Adrien Goetz - Une petite légende dorée

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Pendant la semaine où s’écroule le bloc de l’Est, Carlo, jeune dandy américain, espion et diplomate, parcourt l’Europe.
Ce qui le conduit à Lugano, à Budapest, à Prague et enfin à Sienne, le matin du Palio, doit rester secret. Il n’en parlera ni à Marge avec qui il vit, ni à Irène, lancée à sa poursuite. Il ose à peine se l’avouer : c’est l’amour de l’art, un coup de foudre, la découverte d’un artiste siennois oublié dont il a vu une œuvre par hasard à la National Gallery de Washington.
Le « Maître de l’Observance », peintre énigmatique de la Renaissance, commence à le hanter et transforme sa futile existence en une petite légende dorée.
Adrien Goetz fait de la peinture sa trame romanesque. Il entraîne le lecteur dans une troublante enquête à travers musées et collections privées. Un nouvel hymne à l’Italie par l’auteur de
(Prix des Deux Magots, Prix Roger Nimier).

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Les parents de Marge ne possédaient pas une villa immense, comme celle des parents adoptifs de Carlo qui était à tout casser. La villa ne donnait pas directement sur la falaise, ce qui était déjà plus grave mais n’empêchait pas les promenades en bateau, le port des espadrilles, des pull-overs de coton, ni de se servir un verre de vieux Lagavulin en rentrant.

Rien de cette vie de Newport n’avait l’air de peser. C’était une famille où l’on aimait rire, ce dont Carlo n’avait pas l’habitude. Leur joie était dépaysante. Marge aimait se promener le long du rivage, sur le sentier qui borde les pelouses. Dans son esprit, petite fille riche, elle faisait la collection des maisons. Elles avaient toutes des formes si différentes, depuis les palais Renaissance de la famille Vanderbilt, les Grands Trianons — mieux que l’original, car avec la plage à côté — ou les manoirs écossais, les villas mauresques, les bunkers chics et les maisons-bulles.

Elle se souvenait d’avoir vu un soir, il était tard, c’était sous la lune rousse, comme dans les contes qu’elle lisait à cet âge, au milieu d’une immense prairie qui servait de jardin à une immense maison, deux dromadaires se promener. Un homme avait sifflé et des chiens qui ressemblaient à des chiens de troupeau avaient fait rentrer les animaux. Ils étaient venus sagement prendre place dans un salon illuminé qu’on voyait au centre du bâtiment. Un lustre de cristal éclairait leur pelage. Sans doute les bêtes de compagnie de quelque despote oriental. Elle était revenue souvent, mais n’avait pas retrouvé ces deux animaux sages qui venaient à pas lents rejoindre leur maître dans ses appartements, elle n’avait pu caresser ces chiens, ni sentir à nouveau cette atmosphère, angoissante et grisante, de chasse nocturne. Sans ces chiens, justement (même si on ne les entendait plus, ils pouvaient être encore là), Marge aurait sauté la grille pour aller trouver le seigneur de ce palais des merveilles et lui demander s’il aimerait qu’elle lui récitât des contes. Elle avait sept ou huit ans.

La première fois qu’elle avait conduit Carlo à Newport, elle lui avait raconté cette histoire. Sans doute alors, comme sa Jeep ne devait pas tarder à arriver en vue de l’embranchement, y repensait-elle. Carlo se sentit bien à cette idée. Il aimait Marge. Comme s’il avait été assis devant la cheminée de la villa, un verre de whisky à la main, en pull de coton bleu et blanc, dans ce Newport que pourtant il n’aimait pas. Le père de Marge discuterait de la situation du golfe Persique, il lui répondrait avec le ton dont on distille un secret d’Etat-en lui-même, Carlo ne penserait à rien. Il écouterait de la musique, dans son théâtre imaginaire.

Marge, à des milliers de kilomètres, rêvait en effet à cette histoire de dromadaires. Elle se disait qu’au bout du compte elle épouserait peut-être Carlo, ce jeune chameau. Elle lui en parlerait au retour. Ce soir, avec son père, elle irait peut-être faire quelques pas sur le rivage, mais pas jusqu’à la villa mystérieuse, qui était un peu loin. Ils parleraient des régates. Elle se réjouissait de rentrer à Newport. Les dynasties chinoises n’étaient plus rien à ses yeux. Elle respirait.

Dans la salle du musée, une voix trop haute fit sursauter Carlo. Elle susurrait. L’image d’un visage tentait de se fixer sur la vitre qui couvrait la petite peinture. Il souriait. Carlo grimaça, se retourna. C’était une jeune femme dont il savait tout sans l’avoir jamais rencontrée.

Une chose que la fiche ne mentionnait pas, c’est qu’elle aurait une voix aussi désagréable. Elle s’appelait Irène. Son « identité » de ce jour, un nom grec, genre Papazoglou, il ne s’en souvenait pas. Ils échangèrent les paroles convenues, comme dans les romans d’espionnage. Toutes les grecques au nom impossible ne sont pas des Maria Callas. Quel était le vrai nom de la Callas ?

Irène n’avait pas bronché. Il avait déjà pris en mains le porte-documents qu’elle avait apporté. Echange effectué. Sans y penser. Affaire de routine. C’est quand même assez rare que cela se passe à Washington même, d’habitude on offre de petits voyages. Elle parlait encore, pour la vraisemblance de la scène. Avec sa photographie, on lui avait montré toute sa fiche sans lui laisser le temps de la lire, mais Carlo avait le regard photographique. Si au moins elle était jolie, elle aurait pu passer pour une sorte de Ninotchka, de ces espionnes au regard sévère. Irène n’était pas non plus du genre à éclater de rire comme Garbo dans le film de Lubitsch. Kalogeropoulos : le vrai nom de la Callas. Née à New York, morte à Paris. Carlo s’enchante de sa bonne mémoire. Irène, comme convenu, a parlé la première.

« Vous regardez ça ? De qui ? Maître de l’Observance ? Connais pas. Un Siennois.

— Ah ? Vous connaissez alors ?

— C’est la salle des primitifs siennois. C’est écrit. Vous êtes allé à Sienne ? Tellement charmant. Vous avez lu le cartel ? “Saint Côme et saint Damien guérissent un paralytique en remplaçant sa jambe par celle prise au cadavre d’un Maure”. Bah, c’est toute l’histoire de l’Amérique, on était un peu des paralytiques avant la guerre de Sécession. Non ?

— Et maintenant, on avance sur deux jambes, comme on disait dans les tracts maoïstes de jadis, l’agriculture et l’industrie.

— Jambe blanche et jambe noire, colosse aux pieds d’argile, Côme et Damien…

— Qui étaient-ce ?

— Là, je peux vous dire, mon père était chirurgien. Les saints patrons des médecins, et aussi des Médicis, c’est pour cela qu’on en a tant peint dans l’Italie de la Renaissance, frères jumeaux, je crois, la version chrétienne de Castor et Pollux, vous savez comme tous les vieux mythes repris par le christianisme. Vous avez vu, à Rome, de chaque côté de l’escalier du Capitole, les statues de Castor et Pollux avec leurs chevaux ?

— Jamais allé à Rome. Le Capitole de Rome, c’est le capitole pour la ville ou pour toute l’Italie ?

— Question sans signification, mon cher. Vous êtes vraiment un pur Américain, ou vous jouez le rôle à merveille. C’est un endroit de Rome qui s’appelait comme cela, l’origine du mot si vous voulez. Une des sept collines. »

Ils naviguaient vers la sortie. Certainement, elle était plus cultivée que lui. Elle l’agaçait vraiment. Ce qu’elle avait trouvé à dire sur la jambe noire, c’était tellement « comme il faut », tellement correct. Elle n’avait pas su expliquer, malgré tout, qui était ce Maître de l’Observance. Son père n’était pas médecin comme elle l’avait affirmé, mais kinésithérapeute, c’était sur la fiche. De petits restes de prétention ? Elle voulait lui faire impression, elle avait dû lire sa fiche à lui. Carlo se pardonnait assez vite ses fatuités.

Il s’aperçut à peine qu’Irène s’en allait. Il s’assit sur le marbre, devant la nouvelle aile, anguleuse et ensoleillée, de la National Gallery. Il se dit : « Ces choses sans importance. » Et les mots qu’il prononçait pour lui seul apparurent sur ses lèvres.

Le soleil tapait. Il se leva. D’un mouvement brutal, sans réfléchir, il rentra dans le musée et retourna se planter devant le tableau de ce « Maître de l’Observance ».

Un détail qu’il n’avait pas vu apparut un quart d’heure plus tard sur le panneau de bois : la porte dans le fond ouvrait sur un jardin. Presque tous ses amis avaient des recettes, sinon pour être heureux, du moins pour aller mieux. Une heure au gymnase du coin de la rue tous les soirs, les cassettes des télévangélistes, les livres du dalaï-lama, la cocaïne, les antidépresseurs, l’alcool et tous les mélanges envisageables. Carlo, jusqu’à ce jour, avait prétendu qu’il n’avait besoin de rien, parce qu’il n’avait pas besoin du bonheur. Il préférait la lutte, la passion, les échecs même. Cela lui permettait de composer quelques monologues originaux et bien reçus. Il sentait les regards : un homme qui souffre, qui agit, c’est tellement plus drôle qu’un homme qui va au gymnase. Tout le malheur de Carlo, c’est que sa vie n’était guère passionnée, malheureuse ou tourmentée. Ce jour-là, d’un seul coup, il se sentit bien. Sans comprendre. Il n’aimait pas la peinture, ne connaissait rien à l’art siennois, parlait des visiteurs d’expositions comme de visiteurs de prison.

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