et les souleva une par une. Il vida ses poches des petits haltères qu’il y avait glissés. Pendant toute l’opération, il évita de regarder ses yeux vides, son visage fantomatique et ses cheveux ondulants. Il dut néanmoins la prendre dans ses bras et la sensation de ce poids mort fit passer un frisson tout le long de sa colonne vertébrale, sous le néoprène. Sa respiration commençait à être un peu trop oppressée dans le détendeur quand il se propulsa vers la surface, mais il prit quand même garde à caler sa vitesse de remontée sur celle des bulles qu’il produisait. Il faisait tout pour ignorer la mère de Naomi ; il braquait la torche dans la direction opposée. Mais elle n’était qu’à quelques centimètres de lui — son visage bouffi et difforme, sa peau d’une blancheur cireuse, son abdomen et sa poitrine démesurément enflés. Ses cheveux dansaient dans l’eau comme des algues et frôlaient son masque. Une théorie de petits poissons nécrophages l’accompagnait en frétillant, comme une cohorte de fans avides. Ses chevilles et ses poignets étaient toujours attachés avec de la ficelle.

Au cours de cette lente remontée, dans cette intimité forcée avec la morte, Henry passa par plusieurs stades : effroi, désespoir, répulsion, résignation, impatience…

Quand enfin il creva la surface hérissée de pluie, Jay avait rallumé le projecteur et Henry fut momentanément aveuglé après son bref séjour dans les ténèbres. Il poussa le corps vers le haut en clignant des yeux, ébloui, et Jay le tira à lui, le délivrant de ce fardeau. En cet instant précis, Henry eut la vision de ce que serait sa vie, désormais : elle dépendrait en tout du bon vouloir de Jay — Jay qui l’empoignait et le hissait à bord du bateau, Jay qui l’aidait à se débarrasser de son masque, du détendeur et de la bouteille. Ils se regardèrent. Henry éprouva une sensation bizarre quand Jay lui fit un clin d’œil, puis l’adulte alla chercher une grande housse en nylon noir pourvue d’une fermeture Éclair, assez grande pour contenir un corps humain, et ils firent disparaître celui de Meredith à l’intérieur, avant de transporter le tout dans la cabine.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Une putain d’histoire»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Une putain d’histoire» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Une putain d’histoire»

Обсуждение, отзывы о книге «Une putain d’histoire» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x