Frédéric Dard - Après vous, s'il en reste, monsieur le Président

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Après vous, s'il en reste, monsieur le Président: краткое содержание, описание и аннотация

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“ Gentil lecteur bien-aimé, en lisant ce puissant ouvrage de politique-fiction (ou de polique-affliction), n'oublie pas que si je puise certains de mes héros dans la vie courante, je les entraîne par contre dans des délirades qui n'appartiennent qu'à moi.
En somme, je les prends en charge et leur offre une croisière dans mon imaginaire.
Tous frais payés.
Ils en ont de la chance ! ” San-Antonio

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A cet instant, la vitre de la tabatière vole en éclats.

Des choses rondes comme des poires, mais beaucoup plus lourdes, tombent sur le rideau placé en hamac sous le vasistas. Une, deux, trois.

Des œufs d’oie ! Ils se détachent en sombre sur l’étoffe baignée de soleil.

Je me jette d’un bond forcené dans le couloir. Comme mon concurrent malheureux de la veille, je me paie un traînard sur les marches, bouille la première.

Au même instant, tout se déclenche. C’est un condensé de Verdun et de Pearl Harbor. Un vacarme inouï. Tout tremble, tout pète, tout crame ! Trois grenades pour un local de quinze mètres carrés, je peux t’affirmer que c’est beaucoup ! Un souffle embrasé, comme j’ai toujours lu dans les bouquins de guerre, m’enveloppe. Je me retrouve au virage de l’escadrin, contusionné mais entier. Un bref regard sur la pièce que je viens de quitter : ce n’est plus qu’un brasier. J’aperçois une jambe de la gentille Dolorès près de la porte. Elle brûle comme un journal. La pauvre gosse doit être déchiquetée.

Ne peux plus que prier pour elle, si accueillante et brave baiseuse, si espagnole dans son genre, et bonne vendeuse, ses patrons peuvent te le dire.

L’Antonio, à poil dans un petit immeuble qui crame par le faîte, réfléchit très très vite à sa situation. Une vengeance de mister Johnson ?

Peut-être, après tout, encore qu’il me semble bizarre qu’un simple quidam dispose de grenades.

Si ce n’est lui, c’est une force mystérieuse, une association de gens qui commencent à me trouver encombrant, trop empêcheur d’hypnotiser en rond et qui ont décidé de m’éliminer. Dans cette seconde hypothèse, il ne serait pas mauvais que je leur donne à croire, pendant un bout de temps en tout cas, qu’ils ont réussi l’opération.

Je me relève, remonte les marches. J’avais accroché mon veston au pommeau de la porte. Courageusement, je me pointe dans l’encadrement. J’aperçois ma veste en feu, saisis un pan du vêtement et l’emporte hors de la pièce. Sur le palier, il y a une caissette de bois servant de poubelle. Je m’en sers pour éteindre mon veston. Il est à demi consumé du bas. Je le tiens par le col, éloigné de moi car il est brûlant, et je dévale une dizaine de marches.

Un fenestron ouvert éclaire et aère l’escadrin. Il donne sur un conduit de ciment de section carrée d’environ un mètre de côté. Je lance les restes de mon vêtement par la fenêtre, exécute un rétablissement afin de m’enquiller à mon tour par l’ouverture. Une dizaine de mètres me séparent du fond de ce goulet. Je parviens à allonger mes jambes et à plaquer mes pinceaux sur la cloison d’en face. Après quoi, je descends par brèves reptations. Laissant d’abord glisser mon dos, j’amène ensuite, l’un après l’autre mes pieds à son niveau et recommence.

Les aspérités du mur m’arrachent la peau des reins. Très vite je chope le rythme. Le carré de ciel bleu rétrécit, là-haut. Je descends toujours. Enfin, mon talon (pas celui d’Achille, celui d’Antoine) rencontre une surface dure. Il s’agit d’une grille. Je me mets à genoux et, haletant, essaie de reprendre souffle. Mes membres tremblent. J’ai le guignol qui breloque comme dans la boutique d’un horloger. A croire que cent pendulettes sont prisonnières de ma cage thoracique.

Les restes de mon veston sont encore chauds, sous moi. Bon, tu t’es suffisamment dorloté, Tonio, ton chemin de croix n’est pas fini.

Heureusement, la grille qui obstrue la base du conduit n’occupe que la moitié de sa surface. Je la soulève sans problème. Au-dessous, il y a un local voûté, taillé dans le roc (Gibraltar, tu penses !). C’est un couloir desservant des caves. Traînant mon bout de veste, je pars à l’aventure. Une porte de bois est facile à craquer. Me voici dans un réduit qui pue la vermoulance.

La lumière n’est accordée que par un étroit goulet qui doit accomplir un bon bout de trajet dans le sol avant de déboucher là. Mais nous avons tous sans le savoir des dons de nyctalope et, en quelques secondes, le regard se convertit à la plus épaisse des pénombres.

Je m’assieds en tailleur contre un mur humide. Si je m’en crois — et je ne doute jamais de moi —, il va falloir passer quelques heures ici, pendant qu’on éteint l’incendie et que les flics anglais se livreront à leur enquête. Prudence, prudence !

J’ai faim et je regrette les biscuits maussades de la pauvre Dolorès chérie.

De l’extérieur me parvient un brouhaha fait de piétinements nombreux, de cris, de sirènes à deux tons.

Je bâille.

Ça risque d’être long.

Et voilà qu’un éternuement retentit, tout proche de moi dans le noir. Ai-je rêvé ? Ou mal interprété quelque couinement de souris en train de limer ?

Second éternuement.

Cette fois, le doute n’est pas possible. Ça provient du local voisin, dont je ne suis séparé que par un lattage de mauvaises planches.

— Il y a quelqu’un ? demandé-je en anglais.

Silence.

— Quelqu’un ? redis-je, mais en espagnol cette fois.

— Oui, chevrote une voix, il y a quelqu’un.

Du ton que prendrait un vieillard occupant des chiottes publiques dont il va encore avoir besoin un certain temps avant de triompher de sa constipation chronique.

Je glisse ma main entre deux planches, en saisis une que je tire à moi. Elle vient sans difficulté. Par la brèche, mon regard d’oiseau de nuit capte une forme bizarre. Celle d’un très vieil homme en perruque blanche. Il porte quelque chose de stupéfiant qui m’a l’air d’être un costume de cour de l’époque Louis le Quatorzième. Il a des bas, des souliers à boucles et il est assis sur une grosse malle de fer rouillée.

— Puis-je vous demander qui vous êtes et ce que vous faites ici ? demandé-je, toujours dans la langue de Cervantès que je manie moins bien que l’auteur de Don Quichotte, hélas !

Le très très vieux fantôme se dresse.

Marqués Alvaro de Telestar y Alvarez de Trabajo, décline-t-il avec une grande noblesse.

Je regrette de si mal le voir ; à la lumière, il doit payer, le marqués . Couleur de vieille muraille, ses fringues sont en lambeaux et tapissées de toiles d’araignée qui festonnent.

Il ajoute :

— A qui ai-je l’honneur, mon gentilhomme ?

— Duc Antoine de Bonnefontaine et San-Antonio.

Sa menine décharnée passe par la brèche. Mon camarade Edmond Dantès dut éprouver ce que je ressens lorsqu’il découvrit le pauvre abbé Faria dans son trou du cul-de-basse-fosse.

La première fois que je serre la louche d’un squelette parleur [9] A l’instar des merles des Indes, dont quelques-uns seulement peuvent discuter le bout de gras, très peu de squelettes sont capables de te tailler une bavette. .

— Et que faites-vous céans, marquis ? insisté-je.

— J’attends qu’ils partent, monseigneur.

— Qui « ils » ?

— Mais ces gueux d’Anglais, naturellement.

— Et vous êtes là depuis longtemps ?

— Depuis 1704, monseigneur, faites le compte.

Egaré, je répète :

— Depuis 1704 !

Pour bien poser la chose, je la reprends en lettres, éviter toute contestation ultérieure : depuis mil sept cent quatre ?

— Je me suis réfugié dans ce souterrain à compter de l’instant où l’abominable Sir George Rooke a planté dans mon jardin le drapeau infâme de la reine Anne d’Angleterre, cette salope que Dieu punira bien un jour ou l’autre. Neuf ans plus tard, j’ai appris que le traité d’Utrecht assurait la souveraineté de Gibraltar à]’Anglais, dès lors, je n’ai pratiquement plus fermé l’œil.

— Vous savez en quelle année nous sommes, marquis ?

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