Hugues Pagan - Profil perdu

Здесь есть возможность читать онлайн «Hugues Pagan - Profil perdu» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 2017, ISBN: 2017, Издательство: Éditions Payot & Rivages, Жанр: Полицейский детектив, Триллер, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Profil perdu: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Profil perdu»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

En cette soirée de réveillon de l'année 1979, un inspecteur du Groupe stupéfiants interroge Bugsy, dealer connu des services, à propos d'une photo représentant une jeune femme. Le dealer ne dira rien, sinon qu'il faut « demander à Schneider ». Schneider est le chef du Groupe criminel. Flanqué de son adjoint Charles Catala, il sillonne la ville à bord de sa Lincoln Continental tel un fantôme. Deux évènements vont faire basculer sa vie : une enquête trouble sur l'attaque à main armée dont a été victime son collègue des stups, et une rencontre en forme de coup de foudre…
Profil perdu
La Mort dans une voiture solitaire « Pagan signe une foudroyante histoire d’amour. »
Le Monde des Livres
« Hugues Pagan est le meilleur auteur de romans noirs français. »
L’Express

Profil perdu — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Profil perdu», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Schneider fit avancer la Conti au ralenti. Les pneus chuintaient sur le gravier, dans la lumière blanche des projecteurs. Il fallait une bonne dose d’insolence ou de mépris pour se rendre en Lincoln à un pince-fesses chez Monsieur Tom. Ou une certaine capacité d’ironie. Monsieur Tom avait parfaitement bien fait les choses : un gosse en livrée bordeaux ne tarda pas à apparaître. Il parvenait à ne paraître ni emprunté ni obséquieux. Il se pencha à la portière, Schneider actionna la glace électrique.

— Parking, monsieur ?

— Parking, fiston.

— Continental, n’est-ce pas, monsieur ?

— Oui, fiston.

— Mark IV. On n’en voit plus beaucoup.

— On n’en a jamais vu beaucoup.

Le jeune homme sourit. Son franc visage avenant était criblé de taches de rousseur, comme si on l’eût saupoudré à l’instant même de levure diététique. Il souriait à la vie. Et pourquoi pas ? Juste le genre de type qu’une fille normalement constituée devait avoir tout de suite envie d’aimer. Rien de moche ou d’usagé et sans doute rien de tordu. Schneider ne pouvait rien y trouver à redire. Il y avait un temps pour aimer et un temps pour être aimé. Il y avait un temps pour vivre et un temps pour mourir. Il y avait un temps pour tout. Il sortit de la voiture et prit pour rire une voix de dur :

— Traitez-la comme une vraie duchesse, fiston.

— Pas de lézard, monsieur.

Schneider regarda la Conti s’éloigner avec une lenteur silencieuse dans la fumée bleue de son double échappement. D’autres la regardaient aussi. Ils regardaient la voiture et en même temps le maigre type en trench ceinturé qui fumait et semblait attendre quelque chose ou quelqu’un. À peu de distance, le commercial pressé à la Golf seize soupapes se battait avec son extractible sous le regard excédé d’un autre voiturier. Le poste extractible n’est pas fait pour l’homme, mais l’homme pour l’extractible, réfléchit Schneider. Il ne savait pas trop s’il fallait qu’il reste ou qu’il s’en aille. Il pouvait demander au gosse de ramener la Conti et repartir.

Il pouvait également tout aussi bien rester, du moment qu’il était là.

Sous l’effet du vent, la pinède grondait dans son dos comme un train de marchandises qui s’apprête à entrer en gare, bien décidé à griller la station. Pourtant, là où Schneider se trouvait, il semblait qu’il fît calme plat. Tout policier digne de ce nom n’est qu’un œil froid et fixe sans cesse porté sur ce qui l’entoure. Il s’interdit tout excès d’enthousiasme, comme la moindre nuance de blâme et ne prend jamais parti. Par pur réflexe professionnel, il reporta le regard sur le type qui se colletait avec son extractible. L’homme venait juste de passer la trentaine à la corde. Il avait le physique convenu et l’expression implacablement résolue de tous les jeunes commerciaux promis à un bel avenir dans les domaines du double vitrage, des adoucisseurs d’eau ou du rachat de créance.

À mi-hauteur du perron, sa compagne se tenait étroitement drapée dans sa veste de fourrure et sa colère. Schneider esquissa le brouillon d’un éventuel rapport de police : Toto a la trouille de se faire voler son Pioneer et se bat pour l’embarquer. Le loufiat, qui est un professionnel, sent bien qu’il a affaire à un parfait con et s’agace. Pendant ce temps, la femme se caille en plein vent et fait la gueule. C’était compréhensible, dans la mesure où elle ne semblait pas avoir grand-chose sur le dos. Robe noire aux genoux, bas ou collants de couleur sombre. Sous-vêtements ignorés. Des escarpins vernis aux talons juste un peu hauts, mais pas trop. Les chevilles tordues dans le sens de la montée trahissaient elles aussi l’exaspération, ainsi que le manque d’habitude. Sous la lourde crinière que le vent embroussaillait, on ne voyait plus de sa face que la grande bouche sombre, tordue de rage. C’était bien celle qu’il avait aperçue durant une fraction de seconde quand la Golf l’avait dépassé en accélération.

Schneider allait détourner le regard, lorsque subitement, la femme avait fourragé dans ses cheveux et, sans aucun doute possible, avait jeté un brusque regard vers lui. Leurs yeux s’étaient alors rencontrés de plein fouet. Dans la voiture aussi, elle l’avait regardé, il en avait à présent la certitude. La chose n’avait pas duré plus qu’une fraction d’instant, et pourtant, il en était sûr. Et non seulement, à présent, ils s’étaient indiscutablement regardés, mais elle ne le quittait pas des yeux, au point de conserver la main en suspens dans ses cheveux, les lèvres entrouvertes et sur lesquelles toute trace de colère ou de mépris avait disparu, comme si elle venait subitement de découvrir autre chose. Son regard calme et fixe trahissait une sorte de stupeur machinale, presque de souffrance. Son regard n’entendait pas quitter celui de Schneider.

Il ressentit alors cet instant de brusque désespoir, lorsque l’on ne souffre pas encore, mais que l’on sait déjà qu’une balle de fort calibre vient de vous frapper de plein fouet.

Le gosse aux éphélides était revenu en agitant le trousseau qu’il exhibait avec la fierté d’un trophée conquis de haute lutte. Il avait suivi le regard de Schneider et vu la femme du perron que son compagnon embarquait à l’intérieur sans ménagement, le poste extractible d’une main, la femme de l’autre sans qu’on pût y discerner de différence.

Le gosse remarqua, avec toute la nostalgie dont était capable un jeune homme qui n’avait sans doute pas encore vingt ans :

— Belle bête, hein, monsieur ?

Il n’était pas aisé de deviner s’il parlait de la Continental ou de la femme.

Il reporta le regard sur le visage sans vie du policier.

— Rien que du rêve. Elle est à vous ?

— Non, murmura Schneider.

Il avait froid dans les os et les mâchoires soudées. Le gosse lui laissa tomber le trousseau dans la main. Il ne pensait pas à mal en lui souhaitant une bonne soirée. Peu de gens pensent forcément à mal en vous souhaitant une bonne soirée, ou une bonne nuit. Ou une bonne année. Ou quoi que ce soit de bon. La plupart se bornent à s’en foutre. Schneider se rappela la voix de cette femme qui lui avait confié en affectant un tempo de blues indolent, un soir de biture, sur le pont d’un voilier qui faisait route vers les Açores. Des voiles rouges dans le soleil couchant.

Tout le monde s’en branle, mon pote, tout le monde s’en branle, qu’on vive ou bien qu’on meure.

Il y avait des rires, de la musique et un brouhaha somme toute discret. Des rires de femme, des éclats d’homme important. De grands appels confus et des conversations qui ne se répondaient pas. Les grands braillements et les gloussements, les éclats de rire énervés, ce serait pour plus tard, aux petites heures, mais ce serait le lendemain et tout cela n’aurait plus d’importance Schneider avait laissé son trench au vestiaire. Il avait allumé une cigarette. Schneider n’était personne. Il déambulait entre les groupes. Il ne voyait personne. Il savait qu’il était en descente et il avait l’impression de tomber de sommeil, bien qu’il sût qu’il ne pourrait pas dormir avant un bon moment. Il lui semblait marcher sur des tapis de coton. À un moment, il perçut le piano-bar à travers les cloisons. Un type aux dents de lapin y massacrait du ragtime en pure perte. Mauvais comme un cochon, sans le moindre feeling. Toutes les notes y étaient, mais vides et sèches et sans vie. Des notes de comptable, de la musique de bastringue. Cotton Club. Le flic s’était dirigé vers le salon. Les vitres s’étaient remises à trembler sous les bourrasques.

Schneider avait froid et il souffrait. Trop de chocs sourds en trop peu de temps. Il y avait eu le visage de l’inconnue entrevu un centième de seconde. Puis quelques instants plus tard ce regard étonné, suspendu à rien, qui avait semblé pourtant vouloir lui dire quelque chose. Ou pas. Schneider n’était pas homme à se monter la tête. Ava Gardner, dans La Comtesse aux pieds nus . La femme était en main et n’avait visiblement pas l’habitude des talons hauts. Il savait qu’il n’avait aucune chance. Il s’était dirigé vers le bar, où il avait absorbé deux Johnny Walker presque coup sur coup, des gestes sans joie et sans plaisir.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Profil perdu»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Profil perdu» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Profil perdu»

Обсуждение, отзывы о книге «Profil perdu» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x