Bernard Minier - Nuit

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Nuit: краткое содержание, описание и аннотация

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Nuit de tempête en mer du Nord.
Secoué par des vents violents, l’hélicoptère dépose
sur la plate-forme pétrolière. L’inspectrice norvégienne enquête sur le meurtre d’une technicienne de la base
.
Un homme manque à l’appel. En fouillant sa cabine, Kirsten découvre une série de photos. Quelques jours plus tard, elle est dans le bureau de
.
L’absent s’appelle
, le tueur retors et insaisissable que le policier poursuit depuis des années. Étrangement, sur plusieurs clichés, Martin Servaz apparaît. Suivi, épié.
Kirsten lui tend alors une autre photo. Celle d’un enfant.
Au dos, juste un prénom : Pour Kirsten et Martin, c’est le début d’un voyage terrifiant. Avec, au bout de la nuit, le plus redoutable des ennemis.

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— Sauf que maintenant faut y aller. On est repérés … Ou plutôt, c’est Joanna qui l’est.

— Joanna ?

— Mon faux profil. Blonde, un mètre soixante-dix, dix-huit ans, libérée. Putain, j’ai déjà plus de deux cents matches ! En moins de trois jours… Ce truc va révolutionner le dating .

Servaz n’osa pas lui demander de quoi il parlait. Vincent avait tout juste dix ans de moins que lui mais ils n’auraient pu être plus dissemblables. Alors qu’à quarante-six ans Servaz ne ressentait que stupeur et perplexité devant la vie moderne — ce mariage contre nature de la technologie, du voyeurisme, de la publicité et du commerce de masse —, son adjoint écumait forums et réseaux sociaux et passait bien plus de temps sur son ordinateur que devant sa télé. Servaz savait qu’il était un homme du passé — et que le passé n’était plus pertinent. Il était semblable à ce personnage interprété par Burt Lancaster dans Violence et passion — ce vieux professeur qui mène une existence recluse dans son hôtel particulier romain rempli d’œuvres d’art, jusqu’au jour où il a le malheur de louer le dernier étage à une famille moderne, bruyante et vulgaire. Le voilà confronté malgré lui à l’irruption d’un monde qu’il ne comprend plus. Mais qui finit par le fasciner. De même, Servaz devait bien se l’avouer, il ne comprenait plus grand-chose à ce troupeau d’individus, à leurs gadgets infantiles et à la puérilité de leur agitation.

— Il envoie message sur message, commenta Vincent. Il est accro.

Son adjoint referma la tablette et s’apprêtait à la fourrer dans la boîte à gants quand il arrêta son geste.

— Ton arme est là-dedans, constata-t-il.

— Je sais.

— Tu la prends pas ?

— Pour quoi faire ? Ce type a toujours opéré de la même manière : arme blanche. Et, chaque fois qu’on l’a arrêté, il n’a pas opposé de résistance. Et puis, tu as la tienne…

Sur ce, Servaz descendit. Espérandieu haussa les épaules. Il vérifia la présence de la sienne dans son étui, ôta le cran de sûreté et l’imita. Aussitôt, la pluie oblique et froide lui mouilla le front.

— T’es une vraie tête de mule, tu le sais ça ? dit-il en se mettant en marche sous l’averse.

Cedant arma togae . Que les armes le cèdent à la toge.

— On devrait enseigner le latin à l’école de police, ironisa Espérandieu.

— La sagesse des Anciens, rectifia Servaz. J’en connais certains qui pourraient en faire leur profit.

Ils traversèrent le terre-plein boueux en direction du petit bout de jardin entouré d’un grillage qui se trouvait sur le devant de la maison. Un gigantesque tag peint à la bombe couvrait presque entièrement le mur sud, dont l’unique fenêtre était maçonnée. Il y avait deux fenêtres par étage sur le devant, côté jardin, mais les volets étaient clos.

Le portail émit un grincement rouillé quand Servaz le poussa. Dans une fréquence si haute, si stridente, qu’il fut immédiatement certain que le bruit avait été entendu à l’intérieur de la maison, malgré l’orage. Il jeta un coup d’œil à Vincent, qui hocha la tête.

Ils remontèrent la courte allée entre des plants de légumes laissés à l’abandon, envahis par les mauvaises herbes.

Soudain, Servaz s’immobilisa. Il y avait une forme noire sur leur droite. Près de la maison. Un molosse sorti de sa niche les observait. Sans bouger. Silencieux.

— Pitbull, commenta Espérandieu à voix très basse et tendue en le rejoignant. Normalement, il ne devrait plus y avoir un seul chien de première catégorie en circulation puisque, depuis 1999, la loi interdit la reproduction et oblige à les stériliser. Or tu sais qu’on en compte plus de cent cinquante rien qu’à Toulouse ? Et plus de mille chiens de deuxième catégorie…

Servaz détailla la chaîne : assez longue pour que le molosse puisse parvenir jusqu’à eux. Vincent avait sorti son arme. Martin se demanda si ça suffirait à stopper l’animal dans son élan s’il lui prenait l’envie d’arracher une gorge ou deux.

— Avec deux flingues, on aurait eu plus de chances de l’arrêter, fit remarquer judicieusement son adjoint.

Mais le chien ne mouftait pas. Aussi silencieux qu’une ombre. Une ombre avec deux petits yeux brillants. Servaz grimpa l’unique marche sur laquelle la pluie crépitait en surveillant le clebs du coin de l’œil, et il pressa le téton métallique de la sonnette. À travers la vitre dépolie, il entendit le son aigrelet se répandre dans la maison. C’était noir de l’autre côté. Comme dans un four.

Puis il perçut les pas. Et la porte s’ouvrit.

— Qu’est-ce que vous voulez, putain ?

L’homme était plus petit que lui. Très mince, presque maigre. Il devait peser dans les soixante kilos pour un mètre soixante-dix. Plus jeune aussi. Dans les trente ans. Sa tête entièrement rasée. Servaz nota certains signes : les joues caves, les yeux enfoncés dans leurs orbites et les pupilles en têtes d’épingle, bien qu’il n’y eût presque pas de lumière là où il se tenait.

— Bonsoir, dit-il poliment en dégainant son écusson. Police judiciaire. On peut entrer ?

Il vit le crâne rasé hésiter.

— On veut juste vous poser quelques questions au sujet des trois femmes qui se sont fait agresser près du fleuve, s’empressa-t-il d’ajouter. Vous avez dû lire ça dans les journaux.

— Je lis pas les journaux.

— Alors, sur Internet.

— Non plus.

— Ah. On fait toutes les maisons dans un rayon d’un kilomètre, mentit-il. Enquête de voisinage, le truc habituel…

Les yeux en têtes d’épingle allaient de Servaz à Vincent et retour. Il avait une peau aussi blanche que de l’os et un cou maigre entre des épaules osseuses. Servaz se dit qu’il devait penser à la blonde qu’il croyait avoir matchée sur Tinder — un vrai miracle, non, avec une tronche pareille ? — et qu’il n’avait qu’une hâte : qu’ils décampent pour pouvoir reprendre sa drague électronique. Qu’aurait-il fait avec elle si elle avait réellement mordu à l’hameçon ? fut la question que le flic se posa ensuite. Il avait lu son dossier…

— Il y a un problème, monsieur ?

Servaz avait volontairement adopté un ton soupçonneux, en haussant les sourcils d’un air perplexe.

— Hein ? Non… non, y a pas d’problème… Entrez. Mais magnez-vous, OK ? Je dois donner son médicament à maman.

Jensen fit un pas en arrière et Servaz franchit le seuil. Il pénétra dans un couloir presque aussi sombre et étroit qu’une galerie de mine, avec une zone faiblement éclairée dans le fond et une bande de lumière grise émanant d’une porte à deux mètres de là sur la gauche. Il pensa à un réseau de grottes fugitivement illuminées par les lampes de spéléologues. Ça sentait l’urine de matou, la pizza, la transpiration et le tabac froid. Et aussi une autre odeur, qu’il identifia pour l’avoir reniflée à maintes reprises dans des appartements du centre-ville où on retrouvait les cadavres de vieilles dames oubliées de Dieu et des hommes : l’odeur douceâtre des médicaments et de la vieillesse. Il fit un pas de plus. De chaque côté, des murailles de cartons empilés contre les murs, presque jusqu’à hauteur d’appui, affaissés sur eux-mêmes sous le poids de ce qu’ils contenaient : vieux abat-jours, piles de revues poussiéreuses, paniers en osier pleins de choses inutiles. Ailleurs, les meubles, lourds et sans grâce, ménageaient à peine le passage pour une personne. Plus un garde-meubles qu’une maison…

Il parvint à la porte et jeta un coup d’œil sur sa gauche. Ne vit d’abord que les formes noires d’un mobilier surchargé avec, au centre, la petite étoile d’une lampe de chevet posée sur une table de nuit. Puis le tableau se précisa et il découvrit la créature au fond du lit. La mère malade , sans l’ombre d’un doute. Il n’était pas préparé à ça — qui aurait pu l’être ? — et il eut un mouvement de déglutition involontaire. La vieille femme était mi-assise mi-couchée, adossée à un invraisemblable amoncellement d’oreillers, eux-mêmes appuyés contre une tête de lit en chêne sculpté. Sa chemise de nuit élimée bâillait sur une poitrine osseuse et tavelée. Son visage, avec ses pommettes saillantes, ses yeux profondément enfoncés dans les cavernes noires des orbites et les rares touffes de cheveux gris sur les tempes, laissait deviner le crâne qu’il deviendrait sous peu, telle une vanité. Servaz aperçut des dizaines de tubes de médicaments sur le napperon de la table de nuit et aussi un tuyau qui s’élevait du bras noueux de la vieille femme pour rejoindre une poche de perfusion suspendue à une potence. C’étaient bien les prémices de la mort qui étaient à l’œuvre ici ; la mort occupait dans cette chambre beaucoup plus de place que la vie. Mais le plus choquant était les yeux eux-mêmes. Larmoyants, ils fixaient Servaz du fond du lit. Et, malgré la fatigue, la lassitude, la maladie, ils brillaient de méchanceté. En repensant au nom de l’impasse — chemin du Paradis —, il se demanda s’il n’était pas plutôt sur celui de l’Enfer.

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