Frédéric Dard - Du poulet au menu

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Du poulet au menu: краткое содержание, описание и аннотация

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Lorsque la grande aiguille de ma montre a fait sa révolution sur le cadran, la porte de l'usine se rouvre et mon zigoto réapparaît. Il est plus furtif qu'un souvenir polisson et il se met à foncer dans la partie obscure du quai, la tronche rentrée dans les épaules… Il marche vite, sans courir cependant… Il semble avoir peur… Oui, pas de doute, il est terrorisé… Je lui laisse du champ et je démarre en douceur.
Soudain, il se cabre. Dans l'ombre, devant lui, se tient une seconde auto, tous feux éteints… Il marque un temps et s'écarte pour passer.
Dedans, j'aperçois vaguement deux silhouettes…

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Il exhale un soupir qui ressemble au signe avant-coureur de la mousson.

— J’arrive, bavoche le cher débris.

Effectivement, un quart d’heure plus tard, sa silhouette chétive remonte l’allée du jardin.

Il entre le bada à la pogne, une stalactite de jaune d’œuf à la moustache, l’œil atone, le nez en sentier muletier, le cheveu poudré de pellicules argentées ; sanglé dans un costume sous-loué à un épouvantail… Il s’incline devant Félicie en murmurant des salamalecs, ce qui décroche son râtelier supérieur. Très homme du monde, il le ramasse sur la moquette et le glisse dans sa poche.

— Je vous ai préparé une collation, annonce Félicie, sensible aux bonnes manières de mon collègue.

Pinuche minaude, proteste, chope le formidable sandwich qu’il enfouit dans la poche intérieure de son veston en promettant de le consommer dans un avenir très prochain. Apprenant que le cousin Hector est chef de bureau au ministère des Travaux en attente, il lui demande, mine de rien, les formalités à remplir pour être décoré des palmes académiques. Pinaud, lui, c’est le genre velléitaire… Il rêve de tout ce qui est modeste ou subalterne : des palmes, d’un scooter, d’un billet de faveur pour les Folies-Bergère, d’une retraite proportionnelle, et peut-être du purgatoire…

Je les entraîne, lui et son sandwich.

— On y va, vieillard ?

— Voyons, Antoine, proteste Félicie…

— Vous voyez comme il me traite ! fait Pinoche, épanoui… Mais je le connais, allez…

« J’sais qu’il m’aime bien !

— Je t’aime pas, je t’adore, Pinaud… Tu embellis ma vie comme le Pierrot en plâtre qui joue de la mandoline sur le buffet Henri II de ta salle à manger…

Ayant salué l’auditoire restreint, je le propulse dans la nuit humide.

— Où on va ? s’informe-t-il seulement.

— Au turf…

— Encore !

— Oui…

Il me suit en clopinant jusqu’à mon garage.

— À mon âge, grommelle-t-il, je mériterais tout de même un peu de repos !

— Patiente, l’exhorté-je… D’ici peu, tu auras droit au repos éternel… À propos, qu’est-ce que tu préfères : les dahlias ou les chrysanthèmes ?

* * *

Nous ne tardons pas à atteindre l’usine Vergament. Elle est assez réduite pour une usine d’aviation. Si je m’en réfère à un article lu il y a quelque temps dans un baveux technique, on y étudie des prototypes très futuristes. Les bâtiments, cernés par un haut mur, s’élèvent en bordure de la Seine, sur l’emplacement d’un ancien studio.

Pinuche que, chemin faisant, j’ai mis au courant des événements, est très déprimant.

— Tu sens bien que c’est une affaire foireuse, murmure-t-il… De deux choses l’une : ou bien Diano est sincère et en ce cas l’équipe de Grunt est trop fortiche pour ne pas s’être aperçue que nous le tenions à l’œil… Ou bien, comme tu le crois, on nous tend un piège et le fait que nous marchions aveuglément ne peut que satisfaire nos adversaires…

Il a bavé tout ça sans reprendre souffle et, lorsqu’il se tait, il est aux extrêmes limites de l’asphyxie.

Je médite, comme dit un jeune poète de mes amis [17] En réalité il dit : « Je m’édite à compte d’auteur. » , ces paroles empreintes du plus parfait bon sens.

Il a raison, le Vieux. Nous nous aventurons sur un terrain glissant. Moi aussi, je suis intimement persuadé que, d’une façon comme de l’autre, les espions savent que nous sommes sur le coup. Or, ça a l’air de les arranger ! Drôle de pastis ! Suivez mon raisonnement si vous le pouvez ! Nous nous doutons qu’ils se doutent ! Or nous n’avons absolument pas d’autre conduite à tenir que celle qu’ils semblent attendre de nous ! Vous pigez ? Non ! Je vois à vos figures de constipés que vous becquetez de l’aile, les gars ! Vos frites ressemblent à un quartier sinistré. Vous avez oublié votre taf de phosphore ? Faut bouffer du poisson, mes petits… Je sais bien qu’au point où vous en êtes ça ne se guérit plus, mais ça ne coûte rien d’essayer…

Nous arrêtons la tire en bordure du quai, dans une zone d’ombre due aux arbres… D’où nous sommes il nous est fastoche de surveiller l’entrée de l’usine. C’est l’unique issue. Partout les murs sont sommés de fils de fer qui doivent être soit barbelés, soit électrifiés, ce qui rend l’escalade impossible dans les deux cas…

— Écoute, fais-je à Pinuchet. Par mesure de sécurité tu vas aller te poster à l’autre angle des bâtiments… Ainsi nous couvrirons de notre double regard de lynx tout le périmètre de l’usine.

Il ne répond rien. Je lui balanstique un coup de coude dans le bras… Il brame :

— Ouïe ! ouïe !

— Ben quoi, je t’ai pas tué, non !

— Tu m’as fait mordre le menton !

— Qu’est-ce que tu racontes ?

— J’étais en train de remettre mon râtelier pour pouvoir manger le sandwich… Je parie que ça saigne ! Regarde voir !

Je le rassure.

— Avec la tension que tu as, pour arriver à t’extirper une goutte de raisin faudrait t’ouvrir en deux, et encore ! Allez, go !

Il descend de bagnole en maugréant.

Comme il s’apprête à disparaître, je le rappelle.

— Hé, fossile ! À part ton sandwich, t’as une arme sur toi ?

— Oui, mon revolver, pourquoi ?

— Ça peut servir quand on part en pique-nique…

Il se fond dans l’obscurité, ce qui, pour lui, ne constitue pas un exploit étant donné que tout son être a quelque chose de nocturne.

Je reste seulâbre, derrière mon volant. Un coup d’œil à ma tocante m’apprend qu’il est dix heures vingt. Comme il faut bien qu’il soit dix heures vingt à un moment ou à un autre, je me fais une douce violence et j’attends patiemment la fuite du temps et la suite des événements.

L’impatience me ronge la nénette jusqu’au trognon inclus.

Rien n’est plus difficile à tromper que le temps. On peut tromper sans trop de peine : sa femme, son monde, son meilleur ami (ça, c’est ce qu’il y a de plus facile) ; on peut se tromper soi-même (surtout si l’on n’est pas son genre), mais le temps ne se laisse pas tromper sans rechigner. Il proteste à coup de secondes… Ah ! les secondes, vous parlez d’une vacherie ! Perfides comme une fourmilière ! Elles paraissent courtes lorsqu’on téléphone à Londres, mais quand on attend dans le noir on se rend compte qu’il en faut soixante pour faire une minute. Or de nos jours on ne va pas loin avec une minute… Ce qui me ronge le plus dans ces périodes d’immobilisme, c’est la pensée de tout ce que je pourrais faire de positif pendant ce temps qui s’enfuit et que j’use pour rien… Tenez, par exemple, et pour bien vous donner une idée précise de la chose : en une seconde je pourrais ouvrir mon pantalon (qui est à fermeture Éclair) ; en dix secondes je pourrais lire la première page de France-Soir ; en trois minutes je serais capable de faire cuire un œuf-coque ; en une heure je me rendrais inoubliable à une dame ; en deux je pourrais faire laver ma voiture et en trois faire deux fois le tour de la terre [18] À condition toutefois d’être le bébé-lune ! Comme on dit dans les potins de la comète ! .

J’arrête pile mes calculs… En effet, un taxi-auto vient de stopper à quelques mètres de moi. Un homme en descend : Diano.

À la lumière profuse [19] Pourquoi « profuse », me direz-vous ? Soit. Mais alors, pourquoi pas ? de l’éclairage axial, je le reconnais aisément. Il est vêtu d’un complet noir, d’une chemise noire et d’espadrilles de même teinte. Il porte à la main un petit sac de bain de couleur sombre. Son embrasse-en-ville [20] Le comble de la maîtrise n’est-il pas de se censurer soi-même ? sans doute ? Là-dedans il y a son nécessaire qui n’est pas superflu en l’occurrence.

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