Frédéric Dard - Mesdames, vous aimez « ça » !

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Mesdames, vous aimez « ça » !: краткое содержание, описание и аннотация

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La vérité ?
Rarement je suis passé aussi près de la grande faucheuse que dans ce book.
Un tout petit peu plus, c'était : « bon suaire, m'sieurs-dames » sur l'air des lampions.
Et tout ça, tu veux que je te dise ?
A cause d'une gentille opticienne qui n'avait pas mis de culotte pour faire sa vitrine.
Nous autres tringleurs, on est peu de chose, tu sais !
Pendant que j'y pense : n'en parle pas à maman, elle se ferait du mouron. Tu connais Félicie !…

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— Vous venez ? me propose-t-elle.

— Non, fais-je, je vais surveiller vos bagages ; dans ce pays, ce serait tenter le diable que de les laisser seuls.

Elle opine mais je note qu’elle prend sa clé de contact pour gagner la partie bar. Exit mes deux chéries. Si tu savais comme elles sont roulées, tu gonflerais du manche aussi fort que ma pomme.

Je me dégage pour tenter de désankyloser mes cannes paralysées. Elles fléchissent quand je pose les pieds au sol.

Je sens une menace planer sur ce coin du monde. Tu crois que l’opticienne la reverra, sa sœur chérie ? Moi, non. Une immense malédiction flotte dans l’air immobile.

Des convois de camions passent à vive allure. Des voitures particulières ont l’air de jouer au chat et à la souris avec eux. Deux d’entre elles s’arrêtent à la station pour un plein de tisane. Par mesure de précaution, je reste immobile. Voilà qu’un mouvement s’opère, en provenance du bar. C’est Carola qui se pointe, un gobelet de café en main. Quand elle est à cinquante centimètres de moi (et à trente de ma bite), elle me tend le breuvage fumant.

— Faites attention, c’est très chaud.

Tu verrais ce corps, sanglé dans un pantalon de coutil blanc et une chemise Lacoste corail ! Elle a ôté son turban. Des cheveux blonds comme l’or pâle ruissellent sur ses épaules.

— Martha est en train de manger quelque chose, me dit-elle.

— Pas vous ?

— Je n’ai pas faim ; du moins pas faim de nourriture.

Oh ! dis donc, m’n’onc ! Voilà qui s’appelle entrer dans le vit du sujet. D’autant que sa main chauffée par le café se plaque sur ma cuisse dénudée afin de contrôler mes muscles.

T’inquiète pas pour mon standinge : du béton !

— Ce que vous êtes dur, balbutie-t-elle.

— Tout l’animal est comme ça, fanfaronné-je.

Sourire carnassier de la sublime.

En voilà une qui n’a pas bouillavé depuis un certain temps et qui s’en ressent comme une dingue. Ou si elle a tâté du Niacouais, elle a dû être déçue par le gabarit bengali de l’interprète. Le fifre des Cadets de Gascogne, c’est pas sa pointure.

Je tente de lamper une gorgée de café, mais malgache bonne eau, comme dit Béru.

— Vous avez raison, c’est terriblement chaud, fais-je en déposant le gobelet sur le capot.

A cet instant, elle vient d’opérer une prise juteuse (si tu me passes l’expression) en la personne (car c’est quelqu’un que ce machin-là) de mon zob préféré. Mon short est si court qu’elle le dégage par en dessous.

— Magnifique ! s’extasie la chérie.

— De quoi rendre une jolie femme heureuse, non ?

Au lieu de me répondre de vive voix, elle descend me téléphoner à l’entresol. Je devrais m’embarquer illico pour Vénus, mais un élément intempestif me perturbe.

Figure-toi que, de l’autre côté du véhicule, un homme qui a dû ramper jusqu’à nous se redresse. Un énorme, tenant un pistolet à haute portée destructrice : le cerbère du « club » à qui j’ai meurtri le sac à roustons hier.

Il me braque avec un air si mauvais qu’il flanquerait la diarrhée verte à une première communiante. De la pointe de son soufflant, il m’ordonne d’attraper les nuages.

J’obtempère déjà du droit, pour verser des arrhes, et exécute le même geste du gauche, seulement, en cours d’ascension, ma main se saisit du gobelet et balance son contenu dans la poire blette du vilain.

J’ignore jusqu’à quel degré il est brûlé, en tout cas il pousse un hurlement de douleur.

Je saute par-dessus le capot, ma grosse bibite au vent, superbe flamberge. Emplâtre le gros d’un magistral coup de boule dans sa boîte à dominos.

Il n’a pas le temps de réagir que je l’envoie aux quetsches d’un nouveau shoot à la Cantona dans sa paire d’aumônières bouddhistes.

Tu crois que ça dénote un tempérament sadomasochiste de toujours pilonner le mec dans ses œuvres vives ? Je devrais consulter un psy ? Même un qui serait moins intelligent que moi ? Parce que pour en trouver un qui le soit davantage, faudrait passer une annonce dans Libé . Et encore, je me demande.

Le gros sac de riz éructe. Son regard fétide (quand il chiale, c’est de la merde qui sort de ses orbites) ressemble à la boutonnière d’une ancienne braguette-de-pantalon-de-velours-côtelé-appartenant-à-un-vieillard-frappé-d’incontinence [10] Métaphore de toute beauté, révélatrice du prodigieux talent de San-Tonio. Jean Dutourd .

Manière de lutter contre d’éventuelles déviations, je le termine d’un autre coup de salon dans la tempe et il reste coi, la bouche plus béante qu’une brèche dans les digues camarguaises en période d’inondation.

Cela fait, je ramasse son pistolet, souffle dessus pour en chasser la poussière et, comme ma fouille de short est pleine de l’autre, si je puis exprimer aussi puérilement, je le jette à l’arrière de l’auto des deux donzelles.

Une que cet exploit pétrifie d’admiration, c’est Carola.

— Formidable ! me dit-elle. Cet homme venait nous attaquer et, en un clin d’œil, vous l’avez neutralisé.

— Aidez-moi, coupé-je, me disant que le sucre glace sur le gâteau du vainqueur, ce sera pour plus tard. Allez chercher sa bagnole qui se trouve là-bas, de l’autre côté des pompes à essence et amenez-la ici, la clé de contact doit être restée au tableau de bord.

Subjuguée, elle m’obéit. Et toi, pendant qu’elle s’active, de te demander comment je peux savoir que la guinde en question appartient au gros salingue. Pas dif, eh pomme à l’eau : il n’y a qu’une bagnole sur le terre-plein !

Une fois que son véhicule est près du nôtre, je hisse l’inanimé dans le coffre de sa chignole, non sans l’avoir bâillonné et ligoté en utilisant ses fringues découpées en lanières et m’en vais remiser sa tire dans une espèce de terrain vague proche de la station où s’accumulent une foule de charogneries, parmi lesquelles des épaves d’automobiles à jamais immobiles.

— Il risque de mijoter longtemps dans sa caisse, fais-je à Carola, de plus en plus impressionnée par mon esprit de détermination ; ce sera son châtiment.

— Vous ne préférez pas appeler la police ? objecte-t-elle.

J’éclate de rire.

— Vous plaisantez ! Les flics d’ici sont en cheville avec les malfaiteurs plus que dans n’importe quel autre pays ! Ils m’arrêteraient pour l’avoir frappé !

— Vous êtes un garçon inouï ! dit-elle.

— Vous vous en êtes aperçue toute seule ?

Tu sais quoi ? Elle me roule une pelle, dont la durée nécessiterait un tuba chez un individu n’ayant pas ma capacité thoracique.

Je sens que nous sommes revenus à la case départ. Fectivement, elle me rempoigne le bigoudi chauffant et le manœuvre comme s’il s’agissait d’une pompe à vélo domestique.

— Dommage que vous portiez un pantalon, déploré-je. La femme est faite pour mettre des jupes, sinon elle abdique sa qualité la plus précieuse qui est la disponibilité.

— Où est l’obstacle ? fait-elle, en dégrafant son bénoche trop ajusté et en s’en dépiautant avec dextérité.

La voilà déjà qui fait le flamant rose sur une seule patte et m’offre sa boîte à pafs à ouverture verticale. J’en profite. Exercice qui manque de simplicité et nécessite du partenaire un membre malléable.

Dieu merci : je l’ai !

La môme se met à gémir en danois, ce qui est donné à moins de cinq millions de gens au niveau de vie élevé.

Elle enfonce ses griffes roses dans mes cuisses et trépigne tant tellement du prose qu’elle pourrait produire assez d’énergie pour alimenter en électricité la principauté de Monaco, moins le palais qui possède ses propres groupes électrogènes !

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