Bernard Minier - N'éteins pas la lumière

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N'éteins pas la lumière: краткое содержание, описание и аннотация

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« Tu l’as laissée mourir… »
Christine Steinmeyer croyait que la missive trouvée le soir de Noël dans sa boîte aux lettres ne lui était pas destinée. Mais l’homme qui l’interpelle en direct à la radio, dans son émission, semble persuadé du contraire… Bientôt, les incidents se multiplient, comme si quelqu’un avait pris le contrôle de son existence. Tout ce qui faisait tenir Christine debout s’effondre. Avant que l’horreur fasse irruption.
Martin Servaz, de son côté, a reçu par la poste la clé d’une chambre d’hôtel. Une chambre où une artiste plasticienne s’est donné la mort un an plus tôt. Quelqu’un veut le voir reprendre du service… ce qu’il va faire, à l’insu de sa hiérarchie et de ses collègues.
Et si nos proches n’étaient pas ce que nous croyons  ? Et si dans l’obscurité certains secrets refusaient de mourir  ? Non, n’éteignez pas la lumière, ou alors préparez-vous au pire… Après les grands succès de
et du
, Bernard Minier revient avec un thriller sur la manipulation et l’emprise, en explorant nos cauchemars les plus intimes, nos phobies et nos obsessions…

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— Non, non, non, mentit effrontément sa mère. Je trouve ça vraiment passionnant, franchement (toujours se méfier des gens qui employaient vraiment, franchement, honnêtement à tour de bras : c’était pourtant elle qui le lui avait appris). Même si je dois bien reconnaître que je n’ai pas tout compris. Qu’est-ce que tu attends pour l’inviter dans ton émission, ma chérie ?

Éclats de rire complices des deux côtés. Pour endormir mes auditeurs ? pensa Christine. Non, ça, c’était cruel

Et son père pendant ce temps ? Il souriait. Hochait la tête. Les laissait faire les frais de la conversation. Le regard absent.

— Je… ce vin est excellent, dit Gérald.

— Oui, fit sa mère en écho. Honnêtement, mon chéri, Gérald a raison, ton vin est une pure merveille.

— Grand-Puy-Lacoste 2005, répondit son père laconiquement.

Il se pencha pour les resservir. Christine se demanda à quel moment il mettrait Madeleine sur le tapis. Et comment il amènerait le sujet. Car, tôt ou tard, il en parlerait. Même en passant, même de manière allusive — avec un bref trémolo dans la voix. C’était aussi inévitable que la dinde à Noël. Madeleine était morte dix-neuf ans plus tôt. Depuis cette date, son père portait le deuil. Un deuil constant, permanent — quasi professionnel. C’est quoi votre profession ? J’ai été journaliste, écrivain, homme de radio et de télévision, vous avez sûrement entendu parler de cette émission, Le Grand Chambard … — Et aujourd’hui ? — Deuil, mettez deuil … Son entrée Wikipédia indiquait que Guy Dorian, de son vrai nom Guy Steinmeyer, était un journaliste et écrivain français né le 3 juillet 1948 à Sarrance (Pyrénées-Atlantiques), qu’il avait vingt années durant animé l’émission radiophonique quotidienne la plus célèbre de France, créée le 6 janvier 1972, 6 246 émissions au compteur, au cours desquelles il s’était entretenu avec tout ce que la France comptait d’artistes, de politiques, de sportifs, d’écrivains, de scientifiques — et même avec trois présidents, dont deux en exercice. (Christine se souvenait de quelques noms parmi des centaines d’autres : Brigitte Bardot, Arthur Rubinstein, Chagall, Sartre…) Puis il était passé à la télévision. Avec le même succès. Du moins avant que les agences de publicité achetant du temps d’antenne ne se mettent en tête de décider de la programmation et qu’une émission occupant toute la soirée autour d’un seul invité — qui plus est une émission où on disait des choses valables, des choses intelligentes et même des choses intimes — ne devienne inenvisageable à une heure de grande écoute.

— On est tellement contents de vous rencontrer enfin, dit sa mère. Christine nous a beaucoup parlé de vous.

( Ah bon, quand ça ? )

Regard embarrassé de Gérald dans sa direction.

— Oui… Elle m’a aussi beaucoup parlé de vous.

Un bon gros mensonge qui sonnait comme tel.

— Et on est tellement contents qu’elle ait enfin trouvé chaussure à son pied.

( Oh non, par pitié, pas ça. )

— Christine est quelqu’un qui sait ce qu’elle veut, déclara enfin son père.

Le couple parfait tournait la tête vers elle, comme une paire de robots parfaitement synchronisés.

— C’est pourquoi nous sommes si fiers de notre fille, fit sa mère en écho.

Nouveau coup d’œil de son côté. On y lisait moins la fierté que le fait qu’elle essayait de s’en convaincre, cependant.

— Elle a voulu suivre nos traces. Et elle travaille dur pour cela.

— Nous sommes très fiers d’elle, renchérit son père. Nous avons toujours été fiers de nos filles.

— Christine a une sœur ? (Gérald.)

Et voilà, on y était… Une remontée de bile dans sa gorge.

— Madeleine était la sœur aînée de Christine, s’empressa d’expliquer son père et, l’espace d’un instant, sa voix mua comme celle d’un adolescent. Elle est morte dans un… accident . Maddie avait tous les dons, tous les talents… Ce n’était pas facile pour Christine de vivre dans son ombre. Mais elle s’en est sortie. Et elle montre de quel bois elle est faite…

Un souvenir — comme un flash brutal de la mémoire. Été 91. La maison de Bonnieux. Les amis au bord de la piscine. Si nombreux et aux visages si familiers à force de les voir dans la lucarne qu’on aurait dit un plateau télé en chair et en os. Et Madeleine au milieu. Madeleine — treize ans mais en paraissant seize avec ses nichons de femme sous son tee-shirt, ses hanches de femme et ses petites fesses rondelettes de femme dans son short serré —, qui faisait le service, captant le regard des hommes, jouant avec une inconscience joyeuse de ses charmes, testant ses pouvoirs précoces sur les libidos masculines (l’avait-elle réellement vue ainsi ? à dix ans ? ou sa mémoire reconstruisait-elle la scène après coup ?), nymphette ingénue, singeant et éclipsant les femelles adultes — ce qu’elle ne deviendrait jamais : une Baby Doll à jamais coincée dans un corps de femme-enfant. Toute référence à Madeleine la troublait au point que le visage de sa sœur finissait toujours par flotter devant elle. Elle la revoyait posant le plateau sur une table en fer, retirant lentement sa jupe en jean et son débardeur pour en extraire, d’un geste candidement mais infiniment provocateur, son corps mince, ses jambes bronzées et son petit deux-pièces bleu étonnamment rempli pour son âge. Et Christine avait vu (croyait avoir vu, se représentait, imaginait) les hommes alentour caressant du regard la perfection dérangeante de ce jeune corps prénubile ( sauf en Iran , fit observer la féministe en elle) tout en s’efforçant de nier leur propre concupiscence — on eût dit que leurs regards se faisaient brumeux et absents — avant que l’affolante Lolita ne fasse trois pas légers comme un souffle vers le bord de la piscine et ne crève la surface caressée par la lumière du soir dans un plongeon parfait. Salve d’applaudissements. Explosion de joie. Soulagement. Et toute la tension brusquement libérée dans un jaillissement salvateur… Mesdames et messieurs : la reine de la soirée. Et pas seulement de celle-là. Madeleine était la reine vingt-quatre heures sur vingt-quatre — quand Christine était condamnée au rôle de dame de compagnie.

Elle croisa le regard de Gérald. Lut sa perplexité. Tu ne m’as jamais parlé de ta sœur… tu ne m’avais pas dit non plus que tes parents étaient… grand Dieu… célèbres…

Elle lui sut gré de se taire.

— Quand elle était petite, dit sa mère en souriant, Christine cherchait désespérément à égaler sa sœur.

( Oh, non, par pitié, pas toi, maman. )

— Comme quand son père lui a appris à nager…

Elle rit. Mais son père ne rit pas. Ne la regarda pas. Il regardait ses longues mains.

— Cela a été très laborieux. Mais elle s’est accrochée. Elle ne voulait pas renoncer. Jamais. C’est Christine. Elle s’accroche. Elle a eu un modèle tellement difficile à égaler devant les yeux pendant toute son enfance…

Oui, c’était son père qui lui avait appris à nager, c’était lui qui lui avait fait découvrir L’Appel de la forêt, Vingt mille lieues sous les mers et Le Livre de la jungle , lui encore qui l’avait accompagnée à ses premières séances de cinéma. Et pourtant, si tendre et indulgent et taquin qu’il ait toujours été avec elle ( Ben, quoi ? moi aussi j’ai droit à un bisou, non, pas seulement ta mère, petit ouistiti ? ), il l’avait toujours été un peu moins qu’avec sa sœur. Avec Madeleine, il se passait quelque chose d’autre. Un lien qu’elle ne pouvait qualifier que de… supérieur. ( Arrête ça immédiatement , dit la voix en elle.) Mais c’était la vérité, non ? « Tu m’aimes ? » avait-elle un jour demandé à son père — c’était le jour de son dixième anniversaire, elle s’en souvenait. Bien sûr que je t’aime, petit ouistiti … Elle adorait qu’il l’appelle ainsi, avec son large sourire d’homme de télévision et sa voix profonde, reconnaissable entre toutes. Cela la faisait pouffer et glousser et lui donnait la chair de poule en même temps. Mais il n’avait pas dit « mon »… Avec Madeleine, c’était toujours ma chérie, mon colibri, mon rayon de soleil. Madeleine n’avait jamais demandé à son père s’il l’aimait. Parce qu’elle n’en avait pas besoin. Elle savait

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