Frédéric Dard - Chauds, les lapins!

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Les Editions Fleuve Noir ont longuement hésité avant de publier cet ouvrage. Car les événements qu'il retrace sont rigoureusement authentiques et mettent en cause l'épouse d'un ministre.
L'aventure survenue à cette courageuse femme est hors du commun, c'est pourquoi, seule une acceptation de sa part pouvait nous décider à éditer ce livre. Ce consentement héroïque, elle nous l'a donné sans réserve.
Nous prions donc Mme Alexandre-Benoît Bérurier de trouver ici l'expression de notre admiration et de notre reconnaissance.

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Sur la gauche : un hangar à foin odorant. Sur la droite, devant une fenêtre rudimentaire, une planche posée sur deux tréteaux et sur cette planche, anachroniques, des ustensiles sophistiqués : téléphones multiples à carénage nucléaire, téléscripteur, écran vidéo, etc. [5] Au passage, je tiens à rendre un solennel hommage à ce mot fabuleux entre tous qui est le mot « , etc. ». Cette prodigieuse locution adverbiale ne mérite pas l’ingratitude des enseignants qui la boycottent systématiquement auprès de leurs élèves. Quand on songe que la plus grande partie de notre existence incernable repose sur ce début d’infini, je trouve odieux le peu de cas qu’on fait de lui. C’est le paria de notre langue. Un projet de mot, presque une inadvertance. Alors, je m’insurge, je m’élève, j’entame son procès en réhabilitation et, dorénavant, à moins que cela ne me fasse par trop chier, je décide de lui rendre sa vraie place, en l’écrivant comme il doit l’être, c’est-à-dire « et caetera ».

A cette surprenante table de travail, un homme : Hans Bergens. Un petit homme vêtu d’un complet beaucoup trop grand pour lui, en velours côtelé marron. Il porte à la taille l’une de ces interminables ceintures de flanelle comme en avaient les paysans de jadis. Sa chemise est de laine grisâtre. Il a un chapeau rond, cabossé, luisant de crasse, sur le sommet de sa tête de nœud triangulaire (la pointe étant tournée vers le bas). Son front est bombé, mais, très vite, le reste du visage va s’amenuisant. Le regard est en guidon de course, le nez plongeant, la bouche gobeuse ressemble à un jeune coquelicot et le menton à cet os du coude qu’un anthropologiste adepte du Front National a baptisé « petit juif ».

Il a les joues creuses, d’un rose tirant sur le mauve, des oreilles en forme d’anses (larges du haut, étroites du bas) et il est à ce point bigleux qu’il commence à distinguer le dos de ses interlocuteurs avant leur visage. Il me guigne, accoudé à sa table, son menton posé sur ses deux poings superposés. Sa tête ressemble à une coupe trophée.

— Mettez des sabots ! m’enjoint le vilain blafard.

Je note alors, derrière la porte, une théorie d’énormes sabots de bois taillés dans la masse. J’en chausse deux pour faire la paire et, ainsi alourdi, patauge dans le fumier en direction du père Mathieu.

Des branques, j’en ai déjà recueilli pas mal dans mes pages hospitalières, pourtant je dois admettre qu’il est mon premier dingue à idée fixe rurale. J’aurais imaginé tout différemment les folies d’un armateur. Qu’il eût transformé son burlingue en roof, cambuse, poste de pilotage, soit. Mais une étable, alors là…

J’atteins la grande table. Entre les appareils nucléaires, refroidit, dans un grand bol en Delft, une soupe d’autrefois, épaisse (la cuiller tient verticalement dedans, kif la fourche dans le fumier de la brouette) et un morceau de lard, gras comme le livret militaire de Bérurier, attend le bon vouloir du strabismé sur une planchette à découper.

L’homme n’a pas relevé sa tête en forme de poire renversée.

Il m’étudie avec âpreté.

— Heureux de vous rencontrer, monsieur Bergens, je déclame, façon Caruso faisant une annonce à l’avant-scène ; et merci de bien vouloir m’accorder un entretien.

Il désunit son édifice poings-tronche pour, d’un index noueux, appuyer sur une espèce de réveille-matin posé face à lui.

— Quatre minutes exactement, fait-il d’une voix si grinçante que je devrai me filer quelques gouttes d’huile d’amande douce tout de suite après cette entrevue hystérique, tu m’y feras penser ?

— Ce sera plus qu’il ne m’en faudra, monsieur Bergens.

— Je vous écoute.

— Je ne parlerai pas devant témoins, assuré-je calmement en désignant les deux sbires.

Et d’ajouter :

— Je suis désarmé, si vous craignez quelque acte violent de ma part, j’accepte qu’on me lie les mains dans le dos. Correct ?

En guise de réponse, il fait signe à ses pieds plats de s’éjecter et les deux sortent.

D’instinct, je cherche une chaise. Mais il n’en existe qu’une seule dans ce « bureau » : la sienne. Comme elle lui obstrue le trou du cul pour l’instant, je me résigne à garder la verticale, dont nous ne profiterons jamais suffisamment, nous autres, les futurs horizontaux définitifs. Dans le fond, rester debout est un luxe.

— Mais qui êtes-vous donc pour montrer tant d’audace ? me demande le bonhomme en un superbe alexandrin qui me flanque envie d’hugoliser.

En guise de réponse, je lui produis ma brème professionnelle.

— Commission rogatoire ? il murmure, manière de me prouver qu’il est rompu aux questions de droit policier.

— Démarche privée.

— Je vous écoute.

— A vrai dire, monsieur Bergens, l’affaire ne nous concerne ni l’un ni l’autre, du moins directement.

— Alors que faites-vous ici ?

— J’y viens.

— Vous devriez déjà aborder votre péroraison, riposte Tête-de-poire-renversée, de sa voix en coup de frein de tramway.

Sale type ! Un Foccard de la pire engeance ! Dingue et teigneux !

— Une réunion des ministres de l’Intérieur européens s’est tenue à Amsterdam voici trois jours. L’épouse de notre représentant a été kidnappée pendant qu’elle visitait les rues chaudes de la ville. L’opération s’est déroulée alors qu’elle participait à une partie fine ; car c’est une personne très portée sur le sexe et, par conséquence, imprudente.

— J’appelle ce genre de femelles des truies, déclare le bigloche.

— Moi aussi, monsieur Bergens, ce qui prouve que nous avons une certaine similitude de jugement. Ce rapt avait pour objet de permettre d’exercer un chantage sur le ministre français.

— Quel chantage ? interroge le faux derche.

— Le ministre l’ignore car il a pris les devants et démissionné après avoir franchement exposé la situation à l’Elysée.

— Dangereux pour sa femme, murmure le bigleux.

— Il en prend le risque étant homme de devoir avant tout.

Voilà : les dés sont jetés, comme dit mon tailleur.

Hans Bergens se lève, fait quelque pas dans l’étable et se met à pisser sur le fumier. C’est un petit homme un peu bosco et déclaveté. Pudiquement, je m’approche de la lucarne. Elle donne sur le port. (Elle devrait plutôt donner sur le porc étant lucarne d’écurie.) Je consulte ma tocante. Va falloir usiner rapidos car l’heure « H » approche. J’espère qu’il n’a pas la prostate, l’armateur ?

Il refourre son bistougnet verseur dans ses hardes, se reboutonne (il en est resté à la braguette à boutons) et revient s’asseoir non sans avoir flatté la croupe du bœuf au passage.

— Vous disiez, commissaire ?

— Notre ministre, et c’est là que nous entrons dans le secteur confidentiel, appartient à une organisation occulte très puissante en France, l’équivalent de la Mafia italienne pour vous la situer, qui s’appelle « le Groupe Beaujolpif ».

— Jamais entendu parler.

— Ce qui vous prouve combien elle est secrète.

— Passons, ensuite ?

— Ensuite, le Groupe Beaujolpif a décidé d’assumer le problème de l’ex-ministre et de récupérer l’épouse dévergondée de celui-ci.

— En quoi cela me concerne-t-il ?

— Ces gens ont choisi une personnalité importante d’Amsterdam, en l’occurrence vous, l’armateur numéro un de ce pays et entendent la rendre responsable de la vie de la dame que nous évoquons.

— Qu’est-ce que c’est que cette fable ?

— Une histoire vraie, monsieur Bergens.

— Mais c’est de la pure folie !

— J’en suis convaincu.

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