« Si je l’installe en plein champ avec ce machin-là dans sa poche et que Mathias soit prêt à actionner l’attaché-case contenant le détonateur, il vous racontera tout, je vous le garantis. Alors cessez de faire dans votre pantalon en appréhendant les conséquences diplomatiques. Ces gens sont des démons, pour employer votre langage toujours imagé ; il est temps que les coupables paient. Et c’est nous qui allons avoir la peau de Hieronymus Krül ! »
Le reste, c’est-à-dire la fin, t’as dû le ligoter dans les baveux. Ça a fait assez de cris ! Le suicide de Krül. La démission en chaîne de hauts fonctionnaires néerlandais placés sous ses ordres. La confession du capitaine Van Dhäl. Son extradition. Sa condamnation aux assises d’Amsterdam. La mise à jour d’une Mafia internationale de trafiquants frappant tous azimuts : drogue, prostitution, ventes d’armes, aide largement rétribuée à des brigades terroristes, que sais-je ! De là est partie la Croisade pour un monde assaini, dont notre cher président a pris la tête, ce qui va lui valoir le Nobel de la Paix à la prochaine distribution de gadgets. Tout ça grâce à qui est-ce ? N’aie pas crainte de le dire, Casimir. Oui, grâce à ton San-Antonio joli, que rien n’arrête et qui n’aura jamais froid aux châsses. Car, si je n’avais pas exigé de Béru qu’il démissionne, si je n’avais pas inventé une fausse Bérurière, si je… Enfin merde, je ne vais pas recommencer ce book, il est suffisamment long comme ça, non ?
Carton reçu une huitaine de jours après les dramatiques événements relatés dans ce chef-d’œuvre impérissable :
Monsieur Alexandre-Benoît BERURIER, ancien Ministre et Madame Alexandre-Benoît BERURIER, sa femme et épouse, ont le plaisir de vous inviter à la projection du film que Berthe Bérurier est la vedette et qu’a été réalisé à bord du paquebot Shöen Zobar av’c la participance de tout l’équipage.
Vu le caractère osé du film, vous êtes priés de pas amener vos enfants.
C’te projection aura lieu le 28 mai à 20 h 30 dans la Salle des Fêtes de Saint-Locdu-le-Vieux, sous la présence affective du maire, Auguste Mangetoux.
Tenue de ville obligatoire.
Un vin d’honneur suivra, pendant l’au cours duquel, Madame Alexandre-Benoît Bérurier dédiera sa photo.
FIN
C’est sûrement vrai : c’est un Français qui me l’a dit.
Peut-on prétendre qu’on « lise » une bande dessinée ?
Je voulais employer le verbe extraire, mais son passé simple n’existe pas. Et tu voudrais que je cesse de bricoler mon français, toi !
En français dans le texte.
Au passage, je tiens à rendre un solennel hommage à ce mot fabuleux entre tous qui est le mot « , etc. ». Cette prodigieuse locution adverbiale ne mérite pas l’ingratitude des enseignants qui la boycottent systématiquement auprès de leurs élèves. Quand on songe que la plus grande partie de notre existence incernable repose sur ce début d’infini, je trouve odieux le peu de cas qu’on fait de lui. C’est le paria de notre langue. Un projet de mot, presque une inadvertance. Alors, je m’insurge, je m’élève, j’entame son procès en réhabilitation et, dorénavant, à moins que cela ne me fasse par trop chier, je décide de lui rendre sa vraie place, en l’écrivant comme il doit l’être, c’est-à-dire « et caetera ».
Biffe les mentions inutiles et ne m’emmerde plus.
J’écris son nain nu, à cause du nain, pour me marrer tout seul, mais phonétiquement, le Vieux entend son insu et tout est bien dans le pire des meilleurs mondes.
San-A.
Certes, elle se dit cela en néerlandais, ce qui en atténue l’intensité, mais ça ne l’en inquiète pas moins.
San-A.
Si tu comptes sur moi pour ajouter « de Cavaillon », tu te goures, c’est fini, l’époque des calembours. Ils m’ont élu à la Cadémie sous promesse formelle que j’y renonçais.
San-A.
Je crois que c’est elle ; mais si ce n’est elle c’est donc sa sœur.
Comme dit volontiers Béru.
Allusion à la ville de Sétif, croyons-nous. Pauvre San-Antonio !
Les Editeurs associés.
Tout à ses calembours, San-Antonio a dû écrire « salé de thon »pour « salon de thé ».
Les (pauvres) Editeurs.
Ou de Winston Shakespeare.
Tous les cèdres que j’ai lus étaient centenaires. M’est avis qu’ils poussent et croissent simples sapins, et puis, quand ils ont un siècle révolu : poum ! Les voilà transmués en cèdres.
La poésie de San-Antonio est incontestable, noble, laxative, et aussi acratopège que l’eau de Volvic.
Hervé Bazin.
Paroles de Priam à son fils qui lui avait fait le pied de nez.
Pédicure deviendra grand pourvu que Dieu lui prête vie.
Du verbe défectif apparoir, que je te recommande chaleureusement car il reste beaucoup trop sur la touche, le pauvre.
S’écrit également iodlée.