Bernard Minier - Nuit

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Nuit: краткое содержание, описание и аннотация

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Nuit de tempête en mer du Nord.
Secoué par des vents violents, l’hélicoptère dépose
sur la plate-forme pétrolière. L’inspectrice norvégienne enquête sur le meurtre d’une technicienne de la base
.
Un homme manque à l’appel. En fouillant sa cabine, Kirsten découvre une série de photos. Quelques jours plus tard, elle est dans le bureau de
.
L’absent s’appelle
, le tueur retors et insaisissable que le policier poursuit depuis des années. Étrangement, sur plusieurs clichés, Martin Servaz apparaît. Suivi, épié.
Kirsten lui tend alors une autre photo. Celle d’un enfant.
Au dos, juste un prénom : Pour Kirsten et Martin, c’est le début d’un voyage terrifiant. Avec, au bout de la nuit, le plus redoutable des ennemis.

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La voix de la femme derrière lui le tira de ses pensées.

— Je suis morte.

Il se retourna. C’était la blonde. Un joli brin ; saine, sans chichis. Dans les trente-cinq ans. Il se dit qu’il aurait bien aimé l’entendre dire ça au lit. Et pourquoi pas ? Il était un cœur à prendre, après tout. Il allait tenter une approche ce soir. À condition, bien sûr, qu’ils aient assez d’intimité là-dedans.

Il devina que le refuge était plus grand qu’il n’y paraissait. Sur un côté, son toit descendait presque jusqu’au sol, où quatre-vingts centimètres de neige s’étaient accumulés depuis l’automne. De l’autre, il frôlait une haute paroi rocheuse dont le sommet était masqué par les sapins. L’ombre coulait entre eux, pareille à une encre mêlée d’eau ; elle semblait descendre du massif montagneux. La nuit tombait très rapidement à présent, et la masse sombre du refuge qui se détachait sur toute cette grisaille bleutée ne lui paraissait guère plus engageante que les bois eux-mêmes.

Tout à coup, il se sentit comme le petit garçon qui lisait Jack London au fond de son lit. Bon sang, qu’est-ce qui lui prenait de s’apitoyer sur son sort de la sorte ? Qu’est-ce que c’était que ces conneries de lectures d’enfance ?

Leur guide, un jeune homme blond qui avait à peu près l’âge de son ex-copine, ouvrit le refuge et tourna un interrupteur. Aussitôt, une flaque jaune franchit la porte pour se plaquer sur la neige labourée par leurs traces. Les leurs — mais aussi d’autres traces, de raquettes et de pas, récentes et plus profondes : il les voyait faire le tour du refuge, se croiser et se chevaucher. Quelqu’un était venu avant eux . Sans doute mettre en route le groupe électrogène. Ou vérifier qu’il y avait encore de l’électricité, malgré l’épais matelas de neige qui recouvrait les panneaux solaires. Ou bien effectuer de menues réparations avant l’ouverture de la saison d’hiver, quand le refuge n’était pas gardé, comme en été, mais qu’on pouvait tout de même y trouver des matelas et des couvertures, un peu de vaisselle, du bois de chauffage pour le poêle et une radio de secours.

En tout cas, des traces fraîches…

Il regarda autour de lui. S’arrêta sur l’autre type, bizarre — celui qui portait des traces de brûlures autour de la bouche et sur la joue gauche, sous sa capuche toujours rabattue, et qui avait un regard un peu dément. Il avait entendu dire aux thermes que ces brûlures étaient consécutives à une électrocution par une caténaire. Beltran s’était laissé dire qu’il avait passé des semaines d’abord dans un centre pour grands brûlés, puis dans un centre de rééducation spécialisé dans le traitement des cicatrices de brûlures avant d’atterrir ici. En temps normal, il aurait ressenti de la compassion pour quelqu’un dont une partie du visage était défigurée mais il y avait quelque chose chez lui qui vous glaçait le sang presque autant que la nuit d’hiver. Peut-être était-ce ce regard un peu dingue qui s’attardait sur les uns et les autres avec ce qui s’apparentait pour Beltran à de la malveillance pure. Ou cette façon de mater les fesses et les seins des deux filles du groupe, la blonde et la brune, à tout bout de champ ? Ou encore cette autre de lécher ses cigarettes roulées d’une langue un brin obscène en vous regardant droit dans les yeux ?

Beltran remarqua que le type l’observait sous sa capuche et il frissonna. Il fut le premier à entrer. Il se sentait mal à l’aise au milieu de la forêt avec la nuit qui tombait ; il était le petit Gilbert lisant Jack London au fond de son plumard. En pleine régression, mon pauvre vieux

Emmanuelle Vengud sourit au jeune guide et sortit le paquet de cigarettes de son anorak. En griller une dans cet air pur lui parut tout à coup la chose à faire. Un acte délicieusement transgressif. Ça faisait une heure au bas mot qu’elle en avait envie. Tout cet oxygène dont elle avait empli ses poumons pendant l’effort l’avait enivrée, de même que l’altitude. Une ivresse générale. Soudain, un cri lugubre, aigu et rouillé comme la morsure d’une scie, déchira l’obscurité grandissante.

— Qu’est-ce que c’était ?

Matthieu, leur jeune guide, regarda les bois et haussa les épaules.

— Aucune idée. Je ne connais rien aux oiseaux.

— Parce que c’était un oiseau ?

— Quoi d’autre ?

Il tendit ses doigts gantés vers le paquet de cigarettes.

— Je peux ?

— Un jeune homme sain et sportif comme toi, ça fume ?

Avait-elle eu recours au tutoiement d’une manière un peu trop évidente ? Dans ce cas, tant pis.

— Ce n’est pas mon seul vice, répondit-il en la regardant.

Elle lui rendit son regard. Est-ce que c’était un appel du pied ? Ou rien qu’un jeu innocent ? Si ç’avait été son mari, elle n’aurait pas hésité un seul instant. Dans le Scrabble mental de ce dernier, le mot « innocence » ne rapportait pas un point — contrairement à « adultère, tromperie, baise, chatte, pornographie » et surtout « trahison ». Scrabble de huit lettres, à placer avec le s de « baise » si celui-ci était déjà dans le jeu. Voilà qui pouvait rapporter un paquet de points. Trahison . Mot compte double, en vérité. Quand votre meilleure amie couche avec votre mari, vers qui vous tourner ? Votre animal de compagnie ? Votre belle-sœur ? Elle inhala la fumée, l’enfonça au plus profond de ses poumons.

— Votre mari n’aime pas la rando à skis ?

Elle frissonna — il était derrière elle et il avait prononcé les mots tout près de son oreille.

— Non, pas vraiment.

— Et vous, ça vous a plu ?

Elle frissonna de nouveau, mais différemment cette fois. À cause de la voix… Ce n’était pas celle de tout à l’heure. Celle du jeune guide. Celle-là chuintait et sifflait comme… Elle sursauta. Le visage brûlé. Celui qui avait un regard bizarre et des cicatrices autour de la bouche et sur la joue gauche. Alors seulement, elle s’aperçut qu’ils étaient seuls dehors. Que le jeune guide l’avait plantée là et était rentré. Il faisait froid et humide, mais elle eut tout à coup chaud dans le cou, les joues et l’entrecuisse. Une chaleur qui n’avait rien d’agréable. Une poussée d’adrénaline qui lui donna un peu le vertige. Elle sentit son cœur pomper son sang à grands coups violents sous sa combinaison, le souffle chaud qui caressait le pavillon de son oreille. Elle évita de tourner les yeux pour ne pas être tenté de regarder les cicatrices.

— Ton mari, pourquoi il n’est pas venu ?

Elle fut surprise, à la fois par le tutoiement et par l’indiscrétion assumée de la question. Ce fut à son tour de hausser les épaules.

— Il aime son petit confort. Dormir dans un sac de couchage au milieu d’une salle commune et des ronflements, très peu pour lui. Et puis, je le répète, il n’est pas très ski de randonnée. Il préfère la descente. ( Et les gifles , songea-t-elle.)

— Et qu’est-ce qu’il fait pendant ce temps ?

Elle se raidit. Ça allait trop loin, cette fois. ( Il couche avec ma meilleure amie , pensa-t-elle. Peut-être que ça lui fermerait son clapet.) Et puis, elle avait remarqué la façon qu’avait le brûlé de lui reluquer les seins et les fesses pendant la randonnée. Elle avait beau être désolée de ce qui lui était arrivé — quoi que ce fût — elle ne l’en trouvait pas moins bizarre et, pour tout dire, malsain. Elle se retourna et le dévisagea, pour éviter surtout de le sentir la frôler par-derrière. Le tissu cicatriciel lui sauta aussitôt au visage et elle eut du mal à le regarder dans les yeux.

— Pourquoi tu veux le savoir ?

— Comme ça… Tu sais qu’il s’est passé quelque chose de terrible dans ce refuge il y a dix ans ? Quelque chose d’horrible…

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