Bernard Minier - Nuit

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Nuit: краткое содержание, описание и аннотация

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Nuit de tempête en mer du Nord.
Secoué par des vents violents, l’hélicoptère dépose
sur la plate-forme pétrolière. L’inspectrice norvégienne enquête sur le meurtre d’une technicienne de la base
.
Un homme manque à l’appel. En fouillant sa cabine, Kirsten découvre une série de photos. Quelques jours plus tard, elle est dans le bureau de
.
L’absent s’appelle
, le tueur retors et insaisissable que le policier poursuit depuis des années. Étrangement, sur plusieurs clichés, Martin Servaz apparaît. Suivi, épié.
Kirsten lui tend alors une autre photo. Celle d’un enfant.
Au dos, juste un prénom : Pour Kirsten et Martin, c’est le début d’un voyage terrifiant. Avec, au bout de la nuit, le plus redoutable des ennemis.

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Servaz atteignit à son tour le portail. Ses chaussettes glougloutaient dans ses chaussures trempées ; le col de sa chemise était gorgé d’eau, de même que ses cheveux collés à son front.

Il s’essuya le visage et se mit en devoir d’escalader l’obstacle, bascula de l’autre côté. Sa veste dut s’accrocher quelque part, car il entendit un bruit de déchirure quand il retomba sur le sol en ciment.

Là-haut, Jensen hésitait.

Servaz le vit s’incliner d’abord pour regarder en dessous des wagons, puis entre deux wagons — mais, même si le train roulait très lentement, il dut avoir peur de finir écrasé sous les bogies, car il agrippa au vol les échelons d’un wagon et grimpa en direction du toit.

Ne fais pas ça !

Ne fais pas ça !

Pas ici, c’est stupide !

— Jensen ! appela-t-il.

L’homme se retourna, l’aperçut et se mit à grimper deux fois plus vite. Les rails luisaient sous la pluie. Servaz parvint en haut du remblai. Piétinant le ballast, il empoigna à son tour les échelons métalliques sur le côté du wagon.

— Martin ! Qu’est-ce que tu fous ?

La voix d’Espérandieu, en bas. Servaz pose un pied sur un échelon, tire sur sa main refermée autour d’un barreau glissant, pose l’autre pied… Il entend à présent le bourdonnement de l’électricité dans les lignes au-dessus de sa tête, comme le bruit d’un millier de guêpes. La pluie qui rebondit sur le toit du wagon l’éclabousse. Elle coule dans ses cheveux, dans ses sourcils…

Il émerge au niveau du toit. Jensen est toujours là. Hésitant sur la conduite à tenir, sa silhouette dressée dans la lueur des éclairs — à quelques mètres seulement des caténaires et des lignes. Un coup de surtension court un instant d’un bout à l’autre de celles-ci : FFFFCHHHHHHHHHHH … Servaz en a tous les poils qui se hérissent. Il essuie de nouveau sa figure ruisselante. Prend pied sur le toit. La pluie bat la charge sur le wagon. Jensen tourne la tête, à droite et à gauche, comme paralysé par l’incertitude, le dos tourné à Servaz, les jambes écartées…

— Jensen, dit-il. On va cramer tous les deux si on reste là…

Pas de réaction.

— Jensen !

Peine perdue avec tout ce barouf.

— JENSEN !

La suite…

… la suite, il la perçoit dans une sorte de brouillard de sensations se télescopant et se contredisant, une accélération brutale du temps, une brusque, insolite et inexplicable embardée : au moment où Jensen pivote vers lui, son arme au poing (et où une flamme jaillit de la bouche noire du canon), un arc électrique d’un blanc si lumineux qu’il lui brûle la rétine se détache de la caténaire et fond sur Jensen, le frappe, curieusement, non pas au sommet du crâne, mais sur le côté gauche du visage, entre l’oreille et la mâchoire, trouve un chemin à travers son corps, rejoint par ses jambes et ses pieds le toit détrempé du wagon, transformant le fuyard en grille-pain et le projetant séance tenante à plusieurs mètres… Servaz perçoit la charge électrique résiduelle quand elle suit le toit du wagon mouillé jusque sous ses semelles, et ses cheveux se dressent sur sa tête — mais un fait autrement important pour son avenir se déroule au même instant : dans le dixième de seconde qui suit, le projectile jailli de l’arme entre en contact avec sa veste en laine et mohair tout imbibée de pluie, la traverse à la vitesse de trois cent cinquante mètres/seconde, soit dix de plus que la vitesse du son, traverse pareillement le tissu 42 % polyamide, 30 % laine et 28 % alpaga de son pull à col roulé, l’épiderme, le derme et l’hypoderme de sa peau humide, à quelques centimètres de son téton gauche, le muscle oblique externe et les muscles intercostaux, frôlant l’artère thoracique et le sternum, transperce ensuite le bord antérieur du poumon gauche à la texture spongieuse et élastique, puis le péricarde au-delà, pour finalement pénétrer dans son cœur à la hauteur du ventricule gauche — son cœur pompant et expulsant le sang à un rythme que la peur accélère — avant de ressortir de l’autre côté.

Le choc le projette en arrière.

Et la dernière chose que perçoit Martin Servaz est l’électricité statique sous ses pieds, les gouttes de pluie froide sur ses joues, l’odeur d’ozone de l’air et les hurlements de son adjoint au bas du talus, alors même qu’une guêpe de métal mortelle lui transperce le cœur.

5.

Dans une région contiguë de la mort

— Blessure par AF et TPT, dit la voix de femme près de lui. Je répète : blessure par arme à feu et traumatisme pénétrant du thorax. Plaie pénétrante au cœur fortement suspectée. Orifice d’entrée dans la région précordiale. Orifice de sortie dorsal. TRC supérieur à trois secondes. Tachycardie supérieure à 120 bpm. Pas de réponse à la douleur et aréactivité des pupilles à la lumière. Cyanose des lèvres, extrémités froides. Situation très instable. Prévoir chirurgie dans les meilleurs délais.

La voix lui parvient à travers plusieurs couches de gaze. Elle est calme mais il devine l’urgence en elle — elle ne s’adresse pas à lui mais à quelqu’un d’autre, sauf qu’il n’entend qu’elle.

— Avons un deuxième blessé, ajoute la voix. Brûlé au troisième degré par électrisation d’une ligne à haute tension. Stabilisé. Il nous faut une place en CTB. Magnez-vous. C’est la merde, ici.

— Où est l’autre flic ? beugle une deuxième voix un peu plus distante. Je veux savoir quel est le calibre de cette saloperie d’arme et le genre de munition !

Dans la clarté des éclairs qui dessinent de grandes hachures syncopées à travers le ciel, entre ses cils, il devine la lueur d’autres pulsations plus colorées, rythmiques, sur sa droite. Il entend des bruits aussi : des voix plus lointaines, nombreuses, l’écho de sirènes, un train qui ferraille et grince sur un aiguillage…

C’était vraiment idiot de courir après ce type sans ton arme .

Tout à coup, il se sent plein de perplexité. C’est son père. Son père le regarde, debout près de lui qui est étendu sur la civière. Qu’est-ce que tu fous là ? pense-t-il. Tu t’es suicidé quand j’avais vingt ans, c’est moi qui t’ai trouvé. Tu t’es suicidé comme Socrate, comme Sénèque. Dans ce bureau où tu corrigeais toujours tes copies. Avec Mahler à fond. Je rentrais de la fac ce jour-là… Alors, dis-moi comment, bon sang, tu peux te trouver là ?

C’était idiot, vraiment .

Papa ? Papa ? Merde, où est-il passé ? Il y a beaucoup d’agitation autour de lui. Ce masque sur sa figure le gêne, il a l’impression d’une grosse patte posée sur son visage — mais il sent bien que c’est par là que la vie passe dans ses poumons. Il entend une autre voix familière, une voix terriblement angoissée. Est-ce qu’il est vivant ? Est-ce qu’il est vivant ? Est-ce qu’il va vivre ? Vincent, c’est Vincent. Pourquoi Vincent panique-t-il ? Il se sent bien. C’est vrai : il se sent étonnamment bien. Tout va bien, a-t-il envie de lui dire. Tout va très bien. Mais il ne peut ni parler ni bouger.

— Priorité numéro un, maintenir la volémie : on remplit ! gueule une nouvelle voix tout près de lui. Emmenez les voies ! Donnez-moi des blood pumps !

Cette voix-là aussi est proche de la panique. Tout va bien, voudrait-il leur dire. Je me sens bien, je vous assure. Je crois même que je n’ai jamais été aussi bien de ma vie. Soudain, il a le sentiment de n’être pas dans le bon sens, de flotter au-dessus de son propre corps. Il repose sur de l’air, il est suspendu dans le vide. Il les voit s’activer autour de lui, méthodiques, précis, disciplinés. Un autre lui, allongé là, en bas. Il se voit comme il voit les autres. Bon sang, qu’est-ce que tu as mauvaise mine ! Tu as l’air d’un cadavre ! Il ne ressent aucune douleur. Rien qu’une paix intérieure comme il n’en a jamais connu auparavant. Il les regarde s’agiter. Il aime tous ces gens. Tous.

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