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Frédéric Dard: Du mouron à se faire

Здесь есть возможность читать онлайн «Frédéric Dard: Du mouron à se faire» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию). В некоторых случаях присутствует краткое содержание. Город: Paris, год выпуска: 1955, ISBN: 2– 266– 10925– 1, издательство: Éditions Fleuve Noir, категория: Иронический детектив / Шпионский детектив / на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале. Библиотека «Либ Кат» — LibCat.ru создана для любителей полистать хорошую книжку и предлагает широкий выбор жанров:

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Frédéric Dard Du mouron à se faire

Du mouron à se faire: краткое содержание, описание и аннотация

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Cette histoire a commencé très bizarrement. Depuis une quinzaine, je me faisais tarter à Liège, dans l'attente d'éventuels espions qui devaient passer par là. Pourtant, j'adore cette ville au charme provincial, mais franchement, quinze jours sans action… Ça me devient vite insupportable. Et puis un matin, alors que j'étais encore dans ma chambre d'hôtel, mon attention a été sollicitée par un curieux éclat lumineux. Je me suis approché par le balcon de la chambre voisine, et là j'ai vu le spectacle le plus insolite de ma vie. N'allez pas imaginer du gaulois…, du paillard…, du pomo… Pas du tout. Il y avait dans la pièce un brave monsieur occupé à fourrer des fruits confits avec des…diamants ! Quelques heures plus tard, je l'ai revu, le type. Mais je n'ai pas eu l'occasion de lui poser des questions, vu qu'il était en train de tomber du sixième étage dans une cage d'ascenseur…

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— Pour l’instant, oui !

Tant pis ! Je ne peux pas me décider à casser le morcif, qu’est-ce que vous voulez, l’orgueil est plus fort que tout !

CHAPITRE XVIII

Ô SEIGNEUR !

Y a des métiers qui ne sont pas accessibles aux bergères ; par exemple celui de chauffeur de taxi.

Déjà, lorsqu’une nana attrape le volant pour son plaisir, on peut considérer que la lourde aux calamités est ouverte à double battant ; mais alors, lorsqu’elle en fait sa profession, c’est exactement comme si moi je signais un contrat comme danseuse nue aux Folies.

Le bahut dans lequel je grimpe cette fois-ci (en aurai-je pris, grand Dieu ! durant mon séjour ici !) est piloté par une grosse matrone brune et pileuse qui a la gueule à vendre du nougat ou des filles nubiles.

Elle m’accueille d’un joyeux :

— Vous êtes français, savez-vous ?

— Je sais, dis-je flegmatiquement, et moi, je parie que vous conduisez un taxi ?

Elle s’esclaffe et m’explique qu’elle a pris le volant à la mort de son mari.

— On m’avait opérée du ventre, dit-elle, je ne pouvais pas faire un travail pénible…

C’est marrant, l’impudeur de ces tarteries ! Qu’est-ce que ça peut me foutre qu’on lui ait dévissé les échalotes ? Toujours ce vieux besoin de passionner les foules avec des questions d’ordre strictement personnel !

— Grouillez-vous ! enjoins-je. (C’est poilant, la langue française.)

— Vous êtes pressé ?

Avec elle, ma parole, c’est l’histoire du sourdingue qui va à la pêche.

— Je veux bien aller vite, déclare-t-elle, bonne pâte, seulement faudrait me dire où ?

Décidément j’ai pas le saladier d’aplomb ce matin ; faut dire aussi qu’avec ce que je viens d’apprendre !

— Rue de l’Etuve… 27 !

— Entendu… On va vous y conduire !

Elle m’y conduit, certes, mais au péril de nos deux vies. C’est pas une femme, c’est un typhon. Dans les virages, la roue arrière bute contre le trottoir et un côté de la chignole quitte le sol. Je me rappelle tout à coup qu’il n’y a pas de permis de conduire en Belgique. Tout s’explique !

J’ai le discret obstrué à zéro, je vous jure…

Un vrai cauchemar, cette journée ! Et pour couronner la fiesta, il se met à vaser du sirop de pébroque !

Enfin nous arrivons sans bobo à destination.

Ou du moins rue de l’Etuve, car ma vaillante conductrice bloque sa charrette, ce qui m’envoie dinguer contre le pare-brise.

— Eh ! fait-elle, quel numéro que vous avez dit ?

— 27…

Elle se cintre (à habit, affirmerait Bérurier).

— Il n’existe pas.

Je file un coup de saveur aux numéros. Elle a raison, cette petite rue courte ne va pas jusqu’au 27…

Ce nouveau coup du sort me donne envie de me faire hara-kiri. Il se produit en moi comme un grand vide qui s’élargit. Je suis percé par une mèche gigantesque. J’en ai marre… Je me fous d’un seul coup de tout, avec un T majuscule. Van Boren peut moisir tranquille, et Ribens, et tous les autres… J’en ai ma claque…

J’exhale un soupir qui ferait la pige à la mousson.

— Hôtel des Tropiques, je balbutie, et inutile de rouler à cent dix, j’ai tout mon temps…

Voilà, mes bagages sont prêts. Il ne me reste plus qu’à les faire descendre car je n’ai même pas la force de les coltiner jusqu’en bas. Je suis brisé comme une jeune fille malmenée par un régiment de cosaques.

La vie, quoi ! Y a des moments où on sent le poids du monde sur ses épaules…

Je sonne. En attendant je passe un dernier coup de saveur par le trou de la cloison. C’est de là que tous mes tracas sont venus… La pièce d’à côté est vide maintenant. Seul un pageot ravagé raconte en son langage la frénésie des amants qui occupaient cette pièce.

Enfin on frappe à ma porte. Je gueule d’entrer. C’est le garçon d’étage qui vient chercher mon bagage. Je le défrime : il s’agit du même gars qui expédia le précieux paquet de Van Boren.

Il me sourit obséquieusement.

— Vous avez sonné, monsieur le commissaire ?

Ça se sait ! Il est temps que je me taille… Ce titre, j’ai l’impression de ne plus le mériter.

— Oui, descendez mes bagages.

— Bien, monsieur le commissaire.

Il empoigne ma valoche.

— Quelle histoire, hein ? fait-il. Ce pauvre M. Van Boren… Vous croyez qu’il a été assassiné ?

J’ai envie de l’étrangler.

— Je l’ignore.

— Je croyais que vous vous occupiez de l’affaire.

Il cligne de l’œil :

— Je m’étais dit…

Il pose la valoche et désigne le trou dans le mur.

— … que vous le surveilliez… Déjà qu’il y en avait dehors…

Il rechope la valtouse et s’apprête à calter.

— Hé !

— Oui, monsieur…

— Qu’entendez-vous par : déjà qu’il y en avait dehors ?

Ce gars-là flaire le pourliche comme un épagneul breton flaire la bécasse. Je lui allonge un gros billet.

Il l’empoche sans un mot, comme il le ferait de son mouchoir.

Puis il repose la valise et s’assied sur le lit.

— Depuis deux jours il était suivi, Van Boren… Je m’en étais bien aperçu…

— Ah vraiment ? Et par qui ?

— Par un homme…

— Chapeau rond, imper, moustache ? récité-je.

— Non, ça c’est celui qui est venu chercher ses bagages. Je veux parler de celui qui m’a questionné au sujet du paquet…

Je ressens l’impression que doit éprouver le mec qui a balancé son billet de loterie en croyant qu’il n’avait rien gagné et qui constate une fois qu’il est à terre qu’il l’avait lu à l’envers !

Je saute sur le gilet rayé :

— Parlez !

Il ne pose pas de question, il sait ce que je désire entendre.

— Hier après-midi, fait-il, après qu’on eut enlevé les valises de M. Van Boren, un homme est venu… Il m’a questionné au sujet de notre client… Il m’a dit être de la police.

— Et il t’a refilé combien ?

Il hausse les épaules.

— Oh ! monsieur le commissaire !

Il ajoute, tranchant :

— Cinquante francs.

— Que voulait-il savoir ?

— Si Van Boren n’avait pas fait un dépôt dans le coffre de l’hôtel. Il voulait que je le renseigne discrètement. Je me suis renseigné… Je lui ai alors dit que non, mais qu’il m’avait fait expédier un colis au nom d’une dame portant son nom et habitant Liège.

— Tu lui as dit ça…

Je cramponne le larbin par le montant de son gilet. Il blêmit et tente de se dégager mollement.

— Mais, monsieur le commissaire, il me disait être de la police !

Le moyen d’en vouloir à cette chiffe qui vous oppose le plus péremptoire des arguments !

— Comment était-il ?

— C’était un homme d’une cinquantaine d’années avec l’accent allemand… Il était chauve.

— Depuis quand les policiers belges ont-ils l’accent allemand ?

Il pige qu’il a commis une bévue en prétendant avoir coupé dans l’histoire du policier et détourne les yeux.

— Bon, cinquante ans, chauve, et puis ?

— Assez corpulent, habillé de noir.

— C’est tout ce qu’il a dit ?

— Oui.

— Bon, descends mes bagages.

Car l’heure de mon dur approche…

Un quart de plombe plus tard me voici dans le grand hall de la gare avec une demi-heure d’avance.

J’ai mon billet et j’essaie d’oublier l’histoire d’un certain Van Boren et de ses amis et connaissances. Les casse-tête chinois sont mauvais pour la santé. Au début on se gave d’aspirine pour tenir le coup, et puis après, l’organisme s’accoutume au remède et on abandonne…

Ce soir, chez moi, à l’ombre de ma vieille Félicie, j’écrirai une espèce de rapport à Robierre, je le lui posterai demain matin par avion et il pourra de la sorte faire un grand pas en avant.

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